COVID19 : un bien étrange retour à la normale. Jusque à quand ?

NdlR : 70% de la population vaccinée. Et si l’épidémie devait reprendre à cause des 30 % de non vaccinés ? Des pass sanitaires bizarrement abandonnés à peine élaborés. Un crash test géant à l’échelle mondiale pour tester les réactions ? Non, cette crise n’est pas finie. C’est le début d’autre chose. Nous avons changé de modèle. Le COVID19 s’en va ? Bon vent. Le roi est mort, vive le roi !   

Israël : RetoDes Israéliens vont voir un film au Cinema City de Jérusalem, le 27 mai 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)ur à la normale avec la levée de presque toutes les restrictions. Les obligations du Pass vert et du Badge pourpre disparaissent mardi et tous les lieux sont dorénavant ouverts à tous, sans limite, alors que le pays veut enfin tourner la page

Des Israéliens vont voir un film au Cinema City de Jérusalem, le 27 mai 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Israël devrait goûter enfin à la réalité post-pandémie dès mardi – alors que les dernières séries des restrictions mises en place depuis plus d’un an dans le cadre de la lutte contre le coronavirus doivent être levées.

Le nombre de cas de COVID-19, dans le pays, continue à chuter.

Les systèmes du Passeport vert et du Badge pourpre, qui définissaient les directives sur le nombre de personnes autorisées à entrer dans les lieux publics et sur la gestion du fonctionnement de ces derniers, expirent en date du 1er juin. Ce qui signifie que les Israéliens n’auront plus besoin d’apporter une preuve de vaccination ou de rémission pour accéder à des espaces variés et que les limitations d’accueil mises en vigueur dans les magasins, dans les restaurants et autres seront levées.

Les rassemblements ne seront plus soumis à des restrictions, qu’ils aient lieu en plein air ou en espace clos.

Les activités de la majorité des entreprises et des écoles sont d’ores et déjà revenues à la normale et la mise en œuvre d’un grand nombre de restrictions sanitaires a été abandonnée. Les seules directives majeures encore en vigueur sont l’obligation du port du masque dans les espaces clos – elle devait être bientôt levée elle aussi – ainsi que la nécessité, pour les personnes non-vaccinées qui entrent dans le pays, de se mettre en quatorzaine.

Cette décision d’abandonner les restrictions survient alors que le nombre de cas est tombé à 350 et que seulement une poignée de nouveaux cas de coronavirus est enregistrée quotidiennement. Dimanche, quatre nouveaux cas ont été répertoriés contre douze dans la journée de samedi.

La crise sanitaire entraînée par la pandémie de coronavirus a été forte au sein de l’État juif, avec 839 475 cas dans un pays d’un peu plus de neuf millions de personnes, et 6 412 décès. A l’apogée de l’épidémie, il y a eu 88 000 cas actifs dans le pays avec des milliers de plus diagnostiqués chaque jour, et 1 228 cas graves.

Cette levée des restrictions a été largement rendue possible par une campagne de vaccination unique au monde. Plus de 70 % des Israéliens âgés de 20 ans et plus ont reçu les deux doses de vaccin nécessaires contre le coronavirus, et le gouvernement devrait approuver, dans les prochains jours, l’immunisation des adolescents dès l’âge de 12 ans.

Néanmoins, 49 personnes atteintes par la COVID-19 se trouvent actuellement dans un état grave et 36 sont actuellement placées sous respirateur, selon les données transmises dans l’après-midi de lundi par le ministère de la Santé. Des chiffres en baisse : Ils s’élevaient, début mai, à plus de cent personnes dans un état critique. Au mois de janvier, à l’apogée de la troisième vague d’infections, plus de 1 200 Israéliens étaient dans un état grave.

Israël a été parmi les premiers pays au monde – à l’exception des pays d’Extrême-Orient – à imposer des restrictions majeures à la population et aux nouveaux-arrivants dans le pays. Alors que les limitations sur les rassemblements et les exigences de quarantaine ont été imposées dès le mois de mars 2020, le pays a connu trois confinements d’intensité variée qui ont immobilisé véritablement la vie au sein de l’État juif.

Au cours des derniers mois, le pays a commencé à se rouvrir graduellement, d’abord aux détendeurs du Passeport vert qui a été délivré aux Israéliens ayant été vaccinés ou étant en rémission du coronavirus – excluant, dans les faits, la majorité des enfants.

Les confinements auraient entraîné des milliards de shekels de pertes économiques, avec de nombreuses petites entreprises qui ont dû baisser définitivement le rideau, dans un contexte de plaintes dénonçant des aides insuffisantes de la part de l’État. Parmi les plus durement touchés, les restaurants – dont les gérants ont manifesté régulièrement en déplorant des mesures qui, selon eux, ont été draconiennes et trop aléatoires.

« De notre point de vue, le 1er juin 2021 est une fête », commente Tomer Mor, à la tête d’un groupe de défense des restaurateurs, auprès du site Ynet. « C’est le jour où notre lutte porte enfin ses fruits avec l’abandon du Passeport vert et du Badge pourpre. Nous sommes très heureux de pouvoir à nouveau accueillir, sans limite et de manière inconditionnelle, le public – enfants, adultes et familles ». Tandis que les allègements précédents des restrictions, à l’été et à l’automne dernier, avaient entraîné une hausse des contaminations, les chiffres, cette fois-ci, continuent à baisser – un signe que la pandémie pourrait largement dorénavant appartenir au passé.

Des inquiétudes subsistent néanmoins sur l’entrée potentielle de souches résistantes au vaccin du coronavirus dans le pays. Le Vietnam a annoncé, samedi, qu’il avait découvert un nouveau variant de la COVID-19 qui se propage rapidement dans l’air et qui est une combinaison des souches indienne et britannique.

L’efficacité des vaccins actuels reste indéterminée concernant la propagation de ce nouveau variant.

Ces craintes signifient que les exigences de mise en quatorzaine pourraient rester en place pour les voyageurs non-vaccinés, a indiqué dimanche Chezy Levy, directeur-général du ministère de la Santé.

« Nous n’envisageons pas un assouplissement des directives en vigueur à l’aéroport Ben-Gurion. Nous continuerons à tester les voyageurs retournant en Israël et à les placer à l’isolement », a déclaré Levy au micro de la Radio militaire. « C’est là où la détection est importante, parce qu’une maladie non-détectée peut ramener le virus dans le pays ».

Lundi, les ministres du cabinet dit « du coronavirus » ont voté en faveur du maintien des mesures de dépistage pour les nouveaux-arrivants au sein de l’État juif. Ils devront se soumettre à un test 72 heures avant le vol, et immédiatement après l’atterrissage.D’autres restrictions ont été levées et notamment l’obligation de respecter une distanciation sociale de deux mètres dans l’enceinte de l’aéroport, et l’obligation, pour les voyageurs, de changer de masque au milieu du vol. Les transporteurs aériens, de leur côté, sont autorisés à revoir les services offerts aux passagers – qui avaient été limités dans le cadre de la lutte contre le coronavirus – à la hausse dans leurs avions.

Vendredi, les ministres ont voté l’ajout de la Russie et de l’Argentine à la liste des pays interdits pour les voyages, au vu de taux d’infection croissants dans ces territoires. Ils rejoignent sur cette liste des pays « rouges » l’Ukraine, l’Éthiopie, le Brésil, l’Inde, l’Afrique du sud, le Mexique et la Turquie. Pour ces destinations, les vols vers et depuis Israël sont interdits, sauf dispense particulière accordée par le gouvernement.

Le responsable de la lutte contre le coronavirus, Nachman Ash, pour sa part, a vivement recommandé aux Israéliens de ne pas prendre de vacances à l’étranger pour le moment.

Les membres du forum national de gestion de l’épidémie de coronavirus, au sein du ministère de la Santé, ont déclaré la semaine dernière qu’il n’y avait eu aucune discussion avec les experts avant l’annonce de cette dernière levée des restrictions. Selon la station de radio publique Kan, un membre du forum, dont l’identité n’a pas été révélée, a exprimé sa grande surprise suite à cette décision, s’interrogeant sur ses motivations. D’autres ont indiqué à la station qu’ils n’en avaient entendu parler que par le biais des médias, et qu’ils se posaient des questions sur d’éventuelles dimensions politiques intervenant dans ce choix.

Toutefois, le professeur Dror Mevorach, chef de la médecine interne à l’hôpital Hadassah de Jérusalem, a déclaré au Times of Israel que le moment choisi pour la levée des restrictions était le bon. « Les cas ont diminué, le virus ne se propage plus et nous n’avons plus de maladie clinique dans le pays », a-t-il commenté. « Même dans la population non-vaccinée, la maladie ne se répand plus. Pour résumer, nous sommes revenus à la normale ».

 

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