NdlR : nous savons que l’anti-messie doit démarrer son septennat par une alliance de ce type….
Gilles Kepel, la fin « de l’ère du baril et du Coran ». Et le retour d’Israël ?
La guerre de Kippour a ouvert une ère, celle de la diffusion de l’islam salafiste dans le monde arabe, qui semble aujourd’hui se refermer
Vous décrivez la perte de vitesse des Frères musulmans, de l’islamisme diffusé par l’Arabie saoudite, de Daesh qui vient de perdre son ancrage territorial. Tout cela additionné annonce-t-il la fin de l’époque d’un certain islamisme et la mise en place de nouvelles alliances ?
Pour commencer, ce qui me semble remarquable à propos des Frères musulmans, c’est qu’ils ont subi une défaite historique en Egypte, leur matrice principale, mais qu’ils ne sont pas sans ressources, comme la montré l’affaire Khashoggi.
Il était lui même un insider du système saoudien devenu dissident. Il s’était beaucoup rapproché des Frères musulmans ces derniers temps, dont il était lui-même issu du temps de sa jeunesse.
Et puis, Khashoggi a encouru l’ire, avec les conséquences atroces que l’on connait, par le pouvoir saoudien. Il a payé le fait d’être dans la main d’Erdogan et du Qatar qui sont les soutiens des Frères. Il a été victime de la compétition entre l’axe saoudo-égypto-emirati d’un côté, et l’axe turco-qataro-frériste de l’autre, pour dominer le sunnisme.
A noter qu’Erdogan, quand il annonçait les drames que subissaient Khashoggi faisait le signe 4 avec les doigts de la main, qui en arabe est un signe caractéristique des Frères musulmans.
La stratégie des Frères musulmans, c’est aujourd’hui le prosélytisme en Europe, avec un financement qatari et le soutien de l’appareil d’Etat turc très efficace comme l’a montré la supériorité indéniable du renseignement turc sur le renseignement saoudien dans l’affaire Khashoggi.
Vous examinez dans votre livre ce qui pourrait être la prochaine évolution du régime iranien, une vision plutôt originale de l’avenir du pays et des implications possibles avec Israël d’ailleurs…
Oui, nous ne sommes pas très nombreux à penser ainsi.
Aujourd’hui, l’Iran est très impacté par les sanctions américaines. Et, à mon sens, pour que les révolutionnaires qui ont pris le pouvoir il y a maintenant 40 ans puissent rester en place, il y a toute une tendance de personnes au pouvoir qui est favorable à une évolution archi-nationaliste, et moins religieuse.
Parmi eux certains essayent de voir dans quel mesure il vaut mieux laisser tomber une partie de la rhétorique anti-israélienne pour rester au pouvoir, plutôt que de risquer de le perdre pour maintenir ce jusqu’au boutisme anti-israélien.
Qui représente cette tendance en Iran ?
Le budget iranien est exagérément ponctionné par le Hezbollah, Hamas et les supplétifs que l’on a envoyés en Syrie.
Et surtout aujourd’hui que l’Iran est impacté par les sanctions et le retrait du JCPOA, il ne vend plus que la moitié du pétrole qu’il vendait auparavant. Et ce, dans un contexte où le pétrole est maintenant baissier, puisque les Etats Unis injectent du pétrole de schiste de partout.
Donc, à mon avis il y a une partie, et pas seulement du côté de Rouhani, mais je pense qu’une partie des Gardiens de la révolution aussi sont prêts à s’orienter vers une dictature militaire nationaliste, plutôt que strictement islamique. Cela se confirmera, ou non. Je ne sais pas comment les choses vont évoluer. Mais il me semble que cela va faire partie des grandes manoeuvres de l’après-guerre en Syrie.
Vous écrivez que l’ère du baril et du Coran n’est plus tenable. Quelles conséquences pour Israël dans ses relations avec les pays voisins ?
Il me semble que ce qu’il va se produire dans les années qui viennent – sauf catastrophe – c’est une négociation globale sur le Levant.
Aujourd’hui la Russie est le maître du jeu militaire. Mais c’est un colosse aux pieds d’argile. Moscou n’a pas les capacités financières pour assurer le succès militaire en Syrie. Je suis allé en Russie pour ce livre, et auparavant, et il m’a été très clairement expliqué que la Russie n’a pas l’intention de voir sa présence en Syrie ressembler à celle de l’URSS en Afghanistan. Poutine, colonel du KGB en 1989 se souvient très bien ce qu’a coûté l’Afghanistan.
La Russie en fonction du prix du pétrole à un PNB qui oscille entre celui de l’Espagne et de l’Italie pour140 millions d’habitants. Donc ils ne peuvent se permettre de tenir à bout de bras le régime syrien, c’est pourquoi sur Idlib en dépit des pressions syriennes et iraniennes, ils ont fini par ne pas bombarder, car ils sont à la recherche d’un compromis avec leur quatre alliés dans la région, plus les Européens.
Pour illustrer le jeu complexe de la Russie dans la région, on pourrait la comparer à un sultan qui aurait quatre femmes : l’Arabie saoudite, Israël l’Iran et la Turquie.
Et chacune pousse à hue et à dia dans ce ménage polygame, selon ses propres intérêts. C’est pour cela que les Russes ont besoin que l’Europe s’implique.
Rebattre les cartes au Levant est un enjeu important, et Israël va faire partie de ce deal global. C’est un acteur qu’il est impossible d’ignorer, sinon il n’y a rien.
Israël est présent en Syrie et il l’a montré au lendemain du jour où Netanyahu est revenu de Moscou, le 9 mai 2018 où il avait assister à la parade militaire. Le soir-même des tirs iraniens ont visé le Golan, et 28 avions israéliens sont sortis rétamer les positions iraniennes en Syrie. C’est la plus grosse sortie aérienne depuis la guerre de 1973.
Donc Israël est l’un des acteurs de la redistribution des cartes au Levant, je ne sais pas quel sera son rôle mais il devra être partie prenante du processus de paix.
Ce qui implique des garanties de sécurité, des concessions de sa part. Pour l’instant chacun essaye d’avoir le maximum de positions pour négocier le mieux possible et il y a un moment ou un autre où il devra y avoir une négociation globale me semble-t-il.
Votre position paraît relativement optimiste quant aux chances d’Israël d’intégrer un « Levant apaisé » pour reprendre votre expression ?
En tous cas les paramètres de la négociation vont changer. Et on ne voit pas comment Israël pourrait en être absent sinon la négociation serait imparfaite.
Et du reste, la Russie est aujourd’hui très proche d’Israel : par l’importance de la population russophone d’Israël, le fait que les relations commerciales et militaires sont considérablement développées, et que les drones russes sont d’origine israélienne et qu’il y a toute une technologie israélienne dont les Russes ont besoin.
Tout amène à croire que les Russes vont peser de tout leur poids pour qu’Israël fasse partie du deal. Alors que historiquement, les Russes soutenaient exclusivement les Palestiniens jusque-là.
Donc je pense qu’il va y avoir une redéfinition, et cela va certainement passer par une évolution des relations israélo-iraniennes. Parce que je pense que les élites au pouvoir en Iran font le calcul que la persistance dans leur stratégie anti-israélienne va se faire à leur détriment.
Il est possible que je me trompe mais c’est la lecture que je fais de la situation.
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Publié le 08 mai, 2019 | par Equipe de Pleinsfeux
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ALLIANCE AMÉRICANO-ISRAÉLIENNE
Par Batya Jerenberg – Le 7 avril 2019
Le sénateur Graham demande une alliance de défense mutuelle entre les États-Unis et Israël.
Le sénateur Graham dit qu’il veut montrer au monde que la relation entre les deux pays est solide.
Le sénateur républicain Lindsey Graham a réaffirmé samedi son soutien à Israël en suggérant que les États-Unis et Israël formalisent une alliance de défense, de sorte « qu’une attaque contre Israël serait considérée comme une attaque contre les États-Unis ».
S’exprimant devant la Coalition Juive Républicaine (RJC), le sénateur âgé de 63 ans de la Caroline du Sud a déclaré qu’il était particulièrement important à l’heure actuelle que le monde entier sache que les relations entre les deux pays sont indestructibles.
Les ennemis d’Israël doivent savoir que s’ils veulent « détruire le seul et unique État Juif, vous devrez passer par nous pour y arriver », a-t-il dit au public venu manifester son soutien à l’amélioration de la voix républicaine juive dans les salles du pouvoir de Washington DC.
Graham a été un fervent partisan d’Israël tout au long de ses années à l’Assemblée législative. Le mois dernier, alors qu’il visitait les Hauteurs du Golan avec le Premier Ministre d’Israël, Benjamin Netanyahu, et l’ambassadeur américain en Israël, David Friedman, il a appelé l’administration Trump à reconnaître les Hauteurs du Golan « comme faisant partie de l’État d’Israël, maintenant et à jamais ».
Le président a ensuite signé une proclamation reconnaissant officiellement la reconnaissance lorsque Benjamin Netanyahu l’a rencontré le 25 mars, affirmant que cette mesure était bénéfique pour la sécurité d’Israël ainsi que pour la « stabilité régionale ». L’action de Trump n’a été acceptée par aucun des alliés européens ou arabes de l’Amérique, bien que la réaction arabe ait été considérée comme étant en sourdine, globalement.
Le sénateur a montré qu’il continuait de faire pression, en informant la conférence qu’il souhaitait que la chambre haute, la seule encore contrôlée par les républicains, soutienne le président en votant pour la reconnaissance officielle de la souveraineté d’Israël le plateau. Cela obligerait également les démocrates à se faire enregistrer, montrant qui soutient Israël sur cette question et qui ne le fait pas.
Israël a conquis les hauteurs stratégiques de la Syrie lors de la guerre des Six jours de 1967 et l’a annexée en 1981. Bien qu’aucun pays ne l’ait reconnu jusqu’à présent, une vaste majorité de sa population a toujours estimé qu’il était essentiel pour la sécurité du pays de conserver son territoire.
Graham est considéré comme un faucon en matière de défense et est partisan d’une politique étrangère interventionniste. Il siège au Sénat depuis 2003 et est devenu cette année président du Comité sénatorial judiciaire. Il est également membre du Comité des relations extérieures du Sénat et dirige le Sous-comité du Sénat sur le crime et le terrorisme.
Source: World Israël News