Proche-Orient : un point sur le piège syrien avant le début des frappes…

Mise à jour du vendredi 30/08 : Les députés britanniques ont voté contre l’opération en Syrie.  Les Etats-Unis pourraient agir seuls contre le régime syrien, a annoncé jeudi la Maison Blanche. De son côté, la Grande-Bretagne a annoncé qu’elle ne participera pas à l’opération, après le rejet jeudi soir par le parlement de la motion présentée par le Premier ministre David Cameron qui défendait le principe d’une intervention militaire en Syrie.

Mise à jour du jeudi 29/08 : Barack Obama a déclaré mercredi ne pas avoir pris de décision sur une éventuelle intervention en Syrie, mais évoqué un « coup de semonce », tandis que Londres a dit vouloir attendre l’enquête de l’ONU sur l’attaque chimique du 21 août. Les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU ont affiché de leur côté leurs désaccords sur une résolution justifiant une offensive militaire en Syrie. « Je n’ai pas encore pris de décision » sur une action en Syrie, a indiqué le président des Etats-Unis sur la télévision PBS.

 Les va-t-en guerre semblent s’essoufler. Le Pape a désapprouvé l’intervention en Syrie, néfaste aux chrétiens du PO. L’alerte médiatico-occidentale semble faire PSCHITT ! (tant mieux…?)  

 

Nous nous orientons sur des frappes ciblées et symboliques, à haute valeur médiatique plus qu’à un conflit de pleine ampleur…sauf si les acteurs, en réaction, en décident  autrement…

 

  • L’opération militaire en Syrie débutera probablement dans la nuit de jeudi à vendredi et durera trois joursUn responsable de l’administration, qui est impliqué dans les préparatifs militaires, a déclaré dans un entretien avec le New – York Times « que l’attaque sera dirigée en première étape contre cinquante cibles militaires, y compris des bases de l’armée de l’air syrienne, afin de détruire les hélicoptères ainsi que le siège de l’armée syrienne. »
  • Une telle attaque venant de la mer se fera  probablement par l’un des quatre destroyers américains naviguant dans la mer Méditerranée. Chacune des destroyers est équipés avec des dizaines de missiles Tomahawk qui peuvent être lancés à partir d’une distance de sécurité de 1.600 miles. En outre, il a été publiée hier selon  les évaluations des médias américains que, parallèlement  aux destroyers, il existe également des sous-marins d’attaque capables de tirer des missiles Tomahawk sur des cibles à l’intérieur de la Syrie.
  • Moscou, principal allié de la Syrie, a appelé la communauté internationale à la « prudence », soulignant qu’une intervention militaire aurait des conséquences « catastrophiques » pour la région.
  • L’allié iranien de Bachar al-Assad met en garde Washington. un haut commandant des forces armées iraniennes, le commandant Massoud Jazayeri, menace de «dures conséquences» les Américains s’ils décidaient à franchir la «ligne rouge» en Syrie.   Dans une interview à l’ Agence de Presse « Fars » , un dirigeant iranien a confirmé que la Syrie se prépare depuis trois ans dans différents scénarios d’attaque, et a envoyé un message sans équivoque à Israël: «l’entité sioniste brûlera dans le feu de la guerre, et les voisins prendront également part au conflit. Selon une source militaire syrienne, toute attaque militaire contre la Syrie mènerait à une douloureuse riposte contre Israël: « Nous allons attaquer Tel Aviv en cas d’attaque sur Damas », at-il dit. « Soyez assuré que si la Syrie est attaquée, Israël sera mis a feu et une telle attaque engagera, en retour, les voisins de la Syrie, » a-t-il ajouté.
  • Le régime syrien lui-même a martelé que son pays se défendrait en cas de frappe. « Nous avons deux options : soit nous rendre, soit nous défendre (…). La seconde alternative est la meilleure », a affirmé le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Moallem, ajoutant : « Nous avons des moyens de défense qui vont surprendre. » Selon lui, une intervention militaire « servira les intérêts d’Israël et en deuxième lieu du Front el-Nosra », groupe armé jihadiste combattant avec les rebelles et qui a prêté allégeance à el-Qaëda. Il a en outre « défié » ceux qui veulent frapper la Syrie « de montrer ce qu’ils ont comme preuves » concernant un éventuel usage d’armes chimiques par le régime.

Israël…

  • Pendant ce temps, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a tenu aujourd’hui des consultations avec le chef de la sécurité du campus du personnel et le ministre de la Défense. Netanyahu a annoncé après la réunion qu’«Israël est prêt pour n’importe quel scénario. Nous ne faisons pas partie de la guerre civile en Syrie, mais si nous détectons une tentative de nous nuire, nous allons répondre et réagir fortement. »
  • Israël ne croit pas à la stratégie américaine en Syrie. Le gouvernement n’a aucune confiance dans l’administration Obama et estime que des frappes aériennes annoncées à l’avance ne seront pas efficaces contre une armée dispersée dans les villes. Il craint d’être entraîné dans un conflit dont il ne voit pas l’intérêt. Les Israéliens ne veulent en aucun cas participer à une action militaire contre la Syrie et ils préfèrent garder «un profil bas», selon les termes d’un ministre. Les Israéliens ne voient pas le contour précis d’une opération qui risque au final de favoriser les rebelles djihadistes au détriment des rebelles dits «modérés». Par ailleurs, Israël n’a rien à reprocher au régime syrien de Hafez el-Assad et de son fils Bachar, qui ont maintenu une situation de de paix froide depuis 1973, puisqu’aucun coup de feu n’a été tiré à travers la frontière syrienne. Israël a donc décidé de rester en dehors d’une action vouée, selon lui, à l’échec et préfère choisir le jour et le lieu de son intervention s’il estime que sa sécurité est en jeu. Le problème syrien prouve, après le problème nucléaire iranien, l’écart de plus en plus croissant entre les positions israélienne et américaine dans la stratégie géopolitique et militaire au Moyen-Orient.
  • Le régime syrien a également mis en garde les Etats-Unis et les autres pays occidentaux que si la Syrie s’affaiblit, certains groupes irresponsables seront formés qui mettront en danger la sécurité d’Israël. « Par conséquent, l’affaiblissement du gouvernement central de Damas verra réellement le début d’attaques croissantes contre Israël et créera l’insécurité pour ce régime, »… »Ainsi, une attaque américaine contre la Syrie entraînera des attaques fréquentes contre Israël, et pas seulement par Damas et ses alliés en représailles, mais par des groupes extrémistes qui trouveront un terrain pour l’organisation de leurs aspirations, »…
  • Israël semble donc bien se préparer à la guerre, selon le quotidien libanais as-Safir. « Alors que les Etats-Unis ont changé de ton sur le dossier syrien, Israël a endossé l’uniforme militaire », écrit l’éditorialiste Helmi Moussa. Selon lui, l’Etat hébreu veut, aujourd’hui plus que jamais, une opération militaire américaine qui dépasse les frontières de la Syrie pour toucher l’Iran. Car selon l’Etat hébreu, une intervention militaire en Syrie pourrait pousser certaines parties à mener des attaques de représailles (contre Israël), que ce soit à partir de la Syrie, du Liban ou même de l’Iran. Dans ce contexte, Israël regarde vers une frappe américaine (en Syrie) qui pousserait les Iraniens à craindre une opération militaire visant son programme nucléaire.

La France…

  • Devant les ambassadeurs réunis à l’Élysée, François Hollande annonce que « la France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme » de lancer une attaque chimique en Syrie contre des « innocents »... Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse« , annonce le président de la République. François Hollande assure qu’un conseil de défense se tiendra demain et que le soutien militaire de la France à la coalition nationale syrienne sera accru. Selon le chef de l’Etat, le conflit syrien « se propage à l’ensemble de la région » et « menace aujourd’hui la paix du monde. » Pour justifier une intervention, François Hollande invoque la « responsabilité de protéger les civils » telle que définie par l’Onu. Alors que la Russie et la Chine peuvent opposer leur veto au conseil de sécurité de l’Onu à une éventuelle intervention intervention, le chef de l’Etat assure que  »le droit international doit évoluer avec son temps » et ne pas « laisser se perpétrer des massacres de masse ».

Ligue arabe et ONU…

  • Le feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU est en effet nécessaire pour intervenir militairement en Syrie, a averti mercredi l’envoyé spécial de la Ligue arabe et de l’ONU, M. Lakhdar Brahimi. Interrogé lors d’une conférence de presse sur une possible intervention militaire occidentale en Syrie, M. Brahimi a souligné que « la loi international est claire sur cela » : « La loi internationale dit qu’une action militaire peut être entreprise après la décision du Conseil de sécurité. C’est ce que dit la loi internationale », a-t-il déclaré, alors que les Etats-Unis et leurs alliés semblaient mercredi sur le point de lancer une action militaire contre la Syrie, sous pretexte que le pouvoir a perpetree l’attaque aux armes chimiques. « Je dois dire que je sais que le président Obama et l’administration américaine sont connus pour ne pas avoir la gâchette facile. Je ne sais pas ce qu’ils vont décider, mais la loi internationale est très claire », a-t-il estimé.
  • En conséquence de quoi, poursuit le quotidien new-yorkais dans un édito intitulé « Répondre aux atrocités syriennes », l’administration américaine pourrait décider de se passer de l’aval onusien et former une coalition internationale ad hoc, à l’instar de l’alliance militaire conduite sous l’égide de l’Otan en 1999 au Kosovo. Une formule qui, si elle n’assure pas une justification légale stricte, offre une certaine légitimité à l’intervention, note le NYT. « Dans l’éventualité où Barack Obama se prive de l’appui des Nations unies, le président américain devra pouvoir compter sur un fort soutien de la part de la Ligue arabe et de l’Union européenne. »
Relire également notre post du     23 juillet 2012    relatif à  La bataille de DAMAS : « Voici, Damas ne sera plus une ville, Elle ne sera qu’un monceau de ruines… »

Information officielle: Obama : « nous n’allons pas attaquer les arsenaux d’armes chimiques en Syrie »

28 août 2013  |  Classé dans: Général,L’Actualité dans le Monde  |  Publié par:

destroyers

L’opération militaire en Syrie débutera probablement dans la nuit de jeudi à vendredi et durera trois jours. Selon le New York Times « , l’attaque sera dirigée contre 50 cibles militaires.

Un responsable de l’administration, qui est impliqué dans les préparatifs militaires, a déclaré dans un entretien avec le New – York Times « que l’attaque sera dirigée en première étape contre cinquante cibles militaires, y compris des bases de l’armée de l’air syrienne, afin de détruire les hélicoptères ainsi que le siège de l’armée syrienne.

Cependant il a été précisé qu’ils n’ont pas l’intention d’attaquer les bases des armes chimiques de la Syrie. «Si nous frappons un stock d’armes chimiques, nous ne pourrons pas sécuriser les armes chimiques », at-il expliqué.

cette étape terminée,une première évaluation des dommages sera effectuée par les satellites militaires syriens et les avions américain d’observation qui peuvent échapper à des systèmes de défense aérienne de l’armée syrienne.

Une telle attaque venant de la mer se fera  probablement par l’un des quatre destroyers américains naviguant dans la mer Méditerranée. Chacune des destroyers est équipés avec des dizaines de missiles Tomahawk qui peuvent être lancés à partir d’une distance de sécurité de 1.600 miles.

En outre, il a été publiée hier selon  les évaluations des médias américains que, parallèlement  aux destroyers, il existe également des sous-marins d’attaque capables de tirer des missiles Tomahawk sur des cibles à l’intérieur de la Syrie.

«Le président Obama a demandé au Pentagone de lui proposer toutes les possibilités pour tous les scénarios et c’est ce que nous avons fait,» a précisé le secrétaire de la Défense Chuck Hagel.

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Haut responsable syrien: « Nous allons attaquer Tel Aviv en cas d’attaque sur Damas »

27 août 2013  |  Classé dans: L’Actualité dans le Monde  |  Publié par:

fusée syrienne

Dans une interview à l’ Agence de Presse « Fars » , un dirigeant iranien a confirmé que la Syrie se prépare depuis trois ans dans différents scénarios d’attaque, et a envoyé un message sans équivoque à Israël: «l’entité sioniste brûlera dans le feu de la guerre, et les voisins prendront également part au conflit.

Selon une source militaire syrienne, ce soir  (mardi) toute attaque militaire contre la Syrie mènerait à une douloureuse riposte contre Israël: « Nous allons attaquer Tel Aviv en cas d’attaque sur Damas », at-il dit. «Nous allons  libérer la main du  mal sur la Syrie qui est l’ entité israélienne. » Plus tôt, des fonctionnaires américains ont dit qu’une attaque de missiles contre la Syrie pourrait débuter avant jeudi et durera trois jours. Selon eux, les objectifs attendus seront détruits , tant les bases militaire que le commandement, les aérodromes et l’artillerie.

Le nouveau calendrier de l’action militaire intervient après une série d’appels téléphoniques entre Barack Obama et de  hauts responsables gouvernementaux. Suite à des discussions hier entre Obama  et le Premier ministre australien Kevin rose et le président français François Hollande, ainsi que le secrétaire d’Etat américain John Kerry qui a  parlé avec le secrétaire général Ban Ki – moon, en plus de leaders en Grande-Bretagne,  France, Jordanie,  Turquie, Arabie saoudite, Émirats arabes unis et le Qatar.

Les responsables américains ont déclaré à plusieurs reprises que le but de toute action militaire en Syrie est une réaction à l’utilisation d’armes chimiques et ne vise pas à éliminer Assad.

Pendant ce temps, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a tenu aujourd’hui des consultations avec le chef de la sécurité du campus du personnel et le ministre de la Défense. Netanyahu a annoncé après la réunion qu’«Israël est prêt pour n’importe quel scénario. Nous ne faisons pas partie de la guerre civile en Syrie, mais si nous détectons une tentative de nous nuire, nous allons répondre et réagir fortement. «

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NBC : l’attaque américaine en Syrie debutera à partir de jeudi et va durer trois jours

27 août 2013  |  Classé dans: L’Actualité dans le Monde  |  Publié par:

avion americain

 

NBC a cité un responsable américain en annonçant que les États-Unis se préparent à attaquer la Syrie ce jeudi. Selon le ministre de la Défense Heigl, l’armée américaine est prête à attaquer

L’attaque de missiles en Syrie, durera trois jours et pourrait débuter ce jeudi  a dit aujourd’hui (mardi) un haut responsable américain sur la NBC, tandis que la Maison Blanche a confirmé que ce sont des armes chimiques qui ont entraîné la mort de centaines de personnes à Damas.

Le président américain Barack Obama a tenu aujourd’hui une série d’appels téléphoniques avec le Premier ministre australien et le président de la France et d’autres dirigeants  concernant la possibilité d’une attaque en Syrie. Néanmoins, d’autres responsables américains affirment qu’il est peu probable qu’une attaque  se fasse tant que se trouve sur le terrain les inspecteurs de l’ONU et cela pourrait prendre  jusqu’à dimanche prochain.

Selon d'autres estimations, la route ne sera pas attaquer tant que les inspecteurs de l'ONU sont sur le sol de la Syrie (AP)Selon d’autres estimations, la route ne sera pas attaquée tant que les inspecteurs de l’ONU sont sur le sol de la Syrie (AP)

«Nous sommes prêts à rouler." Heigl (Photo: Reuters)«Nous sommes prêts à attaquer. » Heigl (Photo: Reuters)

Plus tôt dans la journée, le secrétaire à la Défense Chuck Hagel a confirmé qu’ils étaient prêt à attaquer la Syrie », et n’attendaient que le feu vert de Obama. Les forces américaines sont en place et prêtes  à exécuter les directives du président Obama, » selon Hagel  dans une interview à la BBC publié à midi. «Nous sommes prêts à  agir. Il est clair que les armes chimiques sont utilisés en Syrie, et l’intelligence donne à penser que ce ne sont pas les rebelles qui sont responsables. »

Le Président Obama a présenté les scénarios de l’évolution,  au Pentagone et  Heigl a déclaré dans une interview. « Nous examinons toutes les options, nous sommes prêts à agir » .

Des experts de la sécurité libanaise ont déclaré ce matin (mardi) sur le journal « Al-Sharq al-Awsat », publié à Londres en arabe, que les USA vont attaquer plus de 150 cibles en Syrie, particulièrement l’Armée de l’Air en Syrie. Selon eux, les objectifs sont des sites militaires clés, les bases de défense aérienne syriennes, l’ aéroport, les bases de missiles, de commandement et de contrôle et les centres de médias.

Le Secrétaire américain à la Défense a ajouté que les inspecteurs de l’ONU ont examiné la scène où des victimes sont mortes a cause  d’armes chimiques la semaine dernière et ont conclu que le régime syrien est derrière l’utilisation d’armes chimiques. « Il est assez clair que des armes chimiques ont ete utilisés contre des civils en Syrie », at-il noté.

Les puissances occidentales ont été renforcées  cet après-midi, la Ligue arabe a accusé le régime d’Assad d utilise des armes chimiques.

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Une frappe circonscrite aura de faibles conséquences, selon des experts

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OLJ/Agences | 28/08/2013
Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Moallem.
Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Moallem Analyse « Nous avons des moyens de défense qui vont surprendre », assure Moallem.

La réaction de la Syrie et de ses alliés devrait être restreinte en cas de frappe occidentale limitée, mais une attaque d’envergure visant à abattre le régime de Bachar el-Assad enflammerait la région, estiment des experts.

 

« Tout dépend de la nature, de l’ampleur et de l’objectif d’une frappe occidentale et pour le moment, je sens plutôt une frappe d’admonestation, sans plus », explique Joseph Bahout, professeur à Sciences Po Paris. « Dans ce cas, ni le Hezbollah ni l’Iran n’iront trop loin », ajoute-t-il, rappelant que ces deux protagonistes sont avec la Russie les principaux alliés du régime de Damas. « On peut imaginer des coups “latéraux et indirects” comme des agressions contre la Finul (la mission de maintien de la paix de l’ONU au Liban) ou des roquettes anonymes tirées sur Israël, mais au fond rien de bien nouveau », précise M. Bahout.

 

Mais si les Occidentaux décidaient d’attaques ayant pour objectif de faire tomber le régime, cela changerait tout. « Dans ce cas, on ne peut pas exclure une réaction extrême, notamment de l’Iran, et il reste aussi une inconnue : quelle sera la réaction russe », souligne cet expert du Moyen-Orient. Moscou a fait savoir qu’une telle intervention aurait « des conséquences catastrophiques », même si son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé que son pays n’avait « l’intention d’entrer en guerre avec personne », et qu’un vice-ministre russe est allé jusqu’à accuser l’Occident d’agir « comme un singe avec une grenade ». Une possible intervention occidentale en Syrie n’apportera pas une « victoire facile », a en outre affirmé hier une source russe citée par l’agence Interfax. « Les systèmes de missile multifonctionnels sol-air Buk-M2E et d’autres moyens de défense antiaérienne que possède l’armée syrienne vont assurer une réponse appropriée aux agresseurs », a ajouté cette source, qui a précisé que la Syrie possédait actuellement jusqu’à 10 batteries de tels systèmes multifonctionnels.

 

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Le régime syrien lui-même a martelé que son pays se défendrait en cas de frappe. « Nous avons deux options : soit nous rendre, soit nous défendre (…). La seconde alternative est la meilleure », a affirmé le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Moallem, ajoutant : « Nous avons des moyens de défense qui vont surprendre. » Selon lui, une intervention militaire « servira les intérêts d’Israël et en deuxième lieu du Front el-Nosra », groupe armé jihadiste combattant avec les rebelles et qui a prêté allégeance à el-Qaëda. Il a en outre « défié » ceux qui veulent frapper la Syrie « de montrer ce qu’ils ont comme preuves » concernant un éventuel usage d’armes chimiques par le régime.

Du côté iranien, le ministre iranien de la Défense, le général Hossein Dehgan, a affirmé hier qu’une intervention militaire en Syrie menacerait la sécurité et la stabilité de la région. Une intervention militaire « ne sera pas du tout dans l’intérêt de ceux qui incitent à la violence », a-t-il ajouté, estimant que « l’expérience des attaques et de la présence militaire en Irak et en Afghanistan empêchera les États-Unis de commettre une autre erreur et de tomber dans un autre bourbier ». Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif avait quant à lui déjà prévenu que « l’utilisation de moyens militaires aurait de lourdes conséquences non seulement pour la Syrie mais aussi pour toute la région » lors d’un entretien lundi avec un haut représentant de l’ONU. « Pour l’instant, l’Iran lance des mises en garde, mais si les Américains décident d’intervenir, ils tomberont dans leur propre piège et l’Iran restera en marge pour observer les Américains et leurs alliés s’enfoncer dans ce bourbier », assure Amir Mohebian, analyste et journaliste basé en Iran.
Guerre régionale ? Néanmoins, pour Bassam Abou Abdallah, directeur du Centre de Damas pour les études stratégiques, toute frappe, même limitée, peut dégénérer. « Les Américains pourraient frapper pour préserver leur image face à leurs alliés qui critiquent leur attentisme, pour arriver en position de force face aux Russes dans des négociations de paix et pour donner un coup de pouce sur le terrain aux rebelles », explique-t-il. Mais, selon lui, « si la frappe a lieu, cela ne s’arrêtera pas car l’autre partie va riposter (…) et toute la région va s’embraser et ce sera une guerre régionale ».

Le président syrien Bachar el-Assad a mis en garde Washington, mais sans menacer d’une riposte. « Les États-Unis essuieront un échec comme lors de toutes les guerres précédentes qu’ils ont lancées », a-t-il déclaré au quotidien russe Izvestia. Et un groupe palestinien prorégime a d’ores et déjà menacé de représailles ceux qui participeraient à une éventuelle attaque. « Les intérêts dans la région de tous ceux qui participeront à l’agression contre la Syrie seront des objectifs légitimes », a affirmé Anouar Raja, porte-parole à Damas du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG).

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Israël ne croit pas à la stratégie américaine en Syrie

Le gouvernement n’a aucune confiance dans l’administration Obama et estime que des frappes aériennes annoncées à l’avance ne seront pas efficaces contre une armée dispersée dans les villes. Il craint d’être entraîné dans un conflit dont il ne voit pas l’intérêt.

Le destroyer américain USS Barry lance un missile de croisière Tomahawk. REUTERS/Jonathan Sunderman.– Le destroyer américain USS Barry lance un missile de croisière Tomahawk. REUTERS/Jonathan Sunderman. –

Une équipe de choc israélienne s’est rendue d’urgence, lundi 26 août, à Washington pour faire part à l’administration Obama de ses doutes sur l’intérêt et l’efficacité d’une action militaire contre la Syrie. C’est même un véritable conseil de guerre israélien de haut niveau, dirigé par le conseiller à la sécurité nationale Yaakov Amidror, qui s’est déplacé aux États-Unis.

La délégation impressionnante comprenait aussi le général Amos Gilad, chef du service de sécurité diplomatique au ministère de la Défense, Nimrod Scheffer, directeur du département de la planification de Tsahal, Itai Baron, directeur de division du renseignement militaire et des hauts fonctionnaires du Shin Beth, le renseignement intérieur. Les Israéliens voulaient avant tout s’informer des éventuels préparatifs américains d’une attaque en Syrie et il n’était pas question de coordonner une action conjointe.

Il s’agissait pour Israël de se préparer aux éventuelles répercussions sur sa sécurité des frappes américaines en Syrie. Même si les Israéliens restent en dehors de l’opération, ils risquent d’être entraînés dans le conflit et n’y voient aucun intérêt. Pour Israël, qui n’a pas une grande confiance dans l’administration Obama, le problème nucléaire iranien est bien plus préoccupant que la guerre civile syrienne.

Benjamin Netanyahou a bien réuni le cabinet de sécurité pour évaluer la situation en Syrie. Tous les ministres ainsi que le chef de l’État, Shimon Pérès, ont condamné le massacre de civils en Syrie. Le cabinet a envisagé une aide humanitaire aux civils syriens et aux blessés par l’ouverture ponctuelle de la frontière du plateau du Golan. Mais les Israéliens ne veulent en aucun cas participer à une action militaire contre la Syrie et ils préfèrent garder «un profil bas», selon les termes d’un ministre.

Les Israéliens ne voient pas le contour précis d’une opération qui risque au final de favoriser les rebelles djihadistes au détriment des rebelles dits «modérés». Par ailleurs, Israël n’a rien à reprocher au régime syrien de Hafez el-Assad et de son fils Bachar, qui ont maintenu une situation de de paix froide depuis 1973, puisqu’aucun coup de feu n’a été tiré à travers la frontière syrienne.

Des frappes inefficaces militairement et le chaos politique

Il y a aussi deux raisons majeures qui expliquent la prudence, et même la réticence, des Israéliens.

D’abord, les expériences précédentes en Irak puis en Libye ont prouvé que les nouveaux régimes ont été pires que ceux qui les ont précédés. Le chaos s’est développé tandis que les Iraniens ont trouvé le moyen de s’implanter là où ils étaient jusqu’alors exclus. L’Irak est devenu une colonie iranienne tandis que la Libye a été annexée par al-Qaida, qui l’utilise comme base pour répandre ses djihadistes à travers toute l’Afrique et même au Sinaï.

Aucune certitude ne peut assurer le type du nouveau régime qui pourrait remplacer celui de Bachar el-Assad en cas de chute du régime. Israël ne peut se permettre d’avoir des djihadistes à moins d’une centaine de kilomètres de ses frontières.

Pour Israël, une frappe ponctuelle n’apporterait aucune solution militaire et politique à long terme en Syrie. La destruction de stocks de gaz n’affaiblira pas l’armée syrienne et ne consoliderait pas non plus la puissance des rebelles.

Seule une guerre terrestre de grande envergure serait en mesure de chasser le régime de Damas et de permettre de choisir le type de régime qui le remplacerait. Mais il s’agirait alors d’une opération de type irakien, qui a prouvé son effet désastreux en générant le chaos dans le pays et en introduisant le loup iranien dans la bergerie irakienne.

Israël ne voit pas ce qu’il peut tirer d’une telle opération. Il avait beaucoup aidé, à l’époque de George W. Bush, l’opposition irakienne mais n’a pas été payé de retour alors que des assurances de reconnaissance du pays avaient été données par les Irakiens. Une fois au pouvoir, l’opposition a oublié ses promesses et s’est comportée comme tous les autres dirigeants arabes en adversaire du peuple israélien.

Méfiance à l’égard de l’administration Obama

La seconde raison tient dans la volonté d’Israël de ne pas coller systématiquement aux décisions américaines et de ne pas être à la traîne de la diplomatie des États-Unis. Durant ces derniers jours, les Américains ont prouvé qu’ils faisaient cavaliers seuls.

Le président Barack Obama a cherché à tout prix un accord avec l’Iran pour éviter une action militaire. Il a utilisé deux voies distinctes pour persuader le nouveau président Rohani. Jeffrey Feltman, ancien secrétaire d’État américain et ancien ambassadeur à Damas, a rencontré le 25 août le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif, à Téhéran. Par ailleurs, le sultan Qaboos D’Oman, émissaire américain, s’est trouvé en visite lui aussi le même jour auprès du guide suprême Ali Khamenei en Iran.

Les deux envoyés américains n’ont pas réussi à convaincre les Iraniens d’intervenir auprès de Bachar el-Assad pour éviter la guerre avec les occidentaux. Dans sa froideur habituelle, Ali Khamenei a simplement répliqué que «si les Américains attaquent la Syrie, alors l’ensemble du Moyen-Orient souffrira de brûlures».

Cette fin de non-recevoir a mis en état d’alerte l’ensemble des forces occidentales et l’armée syrienne, qui a pris des mesures pour disperser ses forces à travers tout le pays et pour évacuer les casernes. Israël, adepte de l’attaque surprise, ne comprend pas qu’on puisse informer ses adversaires de la date du déclenchement des hostilités et ne partage pas la stratégie employée consistant à mêler une dizaine de pays dans l’action militaire.

Israël a donc décidé de rester en dehors d’une action vouée, selon lui, à l’échec et préfère choisir le jour et le lieu de son intervention s’il estime que sa sécurité est en jeu. Le problème syrien prouve, après le problème nucléaire iranien, l’écart de plus en plus croissant entre les positions israélienne et américaine dans la stratégie géopolitique et militaire au Moyen-Orient.

Jacques Benillouche

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Obama pour une frappe symbolique, avec la Ligue Arabe et l’UE

REVUE DE PRESSE Selon les médias US, Obama étudie une attaque qui serait brève et de portée limitée.

[Elle pourrait avoir lieu à partir de jeudi 29 août]

Les Etats-Unis ont planté lundi le décor d’une intervention militaire contre le régime syrien en réaction à une attaque chimique selon eux « indéniable » contre des civils la semaine dernière près de Damas.

[Ne toute évidence, une frappe « limitée » redonnerait du mordant à un animal blessé, mais pas mortellement et lui donnera l’occasion d’organiser sa « riposte » comme il l’entend. Elle aurait donc, a priori, plus d’inconvénients et de conséquences néfastes, comme signature thermique de l’ensemble de la politique extérieure d’Obama, depuis 4 ans au Moyen-Orient, qui n’a su y semer que le chaos, sans jamais prendre des responsabilités de Président des USA. Une perte sèche pour tous ses alliés préalables, qui apprennent à se débrouiller sans compter sur l’Amérique]

« Des armes chimiques ont été utilisées en Syrie », a déclaré le secrétaire d’Etat John Kerry, pour la première fois aussi catégorique : « c’est indéniable ». Ces armes auraient fait plus de 1.000 morts dans la Ghouta orientale le 21 août, selon l’opposition au président syrien Bachar el-Assad.

Sans désigner de coupable et alors que les concertations entre occidentaux se multiplient, M. Kerry a assuré que « le président (Barack) Obama pense que ceux qui ont recours aux armes les plus atroces contre les populations les plus vulnérables de la planète doivent rendre des comptes ».

 

Le président américain étudie une attaque qui serait brève et de portée limitée, estimait la presse américaine mardi. Cette attaque ne durerait probablement pas plus de deux jours et permettrait aux Etats-Unis d’éviter une implication plus grande dans la guerre civile qui déchire la Syrie depuis mars 2011, avançait le Washington Post, citant des responsables non identifiés de l’administration américaine. Le New York Times estimait lui aussi que M. Obama, qui réfléchissait encore à l’option militaire, donnerait probablement l’ordre d’une opération limitée. Il pourrait alors s’agir de tirs de missiles de croisière depuis des bâtiments américains en Méditerranée sur des cibles militaires syriennes, estime le quotidien en citant des sources de l’administration. Une intervention serait ponctuelle et ne viserait pas à renverser le président Bachar al-Assad ni à inverser le cours de la guerre civile en Syrie, ajoute le journal.

Dans son éditorial du 26 août intitulé « La stratégie pour la Syrie ne peut reposer uniquement sur la puissance militaire », le Washington Post appelle toutefois à l’élaboration d’une stratégie « plus large visant à influer sur l’issue de la guerre en Syrie ».

« Dès le début, le président américain avait raison de dire qu’il n’y avait pas de bonne option pour les Etats-unis dans la gestion de la crise syrienne. Ceci est devenu encore plus vrai en raison de la distanciation américaine », note le quotidien américain. « Mais le fait qu’il n’y ait pas d’option parfaite en Syrie ne signifie pas que toutes les issues soient également souhaitables. Il reste dans l’intérêt des Etats-unis, comme il y a deux ans, que les forces les plus modérées prévalent. Et ceci ne peut arriver sans une ou deux volées de missiles de croisière », poursuit le Washington Post, qui reconnait qu’il serait idiot d’envoyer des troupes au sol. « Mais combiner mesures militaires et formation, envoi d’armes et action diplomatique, pourrait avoir une influence considérable », poursuit-il.

 

« Si le président Barack Obama décide de lancer une opération militaire contre la Syrie, il devra d’abord prouver qu’il a épuisé toutes les options diplomatiques et avancer une justification légale défendable. Ce qui n’est pas une mince affaire », note de son côté le New York Times, rappelant que la Chine et la Russie, qui ont le droit de véto a conseil de sécurité, ont toujours protégé le régime de Assad.

En conséquence de quoi, poursuit le quotidien new-yorkais dans un édito intitulé « Répondre aux atrocités syriennes », l’administration américaine pourrait décider de se passer de l’aval onusien et former une coalition internationale ad hoc, à l’instar de l’alliance militaire conduite sous l’égide de l’Otan en 1999 au Kosovo. Une formule qui, si elle n’assure pas une justification légale stricte, offre une certaine légitimité à l’intervention, note le NYT.

« Dans l’éventualité où Barack Obama se prive de l’appui des Nations unies, le président américain devra pouvoir compter sur un fort soutien de la part de la Ligue arabe et de l’Union européenne. Outre la France, la Turquie et le Royaume-Uni, plusieurs Etats devront aussi unir leurs efforts », avertit néanmoins le quotidien. « Si l’hôte de la Maison blanche entreprend une action militaire, il devra veiller à cibler le matériel de l’armée de l’air syrienne ainsi que les unités militaires impliquées dans l’utilisation d’armes chimiques. Ce qui n’est pas si simple. Mais l’objectif est bel et bien de punir Bachar el-Assad pour le massacre de son propre peuple avec des armes non-conventionnelles et non de plonger la Syrie dans une nouvelle guerre civile », poursuit le quotidien, tout en rappelant qu’un « accord politique » reste la meilleur solution pour régler ce conflit et que « les arguments contre une intervention militaire américaine en profondeur plus que jamais incontestables ».

Le Monde, lui, met en garde, contre les dangers du silence de la communauté internationale face à l’attaque chimique de la Ghouta. « Ne pas réagir avec fermeté à l’événement chimique syrien serait ouvrir la voie à l’ensauvagement de notre ère à l’échelle mondiale », écrit Nathalie Nougayrède dans son éditorial du 26 août. « L’emploi des gaz toxiques létaux utilisés en temps de guerre tisse un fil rouge entre les horreurs du XXe siècle et celles que l’on ne peut que redouter pour le siècle actuel », poursuit-elle. Le quotidien français estime que « la crédibilité des pays occidentaux, qui avaient parlé à des degrés divers de +ligne rouge+, est en jeu », tout en rappelant que « l’attaque chimique survenue à La Ghouta constitue le premier emploi d’ampleur de telles substances depuis la signature en 1993 de la convention d’interdiction des armes chimiques ».

Le Financial Times s’emploie, pour sa part, dans son éditorial de lundi intitulé « L’intervention en Syrie, un cas moral », à mettre en garde contre les « erreurs » commises lors des précédentes interventions militaires étrangères, particulièrement en Irak. « Malgré les arguments moraux solides, le souvenir des erreurs en Irak et les interférences occidentales auprès des inspecteurs de l’ONU sur les armes de destruction massive rendent cette décision (intervention en Syrie, ndlr) d’autant plus sujette à discussion », souligne le quotidien britannique.

Pour le Financial Times, « si des frappes (contre la Syrie) sont décidées, il est impératif que des preuves concrètes concernant l’implication du régime Assad dans l’attaque chimique de la semaine dernière soient avancées ». « Toute action militaire devrait être soutenue par un consensus international général, auquel adhèrerait la Ligue arabe. La base juridique pour une intervention, surtout en l’absence d’une approbation du Conseil de sécurité, devrait également être clarifiée », insiste le quotidien. Le Financial Times estime en outre qu’une frappe rendra plus difficile les pourparlers entre les belligérants, en conséquence de quoi « la Russie et les Etats-Unis devront faire plus d’efforts pour encourager le régime et les rebelles à négocier une solution politique ».

Une intervention militaire en Syrie serait dangereuse et irresponsable, écrit, de son côté, l’agence officielle de presse Chine nouvelle qui invite la communauté internationale à se souvenir du précédent des soi-disant armes de destruction massive de Saddam Hussein. Chine nouvelle reproche aux pays occidentaux d’imputer au régime de Assad, sans attendre les conclusions des experts de l’Onu, la responsabilité de l’attaque chimique présumée de mercredi dernier. « Une rhétorique de ce genre, de même que le ballet récent de consultations entre Washington et ses alliés, indiquent qu’ils ont d’ores et déjà engagé la flèche dans leur arc et qu’ils tireront sans un mandat de l’Onu », poursuit Chine nouvelle. Les commentaires de Chine nouvelle n’ont pas la portée d’une déclaration officielle des autorités chinoises mais peuvent être interprétés comme un reflet de l’opinion des dirigeants chinois.

Dans les colonnes d’an-Nahar, Amine Kamouriyé estime néanmoins que « rien ne présage une intervention militaire à l’irakienne en Syrie ». Pour le journaliste du quotidien libanais, les discussions sur une réponse à apporter à l’attaque visent plutôt à imposer une pression extrême sur le régime, « afin de le traîner à la table des négociations et l’obliger à accepter ce qu’il a toujours refusé ».

Un avis partagé par Ghassan Charbel, éditorialiste pour le quotidien panarabe al-Hayat. Dans un article intitulé « Après l’arme chimique », M. Charbel indique que « l’Occident, notamment Washington Paris et Londres, agissent sur la base d’une quasi-certaine utilisation d’arme chimique par Damas. » « Si les enquêteurs onusiens renforcent ces doutes et informations, le régime syrien se trouvera dans une situation similaire au régime de Saddam Hussein », ajoute-t-il. Néanmoins, « rien n’indique que nous nous dirigeons vers une offensive terrestre en Syrie, écrit Ghassan Charbel. Ce qui est sûr, c’est que le monde mettra la main sur ce dossier pour une punition visant à un retour à la table des négociations. »

Rejetant lui aussi un scénario à l’irakienne, Ali Ibrahim, éditorialiste du quotidien panarabe Acharq el-Awsat, évoque une frappe aérienne ciblée contre les dépôts d’armes chimiques ou des frappes chirurgicales contre des intérêts militaires et stratégiques du régime. Il s’agirait, souligne le journaliste, de « frappes punitives ou de mises en garde contre une nouvelle utilisation d’armes chimiques. »

Pourtant, Israël semble bien se préparer à la guerre, selon le quotidien libanais as-Safir. « Alors que les Etats-Unis ont changé de ton sur le dossier syrien, Israël a endossé l’uniforme militaire », écrit l’éditorialiste Helmi Moussa. Selon lui, l’Etat hébreu veut, aujourd’hui plus que jamais, une opération militaire américaine qui dépasse les frontières de la Syrie pour toucher l’Iran. Car selon l’Etat hébreu, une intervention militaire en Syrie pourrait pousser certaines parties à mener des attaques de représailles (contre Israël), que ce soit à partir de la Syrie, du Liban ou même de l’Iran. Dans ce contexte, Israël regarde vers une frappe américaine (en Syrie) qui pousserait les Iraniens à craindre une opération militaire visant son programme nucléaire.

lorientlejour.com

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L’Occident prépare son intervention en Syrie malgré les doutes

Par Yves Bourdillon et Jacques Hubert-Rodier | 27/08 | 20:49 | mis à jour le 28/08 à 11:40 | 7commentaires

    La France se dit prête à « punir » Damas et à ne pas se dérober devant ses responsabilités dans la crise. Le Pentagone se dit « prêt à y aller » et affirme détenir des preuves contre le régime syrien.

Les tambours de la guerre résonnent de plus en plus fort. Les nombreuses parties prenantes de la crise syrienne ont multiplié engagements et mises en garde, une semaine après le bombardement, très vraisemblablement aux armes chimiques, de zones tenues par les rebelles dans la région d’Al Goutha, près de Damas. Le Premier ministre britannique David Cameron et le président américain Barack Obama, qui se sont entretenus mardi au téléphone sur la Syrie, « n’ont aucun doute sur la responsabilité du régime d’Assad » dans l’ attaque chimique  du 21 août, a indiqué mercredi Downing Street . La France, elle aussi très en pointe dans cette affaire aux côtés du Royaume Uni, « est prête à punir » les auteurs de ce crime de guerre, a souligné mardi François Hollande en ouvrant la conférence annuelle des ambassadeurs. Elle  « prendra ses responsabilités », « une fois achevée l’essentiel de la mission d’enquête de l’ONU ».

Le gouvernement, qui réunira mercredi son conseil de défense, a décidé d’accroître d’ores et déjà son aide à l’opposition réunie dans la Coalition nationale syrienne. Paris estime, comme Washington et Londres (où le Parlement est convoqué jeudi et un conseil de sécurité mercredi) que « tout porte à croire » que le régime de Bachar el- Assad est l’auteur de l’attaque au gaz neurotoxique, qui aurait fait 350 morts selon des sources médicales locales. Aucune preuve en ce sens n’a été apportée pour l’instant, sous forme par exemple d’éclats d’obus ou de bombes caractéristiques de l’arsenal du régime syrien.

Les enquêteurs de l’ONU, qui ont dû reporter de 24 heures une inspection sur le terrain, pourraient les retrouver à condition qu’ils n’aient pas été détruits ou « pollués » par les bombardements opérées depuis lors par l’aviation syrienne. Alors que Damas accuse les rebelles d’être les auteurs de l’attaque aux gaz, Washington annonçait la présentation imminente de preuves. L’Italie s’oppose à des raids sans feu vert de l’ONU.

Les pays de la Ligue arabe (dont l’Arabie saoudite et le Qatar qui arment les rebelles) soulignent qu’ils tiennent le régime syrien pour « entièrement responsable de l’utilisation d’armes chimiques ». A l’inverse, Dmitri Rogozine, le vice- Premier ministre de la Russie, alliée de Damas, a accusé l’Occident d’agir « comme un singe avec une grenade » dans le monde musulman. Un avion russe a livré à Damas 20 tonnes de marchandises et évacué du personnel russe.

Damas accuse les rebelles

De son côté, le ministre syrien des affaires étrangères, Wallid Mouallem, a affirmé que son pays se défendrait avec des moyens « qui vont surprendre » et accusé l’Occident de faire le jeu des combattants d’Al Nosra affiliés à Al Qaida. L’Armée syrienne libre affirmait hier avoir discuté à Istanbul avec des pays alliés des cibles qui pourraient être frappées « dans les jours qui viennent » : aéroports, sites de lanceurs de missiles et dépôts d’armes. Des raids sur les sites de stockage d’armes chimiques semblent en revanche exclus en raison des risques de dissémination dans l’atmosphère. La neutralisation de cet arsenal requerrerait selon Washington le déploiement de milliers de commandos et une zone d’interdiction aérienne. Mercredi, le représentant de la Syrie à l’ONU a, une fois de plus, accusé les rebelles d’avoir utilisé l’arme chimique pour provoquer une intervention militaire étrangère.

Les analystes cités par la presse américaines évoquaient hier deux ou trois jours de tirs de missiles de croisière, depuis des navires et sous-marins à distance de sécurité, pour « donner une leçon » à Bachar el-Assad, sans pour autant s’engager dans une stratégie risquée de changement de régime.

Des raids aériens sont aussi possibles sans risques énormes, comme Israël la montré en juillet dernier en détruisant un site syrien. Le patron du Pentagone, Chuck Hagel, a souligné que les forces armées américaines étaient « prêtes à y aller » si le président Obama le décide. Ne pas frapper, ou de manière trop timide, enverrait au monde entier, notamment à l’Iran et la Corée du Nord, le signal qu’il est possible impunément de franchir les « lignes rouges » fixées par Washington ou d’utiliser des armes de destruction massive. A l’inverse, tout raid peut provoquer une surenchère de Bachar el-Assad, au risque d’un embrasement général du Proche-Orient.

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La position du Ministre de Affaires étrangères russe sur la Syrie

Сергей Лавров пресс-конференция

© Vesti.Ru

Par La Voix de la Russie |  Les hostilités que les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont l’intention d’entamer contredisent les principes du droit international et les bilans du sommet à Loch-Earn en juin de cette année, a déclaré le chef du Ministère des Affaires étrangères de Russie Sergueï Lavrov. Les pays occidentaux n’ont pas de preuves de l’utilisation par les pouvoirs de la Syrie de l’arme chimique, a-t-il souligné lors d’une rencontre avec les journalistes russes et occidentaux à Moscou.

0Lors de leur dernier sommet en Irlande du Nord, les pays-membres du G8 se sont mis d’accord sur le fait que n’importe quelle information sur l’utilisation d’arme chimique devait être vérifiée, et les résultats présentés au Conseil de sécurité de l’ONU. C’est pourquoi les déclarations de Washington, de Paris et de Londres selon lesquelles l’OTAN pouvait commencer les hostilités en Syrie sans l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU contredisent les principes du droit international, a déclaré le chef de la diplomatie russe.

0« Les membres du sommet du G8 qui renoncent à cet accord, au fond, tentent de s’octroyer le rôle de juges d’instruction et du Conseil de Sécurité ».

0M. Lavrov a qualifié d’intimidation les actions des pays occidentaux à l’égard de la Syrie, et il a aussi fait remarquer que les événements se développaient selon le même scénario qu’en Irak et en Libye. Sergueï Lavrov ne doute pas que les troupes de Bachar Assad seront accusées d’attaque à l’arme chimique, bien que cette dernière ne soit pas avantageuse pour les pouvoirs syriens, « ni d’un point de vue politique, ni militaire ». Le chef de la diplomatie russe a fait remarquer que les photos de l’obus chimique éclaté dans la banlieue de Damas confirment la version sur l’implication des rebelles dans l’utilisation de substances toxiques.

0Et le courrier électronique intercepté témoigne de la livraison de produits chimiques aux rebelles depuis l’étranger. Des enregistrements vidéo de la zone contaminée suscitent aussi des questions, a considéré le Ministre.

0« On montre des images bouleversantes de douzaines d’enfants allongés. Surgit alors les questions suivantes : comment et pourquoi se sont-ils trouvés dans un même lieu en même temps ? Personne n’explique cela. Pourquoi les symptômes qu’on montre sur ces vidéos ne sont-ils pas tout à fait semblables aux symptômes qui se manifestent en cas d’empoisonnement par du gaz sarin ou par d’autres substances ? »

0Le Ministre des Affaires étrangères russe a aussi souligné que la Russie appelait tous les acteurs internationaux à ne pas répéter les erreurs du passé et à ne pas admettre une intervention militaire en Syrie.

0Sergueï Lavrov a également précisé avoir échangé la veille par téléphone avec son homologue américain. John Kerry a promis encore une fois d’étudier tous les documents sur l’utilisation de l’arme chimique et de communiquer la décision définitive au sujet de l’opération des États-Unis en Syrie.

0Interrogé sur la question de la réaction de la Russie en cas de frappes militaires sur la Syrie, le chef du ministère des Affaires étrangères a répondu que Moscou n’avait pas l’intention de faire la guerre avec qui que ce soit. De plus, le Ministre a déclaré qu’il espérait que « le bon sens prendrait le dessus » et que les pays de l’Ouest ne permettraient pas que se répète le scénario irakien ou libyen.

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Netanyahou prévient d’une « forte réponse israélienne » en cas d’attaque syrienne

27 Août 2013 – Juif.org
Dans le contexte d’un raid occidental imminent en Syrie, le ministère israélien de la défense a tenu une réunion extraordinaire à Tel Aviv, avec la participation du premier ministre Benyamin Netanyahou, du ministre de la défense Moshé Yaalon, du chef de l’état-major Benny Gantz, et d’officiers supérieurs de Tsahal.

« L’état d’Israël est prêt à tous les scénarios », a déclaré Netanyahou après la réunion. « Nous ne faisons pas partie de la guerre civile syrienne, mais si nous repérons une tentative de nous nuire, nous répondrons avec une grande force. »

L’analyste israélien Ron Ben Yishai a indiqué lundi soir que le président Obama a déjà coordonné en principe la formation d’une coalition internationale lors de discussions avec les dirigeants du monde, et les pourparlers ont actuellement progressé au niveau opérationnel.

Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et apparemment aussi la France et la Turquie sont en train d’obtenir le feu vert des diverses branches de leurs gouvernements pour un raid et d’autres plans futurs.

Pendant la nuit, le président du conseil de sécurité national israélien, Yaakov Amidror, a rencontré à la Maison Blanche la conseillère américaine à la sécurité nationale, Susan Rice. Le chef de la direction de la planification, le major-général Nimrod Shefer, est également à Washington dans le cadre d’une délégation sécuritaire. Lors d’une réunion avec ses homologues américains au Pentagone, ils ont discuté des développements et des scénarios qui pourraient influer sur Israël si la Syrie étaient effectivement attaquée.

Selon les prévisions israéliennes, les Etats-Unis préviendront Israël avant une opération. Dans le même temps, l’armée israélienne a élevé le niveau d’alerte au nord d’Israël.

Les responsables de la défense envisagent tous les scénarios, y compris une riposte syrienne modérée, peut-être sans participation directe, sous la forme de tirs de roquettes ou d’une attaque à la frontière.

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« Si Damas est attaqué, Tel Aviv brûlera »

Il y a 10 heures – Juif.org

Un haut responsable de l’armée syrienne a mis en garde les Etats-Unis et leurs partenaires mardi qu’une attaque à grande échelle contre la Syrie verrait une attaque réciproque immédiate contre Tel Aviv.

« Si Damas est attaqué, Tel Aviv sera ciblé également, et une guerre à grande échelle contre la Syrie délivrera effectivement un permis pour attaquer Israël, » a déclaré la source syrienne à l’agence de presse iranienne Fars.

« Soyez assuré que si la Syrie est attaquée, Israël sera mis a feu et une telle attaque engagera, en retour, les voisins de la Syrie, » a-t-il ajouté.

La source a également mis en garde les Etats-Unis et les autres pays occidentaux que si la Syrie s’affaiblit, certains groupes irresponsables seront formés qui mettront en danger la sécurité d’Israël.

« Par conséquent, l’affaiblissement du gouvernement central de Damas verra réellement le début d’attaques croissantes contre Israël et créera l’insécurité pour ce régime, » selon lui.

« Ainsi, une attaque américaine contre la Syrie entraînera des attaques fréquentes contre Israël, et pas seulement par Damas et ses alliés en représailles, mais par des groupes extrémistes qui trouveront un terrain pour l’organisation de leurs aspirations, » a-t-il conclu.

Ces commentaires interviennent alors que des spéculations croissantes se répandent sur une possible réponse armée par qu’envisagent le président américain Barack Obama et d’autres pays occidentaux en réponse à une attaque chimique mortelle en Syrie la semaine dernière, qui a fait des centaines de morts et des milliers de blessés.

Des hauts responsables américains ont déclaré à NBC News mardi que les Etats-Unis pourraient lancer des frappes contre le régime syrien « à partir de jeudi ».

Le ministre syrien des affaires étrangères, Walid Mouallem, a promis mardi que son pays se défendra en cas de frappes militaires occidentales contre son pays.

« Nous avons deux options : soit nous rendre, ou nous défendre avec les moyens à notre disposition. Le deuxième choix est le meilleur. Nous allons nous défendre, » a déclaré Mouallem dans une conférence de presse télévisée.

L’avertissement de Mouallem fait suite à une menace faite par un haut responsable syrien que si son pays est attaqué par les occidentaux, il réagira en attaquant Israël.

S’adressant à une station de radio en langue arabe, le vice-ministre de l’information syrien Halaf Al-Maftah, a déclaré qu’Israël ferait face à une coalition composée de l’Iran, l’Irak, le Liban et la Syrie en cas d’une attaque contre Assad. En outre, les groupes terroristes de Syrie et du Liban attaqueront Israël de toutes leurs forces, a-t-il averti.

Pendant ce temps, le premier ministre Benyamin Netanyahou a averti mardi qu’Israël riposterait « farouchement » si la Syrie attaquait l’état hébreu.

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Hollande : « La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents»

27 août, 2013 Posté par BenjisousArgent et politique, Géopolitique, Manipulation

 

Devant les ambassadeurs réunis à l’Élysée, François syriaHollande annonce que « la France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme » de lancer une attaque chimique en Syrie contre des « innocents ». « Le monde est saisi d’effroi après la confirmation de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Tout porte à croire que c’est le régime qui a commis cet acte abject qui le condamne définitivement aux yeux du monde », assure-t-il.

« Depuis un an la France a agi en prodiguant sans compter son aide à l’opposition. Aujourd’hui notre responsabilité est d’une autre nature : rechercher la riposte la plus appropriée aux exactions, une fois achevée la mission d’enquête des Nations unies. Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse« , annonce le président de la République. François Hollande assure qu’un conseil de défense se tiendra demain et que le soutien militaire de la France à la coalition nationale syrienne sera accru.

Selon le chef de l’Etat, le conflit syrien « se propage à l’ensemble de la région » et « menace aujourd’hui la paix du monde. » Pour justifier une intervention, François Hollande invoque la « responsabilité de protéger les civils » telle que définie par l’Onu. Alors que la Russie et la Chine peuvent opposer leur veto au conseil de sécurité de l’Onu à une éventuelle intervention intervention, le chef de l’Etat assure que  »le droit international doit évoluer avec son temps » et ne pas « laisser se perpétrer des massacres de masse ».

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