ISRAËL : tout royaume divisé contre lui-même ne peut se maintenir (2/2)

Les Juifs antisionistes sont-ils des traitres ? (2/2) Par Dora MarracheLes Juifs antisionistes sont-ils des traitres ? (2/2) Par Dora Marrache


 

Deuxième partie : Quelles sont leurs motivations ?

L’antisionisme ? Dans la première partie de ma chronique, je me suis intéressée aux revendications des Juifs antisionistes. Dans la deuxième, ce sont leurs motivations que je tente de découvrir avant de pouvoir aboutir à la conclusion, à savoir s’ils sont ou non des traitres à leur pays et à leur peuple.

Exception faite du point de vue des Juifs, avez-vous entendu une personnalité se livrer à une condamnation de cette idéologie ? Évidemment, on vous dira que l’antisionisme n’est rien d’autre qu’une opinion et que, comme chacun a droit à son opinion, on ne peut se permettre de condamner son auteur. Et pourtant, toute personne un tant soit peu douée de raison reconnaitra, tout au moins dans son for intérieur, que l’antisionisme est synonyme d’antisémitisme.

Le Juif, depuis des millénaires, a toujours tout tenté pour être un homme comme les autres. Il a même a consenti à l’assimilation (rejet de sa culture, de l’héritage historique, de son nom, etc.) pour être comme les autres. EN VAIN ! Aujourd’hui c’est Israël qui aspire de toutes ses forces à être un pays comme les autres. EN VAIN !

Et j’ai envie d’ajouter « tant mieux ! » car, effectivement,  qu’on le veuille ou pas, nous ne sommes pas comme les autres, Israël n’est pas un pays comme les autres, et une petite voix nous dicte de préserver cette différence. Mais hélas, au lieu de nous distinguer par une solidarité à toute épreuve, Israël nourrit en son sein des traitres, des Juifs qui, un peu comme l’écrivain juif Otto Weininger qui rendait les Juifs responsables de la naissance du nazisme, imputent tous les maux qui déchirent le monde, et même leurs propres échecs, à l’État juif. Alors, évidemment, il faut s’interroger sur le pourquoi du comment.

1 – Les motivations qu’ils invoquent- Ils vous diront qu’ils agissent

– par compassion pour le pauvre peuple ‘palestinien’, qu’ayant appartenu eux-mêmes à une minorité, ils sont bien placés pour comprendre la souffrance des « Palestiniens ». MENSONGE! Les jugements de valeur portés sur leur peuple, le fait de  justifier le terrorisme et de donner des armes à un « peuple » dont la Charte prône la destruction pure et simple d’Israël, n’est-ce pas suffisant pour prouver qu’ils mentent? Et s’ils étaient compatissants, ils ne seraient pas restés indifférents au sort de leurs concitoyens juifs de Sdérot et de Aschkélon qui ont vécu pendant plus de 10 ans sous une pluie de roquettes. Après tout, charité bien ordonnée commence par soi-même ! Or, jamais aucun de ces intellectuels ne s’est ému de la mort des civils israéliens ;

– pour la défense des droits de l’homme. MENSONGE! La preuve : ils demandent l’auto-détermination pour les « Palestiniens »,  mais la refusent au peuple juif;

– par refus des nationalismes : MENSONGE! Ils disent « oui » au nationalisme ‘palestinien’, ils l’encouragent,  mais disent « non » au nationalisme juif;

– par universalisme: MENSONGE! Se sont-ils penchés sur le sort de ce milliard et demi de personnes victimes des conflits? Pas même sur celui de ces 50 millions d’enfants qui sont les premières victimes des conflits dans le monde! On n’est pas « universaliste » quand on a fait le choix de défendre les ennemis de son peuple!

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2 – Les motivations réelles

2.1. La haine de soi ? Nombreux sont ceux qui croient que ces Juifs souffrent de la « haine de soi ». Nous émettons un doute. Il est trop facile de poser ce diagnostic, c’est une façon de les excuser, c’est user d’un euphémisme à cent mille lieues de la réalité. Exit tous les euphémismes pour les désigner : néo- historiens, post-sionistes, alter-juifs !  Ces gens ne souffrent pas de la haine de soi, ils souffrent d’une passion destructrice, l’anti-israélisme. Les seules épithètes qui conviennent à ces Juifs sont « antisionistes », « anti-Israël », « révisionnistes » et « antijuifs ». Il serait bon d’ajouter « frustrés ».

Certes, le phénomène présente quelques similitudes avec la « haine de soi », un concept allemand que l’on doit à Théodore Lessing, auteur d’un livre intitulé « La haine de soi. Le refus d’être juif », publié en 1930. Il sert  à décrire une personne juive qui a honte d’être juive. Et cette honte trouve son origine dans le traitement qu’on faisait subir aux Juifs. Le Juif a toujours été victime d’une profonde injustice, d’un mal qui répand la terreur dans sa communauté : l’antisémitisme. Se sentant impuissant face à ses agresseurs,  tout en nourrissant vis-à-vis d’eux une certaine haine, le Juif a cru remédier à  sa souffrance en rejetant son « être juif », en choisissant l’assimilation. D’où le terme de « Juif honteux ». 

Aujourd’hui, si le Juif n’est plus tenu responsable de tous les maux, l’État juif a pris sa place et c’est lui le bouc émissaire, c’est lui qu’on accuse de tous les maux. Cherchez la différence, il n’y en a pas si ce n’est un changement de nom : l’antisémitisme s’appelle désormais l’antisionisme. On lui a changé de nom comme on change de nom aux gens gravement malades pour qu’ils survivent. Et l’antisémitisme survit ! Et certains Juifs, tout comme les Juifs honteux, ont rejoint le camp des agresseurs. On les appelle les antisionistes. Mais la similarité avec les Juifs honteux d’avant-guerre s’arrête là. Les différences sont beaucoup plus significatives.

– Le Juif honteux:Honte de son identité : Le Juif honteux avait intégré l’image abjecte du juif que lui renvoyaient les antijuifs et voulait à tout prix « se corriger » pour être accepté dans cet autre univers. Non conscient évidemment que quoi qu’il fît, il resterait un Juif aux yeux des autres et qu’on le rejetterait. Il a choisi l’assimilation et a consenti parfois à aller jusqu’à la conversion. Simone Weil, philosophe morte en 1943, qui avait embrassé le christianisme, était atteinte de la haine de soi: « Mon attitude envers moi-même est un mélange de mépris, de haine et de répulsion ».

– Haine dirigée contre lui-même : La haine de soi, comme son nom l’indique, est dirigée contre soi, elle ne porte pas à conséquence. Le Juif honteux, à quelques exceptions près,  ne causait de tort qu’à lui-même, tout se passait sur un plan individuel : il souffrait de la haine de soi comme d’autres souffrent de dépression, de schizophrénie  ou de tout autre maladie mentale.

– Résultat : le Juif honteux inspirait de la pitié, rarement de la colère.

Puis avec la Renaissance de l’État juif, cette  haine de soi, phénomène individuel, s’est muée en haine d’Israël, phénomène public.

– Le Juif antisioniste Assume son identité : Il a intégré, certes, l’image abjecte d’Israël que diffusent les antisémites. Cette image le choque profondément mais, au lieu de mettre son  savoir au service de son peuple en combattant les calomnies, il a choisi une assimilation infiniment plus préjudiciable à ses coreligionnaires que celle que choisissait le Juif honteux. Non seulement il  n’a pas honte de son identité, mais il la revendique, il en a fait son fonds de commerce. Non par fierté, mais parce qu’il a tiré une leçon du Juif honteux : quoi qu’il fasse, les autres verront en lui un Juif. Alors, mieux vaut assumer cette identité que de se la voir imposée par ses agresseurs. Mais aussi et surtout parce qu’il s’est rendu compte qu’il a quelque chose à gagner en déclarant qu’il est juif.

– Haine dirigée contre l’État juif : Contrairement au Juif honteux dont la haine était dirigée contre lui-même, l’objet de la haine du juif antisioniste est extérieur à lui : c’est son propre pays, son propre peuple. 

Résultat : Comme ces Juifs représentent pour Israël un danger, comme ils s’emploient à détruire Israël , ils nous inspirent les mêmes sentiments que ceux qu’éprouvaient les Résistants vis-à-vis des collabos : colère, rejet, dégoût. Mais ils ont la chance de ne pas subir le même traitement que les collabos de la Deuxième Guerre.

Donc, les différences avec le Juif honteux sont majeures et ont un impact jusque sur l’existence de l’État juif. On ne peut donc parler de « haine de soi ». Alors, pourquoi agir comme ils le font ?

2.2. La recherche de la célébrité   Nous en sommes convaincue. Si pour la plupart des Juifs être sioniste est une évidence, certains se sont posé la question : sioniste ou antisioniste ? Et un peu comme dans Le Pari de Pascal, ont dû se dire « Puisqu’il faut choisir, voyons ce qui nous intéresse le moins. » « Pesons le gain et la perte… Estimons ces deux cas … ».

Choisir le camp des sionistes, prendre position en faveur d’Israël comporte des risques : outre celui d’être l’objet de quolibets, d’agressions, il y a aussi celui d’être mal vu des non-Juifs, d’être mis au ban de la société, d’être rejeté par ses collègues de travail. Un exemple parmi tant d’autres : le jugement porté sur Élie Wiesel par Max Blumenthal, journaliste, fils du conseiller d’Hilary Clinton : « Elie Wiesel est passé de victime de crimes de guerre à soutien de ceux qui en commettent. Il a fait plus de mal que de bien, et ne devrait pas être honoré. »

Choisir le camp des antisionistes est incontestablement la voie la plus facile, celle qui offre des avantages tangibles. Choisir de défendre les « Palestiniens », c’est se ranger dans le camp du Bien. On est alors du côté de la majorité, du côté de ceux que l’on appelle les « bien-pensants » et, pour peu qu’on soit un universitaire, ce choix apporte le respect, la notoriété, voire la gloire.

Et c’est précisément ce à quoi aspirent ces Juifs, c’est leur principale motivation. Ce sont des gens narcissiques, jaloux, avides de reconnaissance,   qui voient plusieurs de leurs collègues jouir d’une réputation pour le moins enviable. Alors, faute de pouvoir exceller dans leur propre domaine, ils ont trouvé le moyen idéal pour qu’on s’intéresse à eux un peu partout sur la planète : trahir leur pays, aider les ennemis de leur peuple à éradiquer leur patrie. Et ils font le bonheur de la communauté internationale.

Premièrement, parce qu’ils sont ses « idiots utiles ».  Ce sont d’excellents témoins à charge dans le procès qu’elle intente contre Israël. S’ils n’avaient pas été juifs, personne  ne se serait intéressé à eux.  Et qu’importe si leurs témoignages ne sont pas  crédibles, si ce sont des mensonges ou des demi-vérités : tout ce qu’un Juif peut énoncer pour salir Israël est à tout coup le bienvenu.

Deuxièmement, les Palestiniens ont appris, grâce à eux, comment plaider leur cause devant les instances internationales. Et ils ont gagné!

Quant à ces Juifs, ils en sont très satisfaits : ils ont trouvé la recette gagnante pour se tailler une place dans la cour des Grands.

Les résultats le confirment : ils sont invités sur tous les plateaux de télé, leurs écrits, ouvertement dirigés contre Israël et contre le peuple juif, sont traduits dans plusieurs langues et connaissent un succès à l’échelle planétaire. On les reçoit en grande pompe, on les considère comme de « vrais juifs », des hommes « courageux », des « héros ». Les exemples de ces Juifs devenus célèbres et adulés des médias grâce à leur anti-israélisme ne manquent pas : Shlomo Sand, Ilan Pappé, Gideon Lévy, Alain Gresh, Michel Warschavski, Noam Chomsky, Stéphane Hessel, Rony Brauman,  David Grossman, etc. Ce dernier, ouvertement pro-arabe, a même reçu le « Prix de la Paix » de Frankfort en 2010.  Qui plus est, on a même envisagé de lui donné le Nobel de littérature. Par conséquent, souscrire à des condamnations d’Israël, à des calomnies et à des mensonges est un comportement payant pour ces Juifs sans foi ni loi. Et ils ont le culot de se plaindre qu’Israël ne les honore pas !

 3 – Alors, sont-ils des traitres, des collabos ? J’ai envie de répondre : Oui, sans l’ombre d’un doute. Et dans le sens le plus grave du terme, car si « ‘le traitre’ est celui qui ne respecte pas ses engagements de loyauté, en général envers le pays dont il détient la citoyenneté », dans le sens le plus grave, ‘traitre’ est celui qui passe à l’ennemi, le sert contre les intérêts de son pays. Et c’est à cette définition qu’obéit le Juif antisioniste. Bien sûr, leurs défenseurs nous diront qu’ils ne font rien d’illégal, qu’ils sont engagés dans une guerre de mots, que ce type de combat est inhérent à la démocratie, qu’il n’y a pas de démocratie sans liberté de parole. Mais c’est oublier que les mots sont des armes qui peuvent être mortelles, et c’est pourquoi même dans les sociétés démocratiques, il existe des limites à la liberté d’expression. D’ailleurs, dans la Déclaration des droits de l’homme, on a pris soin de mettre des balises à la liberté d’expression. En démocratie, tout n’est pas permis !

Par conséquent, ces Juifs, qui donnent aux ennemis d’Israël les moyens de fourbir leurs armes – qu’elles soient psychologiques ou militaires- pour délégitimer cet État, sont des traîtres, aussi choquant que puisse être ce qualificatif.

 4 – Que faire contre les antisionistes? Car c’est la question qui se pose. Bien sûr, ils ne sont ni les premiers ni les derniers à trahir leur pays. Faut-il les sanctionner comme l’ont été, entre autres, Zéev Avni, Alexandre Yulin, Israël Bar, Marcus Klingberg, Audi Adiv, Mordecaï Vaanunu ?

Doit-on les laisser agir à leur guise sous prétexte qu’Israël est une démocratie? Et dans ce cas, doit-on rester les bras croisés quand on constate que le sionisme est devenu la pire insulte que l’on puisse proférer; que des députés arabes se livrent à des attaques à fond de train contre l’État juif; que la communauté internationale est impitoyable vis-à-vis de l’État juif surtout quand il se permet le recours à l’auto-défense; que les actes antisémites se multiplient partout dans le monde, même dans des pays où pas un Juif ne vit? 

Pis encore : indépendamment de ce qu’engendrent ces prises de position antisionistes sur l’image d’Israël dans le monde, elles mettent aussi en danger la sécurité même du pays. En effet, 50 jeunes Israéliens, sous la pression de leurs professeurs d’université, ont refusé d’effectuer leur service militaire au risque d’encourir la prison.

Il est vrai que, depuis quelque temps, le gouvernement israélien, conscient du danger que représentent les antisionistes,  prend des mesures. Il a décidé d’agir contre les activistes du mouvement BDS en leur interdisant l’entrée en Israël, mais cette mesure ne nous semble guère dissuasive et ne touche pas les Israéliens antisionistes. La seule mesure qui semble avoir eu un impact, c’est la « Loi sur la transparence » qui oblige les ONG (organisations non- gouvernementales) à révéler la provenance de leurs fonds quand ils dépassent plus de 50%.

Conclusion : Si l’État d’Israël avait su réagir, nous n’en serions peut-être pas là aujourd’hui. Or non seulement il a tardé à réagir, mais il semble bien qu’il se soit laissé convaincre de la nécessité de se comporter aux yeux du monde comme un pays exemplaire. Ainsi, il est demandé, par exemple, de ne pas tuer systématiquement un terroriste. Un point de vue que, cela va sans dire, la population ne partage pas. Car face au terrorisme et aux Juifs antisionistes, les demi-mesures ne servent à rien.  Il faut que le gouvernement ait le courage de prendre des décisions graves, au risque une fois de plus de subir les foudres de la communauté internationale. Quelles mesures prendre contre ces traitres ? Seul le gouvernement de Netanyahou peut en décider. Ce qui est sûr, c’est que le « Wait and see » n’est plus de mise dans la situation actuelle.

© Dora Marrache pour Europe-Israël

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