Kushner : l’homme par qui la Paix Globale est inévitable ?

NdlR : Vers une solide Alliance avec plusieurs au Moyen-Orient comme écrivait le Prophète Daniel ?

Après l’accord Israël-EAU, Kushner annonce que d’autres pays arabes suivront.  Kushner déclare que certains pays « sont contrariés de ne pas être les premiers », et que les efforts, engagés il y a 18 mois, ont été précipités par l’approche de l’annexion

Jared Kushner, conseiller supérieur à la Maison Blanche, fait une conférence de presse dans la salle James Brady à la Maison Blanche à Washington, le jeudi 13 août 2020, après que le président Donald Trump a annoncé que les Émirats arabes unis et Israël avaient convenu d'établir des relations diplomatiques complètes. (Photo AP / Andrew Harnik)

L’homme providentiel de la Paix ?

Jared Kushner, conseiller supérieur à la Maison Blanche, fait une conférence de presse dans la salle James Brady à la Maison Blanche à Washington, le jeudi 13 août 2020, après que le président Donald Trump a annoncé que les Émirats arabes unis et Israël avaient convenu d’établir des relations diplomatiques complètes. (Photo AP / Andrew Harnik)

WASHINGTON – Le gendre et conseiller supérieur du président américain Donald Trump, Jared Kushner, a déclaré jeudi que d’autres pays arabes pourraient annoncer prochainement la normalisation de leurs relations avec Israël, à la suite de l’accord négocié par les États-Unis entre Israël et les Émirats arabes unis.

« Nous espérons que ça va briser le tabou, et qu’Israël va désormais pouvoir normaliser ses relations avec d’autres pays », a déclaré Kushner lors d’une conférence de presse peu après que Trump ait annoncé l’accord ; il a ajouté qu’il y avait de « grandes chances » qu’un autre accord israélo-arabe s’effectue ce mois-ci.

« Il y en a même quelques-uns qui sont contrariés de n’avoir pas été les premiers », a déclaré Kushner. « Mais … nous travaillerons dur pour obtenir à de plus en plus de normalisations au cours des prochaines années. » « Je pense que ça [l’accord] les rend de plus en plus inévitables », a-t-il poursuivi. « Mais cela nécessite d’instaurer de la confiance et de faciliter le dialogue. Espérons que cela facilite les choses pour les autres. »

Lorsqu’on lui a demandé quels autres pays étaient dans la partie, il a répondu : « Qui est le prochain ? Vous le découvrirez bientôt. »

NdlR : Le Bahreïn est bien placé pour suivre les EAU… mais Oman accélère également… les Palestiniens fulminent d’être abandonnés par les arabes. L’Iran est isolé, TRUMP a bien joué et marque des points politiques. 

 

Plus tôt ce jeudi, dans une déclaration conjointe avec les États-Unis publiée en avant-première par Trump, Israël et les Émirats arabes unis ont annoncé qu’ils étaient parvenus à un accord historique pour l’établissement de relations diplomatiques complètes, le troisième accord de ce type que l’État juif a conclu avec un État arabe après l’Égypte et la Jordanie.

Il s’agit du premier accord de paix dans la région depuis 1994, quand Israël a normalisé ses relations avec la Jordanie.

Les délégations israélienne et émiratie se rencontreront dans les prochaines semaines pour signer des accords bilatéraux sur les investissements, le tourisme, les vols directs, la sécurité et la création d’ambassades réciproques, indique le communiqué.

Kushner n’a pas précisé où se situerait l’ambassade des Émirats arabes unis en Israël. « Ils en décideront eux-mêmes », a-t-il dit.

Selon des sources israéliennes, la percée de jeudi – officiellement appelée les accords d’Abraham – est l’aboutissement de semaines de pourparlers intensifs entre des responsables à Jérusalem et Abu Dhabi.

Ces contacts ont été initiés au lendemain de la tribune sans précédent de l’ambassadeur des Émirats arabes unis aux États-Unis, Yousef Al Otaiba, publiée le 12 juin en première page du plus popualire journal israélien, dans laquelle il a fait miroiter la perspective de relations complètes tout en mettant en garde contre le projet de Jérusalem d’annexer unilatéralement des zones de Cisjordanie.

Dans le cadre de l’accord, Israël a accepté de « suspendre » son plan d’annexion d’environ 30 % de la Cisjordanie, dont toutes les implantations et la vallée du Jourdain – la zone allouée à Israël par le Plan de Trump pour le Moyen-Orient.

Pourtant le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré après l’annonce qu’il n’abandonnait pas son projet d’étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie.

« Il n’y a aucun changement quant à notre projet d’étendre notre souveraineté sur la Judée et la Samarie, en coordination avec les Etats-Unis », a-t-il déclaré. « Je m’y suis engagé. » Cependant, Trump lui a demandé de « suspendre temporairement » le projet, a-t-il ajouté.

Lors de sa conférence de presse de jeudi, Kushner a décrit l’accord comme l’aboutissement d’années d’efforts diplomatiques, déclenchés par le discours de Trump au monde musulman à Riyad au début de sa présidence.

« Peu de nos actions étaient connues du public », a déclaré Kushner, « mais il se passait beaucoup de choses en coulisses. Si nous avions rendu public que nous travaillions là-dessus, cela aurait rendu la tâche beaucoup plus difficile. »

Kushner, à qui Trump a demandé de concentrer ses efforts sur la négociation d’un accord de paix israélo-palestinien, a dit aux journalistes que des discussions pour un accord avec les EAU étaient en cours depuis « environ un an et demi ».

Mais ils sont devenus plus sérieux après que Netanyahu a décidé de s’imposer la date limite du 1er juillet pour lancer l’annexion de territoires de Cisjordanie, a-t-il déclaré.

« Cela aurait évidemment, du point de vue des EAU, remis en cause toutes les avancées que nous avons réalisées dans la région », a déclaré Kushner.

En fait, c’est dans la foulée de la tribune d’Otaiba du 12 juin que les discussions se sont intensifiées de façon spectaculaire, a-t-il ajouté. « Nous avons entamé une discussion avec les EAU sur le thème ‘eh bien, peut-être que nous pourrions faire quelque chose de beaucoup plus intéressant pour Israël, sur le court, moyen et long terme’. »

Après six semaines de négociations, les trois pays sont parvenus à un accord de principe la semaine dernière, dont ils ont finalisé les détails mercredi, a poursuivi Kushner.

Il a également suggéré que les Palestiniens, par leur rejet anticipé du Plan Trump pour le Moyen-Orient dévoilé en janvier, ont poussé d’autres pays arabes à choisir d’aller de l’avant dans la normalisation de leurs relations avec Israël sans attendre qu’un accord israélo-palestinien voie le jour.

Dans le cadre du Plan américain, selon Kushner, le Président « est parvenu à amener Israël à accepter une solution à deux États avec les Palestiniens – et, pour la première fois de l’histoire, à accepter une carte délimitant le territoire sur lequel il serait prêt à travailler ».

Un certain nombre d’acteurs de la région ont été consternés par la réponse palestinienne, a fait valoir Kushner.

« Je pense que cela a poussé beaucoup de gens à reconsidérer s’ils devaient ou non attendre les Palestiniens », a-t-il dit. « Beaucoup d’entre eux pensent avant tout à l’intérêt de leur pays. Je pense que la conclusion, pour les EAU et d’autres, est que leurs citoyens aimeraient avoir la possibilité de se rendre en Israël et de faire des affaires, d’investir dans les entreprises de technologie et de soins médicaux qui existent là-bas, et surtout, beaucoup de leurs citoyens aimeraient avoir accès à la mosquée al-Aqsa pour y prier. »

« La façon dont les Palestiniens ont réagi à notre Vision pour la Paix leur a simplement confirmé que s’ils attendaient que les dirigeants palestiniens prennent la bonne décision – alors ils allaient attendre très, très longtemps. »

L’Autorité palestinienne a appelé jeudi les Émirats arabes unis à « retirer immédiatement » leur accord de normalisation des relations avec Israël, qu’elle a qualifié de « décision méprisable ».

Le président de l’AP Mahmoud Abbas a ordonné une réunion d’urgence en réponse à l’accord, et a rappelé son ambassadeur aux Émirats arabes unis en signe de protestation.

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Le Bahreïn, prochain pays à normaliser ses liens avec Israël ?

Quelques heures après l’annonce de la normalisation des liens entre les Emirats arabes unis et Israël, des médias israéliens ont indiqué que le Bahreïn pourrait suivre

Le ministre des Affaires étrangères israélien Israel Katz et son homologue bahreïni Khalid bin Ahmed Al-Khalifa, (à droite), posent pour une photo au Département d'Etat à Washington, le 17 juillet 2019. (Autorisation)

Le ministre des Affaires étrangères israélien Israel Katz et son homologue bahreïni Khalid bin Ahmed Al-Khalifa, (à droite), posent pour une photo au Département d’Etat à Washington, le 17 juillet 2019. (Autorisation)

Jeudi, de hauts responsables israéliens auraient déclaré être en négociations avancées avec le Bahreïn en vue d’une normalisation des liens avec le pays du Golfe, quelques heures après l’annonce historique sur l’établissement de liens entre Israël et les Emirats arabes unis.

Le Bahreïn devrait être le prochain pays à établir des liens officiels avec Israël, a déclaré un haut responsable à la chaîne publique Kan.

Les négociations avec le Bahreïn ont également été évoquées par la Radio de l’armée. Selon la radio, plusieurs officiels israéliens seraient en « négociations avancées » avec le Bahreïn sur une décision potentielle.

Israël et les Emirats arabes unis ont annoncé leur accord jeudi après-midi. Ils « ont accepté une normalisation complète des relations entre Israël et les Emirats arabes unis », notait le communiqué conjoint avec les Etats-Unis qui a été publié par le président Donald Trump.

Trump a déclaré : « C’est une étape monumentale pour nouer des liens de coopération au Moyen Orient et je pense qu’il y aura d’autres pays à venir. Je peux vous dire que nous avançons et ils veulent un accord. Ils auront la paix au Moyen Orient ».

Bahreïn comptait parmi les Etats qui ont salué l’accord : « Le royaume salue les efforts diplomatiques déployés par les Emirats arabes unis. Cette étape historique contribuera au renforcement de la stabilité et de la paix dans la région », a déclaré le gouvernement de Manama dans un communiqué publié par l’agence de presse nationale.

Le Bahreïn a également déclaré que l’accord avait arrêté « l’annexion de terres palestiniennes et qu’il [faisait] avancer la région vers la paix ».

L’accord signé entre les Emirats et Israël correspond au troisième accord du genre que l’Etat juif a scellé avec un pays arabe après l’Egypte (1979) et la Jordanie (1994).

Des délégations israéliennes et emiraties se rencontreront dans les prochaines semaines pour signer des accords bilatéraux concernant l’investissement, le tourisme, les vols directs, la sécurité et la mise en place d’ambassades, notait leur communiqué.

Jeudi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’Israël était entré dans « une nouvelle ère des relations israéliennes avec le monde arabe », et que d’autres accords avec les pays arabes allaient suivre.

Il a expliqué que l’accord reflétait « l’évolution forte » de la manière dont Israël était perçu dans la région. Dans le passé, l’Etat juif était considéré « comme un ennemi et une source d’instabilité » mais aujourd’hui, « beaucoup, beaucoup d’Etats voient Israël comme un allié stratégique pour la stabilité, la sécurité, pour le développement et aussi pour la paix ».

« Il y aura d’autres pays arabes et musulmans qui rejoindre le cercle de la paix avec nous », a-t-il prédit. Israël et des états modérés dans la région « sont alignés en faveur du développement et contre les forces extrémistes qui nous menacent et la paix mondiale ».

Netanyahu a dit qu’il travaillait afin d’obtenir la normalisation avec le Golfe depuis 2009.

« J’ai toujours pensé que c’était possible… J’ai travaillé sans relâche pendant des années », a-t-il dit, soulignant ses contacts avec Oman, le Soudan et d’autres Etats de la zone qui n’ont pas des liens officiels avec Israël.

Le sultanat d’Oman a exprimé vendredi son « soutien » à l’accord « historique » négocié par les Etats-Unis prévoyant la normalisation des relations entre les Emirats arabes unis et Israël, a annoncé un porte-parole du ministère des affaires étrangères. « Nous espérons que cette décision contribuera à établir une paix complète, juste et durable au Proche-Orient », a ajouté le responsable, cité par l’agence de presse officielle Oman News Agency (ONA).

Jared Kushner, le beau-fils de Trump et son conseiller politique, a déclaré jeudi que plus de pays arabes pourraient bientôt annoncer des liens normalisés avec Israël.

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Netanyahu remercie Egypte, Oman et Bahreïn pour leur « soutien »

La presse arabe locale évoque une « triple agression contre les droits des Palestiniens », en référence à Israël, aux Emirats et aux Etats-Unis

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu parle de l'accord entre Israël et les Émirats arabes unis d’établir des relations diplomatiques, au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 13 août 2020. (Crédit : Yonatan Sindel / FLASH90)

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu parle de l’accord entre Israël et les Émirats arabes unis d’établir des relations diplomatiques, au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 13 août 2020. (Crédit : Yonatan Sindel / FLASH90)

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a remercié vendredi les dirigeants de l’Egypte, d’Oman et de Bahreïn pour leur « soutien » à l’accord de normalisation des relations entre l’Etat hébreu et les Emirats arabes unis, étrillé par les Palestiniens.

A Jérusalem, la presse israélienne a salué vendredi en grande majorité cet accord jugé « historique » par le Premier ministre israélien.

La presse arabe locale évoquait une « triple agression contre les droits des Palestiniens », en référence à Israël, aux Emirats et aux Etats-Unis, parrain de cette nouvelle alliance, tandis que des manifestants ont brûlé à Naplouse des affiches des dirigeants de ces trois pays.

Pendant que Netanyahu jubile, les Palestiniens, du Fatah laïc de Mahmoud Abbas aux terroristes islamistes du Hamas, n’ont qu’un mot à la bouche : « trahison ». « Trahison » des Emirats qui auraient, selon eux, sacrifié la cause palestinienne au profit de nouvelles relations commerciales avec Israël.

L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a, elle, demandé une réunion d’urgence de la Ligue Arabe, afin qu’elle dénonce cette normalisation qualifiée de « trahison » d’un pays arabe par les Palestiniens.

« Je remercie le président égyptien al-Sissi et les gouvernements d’Oman et de Bahreïn pour leur soutien à l’accord de paix historique entre Israël et les Émirats arabes unis, qui élargit le cercle de la paix et profite à toute la région », a tweeté vendredi en hébreu M. Netanyahu.

Israël compte deux traités de paix officiels avec des pays arabes, l’Egypte depuis 1979 et la Jordanie depuis 1994.

Le projet de l’administration pour le Moyen-Orient, présenté en janvier à Washington et auquel les Palestiniens ont dit ne pas avoir été conviés, misait notamment sur une normalisation des relations entre l’Etat hébreu et les Emirats, l’Arabie saoudite et Bahreïn.

Au lendemain de l’accord de normalisation, la presse israélienne s’interroge sur le prochain pays à suivre la voie des Emirats, citant notamment Bahreïn, Oman mais aussi le Soudan comme candidats potentiels.

Lors d’une visite en Ouganda en février, M. Netanyahu s’était entretenu avec le chef du Conseil souverain soudanais, le général Abdel Fattah al-Burhane, en vue « d’entamer une coopération qui normalisera les relations entre les deux pays », alors que Khartoum, comme la plupart des capitales arabes, n’entretient pas de relations officielles avec Israël.

Vendredi dans la bande de Gaza, après de nouvelles frappes nocturnes d’Israël en représailles à des tirs de ballons incendiaires, le mot « trahison » revient toujours dans la bouche d’Abou Alaa al-Sarsak, 70 ans, et ex-employé du gouvernement local.

Mais s’il y a un accord, et donc « trahison » par les Emirats selon lui, c’est aussi en raison des « divisions », dit-il, entre Palestiniens, scindés principalement depuis 13 ans entre le Hamas à la tête de la bande de Gaza et ses deux millions d’habitants, et l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, au pouvoir en Cisjordanie où 2,8 millions de Palestiniens vivent.

« Si la division entre l’Autorité palestinienne et le Hamas se poursuit, la normalisation ira de l’avant avec d’autres États arabes et du Golfe », craint Abou Alaa al-Sarsak, appelant à l’unité des factions palestiniennes.

Jeudi soir, le chef du bureau politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, établi au Qatar, monarchie rivale des Emirats arabes unis, a contacté le président de l’Autorité palestinienne pour tenter justement de trouver une voie commune face à cette normalisation qui « sacrifie » la cause palestinienne.

Au début de l’été, le gouvernement israélien discutait de la mise en oeuvre du plan Trump pour le Moyen-Orient qui prévoyait la normalisation des relations entre Israël et des pays du Golfe dans les Emirats et l’annexion aussi de pans de la Cisjordanie par l’Etat hébreu.

Cependant, le report de l’annexion ne réjouit en rien à Ramallah, Gaza ou Jérusalem-Est. « Les Palestiniens sont furieux, ils ont le sentiment d’avoir été jetés sous le bus de Cheikh Mohammed (Bin Zayed », MBZ, le puissant émir d’Abou Dhabi), reconnaît l’analyste israélien Yoel Guzansky.

« Les Emirats tentent de convaincre qu’ils ont fait ça afin de stopper l’annexion (…) et de contribuer à la paix au Moyen-Orient, voire de garder en vie la solution à deux Etats », Israël aux côtés d’une Palestine viable, ajoute-t-il.

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Bahreïn va autoriser les vols Israël/Emirats au dessus de son territoire

Bahreïn a été le premier pays du Golfe à saluer l’accord entre les Emirats et Israël, et les contacts de ce petit pays du Golfe et Israël remontent aux années 1990

Une vue du quartier d'affaires de Manama, la capitale du Bahreïn. (Crédit : CC-BY Jayson De Leon/Wikimedia Commons)

Une vue du quartier d’affaires de Manama, la capitale du Bahreïn. (Crédit : CC-BY Jayson De Leon/Wikimedia Commons)

Le Bahreïn a annoncé jeudi soir qu’il allait autoriser les Emirats arabes unis à survoler son territoire en provenance et à destination d’Israël, trois jours après le premier vol direct entre ces deux pays et au lendemain d’une décision similaire de l’Arabie saoudite.

« Le Bahreïn va autoriser tous les vols au départ ou à destination des Emirats arabes unis au-dessus de son territoire », a rapporté l’agence officielle Bahrain News Agency, citant un responsable au ministère des Transports.

Cette annonce intervient après l’accord de normalisation des relations entre les Emirats et Israël annoncé le mois dernier par le président américain Donald Trump avec à la clé la promesse d’échanges commerciaux.

Cette semaine un « premier vol commercial direct » entre les deux pays et au départ de Tel Aviv s’est posé à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, après avoir survolé de surcroît l’espace aérien de l’Arabie saoudite, pays du Golfe qui n’entretient pas de relations officielles avec Israël.

Le transporteur israélien El Al a annoncé jeudi un vol cargo dès septembre pour les Emirats. Un Boeing 747 doit décoller le 16 septembre de l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv pour faire un crochet par Liège, en Belgique, avant de se rendre à Dubaï, aux Emirats arabes unis, a indiqué El Al.

Bahreïn et l’Arabie Saoudite n’ont pas de relations diplomatiques avec Israël. Ryad conditionne l’établissement des relations avec Israël à un accord de paix israélo-palestinien.

Bahreïn a été le premier pays du Golfe à saluer l’accord entre les Emirats et Israël annoncé le 13 août. Les contacts de ce petit pays du Golfe et Israël remontent aux années 1990.

Bahreïn et Israël partagent la même hostilité à l’égard de l’Iran. Manama accuse la République islamique d’instrumentaliser la communauté chiite de Bahreïn contre la dynastie sunnite au pouvoir.

« Je crois que Bahreïn sera le prochain (pays) à normaliser ses relations avec Israël », avait estimé plus tôt cette semaine Cinzia Bianco chercheuse à l’European Council on Foreign Relations. « C’est avant tout une question de calendrier et de mesures d’incitation », juge-t-elle.

Dans le cadre d’une tournée la semaine dernière au Moyen-Orient, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s’était rendu au Soudan, à Bahreïn et à Oman, pour tenter de convaincre d’autres Etats de la région de suivre l’exemple émirati.

Jared Kushner, conseiller à la Maison Blanche et gendre du président américain Donald Trump, s’est pour sa part rendu au Bahreïn mardi, où il a rencontré le roi Hamad bin Isa Al-Khalifa.

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Kushner : 100 % possible et logique que les 22 Etats arabes reconnaissent Israël

Le conseiller de la Maison Blanche a déclaré que la « minorité bruyante » contre la normalisation des Émirats arabes unis avec Israël allait s’isoler davantage

Le conseiller principal du président américain Donald Trump, Jared Kushner, au centre, aux côtés du conseiller à la sécurité nationale américain Robert O'Brien, s'adressant aux journalistes lors d'un vol à bord d'un avion d'El Al israélien à destination d'Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, lundi 31 août 2020. (Nir Elias/Pool Photo via AP)

Le conseiller principal du président américain Donald Trump, Jared Kushner, au centre, aux côtés du conseiller à la sécurité nationale américain Robert O’Brien, s’adressant aux journalistes lors d’un vol à bord d’un avion d’El Al israélien à destination d’Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, lundi 31 août 2020. (Nir Elias/Pool Photo via AP)

Jared Kushner, conseiller principal à la Maison Blanche, a prédit mardi que tous les autres pays arabes suivraient progressivement les Emirats arabes unis dans la normalisation avec Israël, ce qui aura pour effet d’isoler de plus en plus la « minorité bruyante » opposée à cette avancée dans la région.

A la question posée lors d’une interview avec l’agence de presse émiratie WAM de savoir s’il pensait que l’ensemble des 22 États arabes pourraient finir par reconnaître Israël, le gendre du président américain Donald Trump a répondu : “100 %”.

« Je crois qu’il est logique qu’ils le fassent et je crois que c’est la chose juste à faire au fil du temps », a-t-il déclaré.

« Je pense que grâce aux dirigeants des EAU, il y aura une coalition beaucoup plus importante. Il y aura ce que j’appelle une ‘majorité bruyante’ qui sera en faveur de la normalisation. Je pense que la minorité qui s’y est opposée sera de plus en plus isolée dans la région », a-t-il déclaré.

Kushner a prédit qu’un autre pays arabe pourrait établir des liens diplomatiques avec Israël dans les mois à venir.

« Espérons que ce soit dans des mois », a-t-il déclaré lorsqu’on lui a demandé si une telle mesure était prévisible dans des mois ou des années. Il n’a pas nommé le pays.

« Evidemment, tout peut arriver, mais la réalité est que beaucoup de gens envient l’initiative des Emirats arabes unis », a déclaré Kushner.

« Nous ne résolvons pas les problèmes en ne nous parlant pas les uns aux autres. Donc, normaliser les relations et permettre les échanges entre les peuples et les entreprises ne fera que rendre le Moyen-Orient plus fort et plus stable », a ajouté le haut fonctionnaire américain lors de son voyage historique à Abou Dhabi avec une délégation israélienne, qui s’est terminé mardi.

Oman, Bahreïn, le Maroc et l’Arabie saoudite font partie des pays dont Israël et les États-Unis espèrent qu’ils pourraient suivre les Émirats arabes unis et nouer des liens diplomatiques avec l’État juif.

Kushner a également déclaré que la question de l’annexion par Israël de certaines parties de la Cisjordanie serait soulevée de nouveau « dans le futur » mais « pas dans un avenir proche », sans préciser de calendrier.

Israël a suspendu ses plans d’annexion de la Cisjordanie en échange d’une normalisation avec les EAU, les officiels d’Abou Dhabi ayant déclaré que cette mesure était inenvisageable alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu annonce qu’elle vient d’être repoussée.

Un haut responsable émirati a déclaré mardi que son gouvernement avait reçu des « assurances » qu’Israël ne ferait pas avancer son plan d’annexion de la vallée du Jourdain et des colonies de Cisjordanie.

« Nous ne pouvons spéculer sur les futures actions israéliennes. Nous avons reçu des garanties des Etats-Unis à ce sujet, et dans le cadre de notre dialogue trilatéral », a déclaré Jamal al-Musharakh, directeur du département de planification politique du ministère émirati des Affaires étrangères, à des journalistes basés en Israël lors d’une réunion d’information à l’aéroport d’Abou Dhabi sur la question de l’annexion.

Israël et les EAU ont annoncé le 13 août l’établissement de relations diplomatiques complètes. Les EAU ne sont que le troisième pays arabe à avoir accepté d’établir des relations officielles avec Israël, après l’Egypte et la Jordanie. Les responsables israéliens et américains ont exprimé l’espoir que d’autres pays arabes du Golfe suivraient bientôt, avec des relations basées sur des intérêts commerciaux et sécuritaires mutuels, et sur leur inimitié commune envers l’Iran.

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Pompeo « optimiste » de voir d’autres pays arabes normaliser les liens avec Israël

« Je conseille à nos amis, et spécialement à nos amis européens, de bien prêter attention lorsque les Arabes et les Israéliens s’entendent sur quelque chose », a déclaré Netanyahu

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s’est dit lundi « optimiste » de voir « d’autres pays arabes » normaliser leurs relations avec Israël dans la foulée de l’accord entre l’Etat hébreu et les Emirats arabes unis.

« Je suis très optimiste de voir d’autres pays arabes se rallier à cette opportunité, de reconnaître l’Etat d’Israël et de travailler avec lui », a déclaré M. Pompeo lors d’un point de presse à Jérusalem, aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Le secrétaire d’Etat n’a pas établi une liste de pays candidats à une normalisation avec Israël, mais il doit se rendre au Soudan et à Bahreïn, outre aux Emirats, au cours de sa tournée de cinq jours au Moyen-Orient entamée à Jérusalem.

MM. Pompeo et Netanyahu ont évoqué la question de l’Iran, ennemi d’Israël et des Etats-Unis, affirmant que plusieurs pays arabes du Golfe s’opposaient à la levée prochaine de l’embargo sur la vente d’armes à Téhéran.

« Je conseille à nos amis, et spécialement à nos amis européens, de bien prêter attention lorsque les Arabes et les Israéliens s’entendent sur quelque chose », a déclaré M. Netanyahu.

Depuis l’accord Israël-Emirats, conclu sous l’égide des Etats-Unis et annoncé le 13 août, un sujet reste particulièrement sensible pour l’Etat hébreu : la vente possible d’avions de combat F-35 par les Etats-Unis aux Emirats.

Ces derniers disposent d’une soixantaine de Mirage 2000, un avion de combat polyvalent, mais selon le New York Times l’administration de Donald Trump a « accéléré » son offensive pour vendre des F-35 de nouvelle génération aux Emirats.

Benjamin Netanyahu a réitéré lundi que l’accord avec les Emirats n’incluait pas de clause concernant le F-35 tout en affirmant avoir reçu « des garanties » des Etats-Unis que « l’avance » militaire de son pays serait maintenue, comme promise par Washington depuis 1973.

« Nous allons continuer de maintenir cette avance militaire qualitative (à Israël), mais à la fois nous avons aussi plus de 20 ans de relations sécuritaires avec les Emirats (…) et nous voulons pouvoir leur fournir l’équipement dont ils ont besoin pour protéger leur population de la même menace que constitue la République islamique d’Iran », a déclaré M. Pompeo.

 

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