Guerre HAMAS vs ISRAËL : bilan

Tsahal se prépare au prochaDes membres de l'aile militaire du groupe terroriste Hamas défilent à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 mai 2021, alors que le Hamas revendique la victoire à l'issue d'un conflit de 11 jours avec Israël. (Crédit : SAID KHATIB / AFP)in round, le Hamas organise un défilé de la victoire. Les responsables de la Défense préviennent que le cessez-le-feu est très instable, pourrait rapidement se transformer à nouveau en conflit

Des membres de l’aile militaire du groupe terroriste Hamas défilent à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 mai 2021, alors que le Hamas revendique la victoire à l’issue d’un conflit de 11 jours avec Israël. (Crédit : SAID KHATIB / AFP)

Une semaine après qu’un cessez-le-feu a mis fin à 11 jours d’hostilités entre Israël et le Hamas, Tsahal se préparerait déjà aux prochains combats, des hauts responsables de l’armée se déclarant préoccupés par une escalade imminente de la violence de la part du groupe terroriste basé à Gaza.

Selon la Treizième chaîne, de hauts responsables de la Défense avaient qualifié le cessez-le-feu de « très instable ».

L’avertissement est survenu alors que le Hamas présentait une partie de son artillerie lors d’un défilé de victoire à Khan Younis, au sud de Gaza.

Alors que la classe politique israélienne a pratiquement déclaré la victoire dans l’opération “Gardien des Murs”, de hauts responsables de Tsahal ont fait valoir qu’à ce stade, il est impossible de déterminer dans quelle mesure le Hamas a été dissuadé d’attaquer dans le futur, et à quel point les dommages dans la bande de Gaza seraient susceptibles d’affecter sa décision de lancer une autre campagne prochainemen

Jeudi, le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, a déclaré que les combats entre l’armée et le groupe terroriste Hamas, au pouvoir à Gaza, avaient pris fin avec un avantage décisif pour Israël.

« L’opération s’est soldée par un net avantage pour Tsahal, et le Hamas, qui a déclenché une guerre en tant que prétendu défenseur de Jérusalem, l’a achevée en tant que destructeur de Gaza », a déclaré Kohavi dans un discours aux gradués de l’académie de l’armée.

Il a vanté les « nombreux accomplissements » d’Israël dans la campagne par rapport aux réalisations militaires « limitées » du Hamas, dont la plupart étaient d’après lui psychologiques.

Dans le même temps, il a ajouté que Tsahal tirait les leçons du combat et que « nous nous préparons déjà pour la prochaine campagne ».

Le chef d’état-major de Tsahal Aviv Kohavi,

lors d’une conférence de presse après le cessez-le-feu avec Gaza, l

e 21 ma1 2021. (Screenshot)

Pendant ce temps à Gaza, le Hamas a organisé jeudi un défilé militaire pour célébrer ce qu’il appelle la « victoire de la résistance », au cours de laquelle le groupe a présenté divers systèmes d’armement utilisés dans les combats contre Israël.

Le défilé, qui a attiré une grande foule de partisans, a eu lieu à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza.

Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, a été photographié sur un canapé dans ses bureaux bombardés.

L’Égypte a invité Israël, le Hamas et l’Autorité palestinienne à des pourparlers séparés visant à consolider le cessez-le-feu, a déclaré jeudi un responsable des renseignements égyptiens. Les pourparlers porteraient également sur l’accélération du processus de reconstruction à Gaza.

« Nous recherchons une trêve à long terme, qui permettrait de poursuivre les discussions et éventuellement des pourparlers directs », a déclaré le responsable, qui avait une connaissance approfondie de la procédure ayant conduit au cessez-le-feu, et qui a parlé sous couvert d’anonymat, n’étant pas autorisé à s’entretenir avec la presse.

Mercredi, Kan News a rapporté qu’Israël exigerait que de tels pourparlers incluent des discussions sur le retour de civils israéliens, ainsi que des corps de deux soldats de Tsahal détenus par le Hamas depuis près de sept ans.

Hadar Goldin et Oron Shaul, soldats de Tsahal, ont été tués au cours de la guerre de l’été 2014 avec le Hamas, tandis que le civil Avera Mengistu a été capturé après être entré à Gaza de son propre chef la même année. Mengistu souffrirait de troubles de la santé mentale. Hisham al-Sayed, un deuxième civil, est entré dans la bande de Gaza en 2015 et y est détenu depuis lors.

Selon le rapport, un responsable militaire égyptien anonyme s’est rendu en Israël la semaine dernière pour discuter de l’initiative, mais aucune date pour le sommet proposé n’a été fixée. Kan a en outre rapporté qu’Israël avait fixé deux conditions à sa participation : que les pourparlers avec le Hamas et l’Autorité palestinienne se déroulent séparément, et que chaque étape du processus de reconstruction de Gaza soit liée à l’avancement du retour des captifs.

Bien que Tsahal affirme avoir porté un coup important aux capacités militaires du Hamas et démantelé ses stratégies clé en attaquant son réseau de tunnels souterrains à l’intérieur de la bande de Gaza, il reconnaît que le groupe terroriste a toujours des milliers de roquettes dans ses arsenaux et pourrait facilement décider de les utiliser à nouveau.

Peu de temps avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le chef des opérations de Tsahal, le major général Aharon Haliva, a déclaré que le conflit serait considéré comme un succès pour Israël s’il apportait cinq ans de calme à Gaza.

Mais les responsables des renseignements ont précisé mercredi qu’il ne s’agissait pas d’une estimation de la durée du cessez-le-feu, juste d’un baromètre pour évaluer le résultat de la campagne, connue sous le nom d’opération Gardien des murs.

Cherchant à établir un narratif pour expliquer les combats à leur peuple, les dirigeants du Hamas ont annoncé leur victoire dans le conflit, l’atteinte d’un bon nombre de leurs objectifs venant légitimer cette revendication.

Tout au long des combats, le groupe terroriste s’est défini comme un protecteur de Jérusalem – lançant le premier barrage de roquettes sur la capitale en réponse aux violents affrontements entre manifestants musulmans et policiers israéliens sur le mont du Temple. Il a également réussi à exacerber les divisions croissantes entre juifs et Arabes israéliens, à inspirer des attaques contre des civils et des soldats israéliens en Cisjordanie, à attirer l’attention internationale sur la cause palestinienne, et à tuer 11 civils en Israël.

Le coût pour le Hamas a été élevé : pendant le conflit, Israël a tué un certain nombre de hauts responsables, dont plusieurs membres clés de son aile de recherche et développement, et a mené des frappes sur prés d’une quarantaine de centres de production de roquettes, ce qui rendra les choses beaucoup plus difficile pour le groupe terroriste de reconstituer ses arsenaux. Tsahal a également intercepté tous les drones – à la fois des véhicules aériens sans pilote et des sous-marins autonomes – que le Hamas a lancés, ainsi que plusieurs appareils au sol avant qu’ils ne puissent être déployés.

Aussi, de manière peut-être plus significative encore, l’armée israélienne a détruit plus de 100 kilomètres de tunnels du Hamas dans la bande de Gaza, qu’Israël a surnommés «le métro». Cela a rendu inutilisables de larges pans de l’infrastructure souterraine du groupe terroriste – environ un tiers, selon les évaluations de Tsahal – et, plus important encore, a démontré aux membres du Hamas qu’ils étaient vulnérables aux attaques dans leurs bunkers souterrains. Le Hamas doit maintenant déterminer si le prix considérable qu’il a payé pour ces réalisations en valait la peine, ou s’il a remporté une victoire à la Pyrrhus. Cela ne s’éclaircira que dans les mois et les années à venir, selon les évaluations de Tsahal.

 

Hamas : le prochain combat remodèlera la région

Après la diffusion par Al Jazeera de nouvelles images des passages souterrains, Yahya Sinwar affirme que seuls 3 % du « métro » sont en ruines

Vidéo diffusée par la chaîne Al Jazeera montrant le système de tunnels du Hamas sous la bande de Gaza, le 5 juin 2021 (Crédit : capture d'écran).

Vidéo diffusée par la chaîne Al Jazeera montrant le système de tunnels du Hamas sous la bande de Gaza, le 5 juin 2021 (Crédit : capture d’écran).

Yahya Sinwar a déclaré samedi que le Hamas n’avait déployé que la moitié de sa force lors de la dernière série de combats avec Israël, et a démenti l’affirmation de Tsahal selon laquelle une importante partie du réseau de tunnels du groupe terroriste avait été détruite.

« Nous n’avons montré que la moitié de notre force. Nous avons réussi à lancer 130 roquettes sur Tel-Aviv en une seule salve et nous n’avons lancé que nos vieilles roquettes lors de la dernière campagne », a déclaré Sinwar dans des commentaires lors d’une conférence à Gaza.

« Nous avons secoué Tel-Aviv, il y a beaucoup de choses cachées au public. »

Sinwar a fait référence à la récente normalisation entre Israël et les pays arabes, perçue comme une trahison par de nombreux Palestiniens. « Les dirigeants arabes ont fait de Tel-Aviv la direction de leurs prières. Nous l’avons transformée en chiffon », a-t-il déclaré en poursuivant son objectif d’immiscer la religion dans le conflit.

Au cours des 11 jours de combats en mai, le sud d’Israël a subi la majorité des tirs de roquettes.

La plupart des roquettes tirées sur Tel-Aviv et ses banlieues ont été interceptées par le système du Dôme de Fer, mais quelques-unes sont passées au travers.

Trois personnes ont été tuées – deux à Rishon Lezion et une à Ramat Gan.

Au total, 13 Israéliens (12 civils) ont été tués au cours de ce conflit qui a vu plus de 4 300 projectiles (obus de mortiers, roquettes et missiles anti-char) tirés sur le sud et le centre d’Israël.

Le chef terroriste a également déclaré que le prochain combat « remodèlerait » la région et a évoqué la nécessité de « défendre » Jérusalem.

« Chaque Palestinien nous défendra en restant à Jérusalem et à Sheikh Jarrah », a déclaré Sinwar.

« Si le conflit éclate à nouveau, la forme du Moyen-Orient changera. Nous avons prouvé qu’il y a ceux qui défendent la mosquée Al-Aqsa ».

La semaine dernière, Sinwar a menacé de reprendre ses tirs de roquettes si Israël « violait » la mosquée Al-Aqsa sur le mont du Temple à Jérusalem, tandis qu’un porte-parole de la branche armée du Hamas a déclaré à une foule de partisans que le Hamas répondrait à toute escalade israélienne de la même manière, après que certains responsables israéliens eurent appelé à une réponse plus dure au groupe terroriste, y compris la reprise des assassinats de dirigeants du Hamas.

Le Hamas a utilisé la violence dans la capitale comme prétexte pour lancer des roquettes sur Jérusalem le mois dernier, déclenchant 11 jours de combats intenses au cours desquels plus de 4 000 roquettes ont été tirées sur Israël et Tsahal a effectué quelque 1 500 frappes de représailles sur Gaza.

Le premier tir a été effectué par le Hamas lors de la marche des Drapeaux dans la Vieille Ville de Jérusalem le 10 mai.

Les organisateurs du défilé ont déclaré vendredi qu’ils prévoyaient d’organiser une nouvelle marche le 10 juin, notamment dans le quartier musulman.

On ne sait pas encore si la police autorisera son déroulement.

Sinwar s’est également opposé aux affirmations d’Israël selon lesquelles une importante partie du réseau de tunnels du groupe terroriste à Gaza aurait été détruite lors des récents combats, connu dans le milieu de la défense israélienne sous le nom de « métro de Gaza. »

Il a déclaré que « pas même 3 % ont été détruits. »

Ces commentaires sont intervenus un jour après la diffusion par la chaîne Al-Jazeera de séquences filmées dans les tunnels, dans une tentative apparente du Hamas de réfuter l’affirmation d’Israël selon laquelle elle aurait gravement endommagé le réseau.

Dans ces images, citées par la radio publique Kan, un agent du Hamas admet que les tunnels ont été endommagés, mais affirme que les dégâts sont limités et que le réseau a déjà été réparé.

Al-Jazeera a déclaré que les images ont été filmées après la fin de la dernière série de combats entre Israël et les groupes terroristes de Gaza.

Le reportage montre les murs bétonnés des tunnels, une salle de commandement et de contrôle qui aurait été utilisée lors des récents combats, ainsi que des dépôts de munitions.

Les affirmations du groupe terroriste contredisent Tsahal, qui a déclaré avoir détruit plus de 100 kilomètres de tunnels du Hamas dans la bande de Gaza lors des récents combats.

Cela a rendu inutilisable une grande partie de l’infrastructure souterraine du groupe terroriste, environ un tiers, selon les évaluations de Tsahal, et, plus important encore, a démontré aux agents du Hamas qu’ils étaient vulnérables aux attaques dans leurs bunkers souterrains.

L’attaque de Tsahal contre le réseau de tunnels du Hamas a débuté pour de bon par une série de frappes aériennes massives durant la quatrième nuit du conflit, accompagnée d’une présumée ruse destinée à convaincre le groupe terroriste qu’Israël était sur le point de lancer une incursion terrestre dans la bande de Gaza.

La capacité d’Israël à frapper systématiquement des cibles souterraines visait également à envoyer un message au Hezbollah au Liban, qui entretient aussi son propre réseau de tunnels et de bunkers.

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Tsahal: Le combat du mois dernier n’était que « la première étape de l’opération »

Le chef du Commandement du Sud a reconnu la difficulté de gérer les milliers de roquettes, soulignant qu’il s’agissait de la priorité absolue de l’armée

Une unité d'artillerie lance des obus vers des cibles à Gaza, le 19 mai 2021. (Crédit : AP Photo/Tsafrir Abayov, File)

Une unité d’artillerie lance des obus vers des cibles à Gaza, le 19 mai 2021. (Crédit : AP Photo/Tsafrir Abayov, File)

Le chef du commandement du district Sud de l’armée israélienne a indiqué jeudi qu’il s’attendait à ce que des combats éclatent à nouveau dans la bande de Gaza, affirmant que le conflit du mois dernier n’était que la « première étape » d’une campagne plus vaste.

« L’opération s’est terminée, ou du moins sa première étape. La prochaine étape aura lieu si nous constatons que la situation sécuritaire a changé », a déclaré le général de brigade Eliezer Toledano lors d’une conférence organisée par la Treizième chaîne d’information.

Le mois dernier, Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas se sont livrés une bataille de 11 jours, qui a commencé lorsque le groupe terroriste a tiré un barrage de roquettes sur Jérusalem. Au cours des combats, l’armée a riposté par près de 1 500 frappes sur des cibles du Hamas dans la bande de Gaza, et le groupe terroriste a tiré plus de 4 300 roquettes et obus de mortier sur Israël.

Selon Toledano, l’armée a essayé de « tirer le meilleur parti » du conflit, en frappant autant de cibles terroristes que possible, de sorte qu’à la fin des combats, l’armée soit en meilleure position tactique face au Hamas.

« Nous ne menons pas d’opérations comme celle-ci toutes les semaines ou tous les mois, car nous comprenons le fardeau que cela représente pour les civils, en particulier sur le front intérieur. C’est pourquoi, lorsque nous avons lancé cette opération, nous devions en tirer le meilleur parti », a-t-il déclaré.

Toutefois, le général de brigade a déclaré que les militaires étaient prêts à reprendre les combats si nécessaire.

« Nous sommes totalement prêts à poursuivre à reprendre [là ou nous avons laissé les choses après] le 11e jour, pour un 12e jour, pour un 13e jour. Tout dépend de la situation sécuritaire », a-t-il déclaré.

« Si nous avons réussi cette première étape, c’est formidable. Si nous n’avons pas réussi, nous devrons continuer », a déclaré Toledano.

À la question de savoir si cette série de combats rendait plus probable la libération par Israël de deux civils israéliens et des restes de deux soldats israéliens détenus par le Hamas à Gaza, Toledano a répondu que le conflit « améliorait cette possibilité », mais n’a pas voulu faire d’autres commentaires.

Après la campagne, le groupe terroriste Hamas s’est vanté de ses propres victoires au cours du conflit et a menacé de lancer de nouvelles attaques contre Israël, tout en organisant une parade présentant les armes utilisées lors des combats.

Bien que de hauts responsables israéliens aient salué la campagne comme un succès retentissant pour l’armée, Toledano a été beaucoup plus réservé à l’égard de ces glorifications.

« J’essaie de ne pas parler en ‘points d’exclamation’ en ce moment, deux semaines après le cessez-le-feu. D’une part, je veux rendre compte de ce que nous avons fait. D’autre part, je ne veux pas me risquer à faire des commentaires hâtifs », a-t-il déclaré.

« Mais je dirai ceci, ils sont venus préparés pour l’opération Bordure protectrice 2 », a-t-il ajouté, en référence au nom donné par Tsahal à la guerre de 2014 à Gaza. « Nous sommes venus préparés pour un nouveau type d’opération, tuer des commandants supérieurs à 20, 30, 40 mètres sous terre ».

Toledano, dont le commandement du district du Sud a joué un rôle clé dans les combats, a reconnu que si l’armée a obtenu un certain nombre de résultats dans l’opération – notamment en empêchant les attaques non basées sur des roquettes du Hamas – elle n’a pas réussi à empêcher le Hamas de lancer des roquettes sur les civils israéliens, ce qui a effectivement paralysé le pays pendant des jours.

« Ces guerres sont compliquées en ce qui concerne les roquettes », a déclaré Toledano.

Il a déclaré que le chef d’état-major Aviv Kohavi, avait fait de la question des attaques de missiles surface-surface une priorité absolue pour l’armée.

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Victoire tactique de Tsahal sur le Hamas, mais le problème c’est les roquettes

L’armée a imposé un lourd tribut aux groupes terroristes de Gaza pour son attaque sur Jérusalem, mais reconnaît qu’elle a du mal à empêcher les tirs de roquettes

Une unité d'artillerie lance des obus vers des cibles à Gaza, le 19 mai 2021. (Crédit : AP Photo/Tsafrir Abayov, File)

Une unité d’artillerie lance des obus vers des cibles à Gaza, le 19 mai 2021. (Crédit : AP Photo/Tsafrir Abayov, File)

Les services de renseignements militaires israéliens ne sont pas encore en mesure d’évaluer la durée du cessez-le-feu entre Jérusalem et le groupe terroriste du Hamas après la bataille de 11 jours qui a opposé les deux parties ce mois-ci.

Bien que l’armée israélienne ait porté un coup sérieux aux capacités militaires du Hamas, ait sapé ses stratégies fondamentales en attaquant son réseau de tunnels souterrains dans la bande de Gaza, elle reconnait que le groupe terroriste dispose toujours de milliers de roquettes dans ses arsenaux et pourrait facilement décider de les utiliser à nouveau.

Peu avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le chef des opérations de Tsahal, le général de division Aharon Haliva, a déclaré que le conflit serait considéré comme un succès pour Israël s’il permettait d’instaurer cinq années de calme à Gaza.

Mais les responsables des services de renseignement ont précisé mercredi qu’il ne s’agissait pas d’une estimation de la durée du cessez-le-feu, mais simplement d’une barre permettant d’évaluer l’issue de la campagne, baptisée opération Gardien des murs.

De la même manière que la guerre des Six Jours de 1967 a été un succès militaire écrasant pour Israël mais a néanmoins été suivie d’une attaque surprise six ans plus tard, l’armée a averti que, malgré les victoires tactiques et stratégiques de l’opération Gardien des murs, le combat actuel contre le Hamas pourrait ne pas avoir produit la dissuasion durable qu’Israël espère.

Les dirigeants du Hamas ont revendiqué la victoire dans le conflit, car ils cherchent à établir un narratif pour expliquer les combats à leur peuple, et ils peuvent se justifier en agissant de la sorte, ayant atteint un grand nombre des objectifs que le groupe terroriste s’était fixés.

Tout au long des combats, le groupe terroriste s’est défini comme un protecteur de Jérusalem – lançant le premier barrage de roquettes sur la capitale en réponse à de violents affrontements entre des émeutiers musulmans et des policiers israéliens sur le mont du Temple – il a également réussi à exacerber les dissensions croissantes entre Israéliens juifs et arabes, à inspirer des attaques contre des civils et des soldats israéliens en Cisjordanie, à attirer l’attention internationale sur la cause palestinienne et à tuer 11 civils en Israël.

Le Hamas doit maintenant déterminer si le prix considérable qu’il a payé pour ces réalisations en valait la peine ou s’il a remporté une victoire à la Pyrrhus. Ce n’est qu’au cours des mois et des années à venir que cette question se clarifiera, selon les évaluations de l’armée.

Le coût pour le Hamas a été élevé : au cours du conflit, Israël a tué un certain nombre d’agents de haut rang, dont plusieurs membres clés de son aile de recherche et développement, et a mené des frappes sur une trentaine d’installations de production de roquettes, ce qui rendra beaucoup plus difficile pour le groupe terroriste le renouvellement de ses arsenaux. L’armée a également intercepté tous les drones – qu’il s’agisse d’engins aériens sans pilote ou de sous-marins autonomes – lancés par le Hamas, ainsi que plusieurs autres se trouvant au sol avant qu’ils ne puissent être déployés.

Et, ce qui est peut-être le plus important, l’armée israélienne a détruit plus de 100 kilomètres de tunnels du Hamas dans la bande de Gaza, qu’Israël a surnommé « le métro ». Cela a rendu inutilisable une grande partie de l’infrastructure souterraine du groupe terroriste – environ un tiers, selon les évaluations de l’armée – et, surtout, a démontré aux agents du Hamas qu’ils étaient vulnérables aux attaques dans leurs bunkers souterrains.

« La capacité des services de renseignement militaire à cartographier l’infrastructure souterraine et à fournir des informations indispensables aux troupes de combat afin d’enlever au groupe terroriste son domaine de prédilection constitue un changement stratégique. C’est le fruit de plusieurs années de travail », a déclaré cette semaine à la presse un haut responsable du renseignement militaire, sous couvert d’anonymat.

« Des années de travail, une réflexion hors des sentiers battus et la fusion du pouvoir du Renseignement militaire avec les responsables sur le terrain ont abouti à une percée et à une solution à l’énigme du sous-sol », a-t-il déclaré.

La capacité d’Israël à frapper systématiquement des cibles souterraines a également été remarquée par le Hezbollah au Liban, qui entretient son propre complexe souterrain massif de tunnels et de bunkers.

L’attaque de Tsahal contre le réseau de tunnels du Hamas a débuté par une série massive de frappes aériennes la quatrième nuit du conflit, accompagnée d’une ruse élaborée destinée à convaincre le groupe terroriste qu’Israël était sur le point de lancer une offensive terrestre dans la bande de Gaza et qu’il devait donc envoyer ses combattants dans les passages situés sous le nord de Gaza.

Cette ruse consistait à annoncer aux fantassins de Tsahal qu’ils entraient dans la bande de Gaza et à positionner les troupes le long de la frontière comme si elles se préparaient à entrer dans l’enclave, ainsi qu’à dire aux journalistes étrangers que les troupes israéliennes étaient effectivement entrées dans la bande de Gaza, bien que Tsahal maintienne officiellement qu’il ne s’agissait pas d’une tentative délibérée de tromper la presse, mais d’un simple quiproquo de la part d’un officier.

Ce stratagème n’a pas été aussi efficace que prévu et beaucoup moins d’agents du Hamas ont pénétré dans les tunnels que ce que l’on pensait initialement, mais les services de renseignements militaires considèrent en grande partie qu’il s’agit d’un succès, car à ce stade du conflit, l’armée avait déjà détruit un certain nombre de tunnels et la confiance du Hamas dans ces derniers était donc vacillante – il s’agissait donc de la dernière chance pour l’armée de détruire le réseau de tunnels alors qu’il avait encore une valeur stratégique.

« La première guerre de l’intelligence artificielle »

Le renseignement militaire a joué un rôle clé dans l’opération, en identifiant à l’avance les cibles à attaquer et en en trouvant d’autres pendant le conflit lui-même. Cela a été fait en partie grâce à ce qu’on appelle le HUMINT, le renseignement humain, notamment les Palestiniens de Gaza qui collectent des renseignements et les transmettent à des agents de Tsahal. Mais dans cette série de combats, l’apprentissage automatique et d’autres capacités informatiques avancées ont joué un rôle clé.

En effet, pour la première fois dans une bataille, une grande partie de l’effort a été assistée par les programmes d’intelligence artificielle de l’armée, ce qui en fait la « première guerre d’intelligence artificielle » de Tsahal, selon le renseignement militaire.

« Pour la première fois, l’intelligence artificielle a représenté un facteur clé et un multiplicateur de force dans la guerre contre un ennemi », a déclaré le haut responsable du renseignement.

Ces capacités avancées ont été utilisées pour passer au crible les quantités inimaginables de données que les services de renseignement militaire interceptent et collectent à Gaza – appels téléphoniques, messages SMS, images de caméras de surveillance, images satellite et un énorme éventail de capteurs divers – afin de les transformer en informations de renseignement utilisables : où se trouvera un commandant spécifique du Hamas à un moment précis, par exemple.

Pour donner une idée de l’ampleur de la quantité de données collectées, l’armée a déclaré qu’elles estimaient que n’importe quel point de la bande de Gaza avait été photographié au moins 10 fois par jour pendant le conflit.

« Il s’agit de la première guerre de ce type pour Tsahal, une actualisation de nouvelles techniques et de développements technologiques représentant… le mélange d’une grande variété de sources de renseignement avec l’intelligence artificielle et une connexion profonde avec [les troupes sur] le terrain, représentant un changement dramatique dans la connexion entre le renseignement et ceux qui sont sur le front », a ajouté le fonctionnaire.

Cela a permis aux services de renseignement militaire non seulement de tuer plusieurs dizaines d’agents de haut niveau du Hamas et du Jihad islamique palestinien, le deuxième groupe terroriste le plus important de la bande de Gaza, mais aussi de le faire avec un nombre réduit de victimes civiles.

Lorsque Tsahal a tué le commandant du Jihad islamique, Hassan Abu Harbid, dans le camp de réfugiés de Shati, densément peuplé, les services de renseignement militaire ont déterminé que le chef terroriste se trouvait dans une chambre d’amis indépendante, dans la maison de son ami. Sachant qu’Abu Harbid se trouvait dans un bâtiment séparé, l’armée de l’air israélienne a pu viser uniquement cette chambre, le tuant lui et personne d’autre.

Au cours des combats, 253 Palestiniens ont été tués, dont 66 mineurs. L’armée israélienne maintient que la plupart des personnes tuées étaient membres de groupes terroristes et que certaines ont été touchées non pas par des frappes israéliennes mais par des roquettes perdues provenant de Gaza qui n’ont pas franchi la frontière et sont retombées dans la bande de Gaza ; au moins huit civils auraient été tués de cette façon.

Mais l’armée reconnaît également que des civils ont été tués par des tirs israéliens, même si elle affirme que des efforts considérables ont été déployés pour minimiser les pertes civiles dans la mesure du possible. Il a notamment été nécessaire de contacter directement les personnes se trouvant dans les bâtiments qui devaient être attaqués et d’annuler les frappes lorsque trop de civils étaient présents dans la zone.

L’attaque de la tour Jala dans la ville de Gaza, qui abritait les bureaux de l’Associated Press, d’Al-Jazeera et d’un certain nombre d’autres médias internationaux, est l’une des frappes qui n’a fait aucune victime et qui continue de peser sur la campagne militaire. Selon l’armée israélienne, elle abritait également une unité de renseignement du Hamas qui exploitait depuis le bâtiment un certain nombre de dispositifs de guerre électronique avancés destinés à interférer avec la réception GPS de l’armée, ce qui pouvait affecter le fonctionnement normal des armes de Tsahal.

Les services de renseignements militaires soutiennent que la gravité de ce problème a justifié l’attaque du bâtiment, ainsi que la décision de faire tomber l’ensemble de la structure, plutôt qu’une frappe chirurgicale sur les étages où le Hamas opérait, car cela n’aurait peut-être pas détruit toutes les capacités de guerre électronique de la tour.

Ce point de vue a été fortement remis en question et, en effet, certains responsables israéliens impliqués dans l’attaque ont déclaré au New York Times qu’ils regrettaient de l’avoir approuvée, compte tenu de l’importante réaction internationale qu’elle a suscitée.

Le problème, ce sont les roquettes

Les services de renseignement militaire ont eu du mal à localiser et à détruire les arsenaux de milliers de roquettes et d’obus de mortier du Hamas et du Jihad islamique. Cela a permis aux groupes terroristes de lancer plus de 4 300 projectiles vers Israël, dont 680 sont tombés avant la frontière, tandis que 280 autres ont atterri en mer.

Cela s’explique en grande partie par le fait que le Hamas a trouvé divers moyens de cacher ses rampes de lancement, en les dissimulant sous des bâches ou à l’intérieur de bâtiments dont le toit est amovible.

Bien que l’armée ait mieux réussi à cibler les multi-lances roquettes, ou systèmes de roquettes à lancement multiple, plus avancés du Hamas, en éliminant environ 40 % de ces batteries, l’armée admet n’avoir détruit qu’environ 10 % de l’arsenal de roquettes du Hamas au cours des combats actuels. Il reste donc des milliers de roquettes, y compris de longue portée, en possession du Hamas, bien que les estimations précises de l’armée concernant la taille de l’arsenal du groupe terroriste soient classifiées.

Bien que les groupes terroristes dans la bande de Gaza aient mené avec succès au moins trois attaques de missiles guidés antichars ce mois-ci – une par le Jihad islamique qui a légèrement blessé un civil israélien, une par le Hamas qui a tué un soldat et en a blessé deux autres, et une troisième par le Hamas qui a touché un bus vide, sans faire de blessés – l’armée a pu localiser et détruire un grand nombre de ces armes précises et mortelles, faisant passer le nombre de lanceurs de plusieurs dizaines à moins que dix, selon les évaluations de l’armée.

Contrairement aux roquettes et aux mortiers, les missiles guidés antichars restent une arme difficile à produire au niveau national, ce qui ne laisse au Hamas et au Jihad islamique que l’option de les faire entrer en contrebande dans la bande de Gaza, un exploit difficile à réaliser étant donné qu’Israël a considérablement intensifié ses efforts pour contrer de tels efforts.

Sur le plan défensif, le renseignement militaire a également amélioré sa capacité à prévoir les frappes antichars, en envoyant des alertes aux soldats sur le terrain lorsqu’ils risquent d’être touchés, en se basant en partie sur les évaluations des programmes d’intelligence artificielle.

De tels avertissements ont été envoyés aux soldats dont la jeep a été touchée par un missile ; l’armée enquête toujours sur l’incident pour déterminer pourquoi les soldats ne se sont pas déplacés vers un endroit plus sûr, hors de la ligne de feu directe de Gaza.

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Le Hamas a créé l’illusion – dans le monde entier – qu’Israël était l’agresseur

Il va sans dire que les grands perdants sont les citoyens de Gaza et d’Israël, car le groupe terroriste islamiste remporte des avantages stratégiques qui dépassent ses espérances

Avi Issacharoff
Un fidèle musulman arbore un drapeau du Hamas lors d'une manifestation contre Israël après les prières du vendredi, près du Dôme du Rocher, mosquée dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa sur le mont du Temple dans la Vieille Ville de Jérusalem, le vendredi 14 mai 2021. (AP Photo / Mahmoud Illean)

Un fidèle musulman arbore un drapeau du Hamas lors d’une manifestation contre Israël après les prières du vendredi, près du Dôme du Rocher, mosquée dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa sur le mont du Temple dans la Vieille Ville de Jérusalem, le vendredi 14 mai 2021. (AP Photo / Mahmoud Illean)

Après 11 jours de combats acharnés entre le Hamas et Israël, avec plus de 230 Palestiniens et 12 Israéliens morts, des centaines de blessés, et des milliers de Gazaouis ayant perdu leurs maisons, le Hamas et le gouvernement israélien se retrouvent presque exactement au même point qu’avant le début de cette nouvelle manche du conflit.

À partir de vendredi, Israël autorisera les marchandises à entrer dans la bande de Gaza, tandis que le Hamas imposera apparemment le cessez-le-feu, pour l’instant, à tous les groupes terroristes.

Le statu quo dans lequel nous nous trouvons depuis 10 ans est maintenu : le gouvernement israélien autorise le transfert de fonds et autres concessions d’une valeur évaluée à plusieurs milliards pour soulager le règne du Hamas, et le Hamas en retour maintient le calme entre les manches du conflit.

La seule incertitude, c’est la durée de ce cessez-le-feu. Et étant donné les résultats de cette mini-guerre, il semble peu probable qu’il dure cinq mois, et encore moins cinq ans, – ce que certains généraux israéliens considéreraient comme une victoire.

Alors que les deux parties peuvent revendiquer certaines réalisations et certains échecs, les grands gagnants sont à moyen terme le Hamas, et à court terme le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Netanyahu, pour la simple raison que cette manche du conflit le maintient confortablement installé dans la résidence du Premier ministre rue Balfour.

Et le Hamas, parce qu’il est perçu dans le monde arabe et dans le paysage palestinien, bien que dans une moindre mesure dans la bande de Gaza elle-même, comme le vainqueur régional.

Et les grands perdants ? Ce sont, bien entendu, les citoyens de Gaza et d’Israël – depuis le sud d’Israël jusqu’à Tel Aviv et au-delà.

L’armée israélienne peut se targuer d’avoir obtenu d’importants succès tactiques – notamment d’avoir gravement endommagé le réseau de tunnels du « métro » du Hamas et les usines de production de roquettes du groupe terroriste de Gaza. Mais Tsahal n’est pas parvenu à réduire de manière significative le nombre de tirs de roquettes, ni à frapper les plus hauts dirigeants du Hamas, restés indemnes. Le nombre d’agents du Hamas tués au cours de ce conflit est aussi relativement faible. La plupart ont survécu aux bombardements aériens infligés par l’armée de l’air.

Sur le plan tactique, le Hamas n’a pas obtenu de succès significatifs. La plupart de ses roquettes, mais pas toutes, ont été interceptées ou ont raté leur cible, et ses efforts pour mener d’autres attaques, encore plus dévastatrices, ont échoué. Pourtant, le Hamas, qui a déclenché cette mini-guerre par son barrage de roquettes du 10 mai sur Jérusalem, a néanmoins obtenu des succès stratégiques qui dépassent ses propres espérances.

Il a provoqué l’ouverture de nouveaux fronts dans le conflit – des tirs de roquettes depuis le Liban, des émeutes en Cisjordanie et même quelques missiles de Syrie. De plus, le Hamas a réussi à créer l’illusion dans le monde entier qu’Israël était l’agresseur qui avait déclenché les combats. En réalité, le Hamas avait un objectif clair : décrédibiliser sérieusement le Fatah et l’Autorité palestinienne ; cette fois-ci, les Israéliens n’étaient qu’une cible secondaire.

Mais lorsque des Palestiniens ou des Musulmans attaquent des Juifs à New York et à Los Angeles, et que des villes mixtes juives-arabes en Israël s’enflamment, les chefs du Hamas ont sans aucun doute de quoi se réjouir. Quant aux maisons détruites, aux tas de gravats au centre de la ville de Gaza, ils savent que l’argent qatari et de l’ONU aidera à financer la reconstruction, et que le gouvernement de Netanyahu permettra à cet argent de continuer à circuler.

Cela nous amène à l’échec que cette manche du conflit a illustré – un échec perpétuel dont les conséquences ne cessent de croître.

La stratégie malavisée du gouvernement Netanyahu, dominante depuis une décennie, a transformé un groupe terroriste en un monstre militaire qui aspire dorénavant à rivaliser avec le Hezbollah et parvient systématiquement à embarrasser Israël. Cette politique contre-productive et irrationnelle participe à affaiblir le Fatah et l’Autorité palestinienne et à maintenir le Hamas intact, pour des raisons politiques – conserver la possibilité de prétendre qu’il n’y a pas de partenaire de négociations fiable.

Israël a empêché le transfert de fonds à l’Autorité palestinienne pour la forcer à interrompre le versement d’allocations aux familles de terroristes et de salaires aux terroristes en prisons en Israël, et ce, à juste titre. Mais en parallèle, Israël continue d’autoriser le transfert mensuel à Gaza de 30 millions de dollars en espèces provenant du Qatar, tout en sachant qu’il y a une forte probabilité qu’une partie de cet argent parvienne à la branche armée du Hamas. Il en va de même pour les biens à double emploi. Le ciment qu’Israël autorise à pénétrer à Gaza est ouvertement utilisé, entre autres, pour construire les tunnels du Hamas.

D’un point de vue politique, en déclenchant ce cycle de conflit, le membre du Hamas Mohammad Deif et la branche armée du Hamas ont protégé Netanyahu de l’éviction par le gouvernement dit du « bloc du changement » qui prenait forme.

Et qu’est-ce que l’avenir nous réserve ? Il est difficile de l’anticiper, mais selon une source de haut rang du Hamas interrogée par le journal du Hezbollah Al-Akhbar, « l’organisation surveille de près les mouvements de l’ennemi à Jérusalem et dans le quartier de Sheikh Jarrah [où plusieurs familles palestiniennes risquent d’être expulsées]… et a conçu une stratégie qui impliquera le bombardement de l’entité israélienne en cas d’expulsion des habitants du quartier. »

Ce genre de déclaration semble suggérer que l’appétit du Hamas n’a pas été rassasié. Et il se pourrait bien qu’au prétexte de telle ou telle action d’Israël à Jérusalem, l’envie prenne soudain le Hamas de tirer à nouveau des roquettes, ou de permettre à l’une des autres organisations terroristes de Gaza de le faire. C’est l’ancienne nouvelle réalité en pleine détérioration où nous nous trouvons désormais, alors qu’un nouveau cessez-le-feu entre en vigueur.

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Netanyahu : Israël a atteint ses objectifs à Gaza, a « changé la règle du jeu »

Les objectifs de l’opération de Gaza ont été « extraordinairement » atteints, a souligné le Premier ministre

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu en conférence de presse après le cessez-le-feu avec le Hamas, à Tel Aviv, le 21 mais2021. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu en conférence de presse après le cessez-le-feu avec le Hamas, à Tel Aviv, le 21 mais2021. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a remercié vendredi le peuple israélien pour sa « résilience » pendant les combats, dans une déclaration spéciale depuis le quartier général militaire de la Kirya à Tel Aviv. Il a affirmé que les objectifs de l’opération de Gaza ont été « extraordinairement » atteints.

Il a également remercié tous les responsables impliqués dans les efforts militaires, civils et de relations publiques pendant les combats. Tous ont travaillé de concert pour assurer la sécurité d’Israël, a-t-il souligné.

Il a ajouté que la « seule considération » qu’il a eue dans l’opération était de « préserver la sécurité d’Israël » et de « défendre la vie de ses citoyens et de ses soldats », et que tout ce qui concerne le résultat et l’impact des frappes israéliennes n’est pas encore connu du public, ni même du Hamas. « Nous avons fait des choses audacieuses et innovantes, sans nous laisser entraîner dans des mésaventures inutiles ».

Il a souligné ne pas avoir ordonné d’opération terrestre à Gaza parce qu’il estimait que ce n’était pas nécessaire. « Si je l’avais jugée nécessaire, je l’aurais ordonnée », a-t-il précisé. « Il y aura aussi des critiques mais nous avons agi avec détermination, avec sagesse et avec une responsabilité suprême… Je considère qu’il est de ma responsabilité de protéger les mères, les fils, nos soldats et d’éviter les pertes de vie inutiles. »

« Par conséquent, nous avons causé un maximum de pertes au Hamas tout en minimisant les pertes israéliennes », a-t-il déclaré, exprimant sa tristesse pour chaque vie civile perdue.

Il a ajouté qu’Israël a atteint son objectif de porter au Hamas un « coup inimaginable » en détruisant le « métro », le réseau de tunnels terroristes qu’il a construit à Gaza et qui, selon lui, s’est transformé en « piège mortel », ainsi qu’en recevant des « coups massifs » en surface et sous terre.

Il a ajouté que le groupe terroriste avait voulu mener de nombreuses attaques transfrontalières – y compris à la fin de l’opération – mais qu’il a été contrecarré par la barrière souterraine d’Israël autour de Gaza, son « mur de fer ».

« Chaque fois qu’ils s’approchaient », les capteurs de la barrière souterraine détectaient les terroristes, « ils étaient détruits sous terre ».

Il a affirmé qu’Israël a détruit « une proportion considérable » des itinéraires de tunnels internes du Hamas, son « métro« , dans lequel le Hamas avait investi de vastes ressources. « Nous avons endommagé plus de 100 kilomètres » de ce réseau, qui s’est transformé en « un piège mortel pour les terroristes ».

En surface, il affirme qu’Israël a tué plus de 200 terroristes, dont 25 hauts responsables. « Et ceux qui ne sont pas morts savent aujourd’hui que nous pouvons les atteindre partout – au-dessus ou au-dessous du sol », dit-il, en parlant d’un « exploit qu’aucune armée n’a jamais réalisé ».

Il a énuméré différentes cibles terroristes – dont « neuf tours terroristes » – qu’Israël a frappées. « Aucun de ces bâtiments n’était innocent », a-t-il dit, faisant allusion à la controverse suscitée par la démolition d’une tour où de nombreuses agences de presse avaient leurs bureaux, mais plutôt « des bureaux du Hamas, des centres de commandement du Hamas, des dépôts d’armes du Hamas. Nous avons frappé des usines de roquettes, des laboratoires d’armes, des magasins d’armes. Et nous l’avons fait avec un minimum de dommages pour les civils non impliqués » – en faisant des « efforts extrêmes » pour ne pas blesser les civils, des mesures qui, selon lui, n’ont été prises « par aucun pays dans le monde ».

« Tsahal est l’armée la plus morale du monde. »

Selon Netanyahu, l’ensemble de l’opération, y compris la neutralisation des drones du Hamas et de la plupart des tirs de roquettes – grâce à un Dôme de fer amélioré – et la neutralisation des tentatives du Hamas d’attaquer depuis la mer, a « changé la règle du jeu » et incité le Hamas à être plus prudent à l’avenir avant d’attaquer Israël.

« La plupart des capacités du Hamas ont été mises à mal – bien plus sérieusement que ce que les commandants du Hamas imaginaient. Le Hamas pensait qu’il pouvait tirer sur Jérusalem et les villes d’Israël, et que nous réagirions en faisant comme d’habitude. » Au lieu de cela, le Hamas a été pilonné pendant 11 jours. « Les règles du jeu ont été modifiées… Nous avons changé la règle du jeu non seulement en ce qui concerne l’opération, mais aussi en ce qui concerne l’avenir. Si le Hamas pense que nous tolérerons une ‘bruine’ de roquettes, il se trompe. Nous répondrons avec un tout nouveau niveau de force à chaque cas d’agression contre les communautés de l’enveloppe de Gaza ou de tout autre endroit en Israël. Le passé est révolu, le futur sera différent ».

Le Hamas peut se vanter en sortant des tunnels, dit-il, « mais ils se rendent bien compte de la destruction qu’ils ont provoquée à l’intérieur de Gaza… ils savent que nous les avons fait reculer des années en arrière. »

Il a adressé ses remerciements au président américain Joe Biden et a déclaré que leurs six récentes conversations ont toutes été amicales et chaleureuses. Il a fait valoir qu’à côté des critiques et des pressions internationales, y compris dans les médias, Israël a également reçu un soutien international remarquable de la part de dizaines de pays et a mené des efforts diplomatiques fructueux avec de nombreux dirigeants mondiaux. Il affirme avoir assuré à Biden que l’opération s’arrêterait lorsque ses objectifs seraient atteints, que Biden « l’a compris » et que c’est précisément ce qui s’est passé. « Nombreux sont ceux dans le monde qui sont capables de faire la distinction entre Israël, un État démocratique qui sanctifie la vie et possède l’armée la plus morale du monde, et une organisation terroriste sanguinaire qui sanctifie la mort et commet un double crime de guerre : tirer délibérément sur [nos] civils tout en utilisant leurs civils comme boucliers humains. »

Il a assuré qu’Israël n’oubliait pas les civils captifs Avera Mengistu et Hisham al-Sayed et les corps des soldats de Tsahal Hadar Goldin et Oron Shaul, et s’est engagé à les ramener chez eux, suite aux critiques selon lesquelles la question n’a pas été discutée dans le cadre du cessez-le-feu.

Il a également promis l’allocation d’aides supplémentaires pour Ashkelon et d’autres communautés du sud meurtries, supérieures à celles qu’elles ont reçues après la guerre de 2014. « Ashkelon a été touchée par 1 000 roquettes », note-t-il, et a besoin de plus de protection, et de plus d’avantages économiques. La zone sud a prospéré après la guerre de 2014, et prospérera à nouveau maintenant, encore plus rapidement. »

« Nous avons arrêté 1 300 personnes et traité les émeutiers d’une main lourde », a-t-il dit à propos de l’éruption de violence arabo-juive à l’intérieur d’Israël. Il a réitéré ses demandes aux dirigeants arabes de condamner les émeutes, affirmant qu’il s’agit d’une « minorité significative » au sein de cette communauté. « Personne ne prendra la loi entre ses mains – ni les Arabes, ni les Juifs. Personne. Nous sommes un État respectueux de la loi. Et nous sommes un seul État… Nous améliorerons la coexistence… afin que tous les Israéliens, sans exception, fassent partie de l’étonnante réussite de notre pays. »

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L’armée a détruit la tour Jalaa qui abritait des unités du Hamas

L’immeuble situé à Gaza City hébergeait les locaux d’Al Jazeera et de l’Associated press; les premiers ont parlé de crime de guerre, les deuxièmes ont fait part de leur choc

Le feu et la fumée montent de la tour Jalaa alors qu'elle est détruite lors d'une frappe aérienne israélienne après que Tsahal a averti les occupants de partir, à Gaza city, le 15 mai 2021 (Crédit : MAHMUD HAMS / AFP)

Le feu et la fumée montent de la tour Jalaa alors qu’elle est détruite lors d’une frappe aérienne israélienne après que Tsahal a averti les occupants de partir, à Gaza city, le 15 mai 2021 (Crédit : MAHMUD HAMS / AFP)

L’armée israélienne a détruit samedi la tour Al Jalaa à Gaza City. Le bâtiment abritait notamment les locaux de plusieurs médias, dont Al Jazeera et l’Associated Press (AP), mais surtout des unités du groupe terroriste palestinien du Hamas, dirigeant de facto de la bande.

L’armée avait téléphoné aux occupants de l’immeuble plus tôt pour leur signaler que le bâtiment allait être bombardé dans l’heure.

Elle avait également envoyé un missile « roof-knocking » pour prévenir les occupants du bâtiment afin qu’ils quittent les lieux à temps.

« Une frappe israélienne a dévasté la tour qui abrite les bureaux d’AP dans la ville de Gaza », a écrit sur Twitter Jon Gambrell, un journaliste de l’agence de presse américaine.

« L’armée a prévenu le propriétaire de la tour dans laquelle AP a ses locaux et qu’elle serait ciblée » par une frappe, avait-il écrit peu de temps avant.

« Des bombes pourraient tomber sur notre bureau. Nous avons couru les escaliers depuis le 11e étage et regardons maintenant le bâtiment de loin, priant pour que l’armée finisse par se rétracter » avait tweeté peu de temps avant le raid Fares Akram, correspondant pour AP à Gaza.

Des journalistes de l’AFP ont vu la tour de 13 étages se faire pulvériser par plusieurs missiles.

La chaîne Al-Jazeera a confirmé sur Twitter que ses locaux étaient dans ce bâtiment et retransmis en direct les images de la tour s’effondrer.

Outre ses occupants civils, le journaliste militaire de la Douzième chaîne avait émis l’hypothèse que « des bâtiments comme celui-ci » comprenaient « des cyber-centres, des magasins d’armes et divers centres de communication » utilisés par les groupes terroristes de Gaza.

Hypothèse confirmée par la suite par l’armée israélienne.

L’armée de l’air israélienne a en effet affirmé que la tour Al Jalaa abritait des « moyens militaires » utilisés par la branche du renseignement militaire des dirigeants du Hamas de la bande de Gaza.

Tsahal avait insisté pour dire que le Hamas « se cache derrière » les bureaux des organes de presse dans la tour Al Jalaa pour « les utiliser comme boucliers humains ».

« Le groupe terroriste du Hamas place intentionnellement ses moyens militaires au cœur des populations civiles de la bande de Gaza », a écrit l’armée dans un communiqué.

L’armée notait également avoir averti les personnes qui se trouvaient dans le bâtiment avant la frappe et qu’elle leur avait donné suffisamment de temps pour partir.

« La destruction des bureaux d’Al-Jazeera et de ceux d’autres médias dans la tour Al-Jalaa à Gaza est une violation flagrante des droits humains et est considérée internationalement comme un crime de guerre », a dénoncé Mostafa Souag, le directeur général par intérim du groupe qatari.

« Le but de ce crime odieux est de faire taire les médias et de cacher le carnage et la souffrance indicibles de la population de Gaza », a-t-il jugé.

Le directeur de l’information d’Al-Jazeera, Assef Hamidi, a indiqué à l’AFP que la chaîne prendra « toutes les mesures pour poursuivre Israël », ajoutant que « la réponse la plus importante (était) de continuer à couvrir les événements ».

Israël veut « réduire au silence les médias qui voient, documentent et disent la vérité sur ce qui se passe », a aussi fustigé le directeur du bureau d’Al-Jazeera dans les Territoires palestiniens et en Israël, Walid al-Omari.

Le puissant groupe médiatique financé par le Qatar est accusé par ses détracteurs de sympathie envers des mouvements islamistes dont Doha est proche, comme le Hamas.

L’agence de presse américaine de l’Associated Press s’est dit elle « choquée et horrifiée ». « Nous avons évité de justesse de terribles pertes humaines. Une dizaine de journalistes et de pigistes d’AP se trouvaient dans l’immeuble et heureusement, nous avons pu les évacuer à temps », a déclaré dans un communiqué le patron de l’agence, Gary Pruitt.

« Le monde sera moins informé sur ce qui se passe à Gaza à cause de ce qui s’est passé aujourd’hui », a-t-il estimé.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est ensuite entretenu par téléphone avec le président américain Joe Biden au sujet de cette frappe.

Benjamin Netanyahu « a souligné lors de cette conversation qu’Israël faisait tout pour éviter de s’en prendre à des personnes non impliquées », rapporte ce communiqué, insistant sur le fait que l’évacuation des personnes de l’immeuble « où se trouvaient des cibles terroristes » avait été organisée en amont du raid.

Plus tôt, Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, avait indiqué dans un tweet que la sécurité des médias était « d’une importance capitale ».

L’Association de la presse étrangère d’Israël publie une déclaration sur la destruction par l’armée d’un immeuble de grande hauteur à Gaza qui abritait les bureaux de certains médias internationaux, qui, selon Israël, a été utilisé par le renseignement militaire du Hamas.

« Causer sciemment la destruction des bureaux de certaines des organisations de presse les plus importantes et les plus influentes du monde soulève des questions profondément préoccupantes sur la volonté d’Israël d’interférer avec le fonctionnement de la liberté de la presse », lit-on dans un communiqué de l’Association de la presse étrangère d’Israël (Foreign Press Association). « La sécurité des autres bureaux de presse à Gaza est désormais remise en question. À un moment où le passage frontalier d’Israël avec Gaza est fermé, les entreprises qui ont un bureau à Gaza sont plus importantes que jamais pour rendre compte des événements au monde. »

La Foreign Press Association affirme qu’Israël n’a pas fourni de preuves que le bâtiment ait été utilisé par le Hamas. « Nous appelons les parties des deux côtés du conflit à réaffirmer leur engagement à garantir que les bureaux de presse et les opérations étrangères soient autorisés à vaquer à leurs occupations sans être ciblés, compromis ou mis en danger ».

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a été « profondément perturbé par la destruction par une frappe aérienne israélienne aujourd’hui (samedi) d’un immeuble de grande taille dans la ville de Gaza qui abritait les bureaux de plusieurs organisations internationales de médias », a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans un communiqué. Le dirigeant portugais s’est également dit « consterné » face au « nombre croissant de victimes civiles, notamment la mort des dix membres de la même famille, notamment des enfants.

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Tsahal: le Hamas a déclenché la guerre après les combats sur le mont du Temple

Le renseignement militaire dit que le groupe se présente tel le « défenseur de Jérusalem »; Les frappes contre le Hamas, le Jihad islamique les ramènent en arrière, selon l’armée

Palestinians clash with Israeli security forces at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound on May 10, 2021, ahead of a planned march to commemorate Israel's takeover of Jerusalem in the 1967 Six-Day War. (Photo by Ahmad GHARABLI / AFP)

Vue de l’esplanade du mont du Temple au milieu d’affrontements entre Palestiniens et l’armée israélienne, le 10 mai 2021 (Crédit : Ahmad Gharabli / AFP)

Le groupe terroriste du Hamas a décidé d’initier la vague de violence actuelle, au risque d’une guerre totale, lorsque ses dirigeants ont vu des photographies et des vidéos des affrontements de lundi entre les forces de sécurité israéliennes et des émeutiers musulmans sur le mont du Temple, selon un rapport du renseignement militaire israélien.

Poussé à la fois par la ferveur religieuse et l’ambition politique, le groupe terroriste espérait s’imposer dans l’esprit des Palestiniens et des musulmans du monde entier comme le « défenseur de Jérusalem ». Il a exigé qu’Israël retire ses troupes du lieu saint, tirant une salve de roquettes sur Jérusalem lorsque cette demande est restée lettre morte, risquant par là même une réponse par des frappes punitives israéliennes sur son infrastructure de tunnels, ses capacités de production de roquettes et ses hauts dirigeants, selon le renseignement militaire.

Ce message du Hamas est visible sur une photo publiée vendredi par le groupe sur ses pages officielles sur les réseaux sociaux, montrant le profil du commandant de la branche armée du groupe, Muhammad Deif, avec la légende : « Il promet, il a tenu ses promesses », se référant à cet ultimatum sur Jérusalem.

Le Hamas a également réussi à s’immiscer dans les actuels conflits internes israéliens qui ont vu des foules arabes et juives descendre dans les rues ces derniers jours, attaquant de manière délibérée et brutale des membres de l’autre groupe ethnique.

Les tirs de roquettes du Hamas vers Jérusalem lundi soir ont été largement perçus comme un échec des services de renseignement de l’armée israélienne. En effet, les responsables militaires israéliens ont soutenu pendant les semaines précédant l’attaque que le Hamas n’était pas intéressé à l’idée d’une guerre. Le renseignement militaire de Tsahal rejette cependant cette allégation, affirmant qu’il avait averti l’échelon politique de la menace d’une attaque du Hamas près d’un mois auparavant, à la mi-avril. Il affirme l’avoir fait alors que des affrontements d’envergure éclataient de façon régulière entre les résidents de Jérusalem-Est et les forces israéliennes, en parallèle de la décision de l’Autorité palestinienne de reporter indéfiniment les élections palestiniennes qui étaient prévues pour mai.

À la suite de cet avertissement, le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kohavi, a annulé un voyage de haute importance prévu de longue date à Washington, voyage durant lequel il était censé partager renseignements et évaluations israéliens concernant le programme nucléaire iranien et ses offensives dans la région, avec l’administration Biden.

Selon le renseignement militaire, lundi, après avoir jaugé les intentions du Hamas, Tsahal a explicitement averti les dirigeants politiques du pays que le groupe terroriste prévoyait en effet de tirer des roquettes sur Jérusalem, ce qu’il a fait plus tard. Une salve de roquettes a sifflé vers Jérusalem et les collines environnantes juste après 18 heures lundi, prenant une grande partie de la capitale au dépourvu. L’armée n’a pas émis d’avertissements publics malgré ces préoccupations car elle estimait qu’elle disposait de capacités défensives suffisantes pour répondre à une telle attaque. En effet, les roquettes n’ont causé que peu de dégâts dans les villes à la périphérie de la capitale, et n’ont fait aucun blessé.

Tsahal considère que le fait que le Hamas se targue d’être le protecteur de Jérusalem représente un succès substantiel pour le groupe terroriste dans ce chapitre des hostilités. Ceci est perceptible bien que l’armée affirme que ses frappes contre le Hamas et les cibles du Jihad islamique palestinien dans la bande de Gaza ont durement atteint les capacités du groupe terroriste à mener de futures attaques contre l’Etat juif pendant les mois et les années à venir, ce succès dépassant de loin les annonces publiques ou les victoires politiques que le Hamas peut revendiquer.

Bien que 10 personnes en Israël ont été tuées durant les combats jeudi, dont un garçon de 5 ans, le Hamas et le Jihad islamique palestinien ne sont jusqu’à présent pas parvenus à mener des « attaques surprises » en Israël. Les groupes terroristes n’ont pas non plus réussi à mener des raids transfrontaliers ou à attaquer des cibles israéliennes avec des « drones suicides », bien qu’ils ont essayé à plusieurs reprises.

« Nous avons perturbé les plans opérationnels de l’ennemi : nous avons neutralisé la menace d’incursions, intercepté des attaques à l’aide de drones et de véhicules aériens sans pilote et nous avons porté un coup sérieux aux capacités souterraines du Hamas », a déclaré vendredi un officier supérieur de Tsahal aux journalistes, sous couvert d’anonymat.

D’après les évaluations de l’armée, les attaques chirurgicales d’Israël contre le vaste réseau de tunnels de plus de 1 000 kilomètres du Hamas sous la bande de Gaza au cours des quatre derniers jours et demi de combats – en particulier ses frappes aériennes synchronisées tuant un certain nombre de dirigeants du Hamas situés dans cinq bunkers souterrains différents dans les zones opposées de l’enclave en l’espace de 18 minutes mercredi – ont fait craindre au groupe terroriste que cet actif stratégique principal ne devienne un facteur de risque. Peu après minuit jeudi, l’armée israélienne a lancé l’un de ses plus gros bombardements jamais effectués dans la bande de Gaza, visant un vaste réseau souterrain de tunnels baptisé le « métro » par les Israéliens, sous la ville de Beit Lahiya, avec 160 avions tirant simultanément sur quelque 150 cibles.

« Nous avons tué des dizaines de membres de haut rang du Hamas et du Jihad islamique, ce qui a donné à leurs dirigeants la sensation d’être pourchassés. C’est donc très difficile pour eux d’opérer et de continuer à superviser la bataille », a déclaré l’officier supérieur de Tsahal.

Plusieurs hauts dirigeants terroristes ont également été visés lors des frappes de Tsahal, dans certains cas à de multiples reprises, mais en sont sortis indemnes.

Alors que le Hamas et le Jihad islamique palestinien ont tiré une quantité massive de roquettes vers le sud et le centre d’Israël – environ 2 000 vendredi matin – et qu’ils en ont, mises ensembles, plusieurs milliers d’autres qu’ils sont encore en mesure de tirer, selon les estimations des services de renseignement israéliens, les groupes terroristes ne pourront pas remplacer les projectiles qu’ils tirent car l’armée israélienne a détruit la part du lion de leurs capacités nationales de production. Tsahal a en effet bombardé des dizaines d’installations de fabrication de roquettes et tué 10 des principaux ingénieurs en matière d’armes de la bande de Gaza.

Pourtant, l’armée israélienne estime que les groupes terroristes ont suffisamment de roquettes dans leurs arsenaux pour continuer à se battre pendant au moins encore 60 jours.

L’officier israélien supérieur a déclaré que l’armée israélienne était également préparée à des combats de longue haleine avec la bande de Gaza.

« Nous sommes préparés, avec suffisamment de cibles de haute qualité pour une longue période, pour une longue campagne. Nous continuerons de faire payer un lourd tribut au Hamas », a déclaré l’officier.

En tout, les services de renseignement israéliens estiment avoir tué des centaines de membres du Hamas et du Jihad islamique palestinien lors de leurs frappes, un nombre bien plus important que ce qui a été rapporté par le ministère de la Santé dirigé par le Hamas dans la bande de Gaza. En effet, de nombreux terroristes touchés dans les attaques israéliennes se trouvaient dans des tunnels et des bunkers, et leurs corps n’en ont pas encore été sortis. Jusqu’à présent, Tsahal a identifié nommément 85 terroristes tués, au moins 20 d’entre eux occupant des postes clés de direction ou des postes techniques, y compris le commandant de la brigade du Hamas à Gaza, Bassem Issa.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré vendredi qu’au moins 115 Palestiniens avaient été tués dans la bande de Gaza depuis le début des combats, dont 27 mineurs. Les responsables israéliens soutiennent que plusieurs des enfants tués la semaine dernière ont été touchés, non par des frappes de Tsahal, mais par des roquettes tirées depuis Gaza qui n’ont pas réussi à franchir la frontière et ont atterri dans le même territoire.

 

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