DAECH: l’Etat Islamique s’installe en Lybie pour fondre sur ROME !

basilique 2Les chemins du djihad mènent-ils à Rome ?

Le drapeau noir de Daech flotte sur la basilique Saint-Pierre de Rome. Un délire ? En tout cas, cette image – un photomontage paru dans le numéro 4 du journal de l’organisation islamiste, Dabiq – n’effraie pas seulement les citoyens. L’ONU et les dirigeants occidentaux craignent, en effet, l’installation d’un califat de Daech aux portes de l’Europe, en Libye. Le 14 décembre 2015, Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, avertit : « [Les djihadistes de Daech] sont à Syrte, ils étendent leur territoire sur 250 kilomètres linéaires de côte, mais ils commencent à pénétrer vers l’intérieur et à avoir [une] tentation d’accès à des puits de pétrole et à des réserves de pétrole. »

D’après les estimations, entre 2 000 et 3 000 combattants de Daech ont investi la ville natale de Kadhafi et sa région, et y auraient installé plusieurs camps d’entraînement. Le scénario libyen reproduit le schéma mis en œuvre avec succès en Irak et en Syrie : profiter des désillusions et du désordre consécutifs à une intervention occidentale, rallier les anciens officiers du régime et certains islamistes locaux, mettre en place une économie de rente en s’emparant de la richesse pétrolière du pays, puis lancer la conquête de nouveaux territoires et viser l’Occident. Le 4 janvier 2016, Daech a ainsi attaqué des installations pétrolières dans les villes d’Al-Sedra et de Ras Lanouf, au nord de la Libye.

Paniquée, la communauté internationale envisage de frapper les régions contrôlées par Daech. Mais, pour cela, il faut qu’un gouvernement libyen unifié le demande. C’est pour cette raison que l’ONU a poussé les deux groupes dirigeants rivaux – les sympathisants de l’islamisme installés à Tripoli et le Parlement élu réfugié à Tobrouk – à signer un accord d’entente le 17 décembre 2015. Pourquoi une telle hâte ? Parce que le califat bis se situerait à 350 kilomètres des côtes italiennes. Il serait donc envisageable pour les djihadistes de lancer des attaques sur le continent européen. La perspective d’une invasion de la capitale italienne frappe les esprits.

Daech a fait revivre un hadith (« dit » attribué à Mahomet) qui annonce le scénario de la fin des temps : une bataille finale entre Romains et « fidèles » à Dabiq – ville située non loin d’Alep, sans intérêt stratégique mais prise par Daech pour des raisons symboliques –, avant la conquête de Constantinople et une ultime bataille contre Satan. Dans une vidéo mise en ligne au mois de décembre 2015 et intitulée « À bientôt à Dabiq », on aperçoit le Colisée ensablé attaqué par des tanks de Daech.

Pour la conscience européenne, l’idée d’une prise de Rome fait référence à la mise à sac de la cité par les troupes du roi wisigoth Alaric Ier le 24 août 410 – suivie soixante-six ans plus tard par la chute de l’Empire. La nouvelle a tétanisé la plupart des contemporains. Mais il faut écouter un philosophe pour ne pas tomber dans le piège de la panique ou du fantasme. Saint Augustin, dans son « sermon sur la chute de Rome », répond à ceux qui accusent le christianisme, nouvelle religion d’État, d’être responsable de la chute de la « Cité éternelle ». D’abord, il relativise : « Est-ce que Rome a été détruite, comme Sodome l’a été ? » Réponse : non. Puis il poursuit : « Quant à la ville de Rome, combien en sont sortis et y retourneront ! combien y sont restés et s’en échapperont ! combien qui dans les lieux saints n’ont souffert aucune violence ! » Il engage surtout ses contemporains à ne pas verser dans les lamentations et la psychose : « Quel horrible récit nous a été fait de ce désastre ! la ruine, l’incendie, le pillage, le massacre, des barbaries de toute sorte. Nous avons reçu beaucoup de détails des plus navrants, nous avons gémi sur tous ces malheurs, souvent nous avons versé des larmes, sans vouloir aucune consolation dans nos douleurs. » Or, les lamentations et la peur sont mauvaises conseillères. Que propose Augustin ?

« Que l’homme ne considère donc pas ce qu’il souffre, mais ce qu’il fait. Il n’est pas en votre puissance de souffrir ou de ne souffrir pas ; mais quant à vos actions, elles sont le fruit de votre volonté bonne ou mauvaise. »

Peut-être faut-il, pour ne pas céder à la panique face à la propagande de Daech, écouter encore saint Augustin.

Par MICHEL ELTCHANINOFF
eltchaninoffIl a été chargé de cours à l’université Paris-1-Panthéon-Sorbonne, puis professeur au lycée, avant de rejoindre Philosophie magazine, en tant que rédacteur en chef adjoint. Marqué par la tradition phénoménologique et l’œuvre de Husserl, il vient de publier dans la collection Krisis, chez Jérôme Millon, Dostoïevski. Le roman du corps.

NdlR : les spécialistes et les politiques estiment toujours qu’il n’y a pas de lutte de civilisations !! Quelle médiocrité…

Rome à nouveau menacée par l’Etat Islamique

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L’État Islamique menace à nouveau Rome dans une vidéo sortie il y a quelques jours sur Internet.

Chars fonçant vers le Colisée, drapeaux noirs de Daech flottant Piazza Navona, sur l’Autel de la Paix et à Saint-Pierre. Tous les lieux symboliques de la capitale italienne sont représentés pris d’assaut par les combattants du prophète.

Les fous d’Allah n’ont pas oublié que Rome est la capitale de la Chrétienté. Mais en ces temps d’œcuménisme, de sentimentalisme, de matérialisme, de repentance catholique et de soumission à toutes les religions des autres, trouveront-ils encore beaucoup de chrétiens pour la défendre ?

 

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