Rumeurs et bruits de guerre en mer de Chine…

Le président chinois, Hu Jintao, a appelé la marine à être prête au combat et à poursuivre sa modernisation afin de sauvegarder la sécurité nationale, a rapporté l’agence d’information Chine nouvelle, mardi 6 décembre . Il lui a ainsi demandé « d’accélérer sa modernisation » et de « mener des préparatifs intensifs pour le combat militaire » afin de « sauvegarder la sécurité nationale et la paix mondiale », alors que les ambitions maritimes de la Chine provoquent l’inquiétude de ses voisins et des Etats-Unis.

Le Japon a exprimé ses inquiétudes concernant l’expansion maritime de la Chine vers le Pacifique et “l’opacité” de son budget militaire. Dans son rapport annuel sur la défense (Defense of Japan 2011), le ministère de la défense japonais prévoit que la Chine, “compte tenu de la récente modernisation de ses forces aériennes et navales”, va étendre ses activités en mer de Chine méridionale, en mer de Chine orientale et dans l’océan Pacifique. 

Or Pékin a confirmé mercredi 27 juillet qu’elle remettait en état un porte-avions de conception soviétique acheté à l’Ukraine, le Varyag, et, selon des sources proches du pouvoir, qu’elle aurait parallèlement entrepris la construction de deux autres porte-avions, de conception chinoise. Ce sont des moyens idéaux pour projeter des forces sur des théâtres d’opération lointains. Ces développements récents ne font que confirmer l’expansion continue de la marine de guerre chinoise.

 

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Le président chinois, Hu Jintao, demande à la marine d’être prête au combat

LEMONDE.FR avec AFP | 06.12.11 | 15h17 • Mis à jour le 06.12.11 | 18h58

Le président chinois, Hu Jintao, a appelé la marine à être prête au combat et à poursuivre sa modernisation afin de sauvegarder la sécurité nationale, a rapporté l’agence d’information Chine nouvelle, mardi 6 décembre . Il lui a ainsi demandé « d’accélérer sa modernisation » et de « mener des préparatifs intensifs pour le combat militaire » afin de « sauvegarder la sécurité nationale et la paix mondiale », alors que les ambitions maritimes de la Chine provoquent l’inquiétude de ses voisins et des Etats-Unis.

Hu Jintao s’exprimait à Pékin devant des responsables de la puissante commission militaire centrale, dont il est le chef, et en présence de son très probable successeur à la tête du pays, le vice-président Xi Jinping, numéro deux de la commission. Selon un communiqué publié sur le site du gouvernement, la rencontre portait sur l’armement de l’Armée populaire de libération (APL) et les derniers développements concernant la marine. « Notre travail doit se concentrer sur le thème de la défense nationale et du renforcement des capacités militaires », a expliqué le chef de l’Etat.

PRÉSENCE MILITAIRE DES ÉTATS-UNIS

L’armée chinoise avait annoncé qu’elle devait mener fin novembre des manœuvres navales dans « l’ouest de l’océan Pacifique », dans un contexte de tensions accrues sur des territoires disputés avec ses voisins. Cet « entraînement de routine (…) ne vise aucun pays particulier » et la liberté de naviguer de la Chine « ne doit pas être entravée », avait-elle assuré.

Cette annonce est intervenue juste après un voyage en Asie-Pacifique du président américain Barack Obama, au cours duquel il a annoncé que les Etats-Unis allaient renforcer leur présence militaire en Australie. Dans un discours prononcé le 16 novembre à Canberra, Barack Obama avait insisté sur le fait que les Etats-Unis étaient dans la région « pour [y] rester ».

« La Chine a le droit de développer ses capacités militaires et de se préparer, tout comme nous le faisons« , a réagi mardi George Little, l’un des porte-parole du Pentagone, tout en rappelant les fréquents appels de Washington à ce que Pékin se montre « transparent » en matière militaire. La question de la transparence entre les deux principales puissances du Pacifique « fait partie de la relation que nous essayons de bâtir avec l’armée chinoise« , selon M. Little.

 

UNE MARINE DE PLUS EN PLUS PUISSANTE

L’APL, plus grande armée du monde, reste essentiellement une armée de terre, mais la marine joue un rôle accru alors que la Chine apparaît de plus en plus soucieuse de défendre ses ambitions maritimes. Le Pentagone avait émis une mise en garde plus tôt cette année contre les importants budgets alloués par la Chine à sa marine, notamment en armement sophistiqué. Fin novembre, le premier porte-avions chinois, qui incarne les ambitions navales de Pékin, a effectué sa deuxième sortie.

Le sujet des ambitions de Pékin dans les régions maritimes à l’ouest du Pacifique s’est aussi invité au sommet annuel de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) ainsi qu’au sommet de l’Asie orientale le mois dernier à Bali (Indonésie).

En effet, le Vietnam, les Philippines et Taïwan se heurtent à la Chine pour revendiquer la souveraineté sur le petit archipel des Spratleys, des îles de la mer de Chine méridionale riche en hydrocarbures, que Pékin considère siennes. Pékin et Hanoi se disputent aussi les Paracels. Ces différends territoriaux provoquent des pics de tension chroniques entre la Chine et ses voisins – Philippines ou Vietnam ces derniers mois, Japon à la fin 2010.

 

L’inquiétante expansion de la marine chinoise

Le Japon a exprimé, le 2 août, ses inquiétudes concernant l’expansion maritime de la Chine vers le Pacifique et “l’opacité” de son budget militaire. Dans son rapport annuel sur la défense (Defense of Japan 2011), le ministère de la défense japonais prévoit que la Chine, “compte tenu de la récente modernisation de ses forces aériennes et navales”, va étendre ses activités en mer de Chine méridionale, en mer de Chine orientale et dans l’océan Pacifique.

Or Pékin a confirmé mercredi 27 juillet qu’elle remettait en état un porte-avions de conception soviétique acheté à l’Ukraine, le Varyag, et, selon des sources proches du pouvoir, qu’elle aurait parallèlement entrepris la construction de deux autres porte-avions, de conception chinoise. Ce sont des moyens idéaux pour projeter des forces sur des théâtres d’opération lointains. Ces développements récents ne font que confirmer l’expansion continue de la marine de guerre chinoise. […]

Avec la montée en puissance de la Chine dans le monde, la marine évolue maintenant vers une nouvelle stratégie d’”opérations dans les mers lointaines” avec des responsabilités qui s’étendent au-delà de la “seconde chaîne d’îles”, partant du Nord du Japon jusqu’au Nord des îles Mariannes et Guam où se trouve importante base navale américaine. […] En 2010, la marine comptait 225 000 hommes, au moins 58 sous-marins, dont six nucléaires, plus de 50 frégates et au moins 27 destroyers. Elle est devant le Japon, la première flotte d’Asie, si l’on exclut la marine américaine. Et en tonnage, elle est la troisième du monde. Les Etats-Unis, qui sont un acteur militaire clef du Pacifique, s’en inquiètent. Le “déclin” américain est toutefois relatif. Si l’on considère le tonnage cumulé, la marine américaine a un avantage de 2,63 contre 1 vis-à-vis des flottes russe et chinoise combinées… Et qualitativement, elle est très supérieure.

Néanmoins, la Chine fait peur parce qu’elle a d’importants différends territoriaux maritimes avec ses voisins. Et aussi parce qu’elle est devenue le deuxième importateur mondial de pétrole, ce qui ne fait qu’accentuer les revendications territoriales chinoises. Le grave incident naval entre la Chine et le Japon autour des îles disputées de Diaoyu (en chinois) ou Senkaku (en japonais) en mer de Chine orientale en septembre 2010 a conduit à de vives tensions entre Pékin et Tokyo. Au sud, en mer de Chine méridionale, d’autres différends empoisonnent les relations entre Pékin et ses voisins. Outre les Paracels, l’archipel des Spratly (Nansha en chinois), constitué d’îlots et de récifs, est revendiqué par six pays. Pékin a commencé à y débarquer des troupes à partir de 1988, ce qui a donné lieu à des affrontements meurtriers entre les marines chinoise et vietnamienne.

Comme dans les Senkaku, la présence d’hydrocarbures off-shore complique la donne. Ces dernières années, les incidents – collisions entre bateaux ou accusations d’incursion dans les eaux territoriales – n’ont pas été très graves, mais ils ont provoqué à chaque fois de vives réactions diplomatiques.

Elle conduit aussi les voisins à moderniser leur appareil militaire. Après l’incident des Senkaku, le Japon a été conforté dans l’idée de restructurer ses forces : l’accent est porté sur la protection des îles lointaines du sud du Japon et la sécurité des routes maritimes. Le nombre de sous-marins va passer de 16 à 22. Mais d’autres pays asiatiques accroissent aussi leur flotte de sous-marins, et étoffent leur flotte de guerre, au point que certains parlent de course aux armements. […]

Aussi, un réseau de nations, avec pour pivot les Etats-Unis, émerge dans la région qui essaie de contrebalancer la puissance chinoise ascendante, en accroissant leur coopération militaire. Des navires de guerre américains ont ainsi fait récemment escale au Vietnam. Cependant, Washington manifeste une certaine prudence et soutient aussi la volonté des pays de la région de régler les disputes dans un cadre multilatéral. La Chine et l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (Asean) ont adopté jeudi 21 juillet une “feuille de route” modeste, première approche vers un règlement collectif des nombreuses controverses.

Reste que, selon l’expert naval Philippe Langloit, la marine chinoise pourrait connaître un développement encore plus massif et plus rapide en raison de la part modeste consacrée à la défense par rapport au PIB. Il estime aussi que “Les marines sont toujours d’un point de vue historique, les instruments de l’expansion coloniale.” La marine chinoise va maintenant de plus en plus loin de ses bases. Pour assurer la sécurité de ses voies de communication, venant du golfe Persique, Pékin construit “un collier de perles” de bases permanentes le long des côtes de l’Océan Indien. Et elle intervient au lointain pour participer à la lutte contre la piraterie au large de la Somalie. Récemment, elle a même déployé un navire en Méditerranée, une première, pour évacuer des ressortissants dans la crise libyenne. La question reste donc de savoir ce que la Chine fera de sa puissance navale. (Source: Le Monde)

 

 

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Les États-Unis gagnent une bataille dans leur guerre d’influence régionale avec la Chine.

La Chine a du mal à se remettre de la fièvre asiatique qui s’est emparée de Barack Obama. Elle s’estime défiée, humiliée par les États-Unis. Et ce, dans sa «cour», dans cette Asie-Pacifique que certains voudraient transformer en «sinosphère».  
 
 

Le président américain, il est vrai, ne s’est pas contenté d’une solennelle déclaration, proclamant que l’Amérique était «là pour rester». Il a lâché une longue rafale d’actes concrets. En annonçant

 
 

 

Et, enfin, au sommet de l’Apec (Coopération économique Asie-Pacifique), en poussant à la formation d’une

vaste zone de libre-échange transpacifique (TPP), à laquelle la Chine n’est pour l’heure pas conviée. Hillary Clinton achève de « vider le chargeur», en se rendant en Birmanie, ce qui est vu ici comme une volonté de contrer le parrain chinois.  

 

«Mentalité de guerre froide»

Après un temps de stupéfaction, les réactions chinoises se multiplient. Mercredi, de manière assez rare, le ministère chinois de la Défense a officiellement critiqué le débarquement annoncé de 2500 «US Marines» en Australie. «Les alliances militaires sont le produit de l’histoire, mais nous pensons que les renforcer ou les étendre relève d’une mentalité de guerre froide», a-t-il fait savoir, avertissant que cela pouvait déstabiliser la région. La veille, un général de l’Armée populaire de libération était monté en ligne, dans les colonnes du Quotidien du peuple. Le général Luo Yan s’insurge contre ce «positionnement de pièces et de forces à la périphérie de la Chine», signe d’une volonté d’«encerclement» du pays. Il y voit une «erreur stratégique fatale». Les stratèges chinois voyaient déjà la présence américaine en Afghanistan comme une manœuvre autour de la Chine, complétant, à l’Ouest, le dispositif militaire déjà présent à l’Est, en Corée et au Japon. 

Par un «hasard» du calendrier, l’armée chinoise a annoncé pour ces jours-ci d’importantes manœuvres navales dans «l’ouest de l’océan Pacifique». Et, en même temps, annonce a été faite de la deuxième sortie en mer pour essais du porte-avions expérimental chinois. Sur la Birmanie, la presse officielle sonne aussi la charge. Le quotidien Global Times a averti mercredi que la Chine n’y laissera pas «piétiner» ses intérêts. Washington s’est déjà attiré les meilleures grâces de la plupart des pays d’Asie du Sud-Est, Vietnam y compris. 

Dans la guerre d’influence régionale, les commentateurs de Hongkong et même de Chine continentale estiment que les États-Unis ont gagné cette nouvelle bataille diplomatique. Même si, comme l’a dit à Reuters le professeur Shen Dingli, du Centre d’études américaines de l’université Fudan, de Shanghaï, «cette fois-ci, nous avons perdu, mais dans dix ans, ce sont les États-Unis qui perdront. Nous pouvons être plus patients qu’une administration américaine.» Les experts estiment qu’au-delà de déclarations outrées, Pékin ne va pas réagir dans l’urgence. Pour ne pas accentuer l’impression de camouflet, et parce que les Chinois entrent eux aussi en «année électorale», avec un changement de leadership en 2012, qui s’accommode mal de fortes turbulences internationales. Le professeur Zhu Feng, de l’université de Pékin, juge cependant que le président Hu Jintao est soumis «à une pression sans précédent en politique étrangère».  

Certains suggèrent que ce dernier bras de fer stratégique sert les deux pays, en satisfaisant leurs opinions réciproques. Et en évitant le pire, une guerre commerciale à outrance après un vote sanction du Congrès américain sur la question du yuan.

 

la création d’une base de marines en Australie. En passant outre les avertissements chinois de ne pas mettre les différends de mer de Chine méridionale au menu du sommet de l’Asie de l’Est (EAS) de Bali.  

 

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