Les autorités du Vatican ont déclaré avoir conclu un accord dans lequel le Saint-Siège reconnaît l’Etat palestinien. Un acte symbolique d’importance.
Après Cuba, la Palestine. Le pape François, qui a récemment oeuvré au réchauffement des relations américano-cubaines, se penchent à présent sur le cas israélo-palestinien.
« Une reconnaissance de l’existence de l’Etat »
Le document, qui doit encore être signé, réaffirme le soutien du Vatican à une solution de « la question palestienne et du conflit entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre de la formule des deux Etats », a précisé Mgr Antoine Camilleri, le chef de la délégation du Saint-Siège à l’Osservatore Romano. Pour le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi, il s’agit bien « d’une reconnaissance de l’existence de l’Etat ». « Il est très clair que le Saint-Siège considère la Palestine comme Etat de Palestine (…). Ce qui est nouveau, c’est que pour la première fois cela est exprimé à l’occasion d’un accord », a-t-il précisé à l’AFP.
Un accord négocié depuis 15 ans
L’accord, négocié depuis 15 ans, porte sur le statut et les activités de l’Eglise catholique dans les territoires palestiniens. Il « sera soumis aux autorités respectives pour être approuvé avant de désigner une date dans un avenir proche pour sa signature », a précisé le Vatican. Selon l’agence spécialisée I.Media, l’accord pourrait être signé dès ce week-end, lors de la visite du président palestinien Mahmoud Abbas à l’occasion de la canonisation dimanche de deux religieuses palestiniennes.
L’accord de principe qui évoque par ailleurs les « droits de l’Eglise catholique dans les territoires » reste à signer. Une signature qui finalisera une reconnaissance « de facto » de l’Etat palestinien. Le soutien d’une solution du conflit israélo palestinien avec la reconnaissance de deux Etats a également été évoquée dans cet accord. La date de la signature de l’accord n’a pas encore été annoncée. Bien que le Vatican parlait déjà de l’Etat de Palestine depuis février 2013, à la suite du vote de l’ONU en novembre 2012 confirmant l’admission de la Palestine comme Etat observateur, cette signature est un pas de plus dans la pleine reconnaissance de la Palestine. Cet accord fait du Vatican le 136ème pays à avoir reconnu l’Etat de Palestine.
Le porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères israélien a fait part de la déception du ministère à cette annonce : « nous sommes déçus par la décision du Saint-Siège ». Selon lui, cette décision ne sera pas en faveur des négociations de paix avec les palestiniens : « une telle décision ne fait pas avancer le processus de paix et éloigne la direction palestinienne de la table des négociations bilatérales ». Le porte-parole a d’ailleurs annoncé qu‘Israël réfléchit « aux suites » à donner à cette reconnaissance.
L’accord porte « sur la liberté religieuse et de conscience (…), sur la vie et les activités de l’Eglise dans les Territoires palestiniens : sa liberté d’action, son personnel et sa juridiction », a expliqué Mgr Antoine Camilleri, chef de la délégation du Saint-Siège, dans un entretien au quotidien du Vatican, l’Osservatore Romano. L’accord exprime aussi le soutien du Vatican à une solution de « la question palestinienne et du conflit entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre de la formule de deux Etats », a ajouté le prélat.
Mgr Camilleri a de plus exprimé l’espoir que l’accord puisse « même de manière indirecte (…) aider les Palestiniens à voir établi et reconnu un Etat de la Palestine indépendant, souverain et démocratique, vivant dans la paix et la sécurité avec Israël et ses voisins ». Le haut prélat italien a également espéré que l’accord « encouragerait la communauté internationale (…) à entreprendre des actions plus décisives pour parvenir à une paix durable et à la solution souhaitée des deux Etats ».
Comme dans tous les accords signés par le Saint-Siège avec d’autres États, a précisé Mgr Antoine Camilleri, à l’Osservatore Romano, il s’agit de « favoriser la vie et l’activité de l’Église catholique ainsi que de sa reconnaissance au niveau juridique afin de rendre plus efficace son service à la société ». Le préambule et le premier chapitre du texte portent sur les principes et le normes fondamentales qui sont un cadre pour que puisse se déployer la collaboration entre les deux parties. « On y exprime, par exemple, notre souhait de voir une solution à la question palestinienne, et au conflit entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre d’une solution à deux États et des résolutions de la communauté internationale ». Suit un deuxième chapitre« très élaboré et détaillé » sur la liberté religieuse et de conscience. Il y a ensuite d’autres chapitres sur différents aspects de la vie et de l’activité de l’Église dans les territoires palestiniens : sa liberté d’action, son personnel, sa juridiction, le statut des lieux de culte, ses activités sociales et caritatives, ses moyens de communication. Un chapitre est enfin dédié aux questions fiscales et de propriétés, explique le sous-secrétaire pour les Relations avec les États au quotidien du Saint-Siège.
Le Pape François recevra le président de l’Autorité palestinienne ce samedi matin au Vatican. Mahmoud Abbas participera le jour suivant à la canonisation de deux soeurs née dans la « Palestine » ottomane du 19ème siècle. Il s’agit de Marie Alphonsine Danil Ghattas fondatrice de la Congrégation des soeurs du rosaire de Jérusalem, et de la carmélite Myriam Baouardy, Marie de Jésus Crucifié, qui vient de Galilée. source radiovaticana. La préoccupation du Saint-Siège à l’égard de l’exil des chrétiens de Palestine a toujours été vive. Comme le souligne le cardinal français Jean-Louis Tauran, « s’ils s’en vont, les Lieux Saints deviendront un musée et ce sera une catastrophe ».
NdlR : Pas de scoop…. restons prudents…il s’agit surtout pour le Pape de garantir la sécurité des chrétiens arabes dans ce secteur. Peut-on l’en blâmer ?