Les milliardaires de la Silicon Valley se préparent à la fin de notre civilisation
Les plus riches achètent des îles, des munitions et beaucoup de conserves.
«Beaucoup d’entre eux redoutent que le niveau extrême des inégalités déclenche une instabilité civile et se préparent à un effondrement de la loi et l’ordre», résume Quartz.
Une île du Pacifique pour refuge
Ainsi, Steve Huffman, le PDG de Reddit, s’est décidé à se faire opérer des yeux au laser pour ne pas avoir à s’embêter à chercher des lunettes ou des lentilles une fois que la société occidentale se sera écroulée. Certains n’ont pas fait les choses à moitié. Antonio García Martinez, un ancien cadre de Facebook, s’est offert une dizaine de kilomètres de terrain sur une île du Pacifique qu’il a équipé avec des générateurs, des panneaux solaires et des milliers de munitions. D’autres se contentent d’apprendre plus simplement à chasser à l’arc.
Ce n’est pas la première fois de l’histoire que des gens se préparent à la fin du monde. Quand la Guerre froide entre les États-Unis et l’Union Soviétique semblait sur le point de basculer, John Kennedy a encouragé les Américains à se construire des abris anti-bombes, rappelle Quartz. Mais notre dépendance vis-à-vis de la technologie semble aggraver le climat d’inquiétude, note le site d’information.
«Notre approvisionnement alimentaire dépend des données GPS, de la logistique, des prévisions météorologiques. Et ces systèmes dépendent généralement eux-mêmes d’internet», explique un PDG au New Yorker.
Une approche mathématique du risque
«Quand la société perd foi en un mythe fondateur sain, elle dégringole dans le chaos, professe Antonio García Martinez. Tous ces mecs –les entrepreneurs de la Silicon Valley– pensent qu’un seul mec peut faire face à une horde. Mais non, tu vas avoir besoin d’une sorte de milice locale. Tu as besoin de tant de choses pour résister à l’apocalypse», poursuit le milliardaire.
Yishan Wong, un employé de Facebook de la première heure –qui s’est lui aussi fait opérer des yeux–, nuance:
«La plupart des gens pensent que les événements improbables ne se produisent pas, mais ceux qui travaillent sur la technologie ont une approche du risque très mathématique. Ils ne pensent pas nécessairement qu’un effondrement est probable. Ils le considèrent éloigné, mais ne sous-estiment pas ses effets négatifs. Donc étant donné l’argent dont ils disposent, dépenser une fraction de leur fortune pour se préparer à un tel événement est… une chose logique à faire.»