La tolérance selon Israël et les habitants de Tel Aviv

NdlR : Une foule joyeuse et gay dans la capitale de la tolérance qui a fait de la Bisexualité le thème central de sa gay-pride 2017, s’exclame avec fierté les journalistes israéliens ! C’est bon pur le tourisme : un argument qui ne devrait pas plaire en Haut-Lieux !!

Foule joyeuse à la Gay Pride de Tel Aviv : Des dizaines de milliers de personnes étaient présentes dans la Ville blanche, rare oasis de tolérance dans la région

La Gay Pride 2017 de Tel Aviv, le 9 juin 2017. (Crédit : ⁠⁠⁠Miriam Hershlag/Times of Israël)

Une dizaine de chars surmontés d’hommes légèrement vêtus et de femmes en bikini se trémoussant au rythme de la musique dans la chaleur et l’humidité ont pris la direction de la plage pour une gigantesque fête au bord de la Méditerranée.

L’un des chars, représentant un ancien bateau de guerre à voiles, a été construit par le personnel de l’ambassade britannique, a indiqué la représentation diplomatique sur son site internet.

Les organisateurs disaient attendre près de 200 000 participants, dont 30 000 venus exprès de l’étranger pour ce qui est devenu un rendez-vous annuel de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels), dans une ville louée comme une rare oasis de tolérance dans la région.

La police a déployé des centaines d’hommes pour sécuriser le défilé, a dit un porte-parole, Micky Rosenfeld.La Gay Pride 2017 de Tel Aviv, le 9 juin 2017. (Crédit : Luke Tress/Times of Israël)

Cette marche des fiertés présentée par la municipalité comme la plus importante parade non seulement au Moyen Orient mais en Asie s’était donnée cette année pour thème la « visibilité bisexuelle », détournant le tube des Beatles pour s’intituler Let It B.

Israël est reconnu comme un pays avancé en matière de visibilité et d’égalité pour la communauté LGBT, jusqu’au sein d’institutions comme l’armée. Le mariage homosexuel, sans y être illégal, n’y est pas possible, faute d’institution habilitée à le prononcer, mais il est reconnu quand il a été contracté à l’étranger.

Un ‘pilier’ économique

Depuis sa première édition en 1998, la Gay Pride attire de très nombreux touristes qui passent le week-end ou la semaine à Tel Aviv, où tout, de la plage aux centres commerciaux en passant par les hôtels et les clubs gays, vit au rythme des festivités.  Tel Aviv considère comme son « ADN de faire une place à tout le monde », dit Eitan Schwartz, patron de Tel Aviv Global, une entreprise liée à la municipalité qui finance la Gay Pride. « Le tourisme gay est l’un des piliers de notre économie », ajoute-t-il. Maya Gatman, 17 ans et déjà une habituée depuis cinq ans, se réjouit d’une « ambiance incroyable ».Des Israéliens et des touristes étrangers se prélassent sur une plage gay de Tel Aviv durant la semaine des fêtes des Fiertés de Tel Aviv , le 8 juin 2017. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Mattan Segev, 36 ans, est, lui, venu non seulement pour faire la fête mais pour réclamer davantage de droits, en matière d’adoption ou de mariage.

« Il y a évidemment une différence entre ce qui se passe en Israël et ce qui se passe dans les pays musulmans autour de nous, dit-il, mais je ne vois pas pourquoi nous devons nous comparer à eux. »

« Israël se considère comme faisant partie des pays européens ou de l’Occident. Si c’est à l’Occident que vous nous comparez, le constat est très différent », ajoute-t-il.

 

et le rabbinat, il en pense quoi ?

Le rabbin Joseph Dweck, qui est le rabbin de la communauté séfarade S&P de Londres, a été critiqué pour ces propos tenus le mois dernier pendant une conférence. Un rabbin orthodoxe de Londres a demandé à un tribunal rabbinique d’étudier la possibilité de démettre Dweck de ses fonctions, et une pétition d’un rabbin américain orthodoxe affirmant que Dweck est un « hérétique » a rassemblé quelque 480 signatures, a annoncé Jewish News.

Le grand rabbin séfarade d’Israël, Yitzhak Yossef, a lui aussi condamné Dweck dans une lettre : « Je suis ébahi et irrité par ces paroles d’illogisme et d’hérésie qui ont été prononcées au sujet des fondations de notre foi, dans notre Torah », dit la lettre, qui a été publiée sur le site d’information israélien ultra-orthodoxe Kikar HaShabbat.

Le rabbin Joseph Dweck. (Crédit : Wikiweck/Wikimedia Commons via JTA)

Dweck a été ordonné rabbin par le père de Yossef, le grand rabbin séfarade décédé d’Israël Ovadia Yossef. Dweck, qui a grandi à Los Angeles et détient son poste actuel depuis 2013, a refusé de revenir sur ses propos, même s’il a reconnu que l’usage du mot « fantastique » était exagéré, a indiqué Jewish News.

« Je n’ai pas dit que les actes homosexuels étaient fantastiques. J’ai dit que le développement sociétal avait des bénéfices secondaires, de la même manière qu’en ont eu l’islam et le christianisme, comme l’a souligné le Rambam », a-t-il dit. Dweck a poursuivi : « Ces effets secondaires sont, à mon avis, ce qui a aidé la société à être plus ouverte à l’expression de l’amour entre hommes. Je n’affirmais pas la loi, ni ne demandais une manière de penser particulière. Je présentais simplement une observation personnelle. » Le rabbin a aussi ses partisans. Plus de 1 900 personnes ont signé une pétition soutenant Dweck.

 

 

 

La bisexualité au centre de la marche des Fiertés de Tel Aviv

Cette attention toute particulière apportée aux bisexuels a pour objectif d’aider à mettre en lumière les groupes marginalisés au sein de la communauté LGBTQ

Un couple de lesbiennes se tient la main durant la marche des Fiertés de Tel Aviv le 3 juin 2016 (Crédit : David Silverman/Getty Images via JTA, File)

Un couple de lesbiennes se tient la main durant la marche des Fiertés de Tel Aviv le 3 juin 2016 (Crédit : David Silverman/Getty Images via JTA, File)

Le thème de la parade, cette année, est « la visibilité bisexuelle », ce qui fera de cette marche tournée vers la bisexualité l’une des plus grandes au monde.

Chaque année, les membres de la communauté LGBTQ de Tel Aviv choisissent un thème pour la semaine d’événements du mois de juin. Parmi les thèmes passés, « les femmes pour le changement » en 2016 et la « visibilité transgenre » l’année précédente.

« La marche des Fiertés est un événement véritablement fun qui unit la communauté mais c’est aussi une manifestation réellement politique », commente Noemi Seroussi, présidente du Forum Bi-Pan-Poly Forum d’Aguda, le groupe de travail national israélien sur la communauté LGBT. « C’est une opportunité pour la communauté de dire : ‘Ce sont des questions qui sont importantes pour nous’ ».

Des hommes agitant des drapeaux à la Gay Pride de Tel-Aviv le 12 juin 2015 (Crédit : Flash90 / Gili Yaar)

Le Forum Bi-Pan-Poly défend la bisexualité, la pansexualité et la polysexualité – ces deux dernières étant des extensions non-binaires de la bisexualité.

« Dans le passé, les thèmes de la marche des Fiertés à Tel Aviv étaient très généraux, des trucs comme ‘Familles fières’ ou ‘nous sommes tous égaux’, ajoute Seroussi. « Puis il y a eu un choix spécifique qui venait de l’intérieur de la communauté qui a permis aux groupes plus vulnérables de faire entendre leur voix ».

Cette initiative visant à mettre en exergue les communautés marginalisées au sein de la communauté LGBTQ a commencé il y a deux ans, lorsque la marche a fêté les transgenres.

L’année dernière, les femmes et ceux qui s’identifient comme femmes se sont trouvés sur le devant de la scène. « C’est vraiment bien qu’ils aient décidé de prendre les femmes comme thème parce que parfois, les événements relatifs à la semaine des Fiertés peuvent réellement être dominés par les hommes », avait estimé Miriam Fine, une jeune avocate de 25 ans originaire de Londres, lors de la marche de l’année dernière.

La Gay pride à Tel Aviv le 3 juin 2016 (Crédit : Luke Tress / Times of Israel)

Seroussi indique qu’un thème significatif pour la parade reste évocateur même lorsqu’ont disparu les derniers ballons. Elle note que tandis que de nombreuses personnes ont des connaissances ouvertement gays ou lesbiennes, très peu de bisexuels osent encore faire part de leurs orientations sexuelles. Même au sein de la communauté LGBT, les bisexuels se sentent souvent ostracisés.

« Avant de pouvoir évoquer ce dont nous avons besoin, il faut d’abord qu’on dise : ‘Hé, salut, on est là, on existe’ », dit Seroussi.

Elle espère que ce thème plus politique permettra à la marche des Fiertés de Tel Aviv de revenir aux racines de ces marches, qui ont commencé comme des manifestations politiques pour afficher l’ampleur et le soutien de la communauté.

Je veux que [cette manifestation] soit moins commerciale et plus politique », confie-t-elle. « Je veux que nous puissions passer de cette fête joyeuse du ‘Nous sommes tous égaux’ à ‘Unissons-nous en tant que communauté luttant en faveur de l’égalité des droits’ ».

Environ 200 000 personnes ont participé à la Gay Pride annuelle à Tel Aviv, le 3 juin 2016. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Dans la semaine qui précède la marche, des douzaines de bars organisent des fêtes des Fierté dans les rues de Tel Aviv décorées aux couleurs de l’arc en ciel. Un festival du film LGBT est à découvrir à la Cinémathèque ainsi que de nombreux autres événements, dont une course de drag-queens en talons aiguilles qui devront descendre les marches du Centre Dizengoff.

La police est en état d’alerte élevé pour garantir que la marche se déroule sans problème. Dimanche, les forces de l’ordre ont arrêté un homme à Bnei Brak, soupçonné de menacer la prochaine marche dans un post publié sur Facebook. Au cours de la manifestation de 2015 à Jérusalem, Shira Banki, 16 ans, avait été assassinée et plusieurs autres personnes avaient été blessées par Yishai Schlissel, extrémiste ultra-orthodoxe qui voulait protester contre la marche.

La municipalité de Tel Aviv accorde une grande importance à cette semaine des Fiertés qui attire énormément de touristes étrangers. Ils ont été plus de 30 000 à venir l’année dernière en Israël à cette occasion.

La Gay pride à Tel Aviv le 3 juin 2016 (Crédit : Brandon Berry / Times of Israel)

L’année dernière, la communauté LGBT s’était mise en colère lorsque le ministère du Tourisme avait expliqué qu’il dépenserait 11 millions de shekels (soit 2,86 millions de dollars) en publicité pour attirer des visiteurs européens à la semaine des Fiertés. Cette somme représente 10 fois le montant du financement public annuel donné aux groupes LGBTQ.

Après que les groupes ont menacé d’annuler leur participation à la semaine des Fiertés, le ministère des Finances avait fait savoir qu’il offrirait aux groupes homosexuels et transgenres 11 millions de shekels sur trois ans.

Seroussi explique que la lutte de l’année dernière démontre le pouvoir que les groupes LGBTQ peuvent exploiter. « Ce sont des budgets qui continueront et qui seront renouvelés chaque année, cela arrive vraiment », dit-elle. « Cela montre ce qu’une communauté peut faire lorsqu’on travaille ensemble ».

La Gay pride à Tel Aviv le 3 juin 2016 (Crédit : Melanie Lidman/Times of Israel)

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Un rabbin anglais dit que l’acceptation des gays est “fantastique” et déclenche la controverse

Joseph Dweck a été critiqué pour avoir salué le changement d’attitude envers les homosexuels ; le grand rabbin d’Israël parle d’“hérésie”

Cérémonie de mariage d'un couple homosexuel sous une houpa pendant la Gay Pride de Jérusalem, le 21 juillet 2016. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Cérémonie de mariage d’un couple homosexuel sous une houpa pendant la Gay Pride de Jérusalem, le 21 juillet 2016. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Le rabbin Joseph Dweck, qui est le rabbin de la communauté séfarade S&P de Londres, a été critiqué pour ces propos tenus le mois dernier pendant une conférence. Un rabbin orthodoxe de Londres a demandé à un tribunal rabbinique d’étudier la possibilité de démettre Dweck de ses fonctions, et une pétition d’un rabbin américain orthodoxe affirmant que Dweck est un « hérétique » a rassemblé quelque 480 signatures, a annoncé Jewish News.

Le grand rabbin séfarade d’Israël, Yitzhak Yossef, a lui aussi condamné Dweck dans une lettre.

« Je suis ébahi et irrité par ces paroles d’illogisme et d’hérésie qui ont été prononcées au sujet des fondations de notre foi, dans notre Torah », dit la lettre, qui a été publiée sur le site d’information israélien ultra-orthodoxe Kikar HaShabbat.

Le rabbin Joseph Dweck. (Crédit : Wikiweck/Wikimedia Commons via JTA)

Dweck a été ordonné rabbin par le père de Yossef, le grand rabbin séfarade décédé d’Israël Ovadia Yossef.

Dweck, qui a grandi à Los Angeles et détient son poste actuel depuis 2013, a refusé de revenir sur ses propos, même s’il a reconnu que l’usage du mot « fantastique » était exagéré, a indiqué Jewish News.

« Je n’ai pas dit que les actes homosexuels étaient fantastiques. J’ai dit que le développement sociétal avait des bénéfices secondaires, de la même manière qu’en ont eu l’islam et le christianisme, comme l’a souligné le Rambam », a-t-il dit.

Dweck a poursuivi : « Ces effets secondaires sont, à mon avis, ce qui a aidé la société à être plus ouverte à l’expression de l’amour entre hommes. Je n’affirmais pas la loi, ni ne demandais une manière de penser particulière. Je présentais simplement une observation personnelle. »

Le rabbin a aussi ses partisans. Plus de 1 900 personnes ont signé une pétition soutenant Dweck.

« La situation actuelle, où la diffamation, le mensonge et l’absence de contexte ont constitué la majorité des réponses plutôt qu’une discussion honnête, ouverte et sensible est décourageante et reflète un climat bien malheureux dans notre communauté », peut-on lire dans la pétition.

L’enregistrement de la conférence du mois dernier avait été publié sur le site internet de la communauté séfarade S&P, mais a depuis été supprimé, selon The Jewish News.

 

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