Netanyahou à PARIS : les européistes dévoilent leur antisionisme !

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le président français, François Hollande, lors d'une conférence de presse conjointe organisée le 31 octobre à l'Elysée.Que pense le quotidien LeMonde de la visite du premier ministre israélien en France ? Que l’Europe se renie…!

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Dans le conflit israélo- palestinien, l’Europe, une fois n’est pas coutume, a été précurseur. Avec sa déclaration de Venise de 1980, elle a, la première, posé le principe d’une solution fondée sur deux Etats : la création d’un Etat palestinien – en Cisjordanie, à Gaza et dans la partie orientale de Jérusalem – au côté de l’Etat d’Israël.

Trente-deux ans plus tard, l’Union européenne (UE) trahit cette politique. Elle est en train de renier ses engagements, de les réduire à une pure hypocrisie rhétorique. C’est une situation aussi pathétique que désolante, dont personne ne parle à Bruxelles – et contre laquelle la France aurait dû s’insurger à l’occasion de la visite, cette semaine à Paris, du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.

En visite le 31 octobre en France, le Premier ministre israélien ne subira aucune pression pour changer de politique vis-à-vis des Palestiniens, regrette le quotidien panarabe Al-Hayat. Lire ICI sur Courrier International…« Une visite trop tranquille! »

Israël-Palestine : l’Europe se renie

LE MONDE | • Mis à jour le Par Editorial

 

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le président français, François Hollande, lors d'une conférence de presse conjointe organisée le 31 octobre à l'Elysée.
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le président français, François Hollande, lors d’une conférence de presse conjointe organisée le 31 octobre à l’Elysée. | REUTERS/PHILIPPE WOJAZER

 

Dans le conflit israélo- palestinien, l’Europe, une fois n’est pas coutume, a été précurseur. Avec sa déclaration de Venise de 1980, elle a, la première, posé le principe d’une solution fondée sur deux Etats : la création d’un Etat palestinien – en Cisjordanie, à Gaza et dans la partie orientale de Jérusalem – au côté de l’Etat d’Israël.

Trente-deux ans plus tard, l’Union européenne (UE) trahit cette politique. Elle est en train de renier ses engagements, de les réduire à une pure hypocrisie rhétorique. C’est une situation aussi pathétique que désolante, dont personne ne parle à Bruxelles – et contre laquelle la France aurait dû s’insurger à l’occasion de la visite, cette semaine à Paris, du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.

Courageuse et visionnaire, la déclaration de Venise se prononçait pour l’autodétermination des Palestiniens et pour l’ouverture de négociations avec leur mouvement national (l’OLP). Un double tabou était levé, bien avant que les Etats-Unis ne s’alignent sur cette position, en 1993, avec les accords dits d’Oslo.

En bonne logique, la politique européenne suppose une condamnation sans appel des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens. Et telle est bien la ligne officielle affichée à Bruxelles : ces implantations sont « illégales au regard du droit international ; elles constituent un obstacle à l’instauration de la paix ; elles risquent de rendre impossible une solution fondée sur la coexistence de deux Etats ».

Vaines paroles. L’Europe participe, en fait, au développement des implantations israéliennes en Cisjordanie. Elle facilite le contrôle de quelque 40 % de ce territoire par Israël. Elle est complice d’un renforcement continu d’une présence israélienne qui empêche la reprise d’une négociation sérieuse entre les deux parties.

Telles sont les conclusions d’un rapport établi par vingt-deux organisations intergouvernementales européennes. Elles appartiennent à des pays qui sont tous des amis d’Israël et entendent, à raison, le rester. Accablant pour l’Union, ce document est préfacé par l’ancien commissaire européen aux relations extérieures, Hans van den Broek – un homme qu’on ne soupçonnera pas d’engagements extrémistes.

Le rapport établit que l’UE importe massivement des marchandises – produits agricoles et industriels – provenant des implantations israéliennes. L’Europe soutient ainsi la « viabilité » des implantations, dit le rapport, et facilite leur développement.

Ces importations sont estampillées « Made in Israël ». Il suffirait que l’Europe exige un étiquetage plus précis. Elle ne le fait pas. Elle a tort. Elle ne rend service ni aux Israéliens ni aux Palestiniens. Car elle contribue ainsi à une évolution qui est en train de torpiller l’idée même d’un Etat palestinien sur un territoire viable et continu.

L’Europe appuie ce phénomène dangereux qu’est la banalisation totale du mouvement de colonisation en cours. Celui-ci ne suscite plus que des condamnations formelles de l’Europe et des Etats-Unis. Comme si on avait enterré l’espoir d’un Etat palestinien.

Editorial

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Nétanyahou à Paris : une visite bien trop tranquille

• En visite le 31 octobre en France, le Premier ministre israélien ne subira aucune pression pour changer de politique vis-à-vis des Palestiniens, regrette le quotidien panarabe Al-Hayat.

 

François Hollande accueille Benyamin Nétanyahou à l'Elysée, lors de leur première rencontre, le 31 octobre 2012.François Hollande accueille Benyamin Nétanyahou à l’Elysée, lors de leur première rencontre, le 31 octobre 2012.AFP
La visite, aujourd’hui à Paris, de Benyamin Nétanyahou intervient dans les meilleures conditions pour le Premier ministre de l’Etat hébreu. Le processus de paix israélo-palestinien est au point mort et l’Autorité palestinienne, sous la présidence de Mahmoud Abbas, est au bord du gouffre. La colonisation [de la Cisjordanie et à Jérusalem-Est] va croissant et le monde se tait. L’Autorité palestinienne est en déliquescence et a perdu toute crédibilité. Son pari sur le processus de paix a échoué et elle est financièrement en faillite, les aides arrivant au compte-gouttes – lorsqu’elles arrivent.Mahmoud Abbas se retrouve dans une situation que personne ne lui envie. Les Américains sont préoccupés par leur élection présidentielle, élection qui tourne toujours autour d’Israël sans apporter aucune solution au problème palestinien. Pour ce qui est des pays européens, ils sont plongés dans leurs problèmes économiques. Quant au reste du monde, il se soucie avant tout de découvrir comment mettre un terme à la guerre en Syrie et d’empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire.La solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant côte-à-côte, est sur le point de céder la place à un autre scénario, de plus en plus probable, d’une « solution » à trois Etats, à savoir Israël et deux pseudo-Etats en Cisjordanie et à Gaza [l’Etat du Hamas]. Mahmoud Abbas a averti, lors de son discours devant la dernière Assemblée générale de l’ONU, qu’après le 6 novembre, date de l’élection américaine, il demandera à ladite Assemblée la reconnaissance de l’Etat palestinien. Cette initiative est vouée à l’échec. Sa situation est trop dégradée pour encore avoir des cartes en main.

François Hollande est très prudent

Nétanyahou, en revanche, est parfaitement rassuré en voyant l’Autorité palestinienne se débattre dans ses difficultés, avec des divisions chaque jour plus profondes entre les différentes factions. Il arrive à Paris la tête reposée. Tout joue en sa faveur et personne ne fait pression sur lui.

François Hollande a commencé son mandat en se montrant extrêmement prudent au sujet du conflit israélo-palestinien. Dans un entretien accordé à Al-Hayat, l’ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a regretté que la diplomatie française n’ait plus rien d’original à dire sur le conflit israélo-palestinien.

Alors même que l’Union européenne s’est plusieurs fois émue des excès israéliens et de la poursuite de la colonisation dans les Territoires occupés, des sanctions ne sont pas à l’ordre du jour. Bref, encore une fois, François Hollande recevra un Premier ministre israélien très à l’aise avec ce qui se passe.

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