Les voyages du Pape François en terre… pas très sainte !

Les récents voyages du Pape François, tel un nouveau missionnaire, ont généré de nombreuses réactions sur la blogosphère. Faisons le point ! Que cache ces voyages d’un pèlerin qui est tout, sauf un touriste…

Le pape François était en visite officielle à Strasbourg ce 25 novembre au siège du Parlement européen, vingt-six ans après l’unique visite d’un souverain pontife dans l’hémicycle, celle de Jean-Paul II en 1988. « Dans son discours, François a abordé les thèmes chers à son pontificat et qui sont aussi au cœur de l’agenda politique européen », écrit La Repubblica. A savoir : le travail, l’environnement, l’immigration et la famille. Il a évoqué les racines chrétiennes de l’Europe et appelé à une « Europe qui soit capable de faire un trésor de ses propres racines religieuses », car ainsi elle resterait plus facilement « exempte de tous les extrémismes qui se répandent dans le monde moderne, à cause, entre autres, du grand vide auquel nous assistons en Occident. (…) C’est l’oubli de Dieu et non sa glorification qui génère la violence. »

Les liens de l’Europe et du christianisme sont « bimillénaires », a rappelé le pape, et « l’Europe a fortement besoin de redécouvrir son visage pour grandir ». « Le moment est venu d’abandonner l’idée d’une Europe effrayée et repliée sur elle-même pour susciter et promouvoir l’Europe protagoniste. »

Ce voyage est éminemment politique. C’est en tant que chef d’Etat que le pape François vient en Alsace. Car le Vatican n’est pas que le siège de l’Eglise catholique, il est également un Etat, ayant le statut d’Etat observateur à l’Onu (Organisation des Etats-Unis). Le rôle politique du pape en Europe est essentiel, le choix d’un Jean-Paul II polonais visait à l’intégration des pays de l’Est et celui du pape François sera de rappeler les racines chrétiennes (il faut comprendre catholiques) à une Europe en mal de croissance économique et dont les peuples européens doutent de plus en plus de la pertinence de l’Union. Il faut donc combattre par tous les moyens la montée en puissance des partis extrémistes qui progressent partout en militant pour une sortie de l’Union. Le pape en venant à Strasbourg rappellera avec force que l’Europe par ses valeurs est une représentation politique et un développement de l’œuvre du Vatican, et que son âme est d’essence catholique. Ces valeurs sont clairement affichées sur son drapeau et sa monnaie, qui sont frappés du sceau marial représenté par les douze étoiles de la Vierge Marie et la couleur bleue du drapeau renvoie au bleu marial la Reine du Ciel. Cette représentation de la Vierge Marie couronnée est une réplique de la femme couronnée d’Apocalypse 12 et qui vise à affirmer que l’allégorie de la femme représente l’Eglise catholique romaine qui restaure l’autorité de Rome en Europe au travers du pape. Du pontife romain Constantin à celui du Vatican aujourd’hui la continuité historique de l’Empire romain est ainsi clairement illustrée.

Le choix du voyage papal au parlement de Strasbourg suit cette logique, car le parlement est construit pour sa partie extérieure dans la forme de la tour de Babel de Pieter Bruegel et dans sa partie intérieure sur la forme du Colisée de Rome. Une fusion des royaumes de la bête sous le symbole des 12 étoiles de l’Union. La tour de Babel renvoyant à la révolte des hommes contre D. ieu et celle du Colisée de la victoire de Rome sur les juifs. Un pape qui utilise alors tous ces symboles pour ses voyages politiques, ne peut pas ignoré ce qu’il fait et rend allégeance à la Reine du Ciel aux 12 étoiles (Isis, Athéna, etc…) drapée dans sa robe bleue, reportée sur l’étendard de l’Union.

L ors d’un déplacement éclair à Strasbourg au siège de deux institutions européennes – le Parlement et le Conseil de l’Europe -, le pape François a donc décrit « une Europe un peu fatiguée et pessimiste, qui se sent assiégée par les nouveautés provenant des autres continents ».

Le pape François a exhorté mardi 25 novembre une Europe « vieillie », telle une « grand-mère » fatiguée, à surmonter la crise et les tensions en redevenant une « référence pour l’humanité ».   « Où est ta vigueur ? Où est cette tension vers un idéal qui a animé ton histoire et l’a rendue grande ? », a lancé François à cette Europe en crise économique et d’identité, avec la progression de partis xénophobes et anti-immigration. « Le moment est venu d’abandonner l’idée d’une Europe effrayée et repliée sur elle-même », pour qu’elle soit « un précieux point de référence pour toute l’humanité », a-t-il souligné.

Le pape François Dans ses deux discours, le pape a rappelé les idéaux de ses pères fondateurs de l’Europe : « Les grandes idées qui ont jadis inspiré l’Europe semblent avoir perdu leur attrait pour être remplacées par les technicités bureaucratiques des institutions. » Le souverain pontife a renouvelé son appel de juillet 2013 sur l’île italienne de Lampedusa : « On ne peut tolérer que la Méditerranée devienne un grand cimetière ! Dans les barques qui arrivent quotidiennement sur les côtes européennes, il y a des hommes et des femmes qui ont besoin d’accueil et d’aide. » Et de demander « des législations qui sachent en même temps protéger les droits des citoyens européens et garantir l’accueil des migrants ». Il a aussi dénoncé l’individualisme et le consumérisme.

Dans une condamnation indirecte de l’avortement et de l’euthanasie, il a cité les gens « en phase terminale, des vieux qui sont abandonnés et laissés sans soin, des enfants qui sont tués dans le ventre de la mère ». Dans l’hémicycle du Parlement, socialistes et conservateurs ont salué un appel à un « réveil » de l’Europe. La présidente du FN, Marine Le Pen, a salué les « accusations assez lourdes contre l’ultralibéralisme ». Jean-Marie Le Pen a déploré, lui, que le pape soit en faveur de « l’entrée massive des immigrants » en Europe. Après s’être adressé aux élus du Parlement, venus des 28 pays de l’UE, le pape a rejoint le Conseil de l’Europe (47 États, dont l’Ukraine et la Russie), créé après la Seconde Guerre mondiale pour promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme. Il l’a appelé à poursuivre « dans la recherche d’une solution politique aux crises en cours ».

Alors que le président du Parlement européen, Martin Schultz a remis au pape François une édition en anglais des mémoires de Jean Monnet, père fondateur de Pope Francis signs the visitors book in Strasbourg in the company of EP President Schulz 02l’Europe et fervent catholique, le Pape lui aussi a remis un présent en arrivant au Parlement européen. Le Saint-Père offert une mosaïque inspirée d’un détail de la décoration du mausolée de Gallia Placidia à Ravenne, demi-sœur de l’empereur Honorius et chrétienne fervente (390-450). Elle représente une colombe, symbole des âmes qui s’abreuvent à la source de la vie éternelle en suivant l’enseignement du Christ. Une colombe devenue au fil des siècles symbole de paix, avec un rameau d’olivier dans son bec. Sur cette mosaïque, réalisée au studio de mosaïque du Vatican en faisant appel aux mêmes techniques et matériaux que ceux utilisés dans la basilique Saint-Pierre, les douze étoiles font référence au symbole choisi en 1955 pour la construction européenne, les peuples d’Europe réunis en cercle, symbole d’unité.

Au Conseil de l’Europe, le pape François a fait don d’un médaillon réalisé par l’artiste italien Guido Veroi, frappé d’un ange et de l’inscription « Un monde de solidarité et de paix fondé sur la justice ». D’un diamètre d’une vingtaine de centimètres, ce médaillon en bronze représente un ange embrassant et réunissant l’hémisphère nord, et l’hémisphère sud de la Terre, malgré le dragon, symbole du mal, qui s’oppose à lui. Il symbolise également les changements de notre monde contemporain, l’union du Nord et du Sud pour lutter contre les forces destructrices telles que l’exploitation, le colonialisme, l’indifférence ou les préjugés. Un symbole fort de la part d’un pape venu de l’hémisphère sud et s’exprimant devant les dirigeants de la « vieille » Europe.

Se montrant très critique vis-à-vis des institutions européennes, le souverain pontife a reproché à l’Europe d’être « fatiguée », regrettant qu’elle soit perçue comme « distante des citoyens ». Il a comparé le Vieux Continent à une « grand-mère ayant perdu sa fertilité et sa vivacité » et estimé que « les grands idéaux qui l’ont inspiré semblaient avoir perdu leur force d’attraction au profit du technicisme bureaucratique de ses institutions » – ce qui n’a pas empêché les députés européens de gratifier le pape d’une salve d’applaudissements. Puis le pape a mis en garde le peuple européen contre les affres de l’individualisme et d’un consumérisme exacerbé, rapporte La Stampa, affirmant au contraire que « la dignité des personnes signifie reconnaître le caractère précieux de la vie humaine (…), qui ne peut être considéré comme un objet d’échange ou une marchandise ».

1417262996150La Pape en Turquie… une capitulation face à l’Islam ?

Le choix de la Turquie n’est donc pas anodin, car ce pays est également le berceau des 7 Églises d’Asie qui forment l’Histoire de l’Église à travers les âges. Or la Turquie depuis qu’elle existe en tant que nation moderne, s’acharne à faire disparaître méticuleusement toute trace du christianisme de son territoire.

« le Vatican n’a aucune illusion sur les musulmans, mais [il] cherche à garder des liens officiels au cas où cela peut aider d’une manière où de l’autre ».

Cette source anonyme du avtican rajoute : « le pape François ne peut qu’émettre des souhaits et rappeler certains devoirs aux musulmans, il n’a pas de moyens d’action sur le terrain, sinon la bonne volonté et le courage de membres des communautés. »

Si le Vatican décidait de prendre l’islam de front, de le dénoncer, que se passerait-il, qu’est-ce qu’il accomplirait ? A-t-il une armée pour combattre ? Non.  A-t-il le moyen physique et concret de protéger les Chrétiens ? Pas plus. Les islamistes se vengeraient-ils sur les Chrétiens déjà malmenés ? Je vous laisse imaginer la réponse. Cela améliorerait-il leur sort en Egypte et ailleurs en Afrique musulmane ? On peut douter.

Le Vatican a-t-il des options pour éviter les massacres en cours en Irak ? Je n’en vois aucune, et les frêles bombardements alliés eux-mêmes sont un saupoudrage que tous les stratèges militaires ont dénoncé.

ANSA692352_ArticoloL’on pourra également se demander où se trouve la frontière entre le religieux et le politique, dans le cas des problèmes que le Vatican doit affronter avec l’islam. Quelle est la marge de manœuvre politique du pape ? Que pourrait-il faire ou dire qu’il ne fait pas ?

Alain-René Arbez écrivait sur Dreuz qu’un peuple qui n’a pas les moyens de se défendre est voué à disparaitre.

Souvenez-vous, Benedict XVI, s’exprimant sur l’islam dans son discours à l’université de Regensburg (Ratisbonne en français) le 12 septembre 2006, citait une remarque (défavorable à l’islam) de l’Empereur byzantin Manuel II Palaiologos (Manuel II Paléologue) au 14e siècle. Qu’a accompli ce discours ? Les décapitations de Chrétiens se sont-elles interrompues ?

L’arrivée au pouvoir des Frères musulmans en Egypte en 2012 a été suivie d’une vague de recrudescence christianophobe, d’humiliations et de massacres contre les coptes sans précédent.

On pourrait aujourd’hui penser que la Turquie moderne a tourné la page sur son passé et que ce pays court vers le modernisme et la laïcité, tout en cherchant par l’adhésion à l’Union européenne à s’ancrer dans la démocratie. Le choix du premier ministre turc Erdogan nous démontre le contraire, que seuls les naïfs Européens qualifient de « musulman modéré ». Il est un grand habitué des déclarations extrêmes envers les Juifs, Israël, les Européens, la France, les Arméniens, l’Occident, ou même le pape  qu’il qualifia de “chef des croisés » après le discours de Ratisbonne.

Il est impossible pour le pape d’ignorer qui est réellement Erdogan et ce que fait la Turquie actuellement. Tous ses discours ne tiennent donc que de l’enfumage et visent en fait d’autres objectifs que ceux affichés officiellement. Quand le pape déclare ; « La Turquie a vocation à être un pont naturel entre deux continents et des expressions culturelles différentes », c’est en fait à lui, le pontife de Rome, qu’il fait allusion. En jouant sur le contraste d’une Turquie en voie d’islamisation radicale, le souverain pontife joue sur le contraste avec sa personne qui se veut ouverte et conciliante avec le monde, en montrant l’exemple du « dialogue interreligieux » pour endiguer le fondamentalisme islamiste. Cela démontre également une totale impuissance du christianisme à endiguer un islam qui se radicalise de plus en plus en expurgeant des frontières où il est présent, toutes les autres formes de religions.

D’une certaine manière, le pape envoie un message, non aux musulmans, mais aux chrétiens en leur disant qu’il est urgeant de s’unir sous sa bannière, si le monde chrétien ne veut pas disparaître dans un futur califat mondial. Car il y a le feu dans la maison du clergé séculier et pas seulement catholique, car l’l’Église orthodoxe est aujourd’hui en première ligne dans le combat qui l’oppose aux islamistes.

Face au nettoyage par le vide des musulmans où ils sont majoritairement représentés, les primats des Églises orthodoxes réunis en synaxe à Istanbul, ont annoncé la tenue d’un Concile panorthodoxe, c’est-à-dire réunissant toutes les Églises orthodoxes autocéphales qui se reconnaissent comme tel entre elles (14 Églises). Le Concile aura lieu à la Pentecôte 2016 en la cathédrale Sainte-Irène. L’événement s’annonce historique, en cela que le dernier concile reconnu par les Églises orthodoxes est le Deuxième Concile de Nicée, qui remonte à 787.

Cyrille Ier, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, insiste sur la portée d’un tel événement, au micro de La Voix de la Russie : « Il n’y a jamais eu de Conciles de cette envergure dans l’histoire parce que toutes les églises orthodoxes y seront représentées. L’objectif du Concile est de parvenir à l’unification et à surmonter des années de tensions entre certaines Églises autocéphales, notamment entre celle de Constantinople et de Moscou. Les patriarches se sont entendus sur plusieurs aspects d’importance majeure, notamment sur la protection des chrétiens en Syrie et au Proche-Orient, ainsi que sur la déclaration concernant la crise politique en Ukraine. C’est une manière politiquement correcte de dire que face à la menace islamique, il est plus qu’urgent de s’unir si on ne veut pas disparaître noyé dans le monde musulman. Le pape en venant en Turquie, vise donc avant tout au rapprochement avec l’Église orthodoxe par la voie de son représentant à Istanbul, du Patriarche Bartholomée 1er, Premier Patriarche de toute l’Orthodoxie. Ensemble à Jérusalem, il y a quelques mois, ils ont prié pour l’unité de l’Église et ensuite au Vatican pour la paix dans le monde entier ». Les rencontres s’accélèrent donc entre le deux Églises, car la situation devient critique pour elles.

« Un message à tous les musulmans modérés »

« En plein conflit dans la région, venir en terre d’islam n’est pas anodin », insiste Yann de Lansalut, directeur du lycée Notre-Dame de Sion d’Istanbul depuis dix ans. Tout en se félicitant du « superbe témoignage d’un vivre-ensemble au quotidien » que donne ce lycée à l’image de la société turque – avec 650 élèves dont 96 % de culture musulmane et quelques dizaines d’Arméniens, de juifs et de ­syriens-orthodoxes –, Yann de Lansalut ne doute pas que cette visite sera « aussi un message que le pape veut adresser, au-delà des chrétiens, à tous les musulmans modérés, de Turquie et d’ailleurs. »

D’une certaine manière, la Turquie peut devenir un tonneau de poudre confessionnel, qui n’attend qu’une étincelle pour exploser. Ainsi en passant au-dessus de toutes les rivalités, le pape de Rome se pose en médiateur interconfessionnel au milieu du chaos musulman actuel. Voilà la vraie raison du déplacement du pape en Turquie et relayé à grand renfort médiatique.

Dans la Mosquée Bleue d’Istanbul, le pape François a prié. Certains ont préféré s’en tenir à un « recueillement ». Le porte-parole du Vatican, le P. Lombardi, a insisté pour qualifier le geste d’une « adoration silencieuse » – qui n’en demeure pas moins une forme de prière. A sa conférence de presse dans le vol retour de Turquie, le pape n’y est pas allé par quatre chemins en racontant sa visite la veille de la mosquée conduite par le grand mufti d’Istanbul : « A ce moment j’ai senti le besoin de prier. Et j’ai dit : ‘Nous prions un peu ?’ Il a dit ‘Oui, oui’. Et j’ai prié : pour la Turquie, pour la paix, pour le mufti… pour tous… pour moi, qui en ai besoin… J’ai prié, vraiment… Et j’ai surtout prié pour la paix. J’ai dit : ‘Seigneur, finissons-en avec la guerre…’. Ainsi, cela a été un moment de prière sincère. »

L’image du pape priant à la mosquée a trop vite été éclipsée dans les médias. D’une part, parce que, rappelant celle de Benoît XVI au même lieu huit ans plus tôt, elle prenait un air de déjà vu. D’autre part, parce que son inclination pour demander au patriarche de Constantinople sa bénédiction, plus tard dans la journée, était tout aussi spectaculaire et, de surcroît, inédite.

 Voir le chef de l’Eglise catholique prier dans une mosquée serait devenu presque banal. Rappeler que le chrétien peut prier où il veut, dans la rue, dans le métro, en salle d’attente, revient à rendre trop anodin le lieu choisi. Une façon de refuser de voir la mosquée. Le pape François a prié là où prient d’ordinaire les musulmans. Sa visite à la Mosquée Bleue a d’ailleurs été inversée, au dernier moment, avec celle voisine à Sainte-Sophie précisément pour ne pas tomber en pleine heure de prière et perturber les fidèles.

 Le pape n’a pas pour autant prié dans son coin mais à son initiative, en public, aux côtés et en même temps que le grand mufti – plus de trois minutes -. Il a prié en silence, les mains jointes, les yeux fermés, sans autre manifestation, par respect à la fois du lieu et de qui il est.
Toujours en respect du lieu, il s’est au préalable déchaussé et, au moment de prier, il était tourné vers La Mecque. Comme le relève Omar Abboud dans l’Osservatore Romano – soit son proche ami musulman dans le quotidien du Vatican -, « à la Mosquée Bleue, pour prier, (le pape) a regardé dans la même direction que celle vers laquelle un quart de la population mondiale tourne le visage cinq fois par jour ». « Regarder La Mecque veut dire regarder les musulmans directement dans les yeux », poursuit Omar Abboud – nonobstant le fait que le pape priait les yeux fermés : « Je suis certain que la majorité de la population de l’Islam est capable d’échanger ce regard transformé en dialogue et fraternité ».  C’est le défi lancé à l’Islam par le pape François, qui durant cette année 2014 a visité pas moins de quatre pays à large majorité musulmane : Jordanie, Palestine, Albanie et Turquie. A la veille de sa visite à la Mosquée Bleue, il a énuméré ce que chrétiens et musulmans partagent « l’adoration du Dieu miséricordieux, la référence au patriarche Abraham, la prière, l’aumône, le jeûne… (..) vécus selon nos propres traditions (..) vécus d’une manière sincère ». Au-delà de la fugacité d’une image de presse, le pape François paraît avoir vécu ainsi sa prière à la Mosquée Bleue. Une prière qui ne vise en rien à nier les différences entre chrétiens et musulmans mais à les dépassionner et à les dépasser.

NdlR : un voyage colossal pour le Pape François qui n’est pas un touriste, c’est une évidence. En allant « réveiller » la « grand-mère Europe », il se  comporte comme les papes de l’ère des croisades : direction, la Turquie ! Derrière les apparences, le pape est bien conscient qu’un choc de religieux est en gestation. Sa solution : le dialogue et la tolérance. En priant en direction de La Mecque, il a aussi (et surtout…?) prié en direction de Jérusalem ! Pour nous, nous savons qu’il est déjà trop tard! L’Islam est un outil de jugement… Pauvre Europe. Les efforts du pape n’y changeront rien. Au moins, aura-t-il eu le mérite d’essayer ? Mais que cherchent donc réellement le Vatican et pourquoi cette agitation eschatologique soudaine  ? Le jugement commencerait-il par « cette maison  divine » auto-proclamée et l’Islam n’aurait-il pas à cœur d’exécuter un dessein qui n’est pas le sien ?

 

 

Un pape combatif face à une Europe « fatiguée »

Un pape combatif face à une Europe "fatiguée"
Conseil de l’Europe. Le pape François exhorte les élus à résoudre les « crises en cours ».
AFP / COE


L ors d’un déplacement éclair à Strasbourg au siège de deux institutions européennes – le Parlement et le Conseil de l’Europe -, le pape François a décrit « une Europe un peu fatiguée et pessimiste, qui se sent assiégée par les nouveautés provenant des autres continents ».

Le pape François a exhorté mardi 25 novembre une Europe « vieillie », telle une « grand-mère » fatiguée, à surmonter la crise et les tensions en redevenant une « référence pour l’humanité », capable notamment d’accueillir les migrants clandestins. Lors d’un déplacement éclair à Strasbourg au siège de deux institutions européennes – le Parlement et le Conseil de l’Europe -, il a décrit « une Europe un peu fatiguée et pessimiste, qui se sent assiégée par les nouveautés provenant des autres continents ». « Où est ta vigueur ? Où est cette tension vers un idéal qui a animé ton histoire et l’a rendue grande ? », a lancé François à cette Europe en crise économique et d’identité, avec la progression de partis xénophobes et anti-immigration. « Le moment est venu d’abandonner l’idée d’une Europe effrayée et repliée sur elle-même », pour qu’elle soit « un précieux point de référence pour toute l’humanité », a-t-il souligné.

« Les idées remplacées par les technicités bureaucratiques »

Le pape François Dans ses deux discours, le pape a rappelé les idéaux de ses pères fondateurs de l’Europe : « Les grandes idées qui ont jadis inspiré l’Europe semblent avoir perdu leur attrait pour être remplacées par les technicités bureaucratiques des institutions. » Le souverain pontife a renouvelé son appel de juillet 2013 sur l’île italienne de Lampedusa : « On ne peut tolérer que la Méditerranée devienne un grand cimetière ! Dans les barques qui arrivent quotidiennement sur les côtes européennes, il y a des hommes et des femmes qui ont besoin d’accueil et d’aide. » Et de demander « des législations qui sachent en même temps protéger les droits des citoyens européens et garantir l’accueil des migrants ». Il a aussi dénoncé l’individualisme et le consumérisme.

 

 Poursuivre « dans la recherche d’une solution politique aux crises en cours »

Dans une condamnation indirecte de l’avortement et de l’euthanasie, il a cité les gens « en phase terminale, des vieux qui sont abandonnés et laissés sans soin, des enfants qui sont tués dans le ventre de la mère ». Dans l’hémicycle du Parlement, socialistes et conservateurs ont salué un appel à un « réveil » de l’Europe. La présidente du FN, Marine Le Pen, a salué les « accusations assez lourdes contre l’ultralibéralisme ». Jean-Marie Le Pen a déploré, lui, que le pape soit en faveur de « l’entrée massive des immigrants » en Europe. Après s’être adressé aux élus du Parlement, venus des 28 pays de l’UE, le pape a rejoint le Conseil de l’Europe (47 États, dont l’Ukraine et la Russie), créé après la Seconde Guerre mondiale pour promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme. Il l’a appelé à poursuivre « dans la recherche d’une solution politique aux crises en cours ».

Le pape François va défendre la tolérance inter-religieuse en Turquie

Le pape François devrait lancer de Turquie, du vendredi 27 au dimanche 28 novembre, un plaidoyer pour la paix et la coexistence inter-religieuse dans une région exposée à une flambée de violences et un pays où les antiques traditions chrétiennes s’effacent. Le programme de François à Ankara et Istanbul, trois jours seulement après son déplacement à Strasbourg, paraît plutôt léger pour un homme de 77 ans qui observe au Vatican un rythme intense de travail et de rencontres.

A l’occasion de la fête de Saint-André, apôtre de Jésus, et, selon la tradition, fondateur de l’Eglise d’Orient, le pape est attendu à bras ouverts par son ami le patriarche orthodoxe oecuménique de Constantinople, qui n’a en Turquie que quelques milliers d’ouailles, et par la minuscule communauté catholique d’Istanbul. Mais pour Jorge Bergoglio, cette visite est aussi l’occasion de plaider une nouvelle fois pour le respect entre christianisme et islam – dans un pays où des chrétiens ont été persécutés et marginalisés – et pour la coopération entre catholiques et orthodoxes, au moment où le conflit d’Ukraine tend les relations.

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Les cadeaux du Pape au Parlement européen et au Conseil de l’Europe

Quels ont été les présents apportés par le Saint-Père à Strasbourg ? Aleteia vous décrit la mosaïque et le médaillon offerts à ses hôtes.

Pope Francis signs the visitors book in Strasbourg in the company of EP President Schulz 02© European Union 2014 – European Parliament CC
Alors que le président du Parlement européen, Martin Schultz a remis au pape François une édition en anglais des mémoires de Jean Monnet, père fondateur de l’Europe et fervent catholique, le Pape lui aussi a remis un présent en arrivant au Parlement européen ce mardi matin.Le Saint-Père offert une mosaïque inspirée d’un détail de la décoration du mausolée de Gallia Placidia à Ravenne, demi-sœur de l’empereur Honorius et chrétienne fervente (390-450). Elle représente une colombe, symbole des âmes qui s’abreuvent à la source de la vie éternelle en suivant l’enseignement du Christ. Une colombe devenue au fil des siècles symbole de paix, avec un rameau d’olivier dans son bec. Sur cette mosaïque, réalisée au studio de mosaïque du Vatican en faisant appel aux mêmes techniques et matériaux que ceux utilisés dans la basilique Saint-Pierre, les douze étoiles font référence au symbole choisi en 1955 pour la construction européenne, les peuples d’Europe réunis en cercle, symbole d’unité.

Un ange rapprochant Nord et Sud

Au Conseil de l’Europe, le pape François a fait don d’un médaillon réalisé par l’artiste italien Guido Veroi, frappé d’un ange et de l’inscription « Un monde de solidarité et de paix fondé sur la justice ». D’un diamètre d’une vingtaine de centimètres, ce médaillon en bronze représente un ange embrassant et réunissant l’hémisphère nord, et l’hémisphère sud de la Terre, malgré le dragon, symbole du mal, qui s’oppose à lui. Il symbolise également les changements de notre monde contemporain, l’union du Nord et du Sud pour lutter contre les forces destructrices telles que l’exploitation, le colonialisme, l’indifférence ou les préjugés. Un symbole fort de la part d’un pape venu de l’hémisphère sud et s’exprimant devant les dirigeants de la « vieille » Europe.

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Le pape à Strasbourg : « L’Europe ressemble à une grand-mère »

En visite éclair au Parlement, le pape François a adressé un discours à la fois moralisateur et très politique aux députés européens, axé sur les thèmes qui lui sont chers tels que l’environnement, l’immigration ou le consumérisme.

Le pape François lors de son discours au Parlement européen de Strasbourg, le 25 novembre 2014 - AFP/Vincent Kessler Le pape François lors de son discours au Parlement européen de Strasbourg, le 25 novembre 2014 – AFP/Vincent Kessler

Le pape François était en visite officielle à Strasbourg ce 25 novembre au siège du Parlement européen, vingt-six ans après l’unique visite d’un souverain pontife dans l’hémicycle, celle de Jean-Paul II en 1988. « Dans son discours, François a abordé les thèmes chers à son pontificat et qui sont aussi au cœur de l’agenda politique européen », écrit La Repubblica. A savoir : le travail, l’environnement, l’immigration et la famille.Il a évoqué les racines chrétiennes de l’Europe et appelé à une « Europe qui soit capable de faire un trésor de ses propres racines religieuses », car ainsi elle resterait plus facilement « exempte de tous les extrémismes qui se répandent dans le monde moderne, à cause, entre autres, du grand vide auquel nous assistons en Occident. (…) C’est l’oubli de Dieu et non sa glorification qui génère la violence. »

Des institutions bureaucratiques
Se montrant très critique vis-à-vis des institutions européennes, le souverain pontife a reproché à l’Europe d’être « fatiguée », regrettant qu’elle soit perçue comme « distante des citoyens ». Il a comparé le Vieux Continent à une « grand-mère ayant perdu sa fertilité et sa vivacité » et estimé que « les grands idéaux qui l’ont inspiré semblaient avoir perdu leur force d’attraction au profit du technicisme bureaucratique de ses institutions » – ce qui n’a pas empêché les députés européens de gratifier le pape d’une salve d’applaudissements.

Puis le pape a mis en garde le peuple européen contre les affres de l’individualisme et d’un consumérisme exacerbé, rapporte La Stampa, affirmant au contraire que « la dignité des personnes signifie reconnaître le caractère précieux de la vie humaine (…), qui ne peut être considéré comme un objet d’échange ou une marchandise ».

La Méditerranée ne doit pas devenir un grand cimetière

Sur le sujet particulièrement sensible qu’est celui de l’immigration, François a déclaré : « Nous ne pouvons tolérer que la mer Méditerranée devienne un grand cimetière. Il y a des hommes et des femmes qui ont besoin d’aide. »

Faisant directement référence à la situation en Italie – manifestations anti-immigrés dans plusieurs villes du pays – et aux nombreux appels du ministre de l’Intérieur Angelino Alfano adressés à la Commission européenne au sujet de la politique migratoire, le pape a jugé que « l’absence de soutien réciproque à l’intérieur de l’Union européenne risquait de mettre en place des solutions particularistes au problème, qui ne tiennent pas compte de la dignité humaine des immigrés, en favorisant l’esclavagisme et les tensions sociales ». Une autre pique qui n’a pas non plus empêché les députés européens de lancer une standing ovation à l’issue du discours.

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Diaalogue Vatican/ Islam : ne tirez pas sur le Pape !

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« Une alliance philistine: L’islam et le Vatican » titre un site américain pourtant conservateur.

Le forum Catholique/Musulman vient de se terminer, et un dernier compte rendu a été publié sur le thème « travaillons ensemble pour servir les autres », au milieu de nombreuses critiques aussi stériles que mésinformées.

La raison, bien entendu, est l’apparente passivité du Vatican face à l’intolérance de l’islam envers la chrétienté, l’interdiction de construire ou rénover les églises en terre d’islam, et l’accélération du nettoyage « ethnique » si l’on peut dire, car l’ethnie n’est pas en cause, des chrétiens de leurs terres ancestrales au Moyen orient.

Une petite mise au point préalable s’impose.

 

  • La première, je suis juif, de l’espèce très précise que décrivait De Gaulle dans sa conférence de presse du 27 novembre 1967. Juif et pro-israélien sans concession.

  • La seconde, je tient pour une erreur politique la séance photo à laquelle le pape s’est soumis lors de son dernier voyage en territoires disputés, lorsqu’on le voit prier devant un bout du mur de séparation. Car ce mur de séparation trace une ligne de vie : cette barrière de protection interdit l’infiltration des terroristes et sauve des vies. Le Pape devrait à ce titre en louer l’édification, mais à minima, ne pas la déplorer.

 Ces remarques étant faites, je trouve déplacé et inadéquat de tirer sur le Pape concernant ce dernier dialogue inter-religieux avec l’islam.

Une source que je ne peux citer parce qu’elle n’est pas autorisée à parler officiellement sur le sujet me disait : « le Vatican n’a aucune illusion sur les musulmans, mais [il] cherche à garder des liens officiels au cas où cela peut aider d’une manière où de l’autre ».

C’est aussi mon avis.

Ma source ajoute : « le pape François ne peut qu’émettre des souhaits et rappeler certains devoirs aux musulmans, il n’a pas de moyens d’action sur le terrain, sinon la bonne volonté et le courage de membres des communautés. »

C’est encore mon avis, et je vais plus loin.

Si le Vatican décidait de prendre l’islam de front, de le dénoncer, que se passerait-il, qu’est-ce qu’il accomplirait ?

A-t-il une armée pour combattre ? Non.

A-t-il le moyen physique et concret de protéger les Chrétiens ? Pas plus.

Les islamistes se vengeraient-ils sur les Chrétiens déjà malmenés ? Je vous laisse imaginer la réponse.

Cela améliorerait-il leur sort en Egypte et ailleurs en Afrique musulmane ? On peut douter.

Le Vatican a-t-il des options pour éviter les massacres en cours en Irak ? Je n’en vois aucune, et les frêles bombardements alliés eux-mêmes sont un saupoudrage que tous les stratèges militaires ont dénoncé.

Peut-on imaginer le Pape disposant d’options qu’il n’utilise pas ? Soyons sérieux.

C’est pourtant très précisément ce que la critique sous entend.

L’on pourra également se demander où se trouve la frontière entre le religieux et le politique, dans le cas des problèmes que le Vatican doit affronter avec l’islam.

Quelle est la marge de manœuvre politique du pape ? Que pourrait-il faire ou dire qu’il ne fait pas ?

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Voilà les vraies questions.

Alain-René Arbez écrivait sur Dreuz qu’un peuple qui n’a pas les moyens de se défendre est voué à disparaitre.

Comment douter sans nier la réalité. Et comment ne pas comprendre cette problématique ?

Souvenez-vous, Benedict XVI, s’exprimant sur l’islam dans son discours à l’université de Regensburg (Ratisbonne en français) le 12 septembre 2006, citait une remarque (défavorable à l’islam) de l’Empereur byzantin Manuel II Palaiologos (Manuel II Paléologue) au 14e siècle.

Qu’a accompli ce discours ? Les décapitations de Chrétiens se sont-elles interrompues ?

L’arrivée au pouvoir des Frères musulmans en Egypte en 2012 a été suivie d’une vague de recrudescence christianophobe, d’humiliations et de massacres contre les coptes sans précédent.

Une des déclarations finales de ce dernier forum Catholique/Musulman qui a duré trois jours a été : « il n’est jamais acceptable d’utiliser la religion pour justifier les actes de terrorisme, l’oppression, la violence contre des personnes innocentes, les persécutions, la désacralisation de lieux sacrés, et la destruction de l’héritage culturel. »

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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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La blanche colombe en Turquie  http://schoenelblog2.blogspot.fr/

Après l’Europe, le message politico-religieux papal se poursuit dans le monde musulman et orthodoxe. Une fois de plus il ne faut pas se laisser leurrer par notre papal jésuite voyageur, qui enfume le monde en jouant avec l’encensoir pastoral où se mêlent prières et discours politiques trompeurs. La fin justifiant les moyens, devise de tout jésuite, notre soldat séculier de l’ordre de la Compagnie de Jésus, cherchera par tous les moyens à bien boulonner sur terre l’autorité papale et au-delà de l’Église catholique, en rétablissant un royaume qui par ses moyens est bien loin du Ciel, mais très proche des gouvernements de ce monde. Un grand travail de communication par voie médiatique est en cours, afin de transformer l’image vieillie du catholicisme en nouvelle Église œcuménique catholique réformée, qui se tourne vers les pauvres, s’ouvre diplomatiquement aux autres religions sécularisées. Le faux prophète du christianisme se transforme donc en blanche colombe, non par la vertu du Saint Esprit mais celle du sophisme et de la séduction.

L’actualité eschatologique qui s’écrit sous nos yeux actuellement est celle qui prépare les chapitres 12 et 13 de l’Apocalypse. Ces deux chapitres forment le cœur de la révélation du livre et tout s’articule autour d’eux. Au chapitre 12 apparait dans le Ciel la femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles. Elle représente l’Israël d’Ezéchiel où Ephraïm (l’Épouse des nations) et Juda (l’Épouse en eretz Israël) sont unis pour former l’Épouse des derniers jours qui engendre le temps messianique final. Dans le chapitre 13 apparaît son parfait contraire terrestre, la bête avec 7 têtes, des pattes d’ours et une gueule de lion. Les 7 têtes sont les 7 royaumes qui de Sumer à Rome forment la continuité historique de la semence du serpent. A ces royaumes, le dragon (serpent ancien) donne toute autorité et ils l’adorent pour cela. Ses limites territoriales iront de l’Angleterre (lion) qui veut sortir de l’Union, à la Russie (l’ours), ce qui implique l’Ukraine qui formait le dernier obstacle territorial pour cerner la frontière russe.

Les derniers actes sur la scène biblique eschatologique se jouent donc sous nos yeux et personne ne voit rien, car ce monde est aveugle et conduit par des aveugles. Le choix du voyage papal au parlement de Strasbourg suit cette logique, car le parlement est construit pour sa partie extérieure dans la forme de la tour de Babel de Pieter Bruegel et dans sa partie intérieure sur la forme du Colisée de Rome. Une fusion des royaumes de la bête sous le symbole des 12 étoiles de l’Union. La tour de Babel renvoyant à la révolte des hommes contre Dieu et celle du Colisée de la victoire de Rome sur les juifs. Un pape qui utilise alors tous ces symboles antéchrists pour sa propagande, ne peut être qu’un faux prophète et ses paroles des mensonges servant la seule gloire de son maître drapé dans la robe bleue de la Reine du Ciel, reportée sur l’étendard de l’Union.

La suite du voyage papal concourt donc à parachever l’œuvre qui permettra l’émergence de l’antéchrist telle qu’annoncée par les prophètes bibliques. Le choix de la Turquie n’est donc pas anodin, car ce pays est également le berceau des 7 Églises d’Asie qui forment l’Histoire de l’Église du Christ à travers les âges. Or la Turquie depuis qu’elle existe en tant que nation moderne, s’acharne à faire disparaître méticuleusement toute trace du christianisme de son territoire. A la fin de l’Empire ottoman, il y avait sur le territoire de la Turquie actuelle trois millions d’Arméniens et autant de Turcs ; l’autre moitié était composée d’une véritable mosaïque de peuples (Kurdes, Grecs, Assyro-Chaldéens, Lazes, Tcherkesses, etc.). En 1914, les Arméniens n’étaient plus que 2 250 000 (suite aux massacres, conversions forcées à l’islam et à l’exil). Avec la décadence de l’empire au XIXe siècle, la situation des Arméniens ne fit qu’empirer ; parallèlement, les peuples dominés s’émancipaient au fur et à mesure. La déclaration d’indépendance de la Grèce en 1821 marqua le début du démembrement de l’Empire ottoman. Après les défaites contre les Russes et les Anglais, les représailles reprirent de plus belle. Le Grand Vizir ordonne alors de faire disparaître le peuple arménien de ses terres. Trois régimes (Abdul Hamid, les Jeunes-Turcs et Kemal Attaturk) ont, de 1894 à 1922, appliqué de différentes façons le même plan d’extermination des Arméniens avec son point culminant des années 1915-1917. Avec l’aide des Kurdes, 1 million de personnes vont être exterminés. Des milliers de villages seront détruits et autant d’églises ou de couvents. Des centaines de prêtres seront tués ou convertis à l’islam et des centaines d’églises converties en mosquées. La Turquie moderne c’est donc construite sur les ruines d’un christianisme déclinant et aujourd’hui le christianisme ne représente presque plus rien dans le pays des 7 Églises fondamentales d’Asie.

On pourrait aujourd’hui penser que la Turquie moderne a tourné la page sur son passé et que ce pays court vers le modernisme et la laïcité, tout en cherchant par l’adhésion à l’Union européenne à s’ancrer dans la démocratie. Le choix du premier ministre turc Erdogan nous démontre le contraire, que seuls les naïfs Européens qualifient de « musulman modéré ». Il est un grand habitué des déclarations extrêmes envers les Juifs, Israël, les Européens, la France, les Arméniens, l’Occident, ou même le pape  qu’il qualifia de “chef des croisés » après le discours de Ratisbonne. L’objectif de Recep Tayyip Erdogan est d’installer un régime autoritaire islamique personnalisé avant le centenaire de la République turque en 2023. Avant son élection en tant que premier ministre en 2002, Recep Tayyip Erdogan avait promis de construire des minarets dans tout Istanbul. L’ancien maire de la métropole turque avait même été condamné à une peine de prison en 1998 pour incitation à la haine avec les propos suivants d’un théoricien du nationalisme turc Zia Gokalp (1876-1924) : « Les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats ».

La stratégie du « cheval de Troie » d’Erdogan  est d’islamiser le pouvoir en instrumentalisant la démocratie. De ce fait il très apprécié des Frères musulmans et se verrait bien en nouveau calife universel, ce qui explique son soutien à l’Etat Islamique en interdisant l’utilisation des bases de l’OTAN en Turquie pour attaquer l’EI. Avec un allié de cette nature, on a plus besoin d’ennemi. Erdogan n’est pas seulement un ennemi du christianisme, il l’est également d’Israël. A l’occasion d’une réunion de l’ONU à Vienne consacrée au « dialogue des civilisations”, il a assimilé le sionisme à « un crime contre l’humanité », déclarant : “comme c’est le cas pour le sionisme, l’antisémitisme et le fascisme, il devient inévitable de considérer l’islamophobie comme un crime contre l’humanité”. Préférant plaire à ses électeurs islamistes et aux pros palestiniens du monde entier plutôt qu’aux démocrates onusiens et occidentaux. Il a largement confirmé qu’il n’a jamais renié son idéologie islamiste radicale de jeunesse, composée d’une forte dose de haine envers Israël, d’une judéophobie à peine dissimulée derrière l’antisionisme; d’un rejet de l’Occident judéo-chrétien et d’un mépris total envers une Europe vieillie et culpabilisée.

Il est impossible pour le pape d’ignorer qui est réellement Erdogan et ce que fait la Turquie actuellement. Tous ses discours ne tiennent donc que de l’enfumage et visent en fait d’autres objectifs que ceux affichés officiellement. Seulement s’afficher avec un ennemi déclaré du christianisme et d’Israël, tout en allant prier dans une mosquée à Istanbul ne peut en rien servir le dessein d’un messager du Christ et encore moins favoriser l’ouverture à Son Évangile. Quand le pape déclare ; « La Turquie a vocation à être un pont naturel entre deux continents et des expressions culturelles différentes », c’est en fait à lui, le pontife de Rome, qu’il fait allusion. En jouant sur le contraste d’une Turquie en voie d’islamisation radicale, le souverain pontife joue sur le contraste avec sa personne qui se veut ouverte et conciliante avec le monde, en montrant l’exemple du « dialogue interreligieux » pour endiguer le fondamentalisme islamiste. Cela démontre également une totale impuissance du christianisme à endiguer un islam qui se radicalise de plus en plus en expurgeant des frontières où il est présent, toutes les autres formes de religions.

D’une certaine manière, le pape envoie un message, non aux musulmans, mais aux chrétiens en leur disant qu’il est urgeant de s’unir sous sa bannière, si le monde chrétien ne veut pas disparaître dans un futur califat mondial. Car il y a le feu dans la maison du clergé séculier et pas seulement catholique, car l’l’Église orthodoxe est aujourd’hui en première ligne dans le combat qui l’oppose aux islamistes.

Face au nettoyage par le vide des musulmans où ils sont majoritairement représentés, les primats des Églises orthodoxes réunis en synaxe à Istanbul, ont annoncé la tenue d’un Concile panorthodoxe, c’est-à-dire réunissant toutes les Églises orthodoxes autocéphales qui se reconnaissent comme tel entre elles (14 Églises). Le Concile aura lieu à la Pentecôte 2016 en la cathédrale Sainte-Irène. L’événement s’annonce historique, en cela que le dernier concile reconnu par les Églises orthodoxes est le Deuxième Concile de Nicée, qui remonte à 787.

Cyrille Ier, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, insiste sur la portée d’un tel événement, au micro de La Voix de la Russie : « Il n’y a jamais eu de Conciles de cette envergure dans l’histoire parce que toutes les églises orthodoxes y seront représentées. L’objectif du Concile est de parvenir à l’unification et à surmonter des années de tensions entre certaines Églises autocéphales, notamment entre celle de Constantinople et de Moscou. Les patriarches se sont entendus sur plusieurs aspects d’importance majeure, notamment sur la protection des chrétiens en Syrie et au Proche-Orient, ainsi que sur la déclaration concernant la crise politique en Ukraine. C’est une manière politiquement correcte de dire que face à la menace islamique, il est plus qu’urgent de s’unir si on ne veut pas disparaître noyé dans le monde musulman.

Le patriarcat œcuménique de Constantinople est la première juridiction autocéphale de l’Église orthodoxe. Cette situation est liée au statut de capitale de l’Empire romain d’Orient dont jouissait autrefois Constantinople. A la suite de la refondation de la ville comme « Nouvelle Rome » par Constantin, le premier concile de Constantinople, en 381, lui reconnaît une « prééminence d’honneur après l’évêque de Rome, car Constantinople est la Nouvelle Rome ». Le pape en venant en Turquie, vise donc avant tout au rapprochement avec l’Église orthodoxe par la voie de son représentant à Istanbul, du Patriarche Bartholomée 1er, Premier Patriarche de toute l’Orthodoxie. Ensemble à Jérusalem, il y a quelques mois, ils ont prié pour l’unité de l’Église et ensuite au Vatican pour la paix dans le monde entier ». Les rencontres s’accélèrent donc entre le deux Églises, car la situation devient critique pour elles.

Aujourd’hui, malgré la laïcité prétendue en Turquie, le Patriarcat vit une situation relativement précaire et ce qui reste de l’Orthodoxie, après conflits et génocides, y est gravement menacé. Selon le traité de Lausanne de 1923, Ankara et Athènes disposent d’un droit de veto lors de l’élection des chefs de leur minorité religieuse respective. Ainsi, l’élection du Patriarche est soumise à l’approbation de l’état turc. Avec un chef comme Erdogan en Turquie, il est facile de comprendre le problème qui se pose au monde orthodoxe. Car le successeur de l’Apôtre André n’est pas seulement le responsable de la minorité orthodoxe de Turquie (quatre à cinq mille descendants des Byzantins), il est avant tout le Premier Patriarche de toute l’Orthodoxie. Ce rôle supranational, indiscutable pour deux cent cinquante millions d’orthodoxes de par le monde, est très mal perçu par un islamiste comme Erdogan. D’une certaine manière, la Turquie peut devenir un tonneau de poudre confessionnel, qui n’attend qu’une étincelle pour exploser. Ainsi en passant au-dessus de toutes les rivalités, le pape de Rome se pose en médiateur interconfessionnel au milieu du chaos musulman actuel. Voilà la vraie raison du déplacement du pape en Turquie et relayé à grand renfort médiatique.

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Le pape François regarde l’Islam « dans les yeux »

posté par Sébastien Maillard le Vendredi 5 décembre 2014

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Dans la Mosquée Bleue d’Istanbul, le pape François a prié. Il n’y a pas à tourner autour du mot. Certains ont préféré s’en tenir à un « recueillement ». Le porte-parole du Vatican, le P. Lombardi, a insisté pour qualifier le geste d’une « adoration silencieuse » – qui n’en demeure pas moins une forme de prière. A sa conférence de presse dans le vol retour de Turquie, le pape n’y est pas allé par quatre chemins en racontant sa visite la veille de la mosquée conduite par le grand mufti d’Istanbul : « A ce moment j’ai senti le besoin de prier. Et j’ai dit : ‘Nous prions un peu ?’ Il a dit ‘Oui, oui’. Et j’ai prié : pour la Turquie, pour la paix, pour le mufti… pour tous… pour moi, qui en ai besoin… J’ai prié, vraiment… Et j’ai surtout prié pour la paix. J’ai dit : ‘Seigneur, finissons-en avec la guerre…’. Ainsi, cela a été un moment de prière sincère. »
L’image du pape priant à la mosquée a trop vite été éclipsée dans les médias. D’une part, parce que, rappelant celle de Benoît XVI au même lieu huit ans plus tôt, elle prenait un air de déjà vu. D’autre part, parce que son inclination pour demander au patriarche de Constantinople sa bénédiction, plus tard dans la journée, était tout aussi spectaculaire et, de surcroît, inédite.
Voir le chef de l’Eglise catholique prier dans une mosquée serait devenu presque banal. Rappeler que le chrétien peut prier où il veut, dans la rue, dans le métro, en salle d’attente, revient à rendre trop anodin le lieu choisi. Une façon de refuser de voir la mosquée. Le pape François a prié là où prient d’ordinaire les musulmans. Sa visite à la Mosquée Bleue a d’ailleurs été inversée, au dernier moment, avec celle voisine à Sainte-Sophie précisément pour ne pas tomber en pleine heure de prière et perturber les fidèles.
Le pape n’a pas pour autant prié dans son coin mais à son initiative, en public, aux côtés et en même temps que le grand mufti – plus de trois minutes -. Il a prié en silence, les mains jointes, les yeux fermés, sans autre manifestation, par respect à la fois du lieu et de qui il est.
Toujours en respect du lieu, il s’est au préalable déchaussé et, au moment de prier, il était tourné vers La Mecque. Comme le relève Omar Abboud dans l’Osservatore Romano – soit son proche ami musulman dans le quotidien du Vatican -, « à la Mosquée Bleue, pour prier, (le pape) a regardé dans la même direction que celle vers laquelle un quart de la population mondiale tourne le visage cinq fois par jour ». « Regarder La Mecque veut dire regarder les musulmans directement dans les yeux », poursuit Omar Abboud – nonobstant le fait que le pape priait les yeux fermés : « Je suis certain que la majorité de la population de l’Islam est capable d’échanger ce regard transformé en dialogue et fraternité ».
C’est le défi lancé à l’Islam par le pape François, qui durant cette année 2014 a visité pas moins de quatre pays à large majorité musulmane : Jordanie, Palestine, Albanie et Turquie. A la veille de sa visite à la Mosquée Bleue, il a énuméré ce que chrétiens et musulmans partagent « l’adoration du Dieu miséricordieux, la référence au patriarche Abraham, la prière, l’aumône, le jeûne… (..) vécus selon nos propres traditions (..) vécus d’une manière sincère ».
Au-delà de la fugacité d’une image de presse, le pape François paraît avoir vécu ainsi sa prière à la Mosquée Bleue. Une prière qui ne vise en rien à nier les différences entre chrétiens et musulmans mais à les dépassionner et à les dépasser. Pour son voyage en Albanie, des musulmans à Tirana avaient prié pour lui. A quand la visite en retour du grand mufti d’Istanbul dans la basilique Saint-Pierre ?

 

 

 

 

 

 

 

 

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