l’ONU, Israël et les Palestiniens : vers un changement de posture ?

Un panel de l’ONU dénonce les discours de haine palestiniens – une première !

La commission antiraciste des Nations unies a recommandé à « l’Etat de Palestine » de lutter contre l’antisémitisme et les incitations et de protéger journalistes et dissidents

La 73e Assemblée générale des Nations Unies le 29 septembre 2018, aux Nations Unies à New York. (AFP/ Don EMMERT)

La 73e Assemblée générale des Nations Unies le 29 septembre 2018, aux Nations Unies à New York. (AFP/ Don EMMERT)

La commission antiraciste des Nations unies a critiqué les autorités palestiniennes dans un rapport rendu public jeudi, appelant « l’Etat de Palestine » à agir contre les « discours de haine racistes et les crimes de haine », et notamment contre les incitations à la violence contre les Israéliens et les Juifs.

La Commission de l’ONU sur l’élimination des discriminations raciales (CERD) a indiqué dans un rapport consacré aux Palestiniens qu’il s’inquiétait « des discours de haine dans certains médias, en particulier dans ceux qui sont contrôlés par le [groupe terroriste palestinien du] Hamas, sur les réseaux sociaux, dans des déclarations publiques de responsables et dans les programmes et manuels scolaires ».

La Commission appelle également Ramallah à mieux protéger les journalistes, les défenseurs des droits de l’Homme et les dissidents politiques ; à agir contre les incitations à la violence de la part des personnalités publiques, de politiciens et des responsables des médias et à supprimer les images et les textes incendiaires et discriminatoires des manuels scolaires.

Le panel recommande également aux responsables palestiniens de garantir que les minorités jouissent de leurs pleins droits et des services publics, en particulier les Bédouins, et que les minorités puissent également se faire représenter de manière appropriée dans la politique.

Dans le rapport intitulé « Observations de conclusion sur les deux rapports périodiques combinés consacrés à l’Etat de Palestine », la commission estime que la présence israélienne en Cisjordanie, ses implantations et le blocus de Gaza représentent de « graves défis pour la mise en oeuvre de ses obligations par l’Etat selon les termes de la Convention ».

Lors de la 99e session de la commission qui a eu lieu au début du mois, pendant un examen de « l’Etat de Palestine, » certains délégués se sont référés aux exemples de contenus anti-israéliens et anti-juifs dans les manuels scolaires et dans les médias publics palestiniens.

« Ce qui a eu lieu cette semaine est sans précédent », a dit Hillel Neuer, directeur d’UN Watch, après la session. « Depuis 1974, quand Yasser Arafat et l’OLP ont été accueillis aux Nations unies, c’est la première fois que l’intérêt de l’instance mondiale se concentre officiellement sur le racisme, les discriminations et l’antisémitisme palestiniens ».

Un membre de la commission, le secrétaire spécial-adjoint brésilien pour les droits de l’Homme, Silvio Albuquerque, a demandé aux représentants palestiniens de s’expliquer sur « la présence de contenus antisémites et discriminatoires dans les manuels utilisés par les enfants et les adolescents dans les écoles palestiniennes », selon un communiqué de presse émis par l’ONG Monitor, une organisation à but non-lucratif israélienne.

Citant des informations reçues par des groupes pro-israéliens en marge de la session, Albuquerque a dit avoir vu « des exemples variés de langage, contenus et manuels scolaires prétendument racistes et antisémites ».

D’autres membres de la commission ont également demandé à la délégation palestinienne de répondre à des allégations similaires. La délégation palestinienne, avec à sa tête le ministre-adjoint aux Affaires étrangères Ammar Hijazi, a rejeté les questions critiques, réaffirmant l’opposition de Ramallah à la discrimination raciale.

« Ce qui est important ici, c’est qu’à l’ONU, aujourd’hui, les Palestiniens se trouvent dans l’obligation de répondre de leur propre antisémitisme, notamment dans leurs manuels scolaires », commente le président de l’ONG Monitor Gerald Steinberg, professeur en sciences politiques israélien qui a participé à cette session organisée cette semaine.

Contrairement aux « procédures habituelles mises en oeuvre au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies », ajoute-t-il, la Commission de l’élimination des discriminations raciales a écouté les présentations faites par les groupes pro-israéliens et utilisé les arguments soumis pour demander des comptes aux Palestiniens.

« Ce qui établit un précédent majeur », continue Steinberg.

« L’Etat de Palestine » a rejoint la commission de l’élimination des discriminations raciales en 2004. Mais même si les Etats doivent faire des rapports sur leur mise en oeuvre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale un an après leur entrée au sein de l’instance, puis tous les deux ans, les Palestiniens n’ont présenté leur tout premier rapport qu’au mois de mars 2019.

Le document de 62 pages dégage les Palestiniens de toute faute, accusant les Israéliens des pires délits de manière répétée.

« L’Etat de Palestine s’oppose au racisme et à la discrimination raciale sous toutes ses formes », dit-il. En même temps, il clame que les décisionnaires majeurs de l’autorité d’occupation » – Israël – « incitent à la discrimination raciale et aux violences contre les Palestiniens sans avoir à rendre de comptes pour leurs paroles et leurs actes ».

 

 

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