C’est la toute première fois que la fière Ebola est signalée en Guinée. Cette fièvre hémorragique foudroyante, fortement contagieuse, qui se transmet entre les humains par le contact avec le sang, les sécrétions ou les organes des malades, sévit le plus souvent en République démocratique du Congo (RDC), en Ouganda et au Soudan du Sud. Des foyers ont été signalés dans trois villes du sud-est de la Guinée ainsi que dans la capitale, Conakry, depuis le 9 février. Il s’agit d’une des maladies les plus virulentes chez l’homme, avec un taux de mortalité autour de 90%.
Selon des responsables de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des cas présentant des symptômes analogues, dont la fièvre, la diarrhée, des vomissements et des saignements, ont été signalés également dans une zone de Sierra Leone proche de la frontière guinéenne. La Guinée fait face, s’alarme lundi MSF, à « une épidémie sans précédent » du virus Ebola, hautement contagieux et le plus souvent mortel, dont deux cas ont été confirmés pour la première fois au Liberia voisin.
Depuis janvier, la Guinée est en proie à une épidémie de fièvre hémorragique virale qui a tué 78 personnes, « sur 122 cas suspects » dénombrés jusqu’à samedi, selon le dernier bilan communiqué par le ministère guinéen de la Santé. Il y a une « mobilisation contre une épidémie d’Ebola sans précédent », a affirmé Médecins sans frontières (MSF), une des organisations qui tentent d’enrayer la propagation du virus Ebola, contre lequel il n’existe ni vaccin, ni traitement. « Nous sommes confrontés à une épidémie d’une ampleur encore jamais vue par la répartition du nombre de cas sur le territoire », a déclaré Mariano Lugli, coordinateur de l’ONG à Conakry.
Le virus Ebola tire son nom d’une rivière du nord du Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo), où il a été repéré pour la première fois en 1976 et a fait 1.200 morts lors des épidémies les plus graves en Afrique centrale. C’est la première fois qu’une épidémie de l’ampleur de celle qui affecte la Guinée a lieu en Afrique de l’Ouest.
La flambée « n’est pas encore sous contrôle a priori » et « il y a une grande dispersion des patients », a estimé Sylvain Baize, chef du Centre national de référence (CNR) des fièvres hémorragiques virales de Lyon (France), qui a posé le diagnostic de l’Ebola en Guinée. « Le seul moment où on a entendu parler d’Ebola » en Afrique de l’Ouest, « c’était en 1994 en Côte d’Ivoire », lorsque le virus de type Taï Forest « a été retrouvé chez des chimpanzés », mais « on n’a jamais observé d’épidémie Ebola dans toute Afrique de l’Ouest », a déclaré M. Baize.
L’inquiétude régnait également vendredi à Bamako, après l’annonce jeudi de trois cas suspects – les premiers au Mali. Ils ont été placés en isolement et dont des prélèvements ont été envoyés aux Etats-Unis pour analyse, selon le gouvernement. Selon les autorités, les trois cas suspects, des Maliens, travaillaient dans une zone à la frontière Mali-Guinée. Il ont été repérés séparément à leur arrivée, après avoir voyagé par la route. Le Mali a déconseillé « les déplacements non nécessaires vers les zones d’épidémie ». Plusieurs cas suspects, dont certains mortels, avaient déjà été signalés ces derniers jours au Liberia et en Sierra Leone, tous en lien avec une contamination venue de Guinée voisine. Les tests au virus Ebola ont été positifs pour deux cas au Liberia, négatifs pour la Sierra Leone.
L’Afrique de l’Ouest mobilisée contre la propagation de la fièvre Ebola
- 04.04.2014
- | 20:29
- | Par Mouctar BAH
Les 86 décès en Guinée font partie d’un bilan global de 137 cas enregistrés depuis janvier, essentiellement dans des préfectures de la Guinée forestière (sud et sud-est), selon le dernier bilan des autorités guinéennes.
45 de ces cas ont été confirmés positifs à l’Ebola, virus hautement contagieux et souvent mortel contre lequel il n’existe ni vaccin, ni traitement. Jeudi soir, le gouvernement guinéen a cependant fait état de guérison de deux cas d’Ebola en isolement à Conakry.
En Guinée forestière, tous les cas suspects et ceux ayant été en contact avec eux sont sous surveillance, a indiqué vendredi à Genève le porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Gregory Härtl. Mais « nous ne pouvons pas baisser la garde tant qu’il ne se sera pas passé 42 jours » sans notification de cas, ce qui signifierait la fin de l’épidémie, a-t-il expliqué.
© |
Selon les spécialistes, l’isolement des malades confirmés et des cas suspects est l’unique moyen de casser la chaîne de transmission du virus. Une mise à l’écart souvent mal comprise dans certaines communautés où obligations sociales et rites traditionnels sont importants.
A Macenta (sud-est), des habitants s’opposant à la mise en isolement d’un des leurs s’en sont pris à un site de Médecins sans frontières (MSF), très active sur le terrain l’épidémie, selon des résidents sur place joints vendredi après-midi.
« Vendredi, il y a eu un incident au centre de traitement d’Ebola à Macenta dirigé par MSF. Les activités (y) sont actuellement suspendues », a déclaré à l’AFP le porte-parole de MSF en Guinée, Sam Taylor, interrogé sur le sujet.
L’incident a éclaté après que quelques habitants « sont devenus inquiets, puis agressifs » à l’encontre de l’ONG, « nous tentons actuellement d’en découvrir les raisons », a ajouté M. Taylor.
L’épidémie est jugée « sans précédent » par MSF et préoccupante par plusieurs spécialistes.
La flambée « n’est pas encore sous contrôle a priori » et « il y a une grande dispersion des patients », a estimé Sylvain Baize, chef du Centre national de référence (CNR) des fièvres hémorragiques virales de Lyon (France), qui a posé le diagnostic de l’Ebola en Guinée.
– Surveillance sanitaire accrue –
L’inquiétude régnait également vendredi à Bamako, après l’annonce jeudi de trois cas suspects – les premiers au Mali. Ils ont été placés en isolement et dont des prélèvements ont été envoyés aux Etats-Unis pour analyse, selon le gouvernement.
Vendredi matin, ils se portaient mieux, a assuré le ministre malien de la Santé, Ousmane Koné.
Selon les autorités, les trois cas suspects, des Maliens, travaillaient dans une zone à la frontière Mali-Guinée. Il ont été repérés séparément à leur arrivée, après avoir voyagé par la route. Le Mali a déconseillé « les déplacements non nécessaires vers les zones d’épidémie ».
Plusieurs cas suspects, dont certains mortels, avaient déjà été signalés ces derniers jours au Liberia et en Sierra Leone, tous en lien avec une contamination venue de Guinée voisine. Les tests au virus Ebola ont été positifs pour deux cas au Liberia, négatifs pour la Sierra Leone.
Jeudi, le gouvernement libérien avait annoncé la découverte dans une zone forestière de la région de Nimba (est) d’un nouveau cas suspect non lié à la Guinée, contrairement aux précédents signalés essentiellement dans le comté de Lofa (nord).
Il s’agit d’un chasseur, qui est décédé. Des échantillons prélevés sur lui ont été envoyés en Guinée pour y être analysés. « En attendant les résultats, nous avons demandé à la population de ne pas toucher à la viande de brousse dans tout le pays », a dit Bernice Dahn, du ministère libérien de la Santé.
Officiellement, 14 cas de fièvre hémorragique, dont sept mortels, ont été signalés au Liberia.
C’est la première fois que l’Afrique de l’Ouest est confrontée à une flambée d’Ebola de cette ampleur, contrairement à l’Afrique centrale, qui a connu des épidémies meurtrières depuis la découverte de ce virus en 1976 en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre).
La RDC va envoyer en Guinée quatre de ses experts en surveillance épidémiologique pour l’assister dans la lutte, a annoncé le ministre congolais de la Santé, Félix Kabange Numbi, vendredi à Kinshasa.
Elle va aussi « relever le seuil de surveillance » au niveau des 98 points d’entrées du pays et du milieu hospitalier, et les contrôles viseront particulièrement les voyageurs en provenance d’Afrique de l’Ouest, a-t-il dit.
Plusieurs Etats, dont des voisins de la Guinée, ont déployé des équipes sanitaires à leurs frontières et mènent des campagnes de sensibilisation et de prévention.
****************************************************************************************************************
Fièvre Ebola en Guinée: « une épidémie sans précédent »
Depuis janvier, la Guinée est en proie à une épidémie de fièvre hémorragique virale qui a tué 78 personnes, « sur 122 cas suspects » dénombrés jusqu’à samedi, selon le dernier bilan communiqué par le ministère guinéen de la Santé.
Sur ces cas suspects, 22 ont été confirmés positifs au virus Ebola, pour moitié à Conakry, la capitale, le reste étant réparti entre Guéckédou et Macenta, deux villes du Sud, épicentre de l’épidémie.
Il y a une « mobilisation contre une épidémie d’Ebola sans précédent », a affirmé Médecins sans frontières (MSF), une des organisations qui tentent d’enrayer la propagation du virus Ebola, contre lequel il n’existe ni vaccin, ni traitement.
« Nous sommes confrontés à une épidémie d’une ampleur encore jamais vue par la répartition du nombre de cas sur le territoire », a déclaré Mariano Lugli, coordinateur de l’ONG à Conakry.
« MSF est intervenue dans presque toutes les épidémies déclarées d’Ebola des dernières années, mais celles-ci étaient beaucoup plus concentrées et concernaient des endroits plus reculés. Cette dissémination complique énormément la tâche », a expliqué M. Lugli.
L’ONG renforce encore ses équipes, qui atteindront d’ici ce week-end « une soixantaine d’expatriés expérimentés » à Conakry et dans le Sud-Est.
Plusieurs cas suspects, dont certains mortels, ont été signalés au Liberia et en Sierra Leone, deux pays voisins de la Guinée. Deux cas du Liberia ont été confirmés comme étant dus au virus Ebola, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui coordonne la lutte contre la propagation.
– Virus Lassa et Ebola essentiellement –
Au total sept échantillons de cas suspects de fièvre hémorragique virale prélevés sur des malades adultes du district de Foya, dans la région de Lofa (nord du Liberia), ont été examinés « et deux de ces échantillons se sont révélés positifs au virus Ebola », a expliqué l’OMS, se fondant sur des chiffres du ministère libérien de la Santé.
Selon la même source, parmi les cas suspects, deux personnes sont mortes: une femme de 35 ans décédée le 21 mars des suites d’Ebola, et un homme décédé le 27 mars, dont l’échantillon s’est cependant révélé négatif au virus Ebola.
« Foya reste le seul district du Liberia où ont été signalés des cas suspects ou confirmés de fièvre Ebola. A la date du 26 mars, le Liberia comptait 27 personnes sous surveillance médicale », précise l’OMS.
Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus des sujets infectés, qu’il s’agisse d’hommes ou d’animaux, vivants ou morts.
Selon le gouvernement guinéen, le virus identifié dans le pays est « de type Zaïre », une des cinq espèces de la famille des filovirus qui causent l’Ebola. L’origine de la fièvre hémorragique demeure inconnue pour les autres échantillons examinés.
« Le virus Lassa circule dans toute l’Afrique de l’Ouest, c’est le virus endémique », selon Sylvain Baize, directeur du Centre national de référence (CNR) des fièvres hémorragiques virales, basé à Lyon, en France, qui a posé le diagnostic de l’Ebola en Guinée.
« En Guinée, c’est surtout Lassa et Ebola maintenant. Mais il peut y avoir la fièvre jaune, ou le virus Crimée-Congo (FHCC) aussi », affirme-t-il.
Le virus Ebola tire son nom d’une rivière du nord du Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo), où il a été repéré pour la première fois en 1976 et a fait 1.200 morts lors des épidémies les plus graves en Afrique centrale.
C’est la première fois qu’une épidémie de l’ampleur de celle qui affecte la Guinée a lieu en Afrique de l’Ouest.
« Le seul moment où on a entendu parler d’Ebola » en Afrique de l’Ouest, « c’était en 1994 en Côte d’Ivoire », lorsque le virus de type Taï Forest « a été retrouvé chez des chimpanzés », mais « on n’a jamais observé d’épidémie Ebola dans toute Afrique de l’Ouest », a déclaré M. Baize.
« La deuxième surprise a été de découvrir l’espèce Zaïre et pas Taï Forest (…). Là, le virus a fait un bond conséquent au niveau géographique », a-t-il dit.
****************************************************************************************************************
La Guinée confirme une épidémie de fièvre Ebola
CONAKRY (Reuters) – La Guinée a reçu la confirmation que la mystérieuse épidémie qui a déjà fait 34 morts dans le pays et s’est probablement étendue à la Sierra Leone voisine était bien la fièvre Ebola, a déclaré samedi un porte-parole gouvernemental à Conakry.
C’est la toute première fois que la fière Ebola est signalée en Guinée. Cette fièvre hémorragique foudroyante, fortement contagieuse, qui se transmet entre les humains par le contact avec le sang, les sécrétions ou les organes des malades, sévit le plus souvent en République démocratique du Congo (RDC), en Ouganda et au Soudan du Sud.
Des foyers ont été signalés dans trois villes du sud-est de la Guinée ainsi que dans la capitale, Conakry, depuis le 9 février. Il s’agit d’une des maladies les plus virulentes chez l’homme, avec un taux de mortalité autour de 90%.
« C’est bien la fièvre Ebola. Un laboratoire de Lyon a confirmé l’information », a déclaré à Reuters le porte-parole, Damantang Albert Camara, en revoyant à la hausse le bilan, qui était jusqu’à présent de 29 morts.
Selon des responsables de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des cas présentant des symptômes analogues, dont la fièvre, la diarrhée, des vomissements et des saignements, ont été signalés également dans une zone de Sierra Leone proche de la frontière guinéenne.
Les autorités de Sierra Leone ont procédé à des analyses afin de déterminer s’il s’agit bien de la même épidémie que celle sévissant en Guinée, a déclaré un responsable des services sanitaires sierra-léonais.
(Saliou Samb et Umaru Fofana; Eric Faye pour le service français)