Vers un variant-COVID incontrôlable ?

Albert Bourla, directeur général de la société pharmaceutique Pfizer, à la bourse de New York, le 17 janvier 2019. (Drew Angerer/Getty Images)

Albert Bourla, directeur général de la société pharmaceutique Pfizer, à la bourse de New York, le 17 janvier 2019. (Drew Angerer/Getty Images) États-Unis

Le PDG de Pfizer prévoit l’émergence d’un variant Covid-19 résistant aux vaccins

Le PDG de Pfizer, Albert Bourla, a déclaré ce mardi qu’une souche du Covid-19 résistante aux vaccins pourrait apparaître dans le futur.

« Chaque fois qu’un variant apparaît dans le monde, nos scientifiques mettent la main dessus », a déclaré M. Bourla dans une interview accordée à Fox News. « Ils font des recherches pour savoir si ce variant pourra échapper à la protection de notre vaccin. Nous n’en avons pas encore identifié, mais nous pensons qu’il est probable qu’un jour, l’un d’entre eux apparaisse. »

Ce n’est pas la première fois queth M. Bourla fait cette prédiction de mauvais augure. Il a abordé la question lors d’une interview accordée à la revue Fortune au mois de février dernier, au moment où l’attention se tournait de plus en plus vers les nouvelles mutations du virus du PCC (virus du Parti communiste chinois), l’agent pathogène responsable du Covid-19.

Répondant à une question sur l’efficacité du vaccin Pfizer contre les variants émergents, M. Bourla s’est dit « tout à fait confiant » qu’il pourrait neutraliser ces nouvelles mutations et a cité les résultats encourageants obtenus en laboratoire. Dans le même temps, il a déclaré que « la question fondamentale » est de savoir si la probabilité d’émergence d’une souche de coronavirus résistante au vaccin existe.

« Théoriquement, ce scénario est tout à fait probable. Si vous protégez une très grande partie de la population, et si une souche émerge et peut utiliser cette population pour se reproduire alors que les souches présentes ne le peuvent pas, il est évident qu’elle prendra le dessus sur la souche originale. Ce n’est donc pas une certitude, mais c’est désormais, je crois, un scénario probable », a-t-il déclaré.

À l’époque, M. Bourla avait déclaré à la revue Fortune que la technologie ARNm utilisée pour le vaccin Pfizer-BioNTech permettait le développement rapide d’un nouveau produit capable de créer une immunogénicité différente qui pourrait prendre en charge de nouvelles mutations. Il a prédit qu’un tel vaccin pourrait être développé en deux mois environ, mais a noté que cela dépendrait de multiples facteurs, notamment du cadre réglementaire.

Dans son entretien avec Fox News, il s’est étendu sur ce point, affirmant que Pfizer a mis en place un processus permettant à la société de développer un vaccin spécifique à un variant dans les 95 jours suivant l’identification d’une nouvelle mutation.

Ses propos ont été tenus le jour même où les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont publié de nouvelles informations sur l’efficacité du vaccin contre le variant Delta. Sur la base d’une étude portant sur 4 217 participants entièrement vaccinés – 65 % d’entre eux ont reçu le vaccin Pfizer, 33 % le vaccin Moderna et 2 % le vaccin Johnson & Johnson – le rapport des CDC a révélé une efficacité moindre (66 %) au cours de la période de prédominance du variant Delta par rapport aux mois précédant cette prédominance (91 %).

Un jour plus tôt, la Food and Drug Administration (FDA : Administration des denrées alimentaires et des médicaments) a accordé une autorisation complète au vaccin Covid-19 de Pfizer pour les personnes âgées de 16 ans et plus, ce qui en fait le premier vaccin de ce type à franchir le stade de l’utilisation d’urgence.