ISRAËL au bord de l’implosion…

Ehud Barak craint l’avènement d’une dictature et envisage la désobéissance civile

L’ex-Premier ministre, ministre de la Défense et chef d’état-major a déclaré que la réforme judiciaire était une menace « immédiate et bien réelle » pour la démocratie israélienne

L’ex-Premier ministre Ehud Barak s’exprime lors d’une conférence organisée par Haaretz, le 23 février 2023. (Capture d’écran sur YouTube; utilisé conformément à l’article 27a de la Loi sur les droits d’auteur)

L’ex-Premier ministre Ehud Barak a déclaré jeudi qu’Israël était sur le point de sombrer dans une dictature, poussé par un gouvernement radical désireux de renverser le système judiciaire. Il a ajouté que la population aurait l’obligation morale de refuser les ordres d’un « régime illégitime ».

En Israël, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue chaque semaine pour protester contre le remaniement judiciaire du gouvernement, ce qui constitue l’une des plus grandes unités observées dans le pays depuis des années. À New York, un groupe de manifestants dirigé par des expatriés israéliens et des résidents temporaires a organisé des rassemblements hebdomadaires contre le gouvernement dans le Washington Square Park de Manhattan. Leur prochaine manifestation aura lieu dimanche à midi.

Quelques heures avant la manifestation, la JFNA a publié une lettre mettant en garde Netanyahu contre le projet de son gouvernement de légiférer sur une clause dite  » dérogatoire » qui permettrait à une majorité simple de 61 sièges à la Knesset d’annuler les décisions de la Cour suprême, ce qui constitue une rupture majeure avec la politique habituelle du groupe juif américain qui consiste à se tenir à l’écart de la politique israélienne interne.

Alors que la coalition fait passer sa législation au bulldozer dans le Parlement qu’elle domine sans effort, le climat interne d’Israël s’échauffe – au point que le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet a informé ces derniers jours Netanyahu, Levin, et le chef de l’opposition Yaïr Lapid, entre autres, du « potentiel croissant de violence et d’escalade » et les a exhortés à « tout faire pour apaiser le climat ambiant ». Herzog a averti la semaine dernière qu’Israël « se dirige vers l’abîme » et est au « bord d’un effondrement constitutionnel et sociétal ».

La Déclaration d’Indépendance promet que l’État d’Israël « assurera une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses habitants sans distinction de religion, de race ou de sexe ; il garantira la liberté de religion, de conscience, de langue, d’éducation et de culture… » À ce jour, ces garanties et engagements fondamentaux sont directement et concrètement menacés par le gouvernement censé, justement, les faire respecter. Et tous les partis qui la composent sont directement investis dans la neutralisation du système judiciaire – que ce soit pour garantir que les hommes ultra-orthodoxes puissent bénéficier d’un financement public accru pour étudier la Torah à plein temps tout en échappant au service militaire, ou pour permettre des changements profonds dans la politique israélienne en Cisjordanie… ou pour garantir que, non, tout le monde en Israël n’est pas égal devant la loi.

S’exprimant lors d’une conférence organisée par le quotidien israélien de gauche Haaretz, Barak, qui fut également ministre de la Défense et chef d’état-major de Tsahal, a déclaré qu’Israël était confronté à « la plus grave » crise intérieure depuis la guerre d’indépendance, en 1948, et risquait bien de devenir une « dictature de facto » si la coalition d’extrême droite emmenée par Benjamin Netanyahu menait à son terme sa réforme judiciaire.

La réforme donnera au gouvernement un contrôle total sur la nomination des juges, dont ceux de la Cour Suprême et donnera toute latitude aux ministres pour nommer – et licencier – leurs propres conseillers juridiques. En outre, la Cour Suprême sera quasi-totalement privée de sa compétence d’examen et d’invalidation des lois.

Ce projet suscite des manifestations de grande ampleur, et désormais hebdomadaires, dans plusieurs grandes villes, et s’attire les réactions alarmistes d’économistes, spécialistes du droit et entrepreneurs du secteur technologique d’Israël et d’ailleurs, sans compter les vives critiques de l’opposition.

A l’issue du vote du projet de loi en première lecture, mardi, le shekel s’est déprécié par rapport au dollar américain, à son niveau le plus bas depuis trois ans, et la valeur des actions à la Bourse de Tel Aviv est à la baisse.

Les mises en garde des principaux responsables économiques du pays sur les graves conséquences économiques qui se profilent ont continué jeudi, balayées d’un revers de main par Netanyahu et d’autres hauts responsables.

Barak, qui est un critique féroce de Netanyahu et de la refonte du système judiciaire, a déclaré que la « menace [était] immédiate et bien réelle » et que d’ici « deux semaines, peut-être trois, nous serions une dictature de facto, comme la Hongrie ou la Pologne ».

Déjà ce mois-ci, Barak avait fait le parallèle entre la proposition du président Herzog de négocier avec le gouvernement sur la question de la réforme judiciaire aux efforts d’apaisement du Premier ministre britannique, Neville Chamberlain, avec Adolf Hitler.

Son message, publié sur les réseaux sociaux, avait très rapidement été supprimé.

« On ne débat pas avec un pistolet sur la tempe », a-t-il déclaré jeudi.

« Le comportement de ce gouvernement prouve qu’il n’y a pas de dialogue possible : il manque de respect au président israélien et se moque de nous tous. » https://www.youtube.com/embed/HoXExHSIhwY?feature=oembed&showinfo=0&rel=0&modestbranding=1

Il a accusé le gouvernement Netanyahu de vouloir faire un « coup d’État » et déclaré que le projet de réforme était une « attaque en règle contre la Déclaration d’indépendance », contraire aux intérêts de la population comme du pays.

« Cette reforme sert les intérêts d’un homme qui fait face à plusieurs accusations et d’une clique de criminels déjà été inculpés, sous influence d’un groupe de messianiques fous », a déclaré Barak, se référant à Netanyahu et à son procès pour corruption, ainsi qu’aux membres de sa coalition, comme le chef du Shas, Aryeh Deri et les ministres d’extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir.

Les critiques estiment que Netanyahu et les députés de sa coalition veulent réformer le système judiciaire afin de soustraire le Premier ministre aux accusations de corruption portées contre lui au titre de trois procès.

L’intéressé nie résolument avoir commis une quelconque irrégularité, s’estimant victime d’une tentative de coup d’État fomentée par la police, le parquet, les médias et ses rivaux de gauche.

Autrefois à la tête du parti de centre-gauche Avoda, Barak établit un parallèle entre la réforme judiciaire et la menace des forces arabes alliées contre l’État d’Israël naissant, en 1948.

« Sauf qu’aujourd’hui, la menace vient de l’intérieur », a-t-il déclaré, rejetant tout compromis sur la réforme.

S’il est virulent envers le gouvernement, Barak se dit fier des Israéliens qui s’opposent à « cette tentative d’écraser le pouvoir judiciaire ».

Les Israéliens « ne se soumettront pas à la dictature », a-t-il dit.

À l’instar des soldats, à qui l’on enseigne lors de leur service à refuser un ordre illégal, les civils vont s’apercevoir « que ce n’est pas seulement un privilège de refuser [un ordre illégal], mais que c’est [un] devoir », a ajouté Barak.

« Nous avons un contrat avec la démocratie libérale, telle que définie par la Déclaration d’indépendance. Nous n’en avons pas – et il est absolument inenvisageable d’en avoir un – avec un dictateur. L’histoire nous a montré que le monde savait se rappeler qui, au sein des dictatures, avait obéi aux ordres et qui les donnait. »

Barak s’est dit confiant qu’Israël ne se transformerait pas en dictature, même si le combat pour l’empêcher durait des années.

« La population devra s’en charger, au nom de ceux qui ont échoué en prétendant nous représenter », a-t-il déclaré, assurant qu’un mouvement de protestation récurrent mobilisant 3,5 % de la population suffisait à renverser un gouvernement.

« J’ignore la nature des dégâts que ceci occasionnera », a ajouté Barak, « mais je suis certain que nous aurons gain de cause parce que nous sommes du bon côté de l’histoire. Nous n’avons peur de rien ni de personne. »

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Bennett : Israël est au « point le plus dangereux » de son Histoire

L’ex-Premier ministre affirme qu’il existe des solutions, mais craint une « guerre civile inutile » ; il dénonce les efforts visant à destituer Netanyahu pour conflit d’intérêts

L’ancien Premier ministre Naftali Bennett parlant à la Douzième chaîne, le 13 février 2023. (Crédit : La Douzième chaîne)

L’ancien Premier ministre, Naftali Bennett, a déclaré mardi qu’Israël était confronté à la menace la plus grave depuis sa création, en raison de l’affrontement entre ceux qui s’opposent à la refonte du système judiciaire prévue par le gouvernement et ceux qui la soutiennent.

« Nous sommes au point le plus dangereux dont je puisse me souvenir dans l’Histoire de ce pays. Nous en sommes là parce que deux segments de notre nation sont très inquiets », a-t-il déclaré à la radio de l’armée, en référence aux tensions suscitées par les propositions de la coalition.

En ce qui concerne la clause dite « dérogatoire », qui, dans sa forme actuelle, permettrait au Parlement de surseoir aux décisions de la Cour suprême avec un vote à la majorité simple de 61 députés, Bennett a déclaré qu’il fallait trouver un compromis.

L’ancien Premier ministre a suggéré que les parties « trouvent la bonne formule, que ce soit 66, 67, 68 voix, ou quelque chose de cet ordre là, qui obligera le gouvernement à trouver au moins quelqu’un dans l’opposition [pour le rejoindre]… et qui pourra adopter des Lois fondamentales raisonnables ».

« Je pense catégoriquement que la Cour abuse de la notion juridique du ‘caractère raisonnable’ du code pénal israélien », a déclaré Bennett, faisant référence à un principe que la Cour utilise pour évaluer les décisions gouvernementales et administratives. Selon Bennett, cette notion ne devrait être utilisée que pour les décisions administratives, et non pour les décisions gouvernementales.

Bennett a également déclaré qu’il soutenait le projet de loi qui permettrait aux ministres de nommer leurs propres conseillers juridiques, mais que des restrictions devraient être mises en place pour éviter qu’ils ne se contentent de choisir des fidèles de leur parti politique. Il n’a pas donné plus de détails. Des manifestants contre les plans du nouveau gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu visant à remanier le système judiciaire devant la Knesset, à Jérusalem, le 13 février 2023. (Crédit :Ahmad Gharabli/AFP)

S’exprimant sur la Douzième chaîne dans une autre interview, Bennett a proposé une pause d’une semaine dans les processus législatifs pendant que les parties négocient, notant qu’il s’agirait d’une petite concession de la part de la coalition étant donné que le prochain vote à la Knesset aura lieu dans une semaine de toute façon.

« Nous devons réformer le système judiciaire, mais pas faire passer le système d’un extrême à l’autre », a déclaré Bennett à la chaîne.

« Nous devons dire oui à l’initiative du président », a-t-il ajouté, faisant référence à la proposition en cinq points de Herzog pour un accord de compromis.

L’interview a eu lieu après que la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset a approuvé en première lecture plénière un projet de loi visant à renforcer le contrôle politique sur les nominations judiciaires et à bloquer l’examen par la Cour suprême des Lois fondamentales quasi-constitutionnelles. Le président Isaac Herzog s’adressant à la nation israélienne depuis son Bureau à Jérusalem, le 12 février 2023. (Crédit : Haim Zach/Bureau du Premier ministre)

La session animée de la commission s’est déroulée sur fond de manifestations de masse et de grèves nationale contre les projets du gouvernement.

Les principaux architectes de la réforme judiciaire, le ministre de la Justice, Yariv Levin, et le président de la commission de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset, le député Simcha Rothman, ont déclaré qu’ils étaient prêts à se rencontrer sans conditions préalables, mais n’ont pas accepté l’appel du président à suspendre les efforts législatifs pendant la durée des discussions.

Les dirigeants de l’opposition ont rejeté cette proposition, estimant qu’il était malhonnête de proposer des pourparlers tout en faisant avancer à toute vapeur un processus qu’ils considèrent comme dévastateur pour le caractère démocratique d’Israël.

Bennett, qui a été par le passé un fervent partisan de la refonte du système judiciaire avec des propositions encore plus ambitieuses que celles du gouvernement actuel, a déclaré que s’il était favorable à des changements radicaux, ceux-ci devaient être effectués dans le cadre d’un processus incluant un dialogue entre les parties.

« Le système judiciaire doit être équilibré. Aharon Barak, ancien président de la Cour suprême, est arrivé il y a quelques décennies et l’a fait pencher d’un côté », a déclaré Bennett, faisant référence à l’ancien président de la Cour suprême, que les critiques de droite considèrent comme le père de l’activisme judiciaire.

« Le tribunal ne devrait pas gérer la politique du gouvernement, mais le gouvernement ne peut pas nommer chaque juge de la circulation ou magistrat », a déclaré Bennett.

« Il y a des solutions. C’est vraiment résoluble. C’est pourquoi il est vraiment dommage que nous risquions, Dieu nous en garde, de déclencher une guerre civile inutilement », a-t-il ajouté.

Bennett a reconnu que les deux parties avaient des préoccupations légitimes et qu’une majorité voulait une réforme sans « changement de régime ».

« Levin, mais aussi Lapid – tout le monde, en général – pourrait signer le même compromis », a-t-il dit. L’ancien Premier ministre a affirmé avoir discuté de la question avec toutes les parties concernées, y compris le président, mais a refusé de donner des détails sur ces discussions. Montage de photos d’archives : À gauche, le chef de Yesh Atid, Yaïr Lapid, s’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef d’un autre parti d’opposition à la Knesset, le 13 février 2023. À droite, le ministre de la Justice, Yariv Levin, tenant une conférence de presse à la Knesset le 4 janvier 2023. (Crédit : Olivier Fitoussi, Yonatan Sindel/Flash90)

Bennett a déclaré qu’il regrettait certains des termes qu’il a utilisés par le passé lorsqu’il s’est fait le défenseur des réformes du système judiciaire.

« Je ne veux pas rester en exil pendant encore 30 ans et expliquer à mes petits-enfants qu’au cours de la 75e année de l’État d’Israël, nous avons mené une guerre civile parce que nous ne pouvions pas nous asseoir pendant une semaine et résoudre ce problème », a-t-il déclaré.

« Sans équivoque, la Haute Cour ne devrait pas être impliquée dans cela », a déclaré Bennett, lorsqu’il a été interrogé sur les efforts visant à pousser la Haute Cour de justice à forcer le Premier ministre Benjamin Netanyahu à prendre un congé

Ce recours, déposé la semaine dernière par l’ONG Mouvement pour un gouvernement de qualité, fait valoir que Netanyahu, en cherchant à promulguer des changements judiciaires radicaux, viole un accord sur les conflits d’intérêts qui lui interdit de s’impliquer dans des affaires qui pourraient avoir un impact sur son procès pour corruption en cours. Les partisans de Netanyahu ont qualifié ces efforts de « coup d’État ».

« Il a été élu il y a quelques mois, par une grande majorité du peuple. Cela ne devrait pas être remis en question », a déclaré Bennett.

« Je voyage dans le monde entier. Les gens disent qu’Israël est une merveille. Il n’y  a pas d’autre [Etat juif], ne le détruisons pas », a déclaré Bennett.

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Avi Maoz, de la faction d’extrême-droite Noam, quitte le gouvernement

Le chef du parti anti-LGBTQ explique que l’accord de coalition n’a pas été respecté et que la création du Bureau de l’identité juive qu’il devait diriger n’a jamais été d’actualité

Le chef du parti Noam durant sa réunion de faction à la Knesset de Jérusalem, le 30 janvier 2023. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Le seul député du parti d’extrême-droite Noam a quitté le gouvernement lundi soir, disant qu’il ne croyait plus à la création du bureau « de l’identité juive » dont il devait prendre la tête conformément aux accords de coalition qui avaient été conclus avec le parti du Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Avi Maoz a envoyé un courrier à Netanyahu, lui disant qu’il démissionnait de son poste de vice-ministre au Bureau du Premier ministre parce qu’il était frustré par son incapacité de procéder à des changements significatifs dans son rôle. Il écrit avoir été « choqué de se rendre compte qu’il n’y a jamais eu d’intention sérieuse d’honorer l’accord de coalition ».

Homophobe assumé qui a tenu des propos misogynes sur le rôle des femmes dans la société et critiqué les courants non-orthodoxes du judaïsme, Maoz devait prendre le contrôle d’un département du ministère de l’Éducation supervisant les programmes d’enseignement extérieurs dans les écoles. Une nomination qui avait entraîné l’indignation des forces pro-libérales.

Un porte-parole du ministère de l’Éducation a confirmé lundi que cette unité resterait placée sous son autorité.

Malgré son retrait du gouvernement, Maoz a indiqué qu’il resterait dans la coalition de Netanyahu, forte de 64 députés. Le gouvernement ne se serait toutefois pas effondré s’il avait pris la décision de la quitter.

Cette démission souligne les tensions internes qui agitent la coalition de Netanyahu qui avait été formée par le Premier ministre il y a deux mois et qui est constituée de partis de droite, d’extrême-droite et ultra-orthodoxes. Le député Avi Maoz, à gauche, et le chef du Likud, Benjamin Netanyahu, après avoir signé un accord de coalition, le 27 novembre 2022. (Crédit : Likud)

Ainsi, lundi matin, le parti d’extrême-droite Otzma Yehudit a ouvertement « boycotté » une discussion symbolique à la Knesset, échangeant par la suite des piques avec le Likud. Yahadout HaTorah s’est aussi retiré de la discussion, invoquant des accords qui n’ont pas été honorés. De plus, Netanyahu s’est heurté au parti Hatzionout HaDatit concernant la question des avants-postes illégaux. Pour couronner le tout, Netanyahu, au mois de janvier, avait été dans l’obligation de renvoyer le leader du Shas, Aryeh Deri, du cabinet en raison de ses condamnations criminelles passées et il doit encore trouver le moyen qui l’autorisera à réintégrer son allié à la table du gouvernement.

Dans une lettre écrite à Netanyahu, Maoz a écrit qu’il avait travaillé – en vain – à revenir sur un certain nombre de points politiques avancés par le dernier gouvernement pendant son court passage au bureau du Premier ministre.

Parmi ces points, Maoz dit avoir tenté de réintroduire les libellés « père » et « mère » sur les formulaires officiels du ministère au lieu des formules plus progressistes de « Parent 1 » et de « Parent 2 », qui avaient été adoptées par le gouvernement d’unité Bennett-Lapid.

De plus, Maoz a essayé aussi de changer la politique de l’État sur l’espace de prière égalitaire au mur Occidental. En février, le gouvernement avait dit à la Haute-cour de Justice qu’il prévoyait encore d’améliorer la zone de prière mixte. Un petit garçon lit la Torah pour sa barmitzvah à la section égalitaire du mur Occidental de Jérusalem, le 17 novembre 2022. (Crédit : Section égalitaire/Facebook)

Maoz s’est insurgé contre ce projet, écrivant dans sa lettre de démission qu’il a tenté de faire en sorte que le gouvernement « préserve le caractère sacré du mur Occidental et mette un terme aux actions entreprises pour le diviser ».

La prière égalitaire, ainsi que les formules progressistes utilisées pour désigner les parents d’un enfant, entrent dans le cadre de ce que Maoz a qualifié « de procédures inquiétantes dans la mesure où elles changent nos fondements les plus profonds, les plus importants, comme le sont le peuple d’Israël et la famille juive ».

Depuis qu’il a fait son apparition sur la scène politique en 2019, le parti Noam s’est concentré sur la préservation de la structure familiale hétéronormative.

Un certain nombre de députés de Yesh Atid ont salué la démission de Maoz, notamment l’ancienne ministre à l’Égalité sociale Meirav Cohen.

« Un homophobe de moins au gouvernement », a écrit Cohen sur Twitter peu après l’annonce.

Moshe Tur-Paz, un député religieux de Yesh Atid, a écrit en plaisantant sur le même réseau social : « Mais qui va donc renforcer l’identité juive [en l’absence de Moaz] » ?

En plus du poste de dirigeant des programmes d’enseignement extérieurs dans les écoles, il avait été promis à Maoz qu’il prendrait le contrôle de Nativ, une organisation responsable de l’immigration juive en provenance de l’Union soviétique. Cette décision était également controversée dans la mesure où Maoz était favorable à la restriction des critères d’éligibilité à l’immigration au sein de l’État juif.

Selon la loi juive, le judaïsme se transmet par le biais de la mère même si – strictement à des fins d’immigration – la loi israélienne reconnaît deux générations d’ascendance patrilinéaire. Maoz soutient, pour sa part, la limitation de la Loi du retour et il a dit vouloir supprimer la clause dite « des petits-enfants », qui permettait à de nombreux Juifs d’origine soviétique de faire leur alyah.

Maoz avait affirmé vouloir créer un département de la connaissance de l’État juif dans le cadre du Bureau de l’identité juive qui n’a finalement jamais vu le jour – mais les responsabilités et le mandat de cette unité n’auront jamais été clairement établis.

Pour toutes ces initiatives, il avait été promis à Noam 20 embauches et la somme de 440 millions de shekels lors de ses deux premières années.

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Les chefs de la coalition : la destitution de Netanyahu équivaut à un coup d’État militaire.

Les chefs des partis de la coalition ont publié samedi un communiqué condamnant fermement les discussions à la Haute Cour de justice sur une éventuelle destitution du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

« Les chefs des partis de la coalition rejettent fermement la discussion illégitime à la Haute Cour concernant la » destitution « du Premier ministre », ont écrit les chefs.  » Il s’agit d’une tentative illégale d’évincer un Premier ministre en exercice, ce qui n’est pas différent d’un coup d’État militaire. Aucune entité judiciaire, y compris la Haute Cour, n’a même une fraction de l’autorité légale pour une telle action. Seul le peuple élira le Premier ministre. 

« Et seul le peuple, par l’intermédiaire de ses représentants à la Knesset, décidera de mettre fin à son mandat. Le peuple et ses représentants n’accepteront jamais une discussion devant les tribunaux sur la possibilité d’un coup d’État. Ils n’accepteront jamais une annulation judiciaire illégale des élections et la souveraineté du peuple. Porter atteinte à la démocratie israélienne est un acte sur lequel flotte un drapeau noir, même lorsqu’il est commis sous le couvert d’une robe légale », conclut la lettre.