Les anti-VAX vont prendre cher !

Les pays occidentaux ont succombé à la panique face à l’épidémie de Covid-19. Basculant dans l’irrationnel, ils ont commis deux fautes stratégiques : confiner leur population saine au risque de détruire leur économie, et tout miser sur des vaccins à ARN au détriment des soins, voire au risque de provoquer des troubles particuliers dus à cette nouvelle technique vaccinale.

Un médecin israélien anti-vax définitivement interdit d’exercer. Arieh Avni, qui avait récemment dit que « ceux qui administrent un vaccin sont, à mes yeux, des Mengele », aurait contrefait des certificats d’immunisation contre rémunération

Arieh Avni. (Capture d'écran : YouTube)

Arieh Avni. (Capture d’écran : YouTube)

Le ministère de la Santé a annoncé mardi qu’un médecin avait perdu définitivement le droit d’exercer son métier. Ce dernier s’était distingué par sa négation virulente de l’existence de la COVID-19. Il s’oppose à la vaccination et aurait contrefait des certificats d’immunisation et délivré des exemptions non-justifiées de port du masque.

Arieh Avni dirige un site internet qui bénéficie d’une grande popularité au sein de la communauté anti-vax, où il a posté une multitude d’articles propageant des théories du complot au sujet du coronavirus et de la campagne de vaccination entreprise en Israël. Il a également diffamé de manière répétée les responsables de la santé israéliens. Il est aussi responsable de la page Facebook « La médecine correcte : docteur Arieh Avni, » où il présente des publications très partagées soutenant ses théories.Avni a récemment déclaré que « ceux qui administrent le vaccin sont, à mes yeux, des Mengele », n’hésitant pas à faire référence au tristement célèbre médecin qui officiait dans les camps de la mort nazis.

Selon la Treizième chaîne, Avni a ouvert une clinique à Bnei Brak où il a continué à répandre de fausses informations sur le virus et offert, contre rémunération, de faux certificats d’immunisation et de fausses exemptions justifiant le non-port du masque.

Selon un jugement du magistrat à la retraite Amnon Strashnov, nommé par le ministre de la Santé, Yuli Edelstein, pour superviser le dossier, Avni pose un danger pour la santé publique : « Il est indubitable que les déclarations hostiles et éhontées d’Avni, dans les articles publiés sur son site internet, sur Facebook et, plus récemment, sur YouTube, dénonçant la vaccination contre le coronavirus, représentent un réel danger pour la sécurité et pour la santé publiques », a écrit Strashnov. Ajoutez à cela des déclarations incontrôlées, sans fondement à l’égard de la communauté médicale et des responsables du ministère de la Santé – des déclarations qui vont bien au-delà de ce qui peut être raisonnable et autorisé dans le cadre de la liberté d’expression, une valeur importante et protégée dans une société démocratique – et nous avons alors un encouragement réel à l’anarchie la plus totale de la part d’un homme qui se vante d’avoir le titre de ‘médecin’, » a-t-il continué.

Les hésitations et le scepticisme face au vaccin sont devenus une inquiétude croissante, ces dernières semaines, avec le ralentissement de la campagne de vaccination au sein de l’Etat juif, pourtant unique au monde.

Des dizaines de personnes ont pris part à une manifestation, la semaine dernière à Tel Aviv, contre la « coercition » – un concept largement utilisé par les anti-vax. Lors de ce rassemblement, un certain nombre de personnes ne portaient pas le masque et des comparaisons ont été faites entre la campagne d’immunisation dans le pays et les lois nazies. Des manifestants arboraient une étoile jaune portant la mention « non-vacciné » pour faire, selon eux, un parallèle avec le signe distinctif qui avait été imposé aux Juifs par les nazis pendant la Shoah.

Des Israéliens portant des étoiles de David avec la mention « non-vacciné » lors d’une manifestation contre le vaccin àTel Aviv, le 15 février 2021. (Crédit : Tomer Neuberg/FLASH90)

Au début du mois, Facebook avait annoncé avoir supprimé un groupe privé qui faisait la promotion de théories du complot au sujet des vaccins contre le coronavirus. Ces dernières semaines, le groupe avait vivement recommandé à ses milliers de membres de prendre rendez-vous pour se faire administrer le vaccin, des rendez-vous annulés ensuite à la dernière minute, obligeant les caisses d’assurance-santé à jeter les doses inutilisées, a expliqué la firme dimanche. Facebook avait indiqué que la communauté avait violé ses règles concernant les infox.

La suppression du groupe était survenue après la demande présumée du ministère de la Santé auprès des autorités de Facebook d’enlever les posts des anti-vax qui se vantaient de leurs exploits. Le géant des réseaux sociaux avait promis, dans le passé, de bannir les anti-vax et les personnes transmettant des infox au sujet de la vaccination de sa plateforme, mais il avait été dans l’incapacité de le faire jusqu’à une date récente. Le groupe, qui comptait plus de 12 000 abonnés, présentait de fausses informations sur le virus et sur l’efficacité et la sûreté des vaccins, des vidéos reprenant des théories du complot et il proposait des initiatives pour entraver la campagne de vaccination en Israël. Quelques jours plus tard, Facebook avait supprimé un autre groupe lié au rabbin populaire en Israël Amnon Yitzhak, qui aidait à propager des infox sur la pandémie et sur la vaccination.

Une loi permet aux autorités de connaître les noms des citoyens non vaccinés

Le but de ce texte, très controversé, est de « permettre à ces organismes d’encourager les gens à se faire vacciner en s’adressant personnellement à eux »

Un étudiant israélien reçoit une injection de vaccin COVID-19, dans un centre de vaccination de Tel Aviv, le 23 janvier 2021. (Crédit : Avshalom Sassoni / Flash90)

Un étudiant israélien reçoit une injection de vaccin COVID-19, dans un centre de vaccination de Tel Aviv, le 23 janvier 2021. (Crédit : Avshalom Sassoni / Flash90)

Le Parlement israélien a autorisé mercredi le ministère de la Santé à communiquer à d’autres autorités les identités des personnes non vaccinées contre le coronavirus, soulevant de vives inquiétudes quant au respect de la vie privée des citoyens qui refusent un vaccin.

Une loi adoptée avec 30 voix pour et 13 contre donne aux autorités locales, au directeur général du ministère de l’Education et à certains membres du ministère des Affaires sociales la possibilité de se faire communiquer les noms, adresses et numéros de téléphone des personnes non vaccinées.

Le but de ce texte, valable trois mois ou jusqu’à ce que la pandémie soit déclarée terminée, est de « permettre à ces organismes d’encourager les gens à se faire vacciner en s’adressant personnellement à eux », selon un communiqué du Parlement.

Israël a administré les deux doses du vaccin Pfizer/BioNTech à trois millions de personnes, soit environ un tiers des quelque neuf millions d’habitants.

L’Etat hébreu a rouvert dimanche les centres commerciaux et les commerces de rue pour l’ensemble de la population dans le cadre de son troisième déconfinement depuis le début de l’épidémie de Covid-19.

Si des lieux sont ouverts à tous, d’autres sont accessibles seulement aux personnes munies d’un « passeport vert », signifiant qu’elles ont reçu la seconde dose de vaccin depuis au moins une semaine ou qu’elles ont récupéré de la maladie.

Mais ce précieux sésame est critiqué par une partie de la population qui y voit une forme de discrimination contre les non vaccinés.

Lors du débat parlementaire mercredi, la cheffe du Parti travailliste, Merav Michaeli a accusé le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, de « nier aux citoyens leur droit à la confidentialité sur leurs informations médicales ».

Le communiqué de la Knesset affirme que les informations personnelles ne peuvent être utilisées à d’autre fin que d’encourager les gens à se faire vacciner.

Le député Haim Katz, du parti de droite Likud du Premier ministre, a défendu la loi comme un moyen de promouvoir la vaccination.

Plusieurs groupes de défense des droits ont critiqué la nouvelle loi.

Hadas Ziv, membre des Médecins pour les droits humains Israël a dit à la Douzième chaine que cette nouvelle loi était « dangereuse ». Elle considère « que cette loi draconienne va à l’encontre de l’éthique médicale et des droits des patients, et que les percussions en seront désastreuses. »

Plusieurs groupes ont l’intention de demander à la Haute Cour de Justice de statuer sur la loi.

Le ministère de la Santé a par ailleurs indiqué qu’il allait lancer un programme pilote de bracelets électroniques pour ceux qui reviennent de l’étranger et refusent de passer leur quarantaine dans les hôtels réquisitionnés par le gouvernement. Cette idée consiste à « proposer d’autres alternatives à ceux qui arrivent dans le pays, et de limiter les atteintes à la liberté individuelles. »

Les personnes pouvant certifier qu’ils ont été vaccinées deux fois ou ceux qui se sont remis du coronavirus pourront être exemptés de quarantaine à condition d’accepter de passer un test de dépistage avant leur arrivée et à leur arrivée en Israël. Il faut que les deux tests soient négatifs pour qu’ils puissent éviter la quarantaine.

Les voyageurs seront également autorisés à demander une exemption de quarantaine à l’aéroport Ben Gourion auprès d’un comité du ministère de la Santé dépêché sur place. Des exemptions pourront être accordées à de jeunes enfants voyageant seuls, aux personnes âgées et aux femmes enceintes ainsi qu’à d’autres cas similaires pour lesquels séjourner dans les hôtels serait impossible.

Les entrées terrestres et aériennes sur Israël sont presque toutes fermées depuis le 25 janvier 2021. L’aéroport de Ben Gourion est fermé pour tous les vols de compagnies israéliennes.

Ces mesures restrictives s’expliquent par la crainte des autorités sanitaires de faire entrer sur le territoire national de nouvelles souches du coronavirus provenant de l’étranger. A l’instar par exemple de la nouvelle souche britannique qui est désormais responsable de la quasi-totalité des infections au coronavirus dans tout le pays.

Plus de 760 000 cas de Covid-19 ont officiellement été enregistrés en Israël, dont plus de 5 600 décès, depuis le début de la pandémie.

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Le Habad limoge un rabbin pour ses publications anti-vax sur les réseaux

Le rabbin Michoel Green, émissaire depuis près de 20 ans dans le Massachussetts, encourageait ses fidèles à ne pas se faire vacciner contre la Covid-19

Illustration : Des membres de la communauté juive orthodoxe se rassemblent autour d'un journaliste alors qu'il mène une interview à un coin de rue, le 7 octobre 2020, dans le quartier de Borough Park de l'arrondissement de Brooklyn à New York. (AP Photo/John Minchillo)

Illustration : Des membres de la communauté juive orthodoxe se rassemblent autour d’un journaliste alors qu’il mène une interview à un coin de rue, le 7 octobre 2020, dans le quartier de Borough Park de l’arrondissement de Brooklyn à New York. (AP Photo/John Minchillo)

JTA — Un émissaire du mouvement Habad dans le Massachussetts a été limogé quelques mois après ses publications sur les réseaux sociaux dans lesquelles il critiquait les confinements et le port du masque instaurés pour lutter contre la pandémie.

Ces dernières semaines, le rabbin Michoel Green, émissaire du mouvement hassidique à Westborough depuis près de 20 ans, a encouragé ses fidèles à ne pas se faire vacciner contre la Covid-19.

« Ce n’est PAS de l’immunisation. C’est de l’amorçage pathogène et de la stérilisation de masse », a-t-il écrit la semaine dernière, selon Haaretz.

Les anti-vaccins représentent une petite minorité dans les communautés ultra-orthodoxes. En 2019, ils ont contribué à une épidémie de rougeole dans les quartiers orthodoxes de Brooklyn et du comté de Rockland. Cette épidémie a pu être maîtrisée grâce à des campagnes de vaccination déployées par le gouvernement et des communautés, et pas l’interdiction de scolariser des enfants non-vaccinés.

Pendant la pandémie de Covid-19, certaines communautés ultra-orthodoxes se sont montrées réticentes à porter le masque, à respecter les mesures de distanciation sociale et la désinformation concernant les nouveaux vaccins circule depuis des mois.

Green aurait déjà partagé ses opinions contre la vaccination au moment de l’épidémie de rougeole en 2019 mais ses publications se sont intensifiées pendant la pandémie.

Le rabbin Mendel Fogelman, directeur de Central Massachusetts Chabad, a déclaré à Haaretz que les publications de Green sur les réseaux sociaux étaient « contraires à la mission de l’organisation et directement conflictuelles avec la tâche sacrée pour laquelle il a été nommée. »

« Il est devenu évident que le licenciement était notre unique option », a dit Fogelman.

Green a été remercié le 27 janvier.

La région de Westborough, située à une cinquantaine de kilomètres de Boston, « constitue un second foyer de vie juive dans le Massachussetts », selon la Jewish Federation of Central Massachusetts.

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