Le pape en Egypte pour un voyage « d’unité et de fraternité ». La visite vise à réchauffer les relations entre Al-Azhar et le Vatican, qui s’étaient crispées après des propos controversés en 2006 du pape Benoît XVI semblant associer islam et violence
Placée sous haute sécurité, la visite éclair du pontife argentin intervient trois semaines après deux attaques contre des églises coptes orthodoxes qui ont fait 45 morts et ont été revendiquées par le groupe Etat islamique (EI).
« C’est un voyage d’unité et de fraternité. Moins de deux jours, mais très intense », a dit le pape aux journalistes dans l’avion l’emmenant au Caire. « Il y a une attente spéciale du fait que l’invitation est arrivée du président de l’Egypte, du patriarche des coptes catholiques et du grand imam d’Al-Azhar », a-t-il ajouté.
Peu après son arrivée, le pape François a été reçu au palais présidentiel par le président Abdel Fattah al-Sissi portant ses habituelles lunettes de soleil noires. Il s’est ensuite rendu à l’institution d’Al-Azhar, où il a été accueilli par le grand imam d’Al-Azhar, cheikh Ahmed al-Tayeb, avant de voir le pape copte orthodoxe Tawadros II.
« Cette rencontre sera déjà un exemple et un modèle de paix parce que précisément ça sera une rencontre de dialogue », a dit le pape au sujet de son rendez-vous avec le grand imam.
Le pape François a rencontré le cheikh Ahmed el-Tayeb, grand imam de l’université Al-Azhar du Caire (Egypte), le 23 mai 2016. / VATICAN POOL/CPP/CIRIC/Catholic Press Photo
La visite vise en effet à réchauffer les relations entre Al-Azhar et le Vatican, qui s’étaient crispées après des propos controversés en 2006 du pape Benoît XVI semblant associer islam et violence. Le pape François a appelé vendredi à « bloquer les flux d’argent et d’armes » pour « prévenir les conflits et édifier la paix », dans un discours prononcé au Caire devant des dignitaires religieux réunis pour une conférence organisée par l’institution de l’islam sunnite Al-Azhar. « Encore plus à la racine, il faut combattre la prolifération des armes qui, si elles sont fabriquées et vendues, tôt ou tard, seront aussi utilisées », a affirmé le pontife argentin.
Menace omniprésente
Le long du parcours que doit emprunter François au Caire, des affiches géantes montrant le pontife sur fond de pyramides, lui souhaitaient la « bienvenue », en anglais et en italien. Les abords de la Nonciature apostolique, où le pape doit séjourner, étaient fermés à la circulation et sous la garde d’une forte présence policière et militaire. Près de la cathédrale, siège de l’église orthodoxe copte, des blindés étaient stationnés. Et toutes les églises d’Egypte ont été placées sous haute surveillance dans la crainte d’un attentat durant le voyage du pape, le premier du pontife argentin dans le plus peuplé des pays arabes.
Les jihadistes se sont engagés à multiplier les attaques contre les coptes, majoritairement orthodoxes, qui représentent environ 10 % des 92 millions d’Egyptiens. En décembre, un attentat suicide revendiqué par l’EI avait déjà fauché 29 personnes dans une église copte du Caire, où François se recueillera en fin de journée avec Tawadros II. Communauté chrétienne la plus importante en nombre du Moyen-Orient, les Coptes orthodoxes d’Egypte se disent victimes de discriminations de la part des autorités et de la majorité musulmane.
Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme accusent les autorités d’orchestrer disparitions forcées et arrestations. Mais M. Sissi a été le premier président égyptien à se rendre à la messe de Noël à la cathédrale copte du Caire. Il jouit d’une forte popularité au sein de la communauté depuis qu’il a destitué son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi en 2013.
Dégel
Le voyage de François est le deuxième d’un pape en Egypte contemporaine, après celui de Jean-Paul II en 2000, qui avait également rencontré le cheikh d’Al-Azhar. Vieille de presque mille ans, l’institution sunnite s’oppose au jihadisme inspiré du salafisme rigoriste dominant en Arabie saoudite.
Mais Al-Azhar est également au coeur d’une lutte entre les autorités politiques et religieuses, depuis que M. Sissi fait campagne pour des réformes visant à éradiquer le discours extrémistes de la sphère religieuse.
L’institution religieuse a par exemple refusé d’amender la pratique islamique des divorces prononcés de manière orale. L’institution cairote avait gelé ses relations avec le Vatican lorsque Benoît XVI avait appelé spécifiquement à protéger les chrétiens après un attentat suicide meurtrier contre une église copte.
Mais en mai 2016, le pape François avait reçu l’imam Ahmed al-Tayeb, une rencontre qui avait constitué le point culminant d’un rapprochement rapide entre le Saint-Siège et Al-Azhar. Depuis son élection en 2013, Jorge Bergoglio, désireux de promouvoir la paix, multiplie les gestes d’ouverture envers les musulmans, au point de déconcerter parfois certains chrétiens. Il s’est rendu dans des mosquées, a lavé à Pâques les pieds de migrants musulmans ou encore ramené à Rome à bord de son avion trois familles syriennes musulmanes lors d’un déplacement sur l’île grecque de Lesbos.
Le chef spirituel de près de 1,3 milliard de catholiques célébrera samedi une messe dans un stade militaire de la banlieue du Caire pour la très minoritaire communauté catholique égyptienne, 272 000 fidèles de différents rites, déterminés à lui offrir un accueil mémorable.
NdlR : si les Fils d’Abraham ont vocation à se retrouver un jour, c’est autour de la personne du Messie BEN ELOHIM, et non de Jésus-Christ fils de Marie et de Muhammad. Dans l’attente de ce jour prophétique, saluons les initiatives qui consistent politiquement à assurer la sécurité des croyants chrétiens en terre d’Islam. J’ai lu – ici ou là – des critiques sur cette initiative papale…. de la part de « chrétiens » qui prient pour que Dieu vienne en aide à « leurs frères chrétiens ». Cessez vos prières paradoxales et doctrinales…. et sectaires. Toute vie sauvée est une réponse aux prières sincères.
Les Égyptiens attendent le pape en messager de paix
Le pape François arrive dans la capitale de l’Égypte, vendredi 28 avril pour un voyage de deux jours qu’il a personnellement souhaité. Dans ce pays pivot du Moyen-Orient, confronté à la violence djihadiste mais surtout à une situation économique et politique difficile, c’est sur le terrain de la justice et de la réconciliation qu’il est attendu.
Femme égyptienne devant
une affiche du pape, le 6 avril. / Mohamed Abd El Ghany/Reuters
« Pope of peace in Egypt of peace » (« Le pape de la paix dans l’Égypte de la paix »). Au bord des grandes routes du Caire, d’immenses affiches montrant un François souriant lâchant une colombe sur fond de pyramides ont fait leur apparition mercredi 26 avril. Le Centre de conférences d’Al-Azhar, où il doit intervenir vendredi après-midi en compagnie du grand imam Ahmed Al Tayyeb, a lui aussi été repeint aux couleurs de « l’harmonie entre les religions » : un clocher copte devait être ajouté aux minarets figurés au fond de la scène…
La « paix » : les Égyptiens ont ce seul mot sur les lèvres à propos de la visite du pape François. Une insistance qui suffirait plutôt à démontrer à quel point leur pays est, aujourd’hui, tout sauf pacifié. L’Égypte est au cœur d’un Moyen-Orient à feu et à sang. Elle n’est pas encore stabilisée, six ans après la révolution qui a vu la chute du régime de Hosni Moubarak. Et une branche de Daech persiste dans le Sinaï.
Rêves de démocratie aujourd’hui étouffés
« L’Égypte vit un moment historique dans lequel nous avons un besoin très concret de réconciliation », affirme Anis Issa. Cette jeune copte-orthodoxe se dit particulièrement touchée par le message vidéo envoyé il y a quelques jours par le pape aux Égyptiens, dans lequel il disait venir « en ami et en messager de paix ».
Même brève et préparée dans la précipitation, cette visite cristallise les attentes les plus larges et les plus variées. Celles des autorités, qui espèrent corriger l’image désastreuse de leur pays sur la scène internationale et y faire revenir les dirigeants du monde entier. Celles des partisans de la révolution de 2011, dont les rêves de démocratie se trouvent aujourd’hui étouffés sous le poids des attentats djihadistes récurrents – visant en priorité l’armée et la police mais aussi les chrétiens –, de la répression qui ne faiblit pas, et surtout de la crise économique qui a multiplié par deux les prix des produits de base…
« Épuisés par le quotidien, beaucoup de gens ont la tête ailleurs. Ou se demandent ce que le pape peut bien y faire », rappelle Tewfik Aclimandos, chercheur associé à la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France. « Par ailleurs, certains Égyptiens musulmans, tout à fait favorables à l’égalité citoyenne avec les chrétiens, s’agacent de la mobilisation de l’Occident lorsqu’un attentat frappe des chrétiens, et pas lorsqu’il vise des militaires ou lorsque ce vieux cheikh soufi a été décapité dans le Sinaï, en décembre, avec l’un de ses disciples. »
Encouragement à la réconciliation
Vu d’Europe, les propos du pape à la conférence internationale organisée par Al-Azhar, institution à la fois prestigieuse et contestée de l’islam sunnite, risquent d’être scrutés. Côté égyptien, on mesure surtout le risque pour le pape de s’aventurer sur le terrain délicat des relations interreligieuses, autrement que pour souligner les efforts déjà accomplis et encourager à les poursuivre…
« Il faut qu’il condamne la violence, mais parler de l’islam ne serait pas sage. On lui répondrait qu’il se mêle de ce qui ne le regarde pas », prévoit déjà Magdy, un jeune copte-catholique.
Chrétiens comme musulmans attendent surtout de lui un encouragement à la réconciliation. Fatigué des « conflits » et des « insultes » sur le terrain politique comme religieux, Ibrahim El Saadany, 40 ans, qui achève à l’université Al-Azhar une thèse en civilisation orientale, ne souhaite qu’une chose : que ce pape, qui « est vraiment pour la paix », vienne rappeler qu’« avant d’être musulmans sunnites, chiites, ou croyants d’autres religions, nous sommes d’abord des frères par notre humanité ». Qu’il pousse aussi le grand imam, le cheikh Ahmed Al Tayyeb, à parler « la même langue que lui, celle de la paix ».
Ce dernier espère voir son assise internationale renforcée en s’entretenant avec le pape. Il pourrait aussi être (encore plus) accusé de « collusion » avec l’Occident ou avec les chrétiens par des opposants au sein du clergé islamique… « Tant mieux ! », tranche Ibrahim El Saadany, en se prenant à rêver de l’image d’une prière commune qui ferait « le tour du monde ». « Il faut laisser tomber ces concurrences stériles et parler en acceptant de semettre à la place de l’autre. » « Le monde entier attend des solutions après les attentats, ici en Égypte ou même en France », appuie Khaled Abdelfaeel, étudiant dans la même faculté que lui, coiffé du petit chapeau rouge et blanc de ceux qui ont appris le Coran en entier.
« Encourager les musulmans modérés »
Dans un pays dont la moitié de la population est illettrée, le défi de l’éducation revient comme un leitmotiv. « Plus que des discours, je voudrais que le pape fasse des propositions concrètes », espère Ramy Boulos, 30 ans, copte-catholique. « Être pour la paix, c’est très bien, mais si on continue avec ce niveau d’éducation très bas, ce discours religieux extrémiste y compris à l’école, cette répression de la liberté d’expression et cette injustice économique, on n’aura jamais la paix ! »
Le jeune homme fourmille d’idées, comme la création d’un « institut pour le dialogue », la diffusion de « programmes interreligieux à l’école » ou même une université catholique… Ancien évêque de Guiza, Mgr Antonios Mina sait bien que « les terroristes ne représentent que quelques pour cent des musulmans ». « Mais on les a laissés s’activer sans rien faire. »
Selon lui, il faut plus encore « encourager les musulmans modérés à combattre leurs idées, aller sur le terrain de l’enseignement, de l’éducation ». « Ce n’est pas seulement avec la police que l’on pourra lutter contre le fanatisme religieux », insiste-t-il.
Âgé d’une vingtaine d’années, Magdy n’a pas encore de préconisations concrètes. Ce dont il aurait besoin, dans cette période compliquée, c’est déjà que le pape « l’aide à être chrétien en Égypte aujourd’hui », à savoir « comment se positionner dans la société ». Un travail que ne fait pas assez à ses yeux son Église copte-catholique.
L’annonce d’un probable discours adressé spécifiquement aux jeunes le réjouit : « J’espère qu’ils vont sentir l’attention, l’appréciation du pape à leur égard, et que cela fera bouger les choses ici aussi ». Protestante, Cherie, 23 ans, attend, elle, un encouragement à « l’unité ». « Je ne veux pas que le pape parle trop de politique. C’est plutôt par ses mots, par sa présence qu’il peut nous faire du bien. Les Égyptiens ont désespérément besoin de paix et d’amour ». Une visite « comme une caresse », espère Anis Issa, en reprenant une formule chère à François.
Dans deux importants discours prononcés vendredi 28 avril au Caire, au premier jour de son voyage en Égypte, le pape François a exhorté à combattre « toute forme de violence, de vengeance et de haine commises au nom de la religion ou au nom de Dieu ».
Le pape François prononce un discours au Caire, à la Conférence internationale pour la paix organisée par l’université Al-Azhar, le 28 avril 2017. / HO/AFP
« Nous sommes tenus de dénoncer les violations contre la dignité humaine et contre les droits humains, de porter à la lumière les tentatives de justifier toute forme de haine au nom de la religion et de les condamner comme falsification idolâtrique de Dieu : son nom est Saint, il est Dieu de paix, Dieu salam. »
Ce sont des mots forts et choisis que le pape François a adressés, vendredi 28 avril au Caire, à la Conférence internationale pour la paix organisée par l’université Al-Azhar, l’une des principales institutions de l’islam sunnite.
Devant un parterre œcuménique et interreligieux, avec de nombreux représentants musulmans montrant le rayonnement d’Al-Azhar dans le sunnisme, le pape a salué en l’Égypte « une terre de civilisation, une terre d’alliance ».
« L’unique alternative à la civilisation de la rencontre, c’est la barbarie de la confrontation »
Rappelant l’héritage civilisationnel de l’Égypte, il a plaidé pour « une éducation adéquate des jeunes générations » et une formation correspondant « à la nature de l’homme, en tant qu’être ouvert et relationnel ».
Une éducation, a-t-il expliqué, qui ouvre cette sagesse qui « apprend du passé que du mal n’émane que le mal, et de la violence que la violence, dans une spirale qui finit par emprisonner ».
« Éduquer à l’ouverture respectueuse et au dialogue sincère avec l’autre, en reconnaissant ses droits et ses libertés fondamentales, spécialement la liberté religieuse, constitue la meilleure voie pour bâtir ensemble l’avenir, pour être des bâtisseurs de civilisation », a insisté le pape avant de mettre en garde : « L’unique alternative à la civilisation de la rencontre, c’est la barbarie de la confrontation. »
« La violence est la négation de toute religiosité authentique »
Rappelant que c’est au Sinaï (en Égypte aujourd’hui) que Dieu a fait alliance avec les hommes, il a souligné qu’« au centre des “dix paroles” résonne le commandement “tu ne tueras pas” », adressé aux hommes et aux peuples de tous les temps.
« En particulier aujourd’hui, ce sont les religions qui sont appelées à réaliser cet impératif », a-t-il martelé, rappelant une nouvelle fois qu’« il est indispensable d’exclure toute absolutisation qui justifie des formes de violence ».
« La violence est la négation de toute religiosité authentique », a-t-il expliqué, particulièrement applaudi par son auditoire très majoritairement musulman, soulignant que, « en tant que responsables religieux, nous sommes donc appelés à démasquer la violence sous les airs d’une présumée sacralité, qui flatte l’absolutisation des égoïsmes au détriment de l’authentique ouverture à l’Absolu ».
« Seule la paix est sainte »
Rejetant « toute forme de haine au nom de la religion (…) comme falsification idolâtrique de Dieu », il a une nouvelle fois rappelé que « seule la paix est sainte » et qu’« aucune violence ne peut être perpétrée au nom de Dieu, parce qu’elle profanerait son Nom ».
« Ensemble, (…) redisons un “non” fort et clair à toute forme de violence, de vengeance et de haine commises au nom de la religion ou au nom de Dieu, a ensuite lancé le pape. Ensemble, affirmons l’incompatibilité entre violence et foi, entre croire et haïr. Ensemble, déclarons la sacralité de toute vie humaine opposée à toute forme de violence physique, sociale, éducative ou psychologique. »
Allant encore plus loin, François a souligné que « la religion n’est certes pas uniquement appelée à démasquer le mal » mais à œuvrer pour la paix.
Contre le trafic d’armes
« Il ne sert à rien, en effet, de hausser la voix et de courir nous réarmer pour nous protéger, a affirmé le pape au cœur d’un Moyen-Orient déchiré par les conflits. Aujourd’hui, il faut des bâtisseurs de paix, non des gens qui provoquent des conflits ; des pompiers, non des pyromanes ; des prédicateurs de réconciliation, non des propagateurs de destruction. »
S’attachant aux causes de la violence, il a renvoyé dos à dos ceux qui « s’éloignent de la réalité des peuples, au nom d’objectifs qui ne respectent personne » et la réaction de « populismes démagogiques, qui certes n’aident pas à consolider la paix et la stabilité ».
Appelant, « pour prévenir les conflits et édifier la paix », à « résorber les situations de pauvreté et d’exploitation, là où les extrémismes s’enracinent plus facilement », il a aussi souligné la nécessité de « bloquer les flux d’argent et d’armes vers ceux qui fomentent la violence » et à rendre « transparentes les sombres manœuvres qui alimentent le cancer de la guerre ».
« Respect inconditionnel des droits inaliénables de l’homme »
Un sujet sur lequel le pape est revenu un peu plus tard devant les autorités égyptiennes où, évoquant la situation du Moyen-Orient, il a dénoncé la « violence aveugle et inhumaine » causée par « le désir borné de pouvoir, le commerce des armes, de graves problèmes sociaux et l’extrémisme religieux qui utilise le Saint Nom de Dieu pour perpétrer des massacres et des injustices inouïs ».
Rappelant, devant le président Al-Sissi, le Printemps arabe, il a salué ce peuple qui aspirait « à une Égypte où ne manquent à personne le pain, la liberté et la justice sociale », exhortant ses gouvernants à « transformer les paroles en actions, les légitimes aspirations en engagement, les lois écrites en lois appliquées, en valorisant le génie inné de ce peuple ».
à lire : Discours du pape aux autorités égyptiennes
« Le développement, la prospérité et la paix sont des biens inaliénables qui méritent tout sacrifice », a-t-il développé appelant au « respect inconditionnel des droits inaliénables de l’homme, tels que l’égalité entre tous les citoyens, la liberté religieuse et d’expression, sans aucune distinction ».
« Démasquer les vendeurs d’illusions sur l’au-delà »
Dans un Moyen-Orient où pullulent les extrémistes qui prétendent défendre Dieu, il a souligné le devoir « d’enseigner aux nouvelles générations que Dieu (…) n’a pas besoin d’être protégé par les hommes » et qu’« il ne peut ni demander ni justifier la violence ».
« Nous avons le devoir de démasquer les vendeurs d’illusions sur l’au-delà, qui prêchent la haine pour voler aux gens simples leur vie présente et leur droit de vivre avec dignité, en les transformant en bois à brûler et en les privant de la capacité de choisir avec liberté et de croire avec responsabilité. Nous avons le devoir de démonter les idées homicides et les idéologies extrémistes, en affirmant l’incompatibilité entre la vraie foi et la violence, entre Dieu les actes de mort. »