Moyen-Orient, qui bombarde qui ?
Dans la poudrière qu’est cette région, il est utile de savoir qui est qui et qui fait quoi ! L’analyse de la guerre aérienne au Moyen-Orient permet d’éclairer les volontés régionales de puissances, qu’elles soient religieuses ou géopolitiques.
En Irak, l’Occident (États-Unis, Grande Bretagne, Australie, Canada, France, Pays-Bas, Danemark, Belgique) mène des opérations aériennes contre Daesh, groupe terroriste salafiste sunnite, à la demande du gouvernement irakien et en lien avec l’Iran chiite qui lui aussi bombarde les sunnites de Daesh.
Les forces aériennes arabes sunnites (Arabie saoudite, Émirats Arabes Unis, Jordanie, Maroc, Qatar) frappent les unités de Daesh, sunnites elles et aussi financées par des fonds privés originaires d’Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats Arabes Unis et du Koweït.
Au Yémen, la coalition menée par l’Arabie Saoudite (Émirats Arabes Unis, Koweït, Qatar, Égypte, Maroc, Jordanie, Soudan et Pakistan) frappe les rebelles chiites houthis soutenus par l’Iran. Il est a noté que l’Égypte dans cette affaire est alliée au Qatar qui lui finance la confrérie des Frères Musulmans, l’ennemi historique du pouvoir égyptien actuel. À noter de plus que l’Arabie Saoudite a demandé au Pakistan d’envoyer des militaires de confession sunnite, alors que 30% des membres des forces pakistanaises sont chiites. À prendre en compte de plus que la coalition lutte contre AQPA (Al-Qaeda dans la péninsule arabique) des salafistes sunnites donc financés par des fonds privés saoudiens. Les États-Unis, le Royaume-Unis et la France fournissent des images satellites du Yémen à la coalition.
Les États-Unis, enfin le président Obama, font pression sur l’Arabie saoudite afin qu’elle n’envahisse pas le Yémen par voie terrestre, ceci afin de faciliter l’accord des 5+1 sur le nucléaire iranien. Cependant, les Al-Saoud ont fait appel au Pakistan pour l’envoi de troupes au sol. De plus, la récente « guerre » du pétrole conduite par Ryad a été gagnée par l’Opep sur les États-Unis. La chute des prix à 40$ le baril a affaibli la production domestique américaine.
En Syrie, les États-Unis bombardent Daesh et le Front Al-Nosra (Al-Qaëda), front soutenu par des mécènes des pays du Golfe, en particulier du Koweït et des Émirats Arabes Unis.
Les forces arabes sunnites (Arabie-Saoudite, Qatar, Bahreïn, Émirats Arabes Unis, Jordanie, Maroc) frappent Daesh mais pas les autres groupes rebelles sunnites.
Pendant ce temps, les forces de l’armée de l’air syrienne, alaouites soutenus par les chiites d’Iran et du Hezbollah ciblent les groupes rebelles sunnites, en particulier le Front Al-Nosra (durant les deux premières années de la guerre civile syrienne, Al-Nosra n’était qu’une branche de Daesh, puis leurs modes fonctionnements se sont séparés, Al-Nosra tente d’agréger la population civile dans ses territoires tandis que Daesh y sème la terreur. Al Nosra est composé pour un tiers de combattants talibans afghans, aussi, son idéologie est devenue très talibanesque.).
La Turquie soutient la coalition arabe contre le régime syrien, aide les groupes rebelles sunnites tout en étant dépendante du gaz naturel iranien.
Les forces aériennes israéliennes frappent de manière récurrente les avancées des troupes des pasdarans iraniens et du Hezbollah en Syrie du sud afin de protéger la frontière nord d’Israël de la menace chiite, qui rappelons-le a toujours la visée de « rayer Israël de la carte ».
Enfin l’aviation égyptienne de Sissi bombarde régulièrement des groupes terroristes salafistes et des forces des Frères Musulmans en Lybie, pays devenu le noyau du terrorisme en Afrique du Nord.
Intégrons la théorie de la destruction créatrice américaine, la post guerre froide États-Unis/Russie (présente en Syrie et soutien de l’Iran), les volontés de puissance régionale de l’Iran chiite, de l’Arabie Saoudite sunnite et de la Turquie, la confrontation historique sunnite/chiite, la défense des frontières des pays comme Israël, l’Égypte ou encore le Maroc et la Jordanie, les petites frappes européennes et préparons-nous à des années de guerre.
Gilles Raphel pour la rédaction d’Israël-flash
NdlR : bin… c’est un peu plus compliqué que ce qui dit Claire Chazal en 3 minutes au JT de 20h ! Tout le monde bombarde tout le monde, tout en faisant semblant d’être copain et en disant ‘c’est pas moi c’est les autres’ ! Ceux qui défilent dans les manifestations anti-israéliennes devraient s’instruire… et rester chez eux !!