La marche des drapeaux au Mont du Temple !

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, au centre, en visite au mont du Temple, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 21 mai 2023. (Crédit : Minhelet Har Habayit)
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, au centre, en visite au mont du Temple, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 21 mai 2023. (Crédit : Minhelet Har Habayit)

Ben Gvir en visite au mont du Temple : Cela prouve qu’Israël est « en charge » du site

Les Palestiniens et le Waqf s’inquiètent de la demande du ministre d’obtenir plus de fonds pour l’expansion de la présence juive dans le Néguev et la Galilée

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s’est rendu dimanche sur le mont du Temple, dans la Vieille Ville de Jérusalem, déclarant qu’il s’agissait d’une démonstration des droits d’Israël sur le lieu saint, ce qui a suscité de vives condamnations de la part de la Jordanie et des Palestiniens.

La dernière fois que Ben Gvir s’est rendu sur le mont du Temple, en janvier, le monde arabe avait réagi avec fureur et la Jordanie avait convoqué l’ambassadeur d’Israël.

« Nous sommes responsables ici », a déclaré Ben Gvir en visitant le site. « Je suis heureux de me rendre sur le mont du Temple, l’endroit le plus important pour le peuple juif. »

Ben Gvir a fait l’éloge de la police israélienne pour sa gestion des visites juives sur le lieu saint, ce qui, selon lui, « prouve qui est le responsable à Jérusalem ».

« Toutes les menaces du Hamas n’ont pas d’importance. Nous sommes en charge de Jérusalem et de toute la Terre d’Israël », a-t-il déclaré, faisant référence au groupe terroriste palestinien basé dans la Bande de Gaza, qui a menacé Israël d’agir si le dit statu quo sur le mont du Temple était modifié.

Le porte-parole du dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), Nabil Abu Rudeineh, a qualifié la visite de Ben Gvir « d’attaque flagrante » contre la mosquée. Le ministère jordanien des Affaires étrangères a qualifié cette visite de « provocation avérée et d’inacceptable et dangereuse escalade ».

Israël a pris le mont du Temple et la Vieille Ville de Jérusalem à la Jordanie lors de la Guerre des Six Jours en 1967. Il a toutefois permis au Waqf [islamique de Jérusalem soutenu par la Jordanie] de continuer à exercer son autorité religieuse sur le mont. En vertu du traité de paix de 1994, Israël reconnait le « rôle spécial d’Amman… dans les lieux saints musulmans de Jérusalem ». Des députés de droite visitant le mont du Temple dans la Vieille Ville à l’occasion de la Journée de Jérusalem, le 18 mai 2023. (Crédit : Autorité du mont du Temple)

Le site est considéré comme le plus sacré du judaïsme, car c’est là que se trouvent les deux Temples bibliques, alors que la mosquée Al-Aqsa, située sur le mont, est le troisième lieu saint de l’islam. Le mont est cause de vives tensions dans le conflit israélo-palestinien. De nombreux musulmans nient tout lien juif avec le site et considèrent toute présence israélienne sur place comme une provocation.

En vertu du statu quo, un arrangement qui prévaut depuis des dizaines d’années en coopération avec la Jordanie, les Juifs et les autres non-musulmans sont autorisés à visiter le mont du Temple à certaines heures, mais ne peuvent pas y prier. Ces dernières années, les Juifs nationalistes religieux, y compris des membres de la nouvelle coalition gouvernementale, se sont de plus en plus souvent rendus sur le site et ont exigé l’égalité des droits de prière pour les Juifs, ce qui a exaspéré les Palestiniens et les musulmans du monde entier.

Lors de sa visite dimanche, Ben Gvir a rappelé les demandes de son parti, Otzma Yehudit, en faveur d’une augmentation du budget pour accroître la présence juive dans le Néguev et en Galilée, faisant allusion au fait que ces régions comptent d’importantes populations arabes.

« Dans le prochain budget, nous devons investir dans le Néguev et la Galilée », a-t-il déclaré. « Jérusalem est notre âme, le Néguev et la Galilée sont notre force vitale. Nous devons agir là-bas, nous devons être souverains dans le Néguev et en Galilée, et la base est le budget. »

Jeudi, des centaines de visiteurs juifs sont entrés sur le site sacré, dont le ministre du Développement du Néguev et de la Galilée, Yitzhak Wasserlauf, et le député Yitzhak Kroizer – tous deux membres du parti Otzma Yehudit – ainsi que les députés du Likud Dan Illouz, Amit Halevi et Ariel Kallner.

Bien que Ben Gvir ne se soit pas joint à eux, il a participé à la Marche des drapeaux de jeudi, un défilé annuel dans le quartier musulman de la Vieille Ville, organisé par des jeunes juifs nationalistes, qui a été marqué par des affrontements avec des résidents palestiniens.

La Marche des drapeaux et les visites des députés sur le mont du Temple ont suscité des critiques de la part de la Jordanie et de certains alliés d’Israël.

Moshe Gafni, un important député ultra-orthodoxe de la coalition gouvernementale a demandé au Premier ministre Benjamin Netanyahu d’empêcher les ministres ou les députés de se rendre sur le mont du Temple, en invoquant les risques sécuritaires et diplomatiques et en affirmant qu’il s’agissait d’un sacrilège.

En janvier, Ben Gvir s’était rendu sur le mont du Temple – sa première visite depuis son entrée en fonction dans le nouveau gouvernement – ce qui avait suscité de vives condamnations de la part du monde arabe. Un jour plus tard, Netanyahu avait rencontré le roi jordanien Abdallah II à Amman et avait discuté du maintien du calme sur le mont du Temple, tandis que Ben Gvir s’était engagé à continuer à visiter le site malgré tout.

Les remarques de Ben Gvir sur le budget sont intervenues dans un contexte de tensions de dernière minute avant l’approbation du plan financier par la Knesset.

La Knesset se prépare à voter le budget global pour 2023-2024, qui prévoit 484,8 milliards de shekels cette année et 513,7 milliards de shekels en 2024, contre 452,5 milliards de shekels en 2022. Si le budget de l’État n’est pas adopté avant le 29 mai, cela entraînera la dissolution automatique du gouvernement et des élections législatives anticipées.

Le parti d’extrême-droite Otzma Yehudit de Ben Gvir et le parti ultra-conservateur Noam ont cherché à tirer parti de cette situation pour formuler leurs propres demandes budgétaires de dernière minute. Les partis ultra-orthodoxes réclament également des centaines de millions de shekels pour leurs propres causes et menacent de ne pas soutenir le plan si leur demande n’est pas satisfaite. Le chef du Likud, le député Benjamin Netanyahu, et le chef du parti Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, lors d’un vote dans la salle de réunion de la Knesset, le 28 décembre 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Ben Gvir a ordonné aux députés d’Otzma Yehudit de boycotter les votes de la Knesset afin de faire pression sur les partis alliés pour qu’ils consacrent davantage de fonds aux priorités de son parti dans le budget – en particulier le ministère du Développement du Néguev et de la Galilée détenu par la faction.

Otzma Yehudit s’est plaint que d’autres partis reçoivent des milliards pour leurs projets alors qu’il a reçu des sommes inférieures pour les questions qu’il souhaite faire avancer, en particulier l’encouragement de l’expansion de la présence juive dans le nord et le sud du pays.

Netanyahu et Ben Gvir se sont rencontrés mercredi dernier pour tenter de résoudre le différend. Selon la Douzième chaîne, l’atmosphère n’était pas positive – Netanyahu ayant dit à Ben Gvir qu’il n’y avait aucun moyen de réorienter les fonds vers ses priorités.

**********************************************************************************************************************

Ben Gvir promet de continuer à aller sur le mont du Temple

« Je me plie à ma propre politique en ce qui concerne le mont du Temple, je ne me plie pas à celle du gouvernement jordanien », a dit le ministre d’extrême-droite à Kan

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur le mont du Temple, le 3 janvier 2023. (Crédit : Minhelet Har HaBaït)

Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir a déclaré mercredi qu’il continuerait à aller sur le mont du Temple, vingt-quatre heures après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dit au roi Abdallah II de Jordanie qu’il préserverait le statu-quo sur le lieu saint.

« Je me plie à ma propre politique en ce qui concerne le mont du Temple, je ne me plie pas à celle du gouvernement jordanien », a dit Ben Gvir à la chaîne publique Kan. « Je suis allé sur le mont du Temple et je continuerai à aller sur le mont du Temple ».

« Avec tout le respect que je dois à la Jordanie, Israël est un pays indépendant », a-t-il ajouté.

Au début du mois, Ben Gvir avait fait une visite controversée sur le mont du Temple, entraînant des condamnations dans le monde arabe et de la part d’alliés occidentaux.

Sous les dispositions d’un arrangement qui prévaut depuis des décennies, les Juifs et les non-musulmans n’ont le droit de se rendre sur le mont du Temple, placé sous la tutelle de la Jordanie, qu’à certains horaires et il leur est interdit d’y prier. Ces dernières années, les nationalistes religieux israéliens, avec parmi eux des membres de la nouvelle coalition au pouvoir, ont multiplié les visites et ils réclament de bénéficier d’un droit à la prière juive sur le mont, entraînant l’ire des Palestiniens et des musulmans du monde entier.

Avant la venue de Ben Gvir sur le lieu saint, Amman avait signalé qu’une visite du ministre ou toute autre initiative contrevenant au statu-quo aurait d’amples conséquences, avec notamment la possibilité d’une rétrogradation des liens diplomatiques.

*************************************************************************************************************************

Marche des drapeaux : « Mort aux Arabes » scandé et agressions contre les Palestiniens

Des milliers de nationalistes religieux, des ministres et des élus ont participé à cet événement controversé

Des milliers d’Israéliens ont participé jeudi à la Marche des drapeaux de Jérusalem. Cet événement annuel très controversé a de nouveau donné lieu à des chants racistes et à des échauffourées avec des résidents palestiniens, alors que les participants nationalistes religieux, en grande partie des adolescents, se frayaient un chemin à travers le quartier musulman de la Vieille Ville.

Malgré plusieurs dizaines de cas de violence et de harcèlement de la part de participants juifs et les menaces proférées avant la marche par des groupes terroristes de Gaza, le rassemblement s’est achevé sans incident majeur. Il y a deux ans, le Hamas avait tiré des roquettes sur Jérusalem à l’occasion de la marche, ce qui avait entraîné une guerre de 11 jours entre Israël et Gaza.

Le défilé annuel vers le mur Occidental est censé marquer la réunification par Israël de Jérusalem-Est et de Jérusalem-Ouest lors de la Guerre des Six Jours de 1967, mais il a gagné en notoriété au fil des ans, car il est souvent entaché de discours haineux et de violences de la part de participants juifs d’extrême-droite à l’égard des Palestiniens et de leurs biens.

L’aspect particulièrement sensible de la Marche des drapeaux est son itinéraire à travers la porte de Damas et le quartier musulman, qui sont très majoritairement côtoyés par les Palestiniens. Les critiques affirment que ce rassemblement est conçu pour provoquer les Palestiniens, qui sont contraints par la police israélienne de fermer leurs magasins pour permettre la manifestation.

Comme elle l’a fait ces deux dernières années, l’administration Biden a demandé à Israël, avant la journée de jeudi, de détourner la marche du quartier musulman. Il s’agissait cependant d’une bataille difficile, étant donné que le gouvernement précédent, plus modéré, s’était opposé à cette demande l’année dernière, et que Netanyahu a finalement suivi le mouvement.

Différents groupes de participants à la Marche des drapeaux se sont affrontés, ont frappé des Palestiniens et ont harcelé des journalistes. Ils ont également entonné des chants racistes tels que « Mort aux Arabes », « Que ton village brûle » et « Un Arabe est un fils de p*** », en dansant près de la porte de Damas avant et pendant le rassemblement de jeudi après-midi.

Parmi les manifestants se trouvaient plus d’une douzaine de membres de la coalition, dont le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui participe depuis de nombreuses années au rassemblement annuel. Jeudi, c’était la première fois qu’il s’y rendait en tant que ministre, ce qui conférait une légitimité supplémentaire à cette manifestation qui a fait l’effet d’un paratonnerre. Quelque 3 000 agents de la police, que Ben Gvir supervise, ont été déployés dans et autour de la Vieille Ville pour assurer la sécurité de la marche.

La police a déclaré avoir arrêté 10 personnes avant même le début officiel du rassemblement à 16h, dont plusieurs militants de gauche qui ont temporairement bloqué une autoroute de Cisjordanie à l’extérieur de Jérusalem en tentant d’empêcher les résidents d’implantations de participer à la marche. Plusieurs autres personnes ont été arrêtées pour avoir provoqué des Palestiniens, selon la police.

La plupart des participants étaient des adolescents religieux, dont beaucoup venaient en bus de yeshivot. Des itinéraires distincts ont été tracés pour les hommes et les femmes afin d’éviter les danses mixtes.

Tous les participants à la Marche des drapeaux n’approuvent pas l’itinéraire du rassemblement, et certains préfèrent éviter la partie qui traverse le quartier musulman, préférant emprunter un autre chemin approuvé par la police, qui passe par le quartier arménien pour se rendre au mur Occidental.

D’autres ont évité le rassemblement nationaliste et ont préféré participer à la neuvième marche annuelle des fleurs à travers la Vieille Ville, un peu plus tôt dans la journée.

Plusieurs centaines de personnes ont distribué des fleurs aux habitants des quartiers musulman, chrétien et arménien afin de diffuser un message « d’amour, d’inclusion [et] de solidarité » avant ce que les organisateurs ont décrit comme le « racisme et l’incitation » de la Marche des drapeaux, a déclaré le groupe Tag Meïr, qui aspire à la coexistence.

Peu après, la police a demandé aux commerçants palestiniens de la Vieille Ville de fermer leurs magasins plus tôt que prévu pour laisser la place aux marcheurs juifs.

« L’officier de police est passé et nous a dit de fermer », a déclaré Shadi Hatib, commerçant, au Times of Israel avant le rassemblement. Il a expliqué qu’il avait gardé son stand de jus de fruits ouvert un peu plus longtemps pour gagner un peu plus d’argent, ajoutant qu’un policier lui avait dit « nous ne voulons pas qu’ils vous causent des problèmes ».

« Mais ils ne me versent pas de compensation pour la fermeture », a fait remarquer ce natif de Jérusalem-Est.

Tous les commerçants n’ont pas accepté de suivre la directive de la police et ont finalement été éloignés de l’itinéraire du défilé par la police.

Des dizaines d’événements violents se sont produits dans la Vieille Ville et aux alentours au cours de l’après-midi. Un groupe de participants a lancé des pierres, des bouteilles d’eau, des mâts de drapeaux et d’autres objets sur une foule de journalistes majoritairement musulmans positionnés au-dessus de la porte de Damas. Plusieurs d’entre eux ont été blessés à la tête et ont dû être soignés.

Les assaillants ont également agité des drapeaux devant les caméras, insultant des journalistes, notamment ceux travaillant pour le Times of Israel. Parmi les dizaines d’objets lancés, plusieurs brandissaient le drapeau noir de l’organisation raciste Lehava. Les policiers ont investi la zone, mais certains manifestants ont tout de même réussi à lancer différents objets en direction des journalistes. La police a annoncé plus tard qu’elle avait arrêté deux personnes à la suite de cet incident.

Certains participants ont crié des remarques racistes en direction de Palestiniennes âgées, a rapporté Fox News.

Plusieurs bagarres ont éclaté entre des adolescents nationalistes religieux et des adolescents palestiniens dans la Vieille Ville avant le rassemblement, la police arrivant sur les lieux peu après et repoussant les Palestiniens des ruelles bloquées pour la marche.

À l’extérieur de la Vieille Ville, des militants d’extrême-droite ont vendu des t-shirts, certains arborant une arme automatique dégainée à travers une étoile de David, d’autres portant les phrases « Nous retournons à Evyatar [avant-poste illégal évacué] » et « Mort aux terroristes ». Cette dernière phrase est connue comme un slogan de la droite signifiant « Mort aux Arabes ». px

Le député Yitzhak Kroizer, du parti ultranationaliste Otzma Yehudit, a déclaré au Times of Israel que la marche visait à « appliquer la souveraineté à toutes les parties de Jérusalem » et à célébrer la réunification de la ville.

« Cela ne va pas de soi, c’est un honneur que nous soyons ici », a déclaré Son Har Melech, avec sa fille devant la Grande Synagogue de Jérusalem, où des milliers de personnes s’étaient rassemblées avant de se diriger vers la Vieille Ville.

Jeudi matin, des députés du parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le Likud, et un ministre d’Otzma Yehudit se sont joints à quelque 1 200 Juifs pour visiter le mont du Temple, point ultrasensible de l’actualité. Ayala, l’épouse de Ben Gvir, faisait également partie des fidèles. x

Les Émirats arabes unis, la Jordanie et l’Égypte ont dénoncé ces visites comme des provocations inutiles qui risquaient d’aggraver les tensions entre Israéliens et Palestiniens.

Le mont du Temple est le lieu le plus sacré du judaïsme, car il abrite deux Temples bibliques, tandis que les musulmans vénèrent le sanctuaire de la mosquée Al Aqsa comme leur troisième lieu le plus sacré, ce qui a fait de cette zone une source majeure de tension dans le conflit israélo-palestinien. De nombreux musulmans nient tout lien juif avec le site et considèrent toute présence israélienne sur place comme une provocation.

Des images mises en ligne par un militant jeudi matin montrent un groupe de Juifs priant ouvertement sur le mont du Temple, en contradiction avec le statu quo selon lequel les Juifs sont autorisés à visiter le site – à certaines heures, dans le cadre de restrictions strictes et en empruntant un itinéraire prédéterminé – mais pas à y prier.

Alors qu’il n’y a pas eu d’incidents majeurs à Jérusalem-Est ou en Cisjordanie jeudi, des centaines de Palestiniens ont protesté contre la Marche des drapeaux le long de la frontière avec Gaza.

L’armée israélienne a qualifié la manifestation d’émeute, affirmant que certains participants avaient lancé des engins explosifs en direction de la barrière de sécurité et que ses forces avaient répondu par des tirs réels pour disperser la foule.

******************************************************************************************************************

Le Hamas menace de perturber la Marche des drapeaux

Lors des derniers préparatifs, Ben Gvir a déclaré que la priorité est « la liberté totale de mouvement pour les Juifs dans tout Jérusalem »

De jeunes Israéliens dansant avec des drapeaux à la porte de Damas, avant une marche nationaliste pour marquer la Journée de Jérusalem, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 29 mai 2022. (Crédit : Aaron Boxerman/Times of Israel)

Le groupe terroriste palestinien du Hamas a réitéré ses menaces mercredi contre Israël dans le cadre de la Marche des drapeaux à l’occasion de Yom Yeroushalayim – la Journée de Jérusalem – alors que les autorités finalisent les préparatifs de cette manifestation annuelle tendue prévue jeudi dans la Vieille Ville de Jérusalem.

« La Marche sioniste des drapeaux ne passera pas, et la réponse viendra inévitablement », a déclaré Salah al-Bardawil, haut responsable du Hamas, dans un communiqué.

Par ailleurs, l’unité dite « des ballons de Gaza » – responsable du lancement de ballons transportant des engins incendiaires et explosifs vers Israël dans le passé et considérée comme liée au Hamas – a déclaré qu’elle reprendrait ses activités jeudi.

Dans un communiqué publié sur sa chaîne Telegram, le groupe Ibna al-Zuwari a déclaré que ses membres étaient également prêts à participer à des émeutes le long de la frontière de Gaza.

Le défilé nationaliste controversé dans la Vieille Ville de Jérusalem est prévu pour jeudi. Des dizaines de milliers d’Israéliens juifs devraient défiler dans la Vieille Ville, y compris dans le quartier musulman, en brandissant des drapeaux israéliens.

Cette manifestation surviendra moins d’une semaine après qu’Israël et le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien ont conclu un accord de cessez-le-feu à l’issue de cinq jours de conflit meurtrier.

Les responsables de la sécurité estiment qu’il y a peu de chances que des roquettes soient tirées depuis Gaza pendant la marche. Toutefois, certains craignent une répétition des événements de 2021, lorsque le Hamas avait tiré des roquettes sur Jérusalem juste avant le début de la marche, déclenchant plus d’une semaine de combats entre Israël et les groupes terroristes de Gaza. Des Palestiniens masqués se préparant à lancer des ballons incendiaires vers Israël à la frontière nord avec Gaza, le 8 mai 2021. (Crédit : Mohammed Abed/AFP)

L’agence de presse Shehab, liée au Hamas, a indiqué qu’une marche avec des drapeaux palestiniens devait avoir lieu jeudi près de la frontière, à l’est de la ville de Gaza.

La dernière fois que les Palestiniens ont lancé des ballons incendiaires vers le sud d’Israël, provoquant des dizaines d’incendies, en septembre 2021, l’armée de l’Air israélienne a bombardé des sites du Hamas en représailles.

Il n’est pas certain que le Hamas, qui s’est tenu à l’écart des combats avec le Jihad islamique palestinien, donne à l’unité de ballons le feu vert pour lancer des attaques contre Israël.

Le rassemblement annuel des nationalistes religieux est largement controversé. Des milliers de participants majoritairement orthodoxes défilent du parc de l’Indépendance au mur Occidental pour marquer la réunification par Israël de Jérusalem-Est et de Jérusalem-Ouest au cours de la Guerre des Six Jours de 1967. La marche de Yom Yeroushalayim a gagné en notoriété au fil des ans, car elle est souvent entachée de discours haineux et parfois de violence.

Dans le même temps, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a procédé à une évaluation de la situation avec les hauts responsables de la police avant Yom Yeroushalayim et la Marche des drapeaux.

L’homme politique d’extrême-droite a déclaré que sa politique « très claire » était de « permettre une liberté de mouvement totale pour les Juifs dans tout Jérusalem ». Il a ajouté que « toutes les menaces de terrorisme, d’agression et de provocation doivent être éliminées dès que possible ».

Il a reconnu que « certains essaieront sans aucun doute de perturber la célébration », se disant confiant que la police les contrecarrerait. Itamar Ben Gvir lors de la Marche des drapeaux à la porte de Damas, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 15 juin 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

« Jeudi, il y aura une marche des drapeaux, une marche de célébration, des Juifs montant sur le mont du Temple sans que personne ne pense qu’ils peuvent être menacés ou blessés », a déclaré Ben Gvir, exposant sa vision de Yom Yeroushalayim. « Et surtout, un message au monde entier : la police israélienne protège Jérusalem. Avec l’aide de Dieu, Jérusalem sera colorée demain en bleu et blanc avec une grande joie. »

On ignore encore si Ben Gvir participera lui-même à la Marche des drapeaux – bien qu’il soit probable qu’il y assiste – ou s’il se rendra sur le mont du Temple, comme il l’a fait lors des précédents Yom Yeroushalayim, avant de devenir ministre.

En janvier, la première visite de Ben Gvir en tant que ministre sur le site sacré – la seule à ce jour – avait suscité une vive condamnation internationale et des menaces de la part de la Jordanie et des Palestiniens, qui ont vu dans cette démarche une provocation due à ses opinions extrémistes et à son nouveau pouvoir.

Le mont du Temple est le lieu le plus sacré du judaïsme, tandis que les musulmans vénèrent le sanctuaire de la mosquée Al Aqsa comme leur troisième lieu le plus sacré. Nombre d’entre eux nient tout lien juif avec le site, vers lequel les Juifs prient depuis des millénaires, et les Palestiniens affirment depuis un siècle qu’Israël a l’intention de s’emparer du site et de détruire ses mosquées, ce que l’État juif a toujours nié avec véhémence. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur le mont du Temple, le 3 janvier 2023. (Crédit : Minhelet Har Habayit)

Alors que les musulmans sont généralement autorisés à pénétrer sur le site de manière relativement libre, en vertu d’accords vaguement définis connus sous le nom de statu quo, les Juifs ne sont autorisés à entrer que pendant des heures limitées, sous réserve de nombreuses restrictions, et avec l’aide de la police qui les guide à travers un itinéraire prédéterminé. Il leur est également ostensiblement interdit de prier, bien que, ces dernières années, la police ait de plus en plus autorisé les prières silencieuses pendant les visites.

À l’approche de Yom Yeroushalayim, des groupes palestiniens ont exhorté les musulmans à se rassembler en masse sur le mont du Temple, et un porte-parole du dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a déclaré mercredi que les appels lancés aux Juifs pour qu’ils se rendent sur le site le lendemain étaient « dangereux ».

Le calendrier de la marche de cette année est particulièrement délicat à la lumière du nouveau cessez-le-feu conclu entre Israël et le Jihad islamique palestinie, soutenu par l’Iran, depuis le début de la journée de dimanche. Le cessez-le-feu a mis fin à plusieurs jours de combats au cours desquels près de 1 500 roquettes ont été tirées sur Israël depuis Gaza.

Plus de 2 000 policiers assureront la sécurité du défilé controversé, ainsi que plus de 1 000 autres agents de sécurité qui veilleront à ce que les autres événements organisés dans la capitale tout au long de la journée soient protégés de manière adéquate, ont annoncé les forces de police mardi après-midi.

********************************************************************************************************************

Visite de Ben Gvir au mont du Temple : Rabat condamne des « agissements provocateurs »

« Nous espérons que ces provocations vont cesser car elles ne font que nourrir l’extrémisme et la violence dans la région », a insisté le chef de la diplomatie marocaine

  • Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita participe à une réunion virtuelle avec ses homologues américain et israélien, à son bureau dans la capitale Rabat, le 22 décembre 2021. (Crédit : AFP)

Le Maroc, allié d’Israël, a dénoncé lundi les « agissements provocateurs » d’un ministre israélien d’extrême droite qui s’est rendu dimanche sur le mont du Temple.

« Le royaume du Maroc dénonce avec force la nouvelle incursion d’un membre du gouvernement israélien » et « refuse ces agissements provocateurs récurrents », a indiqué le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita.

Théâtre de fréquents affrontements, l’esplanade des Mosquées pour les musulmans, le mont du Temple pour les juifs, abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa, dans le secteur est de la Vieille ville de Jérusalem.

Le Maroc « appelle à l’arrêt immédiat de ces actions qui portent atteinte à la situation légale et historique de la ville sainte », a exhorté Bourita, en marge d’une conférence de presse avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba à Rabat. Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, au centre, en visite au mont du Temple, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 21 mai 2023. (Crédit : Minhelet Har Habayit)

La visite du ministre de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir a eu lieu quelques jours après la « journée de Jérusalem » [Yom Yeroushalayim], marquant la « réunification » de la ville après la prise de Jérusalem-Est par Israël en 1967 à la Jordanie, au cours de laquelle des slogans racistes anti-arabes ont par ailleurs été entendus et condamnés par Washington et Paris.

« Nous espérons que ces provocations vont cesser car elles ne font que nourrir l’extrémisme et la violence dans la région », a insisté le chef de la diplomatie marocaine.

Signataire des accords d’Abraham, une entente entre l’Etat hébreu et plusieurs pays arabes négociée par les Etats-Unis, le Maroc a fait part à plusieurs reprises de sa réprobation depuis l’accession au pouvoir en Israël de courants ultra-nationalistes.

A l’instar de Ryad, Rabat est favorable à l’établissement d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale, vivant côte à côte avec l’Etat d’Israël.

Le Maroc et Israël ont développé un large partenariat, axé notamment sur une coopération militaire et sécuritaire depuis la normalisation des relations bilatérales en décembre 2020.

*******************************************************************************************************************

Triomphalisme et ethno-nationalisme au cœur de Yom Yeroushalayim

La joie profonde du retour du peuple juif dans son ancienne capitale est éclipsée par une animosité antagoniste et nationaliste à l’égard des Palestiniens de Jérusalem

De jeunes hommes juifs tiennent des drapeaux israéliens et des drapeaux de l'organisation d'extrême droite Lehava à la porte de Damas dans la Vieille Ville de Jérusalem, lors des célébrations de la Journée de Jérusalem, le 18 mai 2023. (Crédit: Jamal Awad/Flash90)
  • De jeunes hommes juifs tiennent des drapeaux israéliens et des drapeaux de l’organisation d’extrême droite Lehava à la porte de Damas dans la Vieille Ville de Jérusalem, lors des célébrations de la Journée de Jérusalem, le 18 mai 2023. (Crédit: Jamal Awad/Flash90)

La Marche des drapeaux de jeudi à l’occasion de Yom Yeroushalayim était un événement relevant à la fois de la fête nationale et d’un sentiment nationaliste fervent, qui a été une fois de plus fortement terni par la violence et l’incitation à la haine dans la Vieille Ville de Jérusalem.

Cette année, comme chaque année, des dizaines de milliers de jeunes religieux-sionistes, hommes et femmes, venus d’écoles, de yeshivas et de séminaires de tout le pays, sont montés à la capitale pour chanter et danser lors de fêtes de rues organisées pour marquer la réunification de la ville pendant la guerre des six jours et la prise par Israël du mont du Temple et du mur Occidental, les sites les plus sacrés du judaïsme.

Accompagnés par des ensembles musicaux enjoués, les participants aux célébrations ont tourbillonné et virevolté sur des rythmes endiablés dans le centre de la capitale, en chantant des chansons contenant des versets bibliques louant Jérusalem et aspirant à une rédemption finale.

Le côté le plus sinistre de la journée a toutefois, été clairement révélé à la porte de Damas, dans la Vieille Ville, et à l’intérieur du quartier musulman.

Les axes de conflit de la lutte nationaliste opposant Juifs et Arabes ont été projetés avec acuité, lors d’affrontements entre jeunes des deux camps à l’intérieur de la Vieille Ville, tandis que les expressions de sentiments hostiles et ethno-nationalistes étaient exprimées par les uns et les autres.

Lors de l’un de ces incidents, des résidents palestiniens ont été roués de coups par des participants à la marche juifs. Des Israéliens de droite s’affrontent avec des Palestiniens dans le quartier musulman de la Vieille Ville de Jérusalem lors de Yom Yeroushalayim, le 18 mai 2023. (Crédit : Jamal Awad/Flash90)

La police a ordonné aux commerçants palestiniens de fermer plus tôt leurs boutiques, leurs stands et leurs restaurants, et les Palestiniens présents dans la zone ont été traité sans ménagement par le personnel de sécurité.

« Cela me dérange qu’ils soient dans mon pays », a simplement déclaré Ilan, 15 ans, originaire de l’implantation cisjordanienne de Maale Adumim, depuis l’intérieur du quartier musulman.

Pendant ce temps, Muna Barbar, une Palestinienne du quartier de Jérusalem-Est de Silwan, a insisté sur le fait que Jérusalem était une ville palestinienne et que les Juifs n’avaient « aucun droit national » ni à Jérusalem ni en Israël.

Au beau milieu de ces discours nationalistes, des commerçants palestiniens tels que Shadi Hatib, propriétaire d’un bar à jus de fruits et habitant du quartier musulman, auraient simplement souhaité pouvoir garder leurs magasins ouverts le plus longtemps possible afin de ne pas perdre ni clients, ni argent.

« Je ne reçois aucune compensation », s’est lamenté Hatib peu avant d’être expulsé de la zone par des membres de la Police des frontières, qui l’ont bousculé en descendant la rue où il habite après que des résidents juifs et des participants à la marche se sont mis à vociférer contre le groupe de Palestiniens qui se trouvait avec lui à l’extérieur de son magasin. Shadi Hatib, un commerçant de la Vieille Ville de Jérusalem, vu le 18 mai 2023, alors que les Israéliens marquent le Jour de Jérusalem. (Crédit: Carrie Keller-Lynn/Times of Israel)

L’atmosphère à l’extérieur du quartier musulman, sur la place de la porte de Damas, où les participants à Yom Yeroushalayim se sont rassemblés, n’était guère plus réjouissante.

Entre la joie sincère et les réjouissances des participants qui dansaient et chantaient leurs chants religieux avec ferveur, il y a eu de nombreuses occurrences de la face sombre de l’événement.

Les drapeaux noirs de l’organisation raciste d’extrême droite Lehava abondaient, brandis par des jeunes extrémistes qui n’hésitaient pas à provoquer les nombreux journalistes présents sur le site.

Des chants racistes tels que « Que ton village brûle », couramment utilisés par les extrémistes pour provoquer les Palestiniens, et l’hymne ultranationaliste et chant de vengeance « Zachreini Na », ont été entonnés à plusieurs reprises par un grand nombre de ces jeunes gens fervents et tapageurs pendant les célébrations.

Des bandes de jeunes garçons ont harcelé et invectivé de nombreux journalistes présents pour couvrir l’événement, et notamment les journalistes musulmans et arabes, tout en exhibant des symboles juifs militants, tels que des étoiles de David coupées en deux par un fusil d’assaut.

Comme chaque année, les fêtards ont lancé divers objets, notamment des bouteilles d’eau et des mâts de drapeaux, sur les journalistes musulmans postés au-dessus de la place, tout en brandissant fièrement les drapeaux de Lehava à leur intention.

Et bien que de nombreux politiciens d’extrême droite et ultranationalistes qui participent chaque année à la marche étaient à présents ce jeudi aussi,c’était la première année où ils sont venus en occupant parmi les plus hauts postes du pays. Des militants d’extrême droite de Lehava chahutent des journalistes lors de la marche du drapeau de la Journée de Jérusalem à l’extérieur de la Vieille Ville, le 18 mai 2023. (Crédit : Jeremy Sharon/Times of Israel)

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, chef du parti ultranationaliste HaTzionout HaDatit, a été chaleureusement accueilli à la porte de Damas, tandis que le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, qui dirige le parti d’extrême droite Otzma Yehudit, a prononcé un discours d’ouverture depuis le balcon surplombant l’esplanade du mur Occidental. Son discours a été acclamé avec enthousiasme par les dizaines de milliers de personnes qui célébraient l’événement.

Deux camarades du parti de Ben Gvir ont résumé ce qui est aujourd’hui, pour de nombreux participants à la Marche des drapeaux, sinon pour la plupart, la signification principale de cette journée : Le contrôle juif sur l’ensemble de la ville.

« La signification fondamentale de cette journée est l’affirmation de notre souveraineté sur l’ensemble de la ville de Jérusalem », a déclaré le député d’Otzma Yehudit, Yitzhak Kroizer.

« Notre victoire sur Jérusalem et notre victoire sur les Arabes est la plus belle des victoires », a déclaré la députée Limor Son Har-Melech, une autre députée d’Otzma.

Si la joie sincère et fervente de nombre de ceux qui célèbrent le retour du peuple juif dans son ancienne capitale et sur son site le plus sacré reste au cœur de Yom Yeroushalayim, il semblerait que ce sont les idées nationalistes et ethnocentriques si clairement affichées qui occupent de plus en plus le devant de la scène.

Et cela ne fait qu’exacerber les tensions omniprésentes qui couvent au sein d’une Jérusalem unifiée, mais qui est extrêmement divisée.

Carrie Keller-Lynn a contribué à cet article.

************************************************************************************************************

Les alliés d’Israël dénoncent Marche des drapeaux et élus sur le mont du Temple

Les Émirats, le Bahreïn, la Turquie, la Jordanie et l’Égypte condamnent la « prise d’assaut » et les prières juives qui violent le statu quo ; les USA dénoncent les chants racistes

La police israélienne repousse des Palestiniens d’une rue du quartier musulman de la Vieille Ville de Jérusalem, peu avant une marche de nationalistes juifs dans le quartier, jeudi 18 mai 2023. (Crédit : Ohad Zwigenberg/AP)

Les États-Unis et presque tous les alliés d’Israël au Moyen-Orient ont publié jeudi des déclarations condamnant Jérusalem pour avoir autorisé des législateurs à se rendre sur le mont du Temple, un point sensible, et pour la marche annuelle controversée de nationalistes religieux à travers le quartier musulman de la Vieille Ville, entachée une fois de plus par la violence et le racisme à l’égard des Palestiniens.

Les ministères des Affaires étrangères de la Jordanie, de l’Égypte, des Émirats arabes unis, du Bahreïn et de la Turquie ont chacun publié une déclaration réprimandant Israël pour la « prise d’assaut » du mont du Temple, que les musulmans appellent le Noble Sanctuaire.

Les déclarations de la Jordanie et de l’Égypte ont également critiqué la décision d’organiser la « Marche des drapeaux ».

Les députés qui se sont rendus sur le mont du Temple étaient le ministre du Néguev et de la Galilée, Yitzhak Wasserlauf, et le député Yitzhak Kroizer, tous deux membres du parti d’extrême droite Otzma Yehudit, ainsi que les députés du Likud Dan Illouz, Amit Halevi et Ariel Kallner.

Ils faisaient également partie de la vingtaine de législateurs qui, plus tard dans la journée de jeudi, ont participé à la Marche des drapeaux, destinée à commémorer la réunification par Israël de Jérusalem-Est et de Jérusalem-Ouest au cours de la guerre des Six Jours de 1967.

Des images publiées en ligne par un militant jeudi matin montrent un groupe de juifs priant ouvertement sur le mont du Temple, en violation des accords informels établis dans le cadre du statu quo, selon lesquels les juifs sont autorisés à visiter le site – à certaines heures, dans le cadre de restrictions strictes et en empruntant un itinéraire prédéterminé – mais ne peuvent pas y prier.

La Jordanie a qualifié ces « actions provocatrices, d’inacceptables », en faisant remarquer qu’elles s’étaient déroulées « sous la protection de la police israélienne ». Des hommes juifs prient en sortant du site du Mont du Temple le 18 mai 2023 (Crédit : Capture d’écran, utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

La Jordanie a également déconseillé à Israël d’autoriser la marche des drapeaux, « provocatrice et source de tensions », un conseil que Jérusalem a rejeté.

« Israël n’a aucune souveraineté ni sur Jérusalem ni sur les lieux saints, et Jérusalem-Est est une terre palestinienne occupée », a déclaré la Jordanie.

Dans le cadre du traité de paix de 1994, Israël a accepté de reconnaître le « rôle spécial » de la Jordanie dans l’administration des lieux saints musulmans et chrétiens, mais Amman se considère comme le dépositaire officiel de ces lieux, avis partagé par une grande partie de la communauté internationale.

Le ministère des Affaires étrangères jordanien a déclaré que la totalité des « 144 dunams » [14 ha] de l’enceinte du mont Temple sont « un lieu de culte réservé exclusivement aux musulmans ».

Le mont du Temple est le site le plus sacré pour les juifs, car c’est là que se trouvent les deux temples bibliques, alors que la mosquée Al-Aqsa, située sur le mont, est le troisième lieu saint de l’islam. Le mont est cause de vives tensions dans le conflit israélo-palestinien. De nombreux musulmans nient tout lien juif avec le site et considèrent toute présence israélienne sur place comme une provocation.

L’Égypte a elle aussi condamné les visites de législateurs israéliens sur le mont du Temple ainsi que l’itinéraire de la Marche des drapeaux qui passait par la porte de Damas et le quartier musulman, principalement utilisés par les Palestiniens. Les critiques affirment que le seul but du rassemblement est de provoquer les Palestiniens, qui sont contraints par la police israélienne de fermer leurs magasins pour laisser se dérouler la manifestation.

Comme elle l’a fait ces deux dernières années, l’administration Biden a demandé à Israël, avant la journée de jeudi, de modifier l’itinéraire de la marche afin qu’elle ne passe pas par le quartier musulman. La tâche s’annonçait ardue, dans la mesure où le gouvernement précédent, plus modéré, avait déjà rejeté cette demande l’année dernière, et que le Premier ministre Benjamin Netanyahu en avait fait de même. Des Israéliens de droite s’affrontent avec des Palestiniens dans le quartier musulman de la Vieille Ville de Jérusalem lors de la Journée de Jérusalem, le 18 mai 2023. (Crédit : Jamal Awad/Flash90)

Le communiqué du département d’État américain s’est concentré sur la Marche des drapeaux, plutôt que sur les visites du mont du Temple, en déclarant : « Nous continuons à exhorter toutes les parties à faire preuve de retenue et à s’abstenir d’actions provocatrices ou de rhétorique qui attisent les tensions. Cela inclut bien évidemment toute déclaration ou action raciste, ainsi que la violence ».

« Les Etats-Unis s’opposent sans équivoque à des propos racistes sous toute forme. Nous condamnons les chants haineux comme « mort aux Arabes » lors des manifestations aujourd’hui à Jérusalem », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, sur Twitter.

« Comme l’a dit le président Biden, ‘Jérusalem est centrale aux visions nationales tant des Palestiniens que des Israéliens’ et ‘doit être une ville pour tous ses habitants’. »

« En tant que partenaire et ami proche d’Israël, nous appelons les dirigeants israéliens à condamner ces propos ignobles », a déclaré le département d’État.

Différents groupes de participants à la Marche des drapeaux se sont affrontés, ont frappé des Palestiniens et ont harcelé des journalistes. Ils ont également entonné des chants racistes tels que « Mort aux Arabes », « Que votre village brûle » et « Un Arabe est un fils de p*** » en dansant près de la porte de Damas avant et pendant le rassemblement de jeudi après-midi.

La déclaration du ministère des Affaires étrangères égyptiennes s’est essentiellement focalisée sur les visites sur le mont du Temple, qui suscitent depuis longtemps des critiques de la part des alliés et des adversaires arabes d’Israël.

Selon Le Caire, le comportement israélien de jeudi avait pour but de « harceler les fidèles [palestiniens] et de provoquer la population palestinienne dans son ensemble ».

« La mosquée al-Aqsa est un lieu saint purement islamique », a déclaré l’Égypte, exhortant Israël à respecter le statu quo et le droit international.

Dans sa déclaration, la Turquie a dénoncé les visites sur le mont du Temple de « groupes juifs fanatiques sous protection policière et leurs tentatives de prier dans cette zone, violant une fois de plus le statu quo historique à Haram al-Sharif », le terme arabe pour désigner le mont du Temple.

« Nous réitérons notre appel au gouvernement israélien à ne pas tolérer de telles actes provocateurs et, à cette fin, nous demandons que les mesures nécessaires pour le maintien du statu quo dans les lieux saints soient prises sérieusement et sans tarder », a déclaré Ankara.

Dans sa déclaration, Bahreïn a exhorté Israël « à ne pas porter préjudice au rôle du royaume hachémite frère dans la gestion des lieux sacrés, leur entretien et leur protection conformément aux résolutions internationales, la protection absolue des fidèles et l’arrêt de toute pratique raciste ou provocatrice susceptible d’alimenter tensions et instabilité ». Le ministre des Finances Bezalel Smotrich (au centre) et une délégation de ses collègues législateurs du parti HaTzionout HaDatit lors de la marche au drapeau du Jour de Jérusalem, le 18 mai 2023. (Crédit : Autorisation)

Bahreïn a également insisté sur son soutien à une solution à deux États basée sur les lignes d’avant 1967 ainsi qu’à l’initiative de paix arabe – une position qui laisse quelque peu perplexe, étant donné que la proposition saoudienne de 2002 stipule que les membres de la Ligue arabe ne feront la paix avec Israël qu’après la création d’un État palestinien. Bahreïn a normalisé ses relations avec Israël en 2020, sans attendre une solution à deux États pour le faire.

Dans son communiqué, le ministère des Affaires étrangères des Émirats a « condamné fermement » les « extrémistes » juifs qui se sont rendus sur le mont du Temple et a appelé à l’arrêt des « violations graves et provocatrices » du lieu saint.

Il a également appelé les autorités israéliennes à « mettre fin à l’escalade et à éviter de prendre des mesures visant à exacerber les tensions et l’instabilité dans la région ».

Fait à noter, les quelque 1 200 visiteurs juifs du mont du Temple étaient deux fois moins nombreux que ceux qui ont traversé le site l’année dernière.

***********************************************************************************************************************

Un ministre et des députés sur le mont du Temple avant la Marche des drapeaux

Un ministre d’Otzma Yehudit et des élus du Likud font partie des centaines de visiteurs ; David Bitan reproche à Netanyahu de ne pas leur avoir dit de ne pas y aller

Des hommes juifs priant à la sortie du site du mont du Temple, le 18 mai 2023. (Crédit : Capture d’écran utilisée conformément à l’article 27a de la Loi sur le droit d’auteur)

Des législateurs du Likud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, et un ministre du parti d’extrême droite Otzma Yehudit figuraient parmi les centaines de visiteurs juifs qui se sont rendus jeudi sur le mont du Temple, lieu de tensions.

Ces visites ont eu lieu alors que les forces de sécurité se préparaient à une éventuelle reprise des violences, à l’approche d’une marche controversée à travers Jérusalem, y compris dans le quartier musulman de la Vieille Ville, qui devrait avoir lieu malgré les tensions récentes.

Des centaines de visiteurs juifs sont entrés sur le lieu saint, dont le ministre du Neguev et de la Galilée, Yitzhak Wasserlauf, et le député Yitzhak Kroizer – tous deux membres du parti Otzma Yehudit dirigé par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir – ainsi que les députés du Likud Dan Illouz, Amit Halevi et Ariel Kallner.

Ayala Ben Gvir, l’épouse d’Itamar Ben Gvir, et l’ancienne députée Shuli Moalem-Refaeli se sont également rendues dans l’enceinte.

Les visites du ministre et des législateurs ont été rapidement condamnées par le ministère jordanien des Affaires étrangères, qui les a qualifiées de « provocatrices et inacceptables ». En vertu du traité de paix de 1994, Israël reconnaît le « rôle spécial » d’Amman auprès des lieux saints musulmans de Jérusalem.

Le royaume hachémite a en outre mis en garde contre la « provocation et l’escalade » de la Marche des drapeaux. Les forces israéliennes de sécurité montent la garde à la mosquée Al-Aqsa, dans la Vieille Ville de Jérusalem, pendant le mois sacré du ramadan, le 5 avril 2023. (Crédit : Jamal Awad/Flash90)

Plus tôt dans la journée de jeudi, David Bitan, député du Likud, a déclaré qu’il serait inapproprié pour les députés de son parti de se rendre sur le site pour marquer Yom Yeroushalayim.

« Le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait pu les appeler et leur dire de ne pas y aller », a déclaré Bitan au site d’information Ynet.

« Il n’est pas convenable que des députés du Likud se rendent sur le Mont du Temple. Ce n’est pas ce qu’il faut faire. Les gens sont devenus extrémistes », a-t-il déclaré à la radio de l’armée, ajoutant qu’il ne voyait aucun problème à ce que les législateurs se joignent à la Marche des drapeaux. Le député du Likud David Bitan, président de la commission des Affaires économiques de la Knesset, dirigeant une réunion à la Knesset, à Jérusalem, le 26 mars 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Moshe Gafni, député du parti Yahadout HaTorah, a également exhorté jeudi le Premier ministre Benjamin Netanyahu à empêcher les législateurs de se rendre sur le mont du Temple, un lieu sensible situé dans la Vieille ville de Jérusalem.

La majorité des juifs haredi, y compris le grand rabbinat, estiment que les Juifs ne doivent pas accéder au mont du Temple parce que le site est sacré et que les Juifs d’aujourd’hui sont en état d’impureté. Gafni estime que de tels déplacements sont non seulement sacrilèges, mais aussi dangereux sur le plan de la sécurité et de la diplomatie.

« Je fais appel à vous et vous demande d’empêcher l’ascension du Mont du Temple, à la fois pour des raisons politiques liées à l’attitude des pays du monde qui l’autorisent, et pour des raisons de sécurité et d’incitation qui en découlent », a déclaré Gafni.

Gafni a ajouté qu’ »il n’y a aucune raison à cela, cela ne montre pas la souveraineté ; au contraire, cela constitue un sacrilège dans le lieu le plus lié au peuple juif et le plus sacré pour lui ».

Le député Sami Abou Shahadeh, chef du parti nationaliste palestinien Balad à la Knesset, a condamné « la prise d’assaut violente et provocatrice de la mosquée Al Aqsa par des juifs extrémistes », déclarant qu’il s’agissait « d’un crime bénéficiant du soutien du gouvernement et de la protection et de l’aide de la police ».

« Le racisme, l’extrémisme et la stupidité mènent à des endroits dangereux et sombres. Telle est la politique du gouvernement israélien : le pouvoir, le terrorisme et la violence », a-t-il déclaré.

Le mont du Temple est le lieu le plus sacré pour les Juifs, car il abrite deux temples bibliques, tandis que la mosquée Al-Aqsa, située sur le mont, est le troisième lieu saint de l’islam, ce qui a fait de cette zone une source majeure de tension dans le conflit israélo-palestinien. De nombreux musulmans nient tout lien entre les Juifs et le site et considèrent toute présence israélienne sur ce dernier comme une provocation.

Une vidéo mise en ligne par un militant jeudi matin montre un groupe de Juifs priant ouvertement sur le Mont du Temple, en contradiction avec les accords informels selon lesquels les Juifs sont autorisés à visiter le site – à certaines heures, dans le cadre de restrictions strictes et en empruntant un itinéraire prédéterminé – mais pas à y prier.

Cet accord de longue date s’est essoufflé ces dernières années, les musulmans ayant désigné de nouvelles zones du mont comme mosquées et des groupes de Juifs, y compris des nationalistes religieux radicaux ont régulièrement prié sur le site. Le gouvernement israélien affirme néanmoins qu’il est déterminé à maintenir le statu quo.

Par ailleurs, un habitant de Jérusalem-Est qui était en direct avec le site d’information Ynet alors qu’il visitait le Mont du Temple a été arrêté après qu’un policier lui a apparemment arraché son téléphone des mains et lui a demandé ce qu’il était en train de faire.

Le chercheur Fakhri Abu Diab était en train d’être interviewé lorsqu’il a été approché par les policiers.

Sur les images, on peut entendre un policier dire « ne me filmez pas », bien qu’on ne voie pas son visage avant qu’il n’interrompe l’entretien.

La police a par la suite nié qu’Abou Diab a été détenu et a affirmé qu’il avait « parlé fort et prononcé des paroles incendiaires alors qu’il se tenait le long de la route où les juifs marchent sur le Mont du Temple ». Abou Diab a déclaré que son téléphone s’était brisé lorsqu’il avait heurté le sol et qu’aucun policier ne lui avait parlé jusqu’à ce qu’il soit confronté à lui pendant l’interview.

Ces visites ont eu lieu alors que des dizaines de milliers d’Israéliens juifs commencent à défiler ce jeudi après-midi dans la capitale en brandissant des drapeaux israéliens, y compris dans le quartier musulman, malgré les menaces des groupes terroristes palestiniens et les pressions exercées par des alliés étrangers pour que la trajectoire empruntée soit repensée.

Les responsables de la sécurité se sont efforcés de faire comprendre que la journée se déroulait normalement sur le site, malgré les visites des législateurs, et qu’elle n’était pas affectée par les préparatifs spéciaux mis en œuvre pour sécuriser la Marche des drapeaux plus tard dans la journée, ont rapporté les médias israéliens.

Le Mont du Temple a vécu une journée « comme hier, comme avant-hier, comme l’année dernière et comme il y a deux ans – aucun changement dans les procédures et les visites », a déclaré à la radio 103FM le général de brigade Sami Marciano, commandant en chef de la police israélienne à Jérusalem-Est. « La Marche des drapeaux ne passe pas par le Mont du Temple, mais seulement par les ruelles de la Vieille Ville ».

Selon certaines informations, Ben Gvir a été exclu de nombreuses discussions de haut niveau sur la sécurité avant la Marche des drapeaux, bien qu’il détienne le portefeuille en charge du maintien de l’ordre.

Plus de 3 000 policiers devraient être déployés dans toute la ville pour le rassemblement, qui devrait attirer des dizaines de milliers de nationalistes juifs majoritairement orthodoxes.

Le défilé annuel vers le mur Occidental marque la réunification par Israël de Jérusalem-Est et de Jérusalem-Ouest lors de la guerre des Six Jours en 1967, mais il a gagné en notoriété ces dernières années, car il est souvent entaché de discours de haine et de violence de la part des participants juifs à l’égard des Palestiniens. Des Israéliens agitent des drapeaux nationaux devant la porte de Damas, à l’extérieur de la vieille ville de Jérusalem, à l’occasion de la Journée de Jérusalem, le 29 mai 2022. (Crédit : AP Photo/Ariel Schalit).

Plusieurs membres du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont Ben Gvir, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, la ministre des Transports Miri Regev, Wasserlauf et le ministre ultra-orthodoxe de Jérusalem Meir Porush, devaient participer à la marche.

Pour ajouter à l’atmosphère tendue, le défilé de cette année intervient après le long combat de la semaine dernière entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Jihad islamique à Gaza, qui a donné lieu à près de 1 500 tirs de roquettes sur Israël et à des centaines de frappes aériennes sur des cibles dans la bande de Gaza.

Mercredi, un haut responsable du Hamas, groupe terroriste au pouvoir dans la bande de Gaza, a menacé d’une riposte si la marche avait lieu.

« La marche du drapeau sioniste ne passera pas et la réponse viendra inévitablement », a déclaré Salah al-Bardawil, haut responsable du Hamas, dans un communiqué.

En 2021, le Hamas a tiré plusieurs roquettes sur Jérusalem juste au moment où la marche commençait, déclenchant une semaine de combats intenses entre Israël et les groupes terroristes de Gaza.

Les autorités estiment que les risques de tirs de roquettes sont faibles cette fois-ci, a rapporté la Treizième chaîne, mais les batteries antimissiles du Dôme de fer seront prêtes à intervenir. Suite aux frappes aériennes israéliennes matinales sur Gaza, des batteries du système de défense aérienne Dôme de fer, dans le sud d’Israël, le 9 mai 2023. (Crédit : Ronaldo Schemidt/AFP)

Selon la chaîne publique Kan, Israël a prévenu le Hamas qu’il répondrait à tout tir de roquette.

Les responsables de la sécurité estiment que la marche elle-même ne donnera pas lieu à des tirs de roquettes, mais que des vidéos de violence contre les Palestiniens ou d’autres provocations pourraient le faire.

Par ailleurs, l’unité dite des ballons de Gaza – responsable du lancement de ballons transportant des engins incendiaires et explosifs vers Israël dans le passé et considérée comme liée au Hamas – a déclaré qu’elle reprendrait ses activités jeudi.

L’administration du président américain Joe Biden a exhorté Israël à modifier l’itinéraire de la marche pour passer par la porte de Jaffa de la Vieille Ville, au lieu de la porte de Damas, évitant ainsi le quartier musulman, largement peuplé de Palestiniens.

Toutefois, Netanyahu a promis que la procession ne changerait pas son itinéraire traditionnel.

La marche annuelle des drapeaux est depuis longtemps associée au sionisme religieux, un mouvement qui considère comme un impératif religieux le maintien de la terre d’Israël sous la souveraineté juive. Certains nationalistes extrémistes profitent de la marche pour contrarier les résidents arabes, et les habitants arabes de Jérusalem-Est considèrent le défilé comme une provocation.

*******************************************************************************************************************

LES ÉTATS-UNIS CONDAMNENT LA VISITE DE BEN-GVIR AU MONT DU TEMPLE : LE HAMAS MENACE DE RÉAGIR VIOLEMMENT

mon du Temple

Partager avec les autres Table des matières[Close]

« Yerushalayim a construit, une ville soudée, à laquelle les tribus feraient le pèlerinage, les tribus de Hachem, – comme il était enjoint à Yisrael – de louer le nom de Hachem. » PSAUMES 122-3 (LA BIBLE D’ISRAËL)

Par Adam Eliyahou BERKOWITZ – le 22 mai 2023

Itamar Ben-Gvir, le ministre israélien de la Sécurité nationale, est monté dimanche sur le mont du Temple, déclenchant une tempête de critiques.

“Je suis heureux de monter sur le mont du Temple, l’endroit le plus important pour le peuple d’Israël”, a déclaré le chef du parti Otzma Yehudit dans un communiqué. « Il faut dire que la police fait un travail formidable ici et prouve une fois de plus à qui appartient [le Mont du Temple] à Jérusalem. Toutes les menaces du Hamas ne serviront à rien, nous sommes les propriétaires de Jérusalem et de toute la Terre d’Israël », a-t-il poursuivi.

Le rabbin Shimshon Elbaum a noté l’importance de la visite de Ben-Gvir, en disant : “[Cela] donne un sens au slogan ‘Le Mont du Temple est entre nos mains‘ qui a récemment eu 56 ans.”

Le rabbin Elbaum citait la déclaration faite

par le commandant de Tsahal Motta Gur lors de la capture du lieu saint en 1967.

En dehors d’Israël, la visite de Ben-Gvir a suscité de vives critiques. Le département d’État américain a publié une déclaration disant que c’était “provocateur”:

“Nous sommes également préoccupés par la visite provocatrice d’aujourd’hui au Mont du Temple/Haram al Sharif à Jérusalem et la rhétorique incendiaire qui l’accompagne”, a déclaré le Département d’Etat. “Cet espace sacré ne doit pas être utilisé à des fins politiques, et nous appelons toutes les parties à respecter son caractère sacré.”

Cette réponse a été relativement modérée par rapport à une déclaration du Département d’État faite après la visite de Ben-Gvir sur le site en janvier. 

“Les États-Unis défendent fermement (…) la préservation du statu quo concernant les lieux saints à Jérusalem”, a déclaré la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, lors d’un point de presse à la Maison Blanche. “Toute action unilatérale qui compromet le statu quo est inacceptable.”

Jean-Pierre n’a pas expliqué pourquoi un Juif visitant le Mont du Temple mettait en péril le statu quo.

La Jordanie, qui a un statut de supervision sur le mont du Temple, a déclaré que la récente visite de Ben-Gvir « enfreint le droit international ». Le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères, Sinan Al-Majali, a déclaré : « Cette visite viole le droit international et le statu quo historique et juridique de Jérusalem et de ses lieux saints », ajoutant qu’il s’agit « d’une provocation et d’une grave violation qui conduit à l’escalade ». 

Il a exigé qu’Israël “cesse immédiatement toutes les violations contre la mosquée Al-Aqsa et respecte son caractère sacré”.

Un porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré que “l’incursion de Ben-Gvir à une heure matinale, comme des voleurs, dans les cours de la mosquée Al-Aqsa ne changera pas la réalité et n’imposera pas la souveraineté israélienne sur elle”.

Le Hamas, le gouvernement élu à Gaza

a publié une déclaration en réponse appelant à une réponse armée des Arabes vivant en Israël.

« Nous ne quitterons pas Al-Aqsa, et l’occupation portera la responsabilité de l’invasion barbare par ses ministres et ses troupeaux de colons. L’infiltration barbare du ministre sioniste de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, accompagné de colons extrémistes, dans les cours de la sainte mosquée Al-Aqsa ce matin (dimanche) ; nous sommes inquiets du danger auquel est confronté Al-Aqsa sous ce gouvernement sioniste fasciste et de l’arrogance de ses ministres d’extrême droite », a déclaré l’organisation.

  • “Face à l’étonnement de l’agression contre nos terres les plus pures et nos mosquées les plus sacrées, nous affirmons que notre nation a une détermination plus grande et plus ancienne que l’occupation, et notre peuple ne se rendra pas à cette agression, et nous ne nous rendrons pas. Laissez Al-Aqsa tranquille.
  • « Puisque nous voyons que l’occupation criminelle est responsable de cette attaque barbare, nous appelons notre peuple à Jérusalem occupée, en Cisjordanie et à l’intérieur à renforcer le lien avec Al-Aqsa pour s’y rendre et se présenter comme un territoire impénétrable. forteresse contre les tentatives de la souiller et de la judaïser », a-t-il conclu.

En plus de plus de 1 200 Juifs qui sont montés sur le site le plus sacré du judaïsme jeudi pour commémorer la victoire de 1967, cinq membres de la Knesset sont montés sur le Mont du Temple . 

Parmi eux se trouvaient Ariel Kallner, Amit Halevi, Dan Iluz (Likud), le député Yitzhak Wasserlauf et Yitzchak Kroizer. Au cours de leur visite, ils ont chanté « Hatikvah », l’hymne national d’Israël.