Il y a plusieurs choses en rapport avec le 23 septembre dont nous pouvons être certains. Tout d’abord, la Yom Kippour tombe ce jour là. C’est le jour le plus sacré de tous dans la Bible et il est intimement lié au jugement divin. Ensuite nous savons que le Pape François arrivera à la Maison Blanche pour rencontrer Barack Obama le 23 septembre.
Dans un bulletin envoyé par newsletter, Lindsey Williams, qui a des informations provenant de gens hauts placés, alerte ses abonnés: « Ceci est probablement le bulletin le plus important que nous ayons jamais envoyé – C’est l’accomplissement de tout ce que l’Elite a toujours voulu faire – Cela aura une incidence sur tous les êtres humains, dans le monde entier – Ils mettront en œuvre cela progressivement – Les dates ont été officiellement fixées pour le début de la mise en œuvre « . Selon le pasteur Williams cela signifie que lorsque le Pape annoncera le Nouvel Ordre Mondial au cours de la réunion annuelle des dirigeants du monde entier le 25 Septembre 2015 devant les Nations Unies, juste avant la signature et la mise en œuvre de «Programme de développement post-2015».
Lindsey Williams rappelle également que nous sommes à la veille de l’effondrement économique (d’ailleurs, on en voit déjà des signes précurseurs en Chine notamment mais pas uniquement) et qu’une nouvelle monnaie mondiale sera officialisée en Octobre. Rappelons d’ailleurs au passage que l’élimination de l’argent papier été à la table des négociations au mois de mai dans le secret le plus total. Pour le coup, il ne manque plus que l’événement, ou probablement les événements, déclencheurs pour officialiser le Nouvel Ordre Mondial. Et cet événement ne peut être que majeur et mondial afin de rallier niaisement les gens derrière leurs leaders politiques en leur demandant du changement de la protection.
Le pape souhaite que son encyclique puisse influencer l’issue de la conférence Cop21 sur le climat. Et lance un appel: « nous ne pouvons plus tourner le dos à la réalité ».
La Conférence de Paris sur les changements climatiques est une conférence qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris en France. Elle est à la fois la 21e conférence des parties (COP-21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et la 11e conférence des parties siégeant en tant que Réunion des parties au protocole de Kyoto (CRP-11). Ce sommet international se tiendra au Parc des expositions de Paris-Le Bourget. La COP 21 doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2 °C. La COP 21 aura lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris, sur le site Paris-le Bourget. Ce site a été retenu pour sa capacité d’accueil et d’accessibilité, paramètre indispensable pour une manifestation qui devrait réunir entre 20 000 et 25 000 personnes pour la conférence elle-même, et plus de 40 000 si l’on inclut les visiteurs qui ne prendront pas part directement aux négociations.
“Laudato si” : l’encyclique sur l’écologie s’inscrit dans la pensée mondialiste
Le pape François a décidé de porter le même message que les gouvernements occidentaux sur la question. Très logiquement, il préconise la réduction des gaz à effet de serre. Pour lui, réduire ces émissions demande « de l’honnêteté et du courage, notamment de la part des pays les plus puissants et les plus polluants » : c’est en réalité un appel à plus de réglementations dans les pays « riches », dramatiques pour leur économie, au profit des pays « pauvres ». Le pape François insiste : « Ceux qui pâtiront des conséquences de ce que nous essayons de cacher se souviendront de ce manque de conscience et de responsabilité. ». Il appelle à entendre « le cri de la Terre autant que le cri des pauvres ». Le pape François a tout de même voulu préciser que la croissance de la population mondiale n’était pas la cause des problèmes écologiques, refusant donc a priori toute campagne de « contrôle de la population », bien souvent synonyme de promotion de la contraception, de l’avortement et de la stérilisation de populations entières. Pour le pape, la cause du réchauffement climatique reste le consumérisme et le gaspillage des plus riches : « La terre, notre maison semble se transformer de plus en plus en un immense dépôt d’immondices », écrit le pape.
Au troisième jour de sa visite en Amérique du Sud, le pape a déclaré que la protection de l’environnement n’était plus un choix mais un devoir. S’exprimant devant des indigènes de la forêt amazonienne, le souverain pontife a décliné les thèmes écologiques contenus dans son encyclique « Laudato Si » publiée le mois dernier. Il a renouvelé son appel en faveur de la protection de la région amazonienne, un écosystème qu’il a qualifié de vital pour l’ensemble de la planète. Le pape a expliqué qu’il souhaitait que son encyclique puisse influencer l’issue de la réunion Cop21 sur le climat prévue au mois de décembre à Paris. Au mois de septembre, il se rendra aux Etats-Unis et s’exprimera devant les Nations unies pour délivrer un message identique. « Une chose est certaine: nous ne pouvons plus tourner le dos à la réalité, tourner le dos à nos frères et nos soeurs, à notre mère la Terre« , a-t-il affirmé lors d’un discours à l’Université catholique pontificale de Quito.
NdlR : « … Notre Mère… » (???) Etrange vocabulaire pagano…. Gaïa, le retour !
Programme du pape à l’ONU à New York, le 25 septembre
Le pape François s’adressera à l’assemblée générale des Nations Unies le vendredi 25 septembre, à New York : il sera le quatrième pape à intervenir à la tribune, cinquante ans après le bienheureux pape Paul VI… à l’occasion de son voyage à Cuba et aux Etats-Unis (19-28 septembre). Le pape François ouvrira la 70e période de sessions de l’ONU. Il s’adressera aux chefs d’Etat et de gouvernements qui s’apprêtent à signer le “Programme pour le développement 2015-2030”.
Extraits de l’encyclique papale :
- « Laudato si’, mi’ Signore », – « Loué sois-tu, mon Seigneur », chantait saint François d’Assise. Dans ce beau cantique, il nous rappelait que notre maison commune est aussi comme une sœur, avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe ».[1]
- Cette sœur crie en raison des dégâts que nous lui causons par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a déposés en elle. Nous avons grandi en pensant que nous étions ses propriétaires et ses dominateurs, autorisés à l’exploiter. La violence qu’il y a dans le cœur humain blessé par le péché se manifeste aussi à travers les symptômes de maladie que nous observons dans le sol, dans l’eau, dans l’air et dans les êtres vivants. C’est pourquoi, parmi les pauvres les plus abandonnés et maltraités, se trouve notre terre opprimée et dévastée, qui « gémit en travail d’enfantement » (Rm 8, 22). Nous oublions que nous-mêmes, nous sommes poussière (cf. Gn 2, 7). Notre propre corps est constitué d’éléments de la planète, son air nous donne le souffle et son eau nous vivifie comme elle nous restaure.
NdlR : Le Vatican possède des observatoires astronomiques réputés dont un, sur le site du célèbre LUCIFER. Les spécialistes du Pape savent de quoi ils parlent en matière de réchauffement climatique… mais Est-il lié aux gaz à effets de serre ou à l’activité du soleil et au très soigneusement gardé 3ème secret de Fatima ? Le sujet est d’importance car le Pape se déplacera lui-même pour en parler avec l’élite mondiale le 25 septembre. Un agenda qui nous laisse perplexe… et sur nos gardes. Notre Mère , la Terre, attend avec impatience les révélations du Pape. Nous aussi…
Le média italien L’Espresso a « fuité » lundi le texte italien de l’encyclique du pape François sur l’environnement, Laudato Si, dont la présentation officielle est prévue pour jeudi. Le Vatican a qualifié la publication d’« acte haineux », s’empressant de préciser qu’il ne s’agissait pas de la version définitive. Mais à trois jours de sa publication, on imagine mal que des changements majeurs puissent modifier l’économie générale du texte. En l’état actuel, le pape attribue en effet le réchauffement climatique « en majeure partie » à la responsabilité humaine et appelle à une action « urgente » pour le contrer. Une aubaine pour le sommet mondialiste sur le climat, le COP21, qui se tiendra à Paris à la fin de l’année.
Le texte comporte à la fois des appels aux individus – le tri des déchets devient-il un acte moral ? – aux gouvernements, pour le respect d’un pacte global, et au monde, à travers la mise en place d’une autorité globale.
Pour le pape François, le réchauffement climatique relève de la responsabilité humaine
Même si le brouillon de cette encyclique reconnaît qu’il pourrait y avoir d’autres causes, le pape insiste sur la responsabilité humaine : « De nombreuses études scientifiques indiquent que l’essentiel du réchauffement climatique de ces dernières décennies est due à la grande concentration de gaz à effet de serre… émis avant tout en raison de l’activité humaine. »
Le pape François avait déjà fait des déclarations en ce sens, pour la plus grande joie des « réchauffistes » partisans de la dépopulation : « La violence qui existe dans le cœur humain, blessé par le péché, est également manifeste dans les symptômes de maladie que nous voyons sur la Terre, dans l’eau, dans les airs et sur les êtres vivants », précise le pape.
Si le pape avance des données scientifiques pour justifier son propos, il est à noter que de nombreux scientifiques contredisent ces données ; et que même des données très officielles viennent contredire l’existence même d’un réchauffement climatique. D’autres, s’ils reconnaissent des changements climatiques imputables aux variations climatiques naturelles, refusent toute responsabilité humaine.
“Laudato si” : l’encyclique sur l’écologie s’inscrit dans la pensée mondialiste
Le pape François a décidé de porter le même message que les gouvernements occidentaux sur la question. Très logiquement, il préconise la réduction des gaz à effet de serre. Pour lui, réduire ces émissions demande « de l’honnêteté et du courage, notamment de la part des pays les plus puissants et les plus polluants » : c’est en réalité un appel à plus de réglementations dans les pays « riches », dramatiques pour leur économie, au profit des pays « pauvres ». Le pape François insiste : « Ceux qui pâtiront des conséquences de ce que nous essayons de cacher se souviendront de ce manque de conscience et de responsabilité. ». Il appelle à entendre « le cri de la Terre autant que le cri des pauvres ».
Le pape François a tout de même voulu préciser que la croissance de la population mondiale n’était pas la cause des problèmes écologiques, refusant donc a priori toute campagne de « contrôle de la population », bien souvent synonyme de promotion de la contraception, de l’avortement et de la stérilisation de populations entières. Pour le pape, la cause du réchauffement climatique reste le consumérisme et le gaspillage des plus riches : « La terre, notre maison semble se transformer de plus en plus en un immense dépôt d’immondices », écrit le pape.
——————————————————————————————————————————————————————————————————
Lindsey Williams indique que le Nouvel Ordre Mondial pourrait être implémenté en Septembre 2015
Dans un bulletin envoyé par newsletter, Lindsey Williams, qui a des informations provenant de gens hauts placés, alerte ses abonnés: « Ceci est probablement le bulletin le plus important que nous ayons jamais envoyé – C’est l’accomplissement de tout ce que l’Elite a toujours voulu faire – Cela aura une incidence sur tous les êtres humains, dans le monde entier – Ils mettront en œuvre cela progressivement – Les dates ont été officiellement fixées pour le début de la mise en œuvre « .
Selon le pasteur Williams cela signifie que lorsque le Pape annoncera le Nouvel Ordre Mondial au cours de la réunion annuelle des dirigeants du monde entier le 25 Septembre 2015 devant les Nations Unies, juste avant la signature et la mise en œuvre de «Programme de développement post-2015» , le Pape ordonnera a tout les catholiques du monde entier d’obéir inconditionnellement – obéissance totale – y compris l’acceptation de la Marque de la Bête quand elle sera annoncée. Il peut toujours courir…
Lindsey Williams rappelle également que nous sommes à la veille de l’effondrement économique (d’ailleurs, on en voit déjà des signes précurseurs en Chine notamment mais pas uniquement) et qu’une nouvelle monnaie mondiale sera officialisée en Octobre. Rappelons d’ailleurs au passage que l’élimination de l’argent papier été à la table des négociations au mois de mai dans le secret le plus total. Pour le coup, il ne manque plus que l’événement, ou probablement les événements, déclencheurs pour officialiser le Nouvel Ordre Mondial. Et cet événement ne peut être que majeur et mondial afin de rallier niaisement les gens derrière leurs leaders politiques en leur demandant du changement de la protection.
———————————————————————————————————————————————————————————————————–
Le pape souhaite que son encyclique puisse influencer l’issue de la conférence Cop21 sur le climat. Et lance un appel: « nous ne pouvons plus tourner le dos à la réalité ».
L’environnement, nouveau combat de François? Mardi, au troisième jour de sa visite en Amérique du Sud, le pape a déclaré que la protection de l’environnement n’était plus un choix mais un devoir. S’exprimant devant des indigènes de la forêt amazonienne, le souverain pontife a décliné les thèmes écologiques contenus dans son encyclique « Laudato Si » publiée le mois dernier. Il a renouvelé son appel en faveur de la protection de la région amazonienne, un écosystème qu’il a qualifié de vital pour l’ensemble de la planète.
Le pape a expliqué qu’il souhaitait que son encyclique puisse influencer l’issue de la réunion Cop21 sur le climat prévue au mois de décembre à Paris. Au mois de septembre, il se rendra aux Etats-Unis et s’exprimera devant les Nations unies pour délivrer un message identique. « Une chose est certaine: nous ne pouvons plus tourner le dos à la réalité, tourner le dos à nos frères et nos soeurs, à notre mère la Terre », a-t-il affirmé lors d’un discours à l’Université catholique pontificale de Quito.
La protection de la planète, « une exigence »
Reprenant plusieurs passages de son encyclique, François a expliqué qu’il existait « un très solide consensus scientifique » sur le réchauffement climatique et sur ses causes humaines. Dans une référence explicite aux climato-sceptiques, le pape a déclaré qu’il « était mauvais de se détourner de ce qui se passait autour de nous, comme si certaines situations n’existaient pas ou n’avaient rien à voir avec notre mode de vie ».
Dans le texte de « Laudato Si », François plaidait en faveur d’une réduction « draconienne » des émissions de gaz à effet de serre et une réduction progressive de notre dépendance aux énergies fossiles. « Nous sommes aussi invités à prendre soin de notre planète, à la protéger, à être ses gardiens. Nous sommes désormais de plus en plus conscients de cette situation. Cela ne peut plus être une simple recommandation, c’est plutôt une exigence », a-t-il poursuivi.
Le choix de l’Equateur pour prononcer ce discours n’est pas anodin. Le pays est largement dépendant des revenus pétroliers et miniers, des activités qui menacent l’une des plus riches biodiversités de la planète, y compris dans les îles Galapagos.
Un million de personnes pour le pape en Equateur
Dans un second discours prononcé devant un groupe de représentants de la société civile dans la cathédrale Saint-François à Quito, le pape a ensuite abordé la question politique sensible de la nature considérée comme une propriété privée. « Les biens de la Terre sont destinés à tout le monde, et le fait que certains les revendiquent comme leur propriété aboutit à une hypothèque sociale », a-t-il dit.
« Nous devons dépasser la simple justice économique, fondée sur le commerce, pour atteindre une justice sociale qui garantit le droit humain fondamental à une vie digne », a-t-il poursuivi. « L’exploitation des ressources naturelles, qui sont si abondantes en Equateur, ne doit pas être motivée par des profits à court terme. En tant que gardiens de ces richesses que nous avons reçues, nous avons une obligation envers l’ensemble de la société et envers les générations futures ».
Ces paroles devraient être sensiblement les mêmes lorsqu’il se rendra en septembre aux Etats-Unis, pays où son encyclique a été vivement critiquée, notamment dans le camp républicain où certains ont reproché au pape de se mêler de questions scientifiques. François avait entamé sa dernière journée en Equateur par une messe en plein air à laquelle ont assisté près d’un million de personnes. Il se rend en Bolivie mercredi et terminera son périple par le Paraguay.
———————————————————————————————————————————————————————————————————-
Programme du pape à l’ONU à New York, le 25 septembre
Le pape François s’adressera à l’assemblée générale des Nations Unies le vendredi 25 septembre, à New York : il sera le quatrième pape à intervenir à la tribune, cinquante ans après le bienheureux pape Paul VI.
Il mettra ses pas dans ceux de Paul VI, il y a 50 ans, (4 octobre 1965, audio en français ; texte, ici), de Jean-Paul II trente ans après, il y a 20 ans (5 octobre 1995), et de Benoît XVI, il y a sept ans (18 avril 2008).
Le pape François ouvrira la 70e période de sessions de l’ONU. Il s’adressera aux chefs d’Etat et de gouvernements qui s’apprêtent à signer le “Programme pour le développement 2015-2030”.
Selon le programme détaillé par « Il Sismografo », le pape sera accueilli par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, originaire de Corée, élu le 23 janvier 2007 et qui achèvera son second mandat le 31 décembre 2016, et par son épouse, Mme Ban Soon-taek.
Le pape se rendra au 38e étage du Palais de Verre, pour un entretien privé avec M. Ban Ki-moon qu’il a reçu au Vatican le 28 avril dernier.
Les deux délégations seront ensuite présentées, puis aura lieu l’échange des cadeaux et la signature du livre d’or.
Le pape déposera une couronne au mémorial du personnel de l’ONU tombés en mission, et il rencontrera leurs familles avant de s’adresser au personnel de l’Organisation.
Il se rendra en voiture de golf à l’hémicycle pour s’adresser à l’assemblée, présidée pour cette 70e période par le Danois Mogens Lykketoft, avec lequel il aura ensuite une rencontre privée. Il rencontrera aussi le président sortant, un Ghanéen, Sam Kutesa.
Encyclique Laudato Si’
LETTRE ENCYCLIQUE LAUDATO SI’ DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE
-
M. MIGLIORATO/CPP/CIRIC
« Laudato si’, mi’ Signore », – « Loué sois-tu, mon Seigneur », chantait saint François d’Assise. Dans ce beau cantique, il nous rappelait que notre maison commune est aussi comme une sœur, avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe ».[1]
- Cette sœur crie en raison des dégâts que nous lui causons par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a déposés en elle. Nous avons grandi en pensant que nous étions ses propriétaires et ses dominateurs, autorisés à l’exploiter. La violence qu’il y a dans le cœur humain blessé par le péché se manifeste aussi à travers les symptômes de maladie que nous observons dans le sol, dans l’eau, dans l’air et dans les êtres vivants. C’est pourquoi, parmi les pauvres les plus abandonnés et maltraités, se trouve notre terre opprimée et dévastée, qui « gémit en travail d’enfantement » (Rm 8, 22). Nous oublions que nous-mêmes, nous sommes poussière (cf. Gn 2, 7). Notre propre corps est constitué d’éléments de la planète, son air nous donne le souffle et son eau nous vivifie comme elle nous restaure.
Rien de ce monde ne nous est indifférent - Il y a plus de cinquante ans, quand le monde vacillait au bord d’une crise nucléaire, le Pape saint Jean XXIII a écrit une Encyclique dans laquelle il ne se contentait pas de rejeter une guerre, mais a voulu transmettre une proposition de paix. Il a adressé son message Pacem in terris « aux fidèles de l’univers » tout entier, mais il ajoutait « ainsi qu’à tous les hommes de bonne volonté ». À présent, face à la détérioration globale de l’environnement, je voudrais m’adresser à chaque personne qui habite cette planète. Dans mon Exhortation Evangelii gaudium, j’ai écrit aux membres de l’Église en vue d’engager un processus de réforme missionnaire encore en cours. Dans la présente Encyclique, je me propose spécialement d’entrer en dialogue avec tous au sujet de notre maison commune.
- Huit ans après Pacem in terris, en 1971, le bienheureux Pape Paul VI s’est référé à la problématique écologique, en la présentant comme une crise qui est « une conséquence…dramatique » de l’activité sans contrôle de l’être humain : « Par une exploitation inconsidérée de la nature [l’être humain] risque de la détruire et d’être à son tour la victime de cette dégradation ».[2]Il a parlé également à la FAO de la possibilité de « l’effet des retombées de la civilisation industrielle, [qui risquait] de conduire à une véritable catastrophe écologique », en soulignant « l’urgence et la nécessité d’un changement presque radical dans le comportement de l’humanité », parce que « les progrès scientifiques les plus extraordinaires, les prouesses techniques les plus étonnantes, la croissance économique la plus prodigieuse, si elles ne s’accompagnent d’un authentique progrès social et moral, se retournent en définitive contre l’homme ».[3]
- Saint Jean-Paul II s’est occupé de ce thème avec un intérêt toujours grandissant. Dans sa première Encyclique, il a prévenu que l’être humain semble « ne percevoir d’autres significations de son milieu naturel que celles de servir à un usage et à une consommation dans l’immédiat ».[4] Par la suite, il a appelé à une conversion écologique globale.[5] Mais en même temps, il a fait remarquer qu’on s’engage trop peu dans « la sauvegarde des conditions morales d’une ‘‘écologie humaine’’ authentique ».[6] La destruction de l’environnement humain est très grave, parce que non seulement Dieu a confié le monde à l’être humain, mais encore la vie de celui-ci est un don qui doit être protégé de diverses formes de dégradation. Toute volonté de protéger et d’améliorer le monde suppose de profonds changements dans « les styles de vie, les modèles de production et de consommation, les structures de pouvoir établies qui régissent aujourd’hui les sociétés ».[7] Le développement humain authentique a un caractère moral et suppose le plein respect de la personne humaine, mais il doit aussi prêter attention au monde naturel et « tenir compte de la nature de chaque être et de ses liens mutuels dans un système ordonné ».[8] Par conséquent, la capacité propre à l’être humain de transformer la réalité doit se développer sur la base du don des choses fait par Dieu à l’origine.[9]
- Mon prédécesseur Benoît XVI a renouvelé l’invitation à « éliminer les causes structurelles des dysfonctionnements de l’économie mondiale et à corriger les modèles de croissance qui semblent incapables de garantir le respect de l’environnement ».[10] Il a rappelé qu’on ne peut pas analyser le monde seulement en isolant l’un de ses aspects, parce que « le livre de la nature est unique et indivisible » et inclut, entre autres, l’environnement, la vie, la sexualité, la famille et les relations sociales. Par conséquent, « la dégradation de l’environnement est étroitement liée à la culture qui façonne la communauté humaine ».[11] Le Pape Benoît nous a proposé de reconnaître que l’environnement naturel est parsemé de blessures causées par notre comportement irresponsable. L’environnement social a lui aussi ses blessures. Mais toutes, au fond, sont dues au même mal, c’est-à-dire à l’idée qu’il n’existe pas de vérités indiscutables qui guident nos vies, et donc que la liberté humaine n’a pas de limites. On oublie que « l’homme n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi. L’homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais il est aussi nature ».[12] Avec une paternelle préoccupation, il nous a invités à réaliser que la création subit des préjudices, là « où nous-mêmes sommes les dernières instances, où le tout est simplement notre propriété que nous consommons uniquement pour nous-mêmes. Et le gaspillage des ressources de la Création commence là où nous ne reconnaissons plus aucune instance au-dessus de nous, mais ne voyons plus que nous-mêmes ».[13]
Unis par une même préoccupation - Ces apports des Papes recueillent la réflexion d’innombrables scientifiques, philosophes, théologiens et organisations sociales qui ont enrichi la pensée de l’Église sur ces questions. Mais nous ne pouvons pas ignorer qu’outre l’Église catholique, d’autres Églises et Communautés chrétiennes – comme aussi d’autres religions – ont nourri une grande préoccupation et une précieuse réflexion sur ces thèmes qui nous préoccupent tous. Pour prendre un seul exemple remarquable, je voudrais recueillir brièvement en partie l’apport du cher Patriarche Œcuménique Bartholomée, avec qui nous partageons l’espérance de la pleine communion ecclésiale.
- Le Patriarche Bartholomée s’est référé particulièrement à la nécessité de se repentir, chacun, de ses propres façons de porter préjudice à la planète, parce que « dans la mesure où tous nous causons de petits préjudices écologiques », nous sommes appelés à reconnaître « notre contribution – petite ou grande – à la défiguration et à la destruction de la création ».[14] Sur ce point, il s’est exprimé à plusieurs reprises d’une manière ferme et stimulante, nous invitant à reconnaître les péchés contre la création : « Que les hommes dégradent l’intégrité de la terre en provoquant le changement climatique, en dépouillant la terre de ses forêts naturelles ou en détruisant ses zones humides ; que les hommes portent préjudice à leurs semblables par des maladies en contaminant les eaux, le sol, l’air et l’environnement par des substances polluantes, tout cela, ce sont des péchés » ;[15] car « un crime contre la nature est un crime contre nous-mêmes et un péché contre Dieu ».[16]
- En même temps, Bartholomée a attiré l’attention sur les racines éthiques et spirituelles des problèmes environnementaux qui demandent que nous trouvions des solutions non seulement grâce à la technique mais encore à travers un changement de la part de l’être humain, parce qu’autrement nous affronterions uniquement les symptômes. Il nous a proposé de passer de la consommation au sacrifice, de l’avidité à la générosité, du gaspillage à la capacité de partager, dans une ascèse qui « signifie apprendre à donner, et non simplement à renoncer. C’est une manière d’aimer, de passer progressivement de ce que je veux à ce dont le monde de Dieu a besoin. C’est la libération de la peur, de l’avidité, de la dépendance ».[17] Nous chrétiens, en outre, nous sommes appelés à « accepter le monde comme sacrement de communion, comme manière de partager avec Dieu et avec le prochain à une échelle globale. C’est notre humble conviction que le divin et l’humain se rencontrent même dans les plus petits détails du vêtement sans coutures de la création de Dieu, jusque dans l’infime grain de poussière de notre planète ».[18]
Saint François d’Assise - Je ne veux pas poursuivre cette Encyclique sans recourir à un beau modèle capable de nous motiver. J’ai pris son nom comme guide et inspiration au moment de mon élection en tant qu’Évêque de Rome. Je crois que François est l’exemple par excellence de la protection de ce qui est faible et d’une écologie intégrale, vécue avec joie et authenticité. C’est le saint patron de tous ceux qui étudient et travaillent autour de l’écologie, aimé aussi par beaucoup de personnes qui ne sont pas chrétiennes. Il a manifesté une attention particulière envers la création de Dieu ainsi qu’envers les pauvres et les abandonnés. Il aimait et était aimé pour sa joie, pour son généreux engagement et pour son cœur universel. C’était un mystique et un pèlerin qui vivait avec simplicité et dans une merveilleuse harmonie avec Dieu, avec les autres, avec la nature et avec lui-même. En lui, on voit jusqu’à quel point sont inséparables la préoccupation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engagement pour la société et la paix intérieure.
- Son témoignage nous montre aussi qu’une écologie intégrale requiert une ouverture à des catégories qui transcendent le langage des mathématiques ou de la biologie, et nous orientent vers l’essence de l’humain. Tout comme cela arrive quand nous tombons amoureux d’une personne, chaque fois qu’il regardait le soleil, la lune ou les animaux même les plus petits, sa réaction était de chanter, en incorporant dans sa louange les autres créatures. Il entrait en communication avec toute la création, et il prêchait même aux fleurs « en les invitant à louer le Seigneur, comme si elles étaient dotées de raison ».[19] Sa réaction était bien plus qu’une valorisation intellectuelle ou qu’un calcul économique, parce que pour lui, n’importe quelle créature était une sœur, unie à lui par des liens d’affection. Voilà pourquoi il se sentait appelé à protéger tout ce qui existe. Son disciple saint Bonaventure rapportait que, « considérant que toutes les choses ont une origine commune, il se sentait rempli d’une tendresse encore plus grande et il appelait les créatures, aussi petites soient-elles, du nom de frère ou de sœur ».[20] Cette conviction ne peut être considérée avec mépris comme un romantisme irrationnel, car elle a des conséquences sur les opinions qui déterminent notre comportement. Si nous nous approchons de la nature et de l’environnement sans cette ouverture à l’étonnement et à l’émerveillement, si nous ne parlons plus le langage de la fraternité et de la beauté dans notre relation avec le monde, nos attitudes seront celles du dominateur, du consommateur ou du pur exploiteur de ressources, incapable de fixer des limites à ses intérêts immédiats. En revanche, si nous nous sentons intimement unis à tout ce qui existe, la sobriété et le souci de protection jailliront spontanément. La pauvreté et l’austérité de saint François n’étaient pas un ascétisme purement extérieur, mais quelque chose de plus radical : un renoncement à transformer la réalité en pur objet d’usage et de domination.
- D’autre part, saint François, fidèle à l’Écriture, nous propose de reconnaître la nature comme un splendide livre dans lequel Dieu nous parle et nous révèle quelque chose de sa beauté et de sa bonté : « La grandeur et la beauté des créatures font contempler, par analogie, leur Auteur » (Sg 13, 5), et « ce que Dieu a d’invisible depuis la création du monde, se laisse voir à l’intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité » (Rm 1, 20). C’est pourquoi il demandait qu’au couvent on laisse toujours une partie du jardin sans la cultiver, pour qu’y croissent les herbes sauvages, de sorte que ceux qui les admirent puissent élever leur pensée vers Dieu, auteur de tant de beauté.[21] Le monde est plus qu’un problème à résoudre, il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et dans la louange.
Mon appel - Le défi urgent de sauvegarder notre maison commune inclut la préoccupation d’unir toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et intégral, car nous savons que les choses peuvent changer. Le Créateur ne nous abandonne pas, jamais il ne fait marche arrière dans son projet d’amour, il ne se repent pas de nous avoir créés. L’humanité possède encore la capacité de collaborer pour construire notre maison commune. Je souhaite saluer, encourager et remercier tous ceux qui, dans les secteurs les plus variés de l’activité humaine, travaillent pour assurer la sauvegarde de la maison que nous partageons. Ceux qui luttent avec vigueur pour affronter les conséquences dramatiques de la dégradation de l’environnement sur la vie des plus pauvres dans le monde, méritent une gratitude spéciale. Les jeunes nous réclament un changement. Ils se demandent comment il est possible de prétendre construire un avenir meilleur sans penser à la crise de l’environnement et aux souffrances des exclus.
- J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. Le mouvement écologique mondial a déjà parcouru un long chemin, digne d’appréciation, et il a généré de nombreuses associations citoyennes qui ont aidé à la prise de conscience. Malheureusement, beaucoup d’efforts pour chercher des solutions concrètes à la crise environnementale échouent souvent, non seulement à cause de l’opposition des puissants, mais aussi par manque d’intérêt de la part des autres. Les attitudes qui obstruent les chemins de solutions, même parmi les croyants, vont de la négation du problème jusqu’à l’indifférence, la résignation facile, ou la confiance aveugle dans les solutions techniques. Il nous faut une nouvelle solidarité universelle. Comme l’ont affirmé les Évêques d’Afrique du Sud, « les talents et l’implication de tous sont nécessaires pour réparer les dommages causés par les abus humains à l’encontre de la création de Dieu ».[22] Tous, nous pouvons collaborer comme instruments de Dieu pour la sauvegarde de la création, chacun selon sa culture, son expérience, ses initiatives et ses capacités.
- J’espère que cette Lettre encyclique, qui s’ajoute au Magistère social de l’Église, nous aidera à reconnaître la grandeur, l’urgence et la beauté du défi qui se présente à nous. En premier lieu, je présenterai un bref aperçu des différents aspects de la crise écologique actuelle, en vue de prendre en considération les meilleurs résultats de la recherche scientifique disponible aujourd’hui, d’en faire voir la profondeur et de donner une base concrète au parcours éthique et spirituel qui suit. À partir de cet aperçu, je reprendrai certaines raisons qui se dégagent de la tradition judéo-chrétienne, afin de donner plus de cohérence à notre engagement en faveur de l’environnement. Ensuite, j’essaierai d’arriver aux racines de la situation actuelle, pour que nous ne considérions pas seulement les symptômes, mais aussi les causes les plus profondes. Nous pourrons ainsi proposer une écologie qui, dans ses différentes dimensions, incorpore la place spécifique de l’être humain dans ce monde et ses relations avec la réalité qui l’entoure. À la lumière de cette réflexion, je voudrais avancer quelques grandes lignes de dialogue et d’action qui concernent aussi bien chacun de nous que la politique internationale. Enfin, puisque je suis convaincu que tout changement a besoin de motivations et d’un chemin éducatif, je proposerai quelques lignes de maturation humaine inspirées par le trésor de l’expérience spirituelle chrétienne.
- Bien que chaque chapitre possède sa propre thématique et une méthodologie spécifique, il reprend à son tour, à partir d’une nouvelle optique, des questions importantes abordées dans les chapitres antérieurs. C’est le cas spécialement de certains axes qui traversent toute l’Encyclique. Par exemple : l’intime relation entre les pauvres et la fragilité de la planète ; la conviction que tout est lié dans le monde ; la critique du nouveau paradigme et des formes de pouvoir qui dérivent de la technologie ; l’invitation à chercher d’autres façons de comprendre l’économie et le progrès ; la valeur propre de chaque créature ; le sens humain de l’écologie ; la nécessité de débats sincères et honnêtes ; la grave responsabilité de la politique internationale et locale ; la culture du déchet et la proposition d’un nouveau style de vie. Ces thèmes ne sont jamais clos, ni ne sont laissés de côté, mais ils sont constamment repris et enrichi
————————————————————————————————————————————————————————————————–
Edgar Morin : « L’encyclique Laudato Si’ est peut-être l’acte 1 d’un appel pour une nouvelle civilisation »
Pour ce sociologue non croyant, l’encyclique du pape François offre cette vision complexe de l’écologie qu’il appelle lui-même de ses vœux.
21/6/15 – 15 H 00
Texte intégral de l’encyclique sur l’écologie humaine du pape François
Le pape propose l’envoi d’un négociateur entre les Farc et les autorités colombiennes
EN IMAGES : Les temps forts du voyage du pape en Amérique latine
Le pape invite à trouver dans « l’Évangile de la miséricorde » la réponse à la question des migrants
Vous n’avez pas hésité, après l’avoir lu, à qualifier l’encyclique Laudato si’ (La Croix du 19 juin) de providentielle. Qu’est-ce à dire ?
Edgar Morin : Providentielle, non pas dans le sens de la divine providence ! Mais nous vivons dans une époque de désert de la pensée, une pensée morcelée où les partis qui se prétendent écologistes n’ont aucune vraie vision de l’ampleur et de la complexité du problème, où ils perdent de vue l’intérêt de ce que le pape François dans une merveilleuse formule reprise de Gorbatchev appelle « la maison commune ». Or cette même préoccupation d’une vue complexe, globale, au sens où il faut traiter les rapports entre chaque partie, m’a toujours animé (2).
Dans ce « désert » actuel, donc, voilà que surgit ce texte que je trouve tellement bien pensé, et qui répond à cette complexité ! François définit « l’écologie intégrale », qui n’est surtout pas cette écologie profonde qui prétend convertir au culte de la Terre, et tout lui subordonner. Il montre que l’écologie touche en profondeur nos vies, notre civilisation, nos modes d’agir, nos pensées.
Plus profondément, il critique un paradigme « techno-économique », cette façon de penser qui ordonne tous nos discours, et qui les rend obligatoirement fidèles aux postulats techniques et économiques pour tout résoudre. Avec ce texte, il y a à la fois une demande de prise de conscience, une incitation à repenser notre société, et à agir. C’est bien le sens de providentiel : un texte inattendu, et qui montre la voie.
> Lire également : Des encycliques en réponse aux crises de leur temps
Vous y retrouvez une perspective humaniste de l’écologie ?
E. M. : Oui, car à travers cette notion d’écologie intégrale, l’encyclique invite à prendre en compte toutes les leçons de cette crise écologique. Mais là aussi, à condition de préciser la notion d’humanisme, qui a un double sens. D’ailleurs, c’est ce que François dit dans son discours. Il critique une forme d’anthropocentrisme.
Il existe en effet un humanisme anthropocentriste, qui met l’homme au centre de l’univers, qui fait de l’homme le seul sujet de l’univers. En somme, où l’homme se situe à la place de Dieu. Je ne suis pas croyant, mais je pense que ce rôle divin que s’attribue parfois l’homme est absolument insensé.
Et une fois qu’on est dans ce principe anthropocentriste, la mission de l’homme, très clairement formulée par Descartes, c’est conquérir la nature et la dominer. Le monde de la nature est devenu un monde d’objets. Le véritable humanisme c’est au contraire celui qui va dire que je reconnais dans tout être vivant à la fois un être semblable et différent de moi.
> Lire aussi : Les écologistes en accord sur (presque) tout avec le pape François
Faites-vous vôtre cette invocation de François d’Assise, reprise par le pape, qui parle de frère Soleil, qui implique une forme de fraternité avec ce que les chrétiens appellent la Création ?
E. M. : Le pape a eu la chance de trouver dans le christianisme saint François d’Assise ! Car s’il n’avait pas été là, il aurait été bien maigre en référence…
Nous savons aujourd’hui que nous avons en nous des cellules qui se sont multipliées depuis les origines de la vie, qu’elles nous constituent comme tout être vivant… Si nous remontons à l’histoire de l’univers, nous portons ainsi en nous tout le cosmos, et d’une façon singulière.
Il y a une solidarité profonde avec la nature, même si bien entendu nous sommes différents, par la conscience, la culture… Mais tout en étant différents, nous sommes tous des enfants du Soleil. Le vrai problème, c’est non pas de nous réduire à l’état de nature, mais de ne pas nous séparer de l’état de nature.
Le Saint-Père est amené à trouver dans la Bible un certain nombre d’éléments qui justifie sa démarche. Mais je crois au contraire que la Bible raconte une création de l’homme totalement séparée de celle des animaux, et qu’elle a commencé à susciter cette pensée anthropocentriste, que le message de Paul a poursuivi, en séparant le destin post-mortem des humains des autres vivants. Cette conception sépare à mes yeux la civilisation judéo-chrétienne des autres grandes civilisations.
> Retrouvez notre dossier spécial sur l’encyclique
Mais justement, dans l’encyclique Laudato si’, le pape donne une interprétation inverse de la Genèse…
E. M. : C’est vrai, on peut très bien faire des interprétations cosmogéniques de la Genèse, notamment parce que « Elohim » qui est le Dieu génésique, est un pluriel singulier : il est un et il est multiple. Alors on peut y voir une sorte de tourbillon créateur. C’est vrai aussi que, dans la Genèse, il est écrit qu’au commencement Elohim sépara le ciel de la Terre.
C’est là, aussi, une idée intéressante, car pour qu’il y ait un univers il faut une séparation, entre les temps (passé, présent et avenir) et l’espace (ici et là). Mais ma conception à moi, qui se situe dans l’héritage de Spinoza, repose sur la capacité créatrice de la nature. Je crois que la créativité ne part pas d’un créateur initial, mais d’un événement initial.
> (Re)voir : « Laudato si’», les enjeux d’une encyclique
Vous connaissez bien l’Amérique du Sud. Avez-vous le sentiment que la réflexion de François doit beaucoup à sa culture argentine ?
E. M. : Oui, tout à fait. Ce qui m’a toujours frappé, c’est de ressentir en Amérique latine, à titre divers, une vitalité, une capacité d’initiative que nous n’avons pas ici. Dans l’encyclique, par exemple, je retrouve ce sens de la pauvreté, si fort sur ce continent.
En Europe, nous avons complètement oublié les pauvres, nous les avons marginalisés. Mais dans l’encyclique, le concept de pauvreté est vivant, comme dans les manifestations de la Ligue des paysans sans terre ou du peuple, au Brésil.
Enfin, il est certain que l’Argentine, qui a elle-même connu tant d’épreuves, qui a été obligée d’abolir sa dette car elle était en faillite, est un pays où il y a une vitalité démocratique extraordinaire. Je ne dirais pas que c’est un miracle, mais il était nécessaire qu’un pape vienne de là-bas, avec cette expérience humaine.
C’est un pape imprégné par cette culture andine qui oppose au « bien-être » exclusivement matérialiste européen le « bien vivre » (le buen vivir) qui est épanouissement personnel et communautaire authentique. Le message pontifical appelle à un changement, à une nouvelle civilisation, et j’y suis très sensible. Ce message est peut-être l’acte 1 d’un appel pour une nouvelle civilisation.
> (Re)lire : Edgar Morin, en présence du « suprême Mystère »
Au-delà de cette encyclique, comment voyez-vous la contribution des religions à notre société ?
E. M. : Tous les efforts pour éradiquer les religions ont complètement échoué. Les religions sont des réalités anthropologiques. Le christianisme a connu une contradiction entre certains de ses développements historiques et son message initial, évangélique, qui est amour des humbles. Mais, après que l’Église a perdu son monopole politique, une partie d’elle-même a retrouvé sa source évangélique.
La dernière encyclique est un ressourcement évangélique intégral. Les chrétiens, quand ils sont animés par la source de leur foi, sont typiquement des personnes de bonne volonté, qui pensent au bien commun. La foi peut être un garde-fou contre la corruption de politiques ou des administrateurs. La foi peut donner du courage.
Si, aujourd’hui, dans une époque de virulence, les religions revenaient à leur message initial – en particulier l’islam, puisque Allah est le Clément et Miséricordieux – elles seraient capables de s’entendre. Aujourd’hui, pour sauver la planète qui est vraiment menacée, la contribution des religions n’est pas de trop. Cette encyclique en est une manifestation éclatante.