Un point de situation sur la crise en UKRAINE-CRIMEE (1)

L’UKRAINE, c’est un pont entre l’Asie et l’Europe. C’est ce « pont » qui fera que l’EURASIE sera demain « russe » ou « européenne ». Les enjeux sont colossaux : géopolitiques et économiques via le gaz. Aujourd’hui, place Maïdan nous sommes confrontés à ce choix : pour ou contre la Russie, ou les Occidentaux ? Il devient difficile de suivre et d’étudier en profondeur le seul sujet du putsch du Maïdan, tant les imbrications politico-religieuses de cette affaire sont nombreuses et profondes.

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La chose est d’autant plus remarquable que le Maïdan devient le symbole de la fracture entre la Russie et l’Europe. L’Ukraine est un pays de l’entre-deux, à la fois intégré à l’Histoire européenne, dans sa partie ouest, qui a été pendant des siècles sous la domination de l’Autriche-Hongrie et de la Pologne, et à la fois très russe, puisqu’elle fut le berceau de la Russie médiévale, dans sa partie orientale. L’Ukraine indirectement, pourrait sans que personne ne s’y attende, relancer des tensions fortes au Moyen-Orient, qui finalement impliqueraient Israël.

L’ancienne chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a comparé l’intervention russe en Ukraine aux invasions nazies en Europe dans les années 1930 et celui qui la remplace, le secrétaire d’Etat John Kerry, apporte le soutien de son pays au nouveau pouvoir ukrainien. Ces grands défenseurs de la démocratie et des libertés nous assènent que l’Ukraine est dans son droit et que la Russie agit comme au temps de l’Union Soviétique et des interventions armées dans les républiques soviétiques.

Bernard-Henri Lévy qui s’était déjà rendu il y a quelques semaines sur la place Maïdan de Kiev pour inciter les Ukrainiens à renverser par la force le président Ianoukovytch, continue de souffler sur les braises nationalistes pour allumer le feu. Le but est de détacher l’Ukraine de la Russie. De retour sur la place de l’indépendance à Kiev ( dimanche 2 mars 2014 ), Bernard-Henri Lévy est monté au front contre Poutine et a salué «le courage» des manifestants du Maïdan, en exhortant l’Union européenne à soutenir le nouveau gouvernement. Ce chantre de la liberté et de la démocratie est ravi de voir des éléments fascistes ukrainiens renverser par la force un président démocratiquement élu.

Actuellement les néo-nazis sont en train de s’intégrer dans les structures de la sécurité de l’état comme à la police, et le fascisme devient une opinion politique légitime. Le 24 février le poste du procureur général d’Ukraine a été attribué à un membre du parti Svoboda. Les membres de la milice nazie patrouillent maintenant dans les rues de l’Ukraine conjointement avec les unités de police. Des centaines de bureaux du Parti des régions et du Parti communiste sont dévastés et les nazis apparaissent avec des kalachnikovs aux réunions du conseil. La minorité juive de l’Ukraine vit de facto en état de siège, et de nombreuses synagogues ont été incendiées. Parmi les « soldats » de Maïdan on trouve des membres de Svoboda, le parti nationaliste d’extrême droite; des soutiens de Vitali Klitschko, l’ancien champion du monde de boxe à la tête du parti Udar, des ultras apolitiques de club de football, et toute une galaxie de contestataires aux profils divers et variés. Habitués à se déplacer ensemble lors des matchs de la sélection ukrainienne, les ultras du pays n’ont eu aucun mal à s’accorder et les hooligans de hier qui sont devenus des héros, mais pas autant que ceux du parti nationaliste Svoboda. Le parti Svoboda s’appelait « Parti national-socialiste d’Ukraine » et son logo était alors la ‘Rune du Loup’, emblème de la Division SS Das Reich (les bourreaux d’Oradour-sur-Glane en France en juin 1944). Il se réclame historiquement de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), dont la branche armée (UPA) collabora activement avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et massacra les juifs de Galicie (ouest de l’Ukraine). Aujourd’hui, ces ex-nazis, dont ceux de la SS ukrainienne, sont considérés comme des héros de la «résistance nationale», avec l’aval des nouvelles autorités politiques locales, soutenues par l’Union européenne et les États-Unis. Ce dont nos médias ne parlent jamais est la manière dont dans les ex-pays socialistes la lutte menée contre le communisme s’est souvent accompagnée d’une résurgence de l’idéologie nationale socialiste. Afin de bien démontrer son sens de la démocratie, la Rada le parlement ukrainien, nomme Oleg Makhnitski un extrémiste nationaliste procureur général d’Ukraine.

On sait maintenant pourquoi le putsch fut organisé et soutenu par les Occidentaux.  Un « partenariat oriental » proposé par l’UE avait été initié en décembre 2008 par les ministres des Affaires étrangères suédois et polonais, à la veille de l’affrontement militaire géorgien avec la Russie en Ossétie du sud. Cette initiative concerne six anciennes républiques soviétiques : trois dans le Caucase (Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie) et trois dans la partie orientale de l’Europe centrale (Biélorussie, Moldavie et Ukraine). L’idée n’est pas d’en faire des membres à part entière de l’UE, mais de les attirer dans son giron par de prétendus Accords d’association (AA), fondés sur un libre-échange complet et approfondi. Dès que le président Victor Ianoukovitch eut annoncé, le 21 novembre 2013, que l’Ukraine annulait son projet d’Accord d’association avec l’Union européenne, la mouvance ultranationaliste de Stepan Bandera composée d’anciens collaborateurs avec le régime nazi, ont lancé une campagne de provocations visant à renverser le président démocratiquement élu, Viktor Ianoukovitch.

La cible principale était l’Ukraine, car s’il était signé, l’Accord d’association négocié avec ce pays entraînerait le démantèlement de son secteur industriel et mettrait fin à ses échanges commerciaux avec la Russie  De plus, les acteurs du marché européen pourraient mettre la main sur ses exportations agricoles et de matières premières. L’Ukraine se verrait imposer un régime d’austérité mortifère, identique à celui auquel les pays de la Méditerranée ont été soumis en échange d’un renflouement par la Troïka. De plus, l’Accord d’association inclut une « convergence » obligatoire dans le domaine de la sécurité et l’intégration aux systèmes de défense européens. Dans ces conditions, les accords à long terme avec la Russie pour l’accès aux ports cruciaux de la mer Noire en Crimée auraient été enterrés, concédant finalement à l’OTAN des bases avancées près de la frontière russe. Les Occidentaux associés à certains oligarques et aux néonazis ukrainiens ont donc poussé la Russie à réagir avec fermeté. Le 21 novembre, le gouvernement ukrainien a suspendu les négociations sur la conclusion d’un accord d’association et de libre-échange avec l’Union européenne, motivant cette décision par la nécessité de promouvoir ses relations économiques avec la Russie et les autres pays membres de la Communauté des Etats indépendants (CEI). Cette démarche a provoqué l’indignation de l’opposition ukrainienne, qui a appelé ses partisans à descendre dans la rue pour réclamer la démission du gouvernement en place.

 Alors que l’Europe promettait un avenir grec à l’Ukraine, la solution russe semblait économiquement de loin la meilleure. Sentant la situation échapper aux occidentaux, les forces  du parti SVOBODA et du PRAVY SEKTOR (milices nationalistes), préparées et armées à l’avance, entrent en action et prennent « démocratiquement » par la force le pouvoir.  Le sang a coulé parce que l’opposition a tiré la première à balles réelles sur les forces de l’ordre. Les premiers morts ont été des policiers. Qu’aurait fait un gouvernement occidental si des manifestants avaient tiré à balles réelles sur ses forces de l’ordre? Dans cette situation dramatique, l’Union européenne et les États-Unis portent une très lourde responsabilité. Ils ont encouragé la rébellion qui a débouché sur la violence ; ils ont cautionné un coup d’État contre un gouvernement démocratiquement élu.

C’est en Crimée maintenant que la situation évolue rapidement avec une volonté séparatiste affichée. Rappelons que si à l’est de l’Ukraine se trouvent les Ukrainiens russophones, la Crimée est peuplée de Russes ethniques, qui ne se considèrent pas ukrainiens. La presqu’ile n’a historiquement aucun lien réel avec l’Ukraine. Les drapeaux russes ont été hissés à Kerch ou à Sévastopol, les groupes d’auto-défense se forment et le drapeau ukrainien y a été brûlé. Dans le sud de l’Ukraine également, à Odessa, une grande manifestation a eu lieu contre les « fascistes » de Kiev. La Crimée héberge une base militaire russe et la flotte russe de la Mer Noire, à Sébastopol. En 2008, la présence militaire russe était évaluée à 10 000 hommes. Cette implantation est un véritable poumon économique et culturel pour la région. Mais cette péninsule a également un grand intérêt stratégique pour Moscou, qui a ainsi accès aux mers chaudes et maintient une pression sur l’Ukraine et le Caucase. Le port est également un lien privilégié vers la Syrie pour tout soutien logistique au régime d’Assad. Cette base est essentielle pour la Russie qui fait clairement savoir qu’elle ne la lâchera pas. Le président russe Vladimir Poutine a ordonné mercredi 26 février aux forces armées de mener des manœuvres militaires d’urgence dans l’ouest du pays. Elles sont destinées à « vérifier l’état de préparation des troupes pour intervenir dans des situations de crise qui menacent la sécurité militaire de la nation », a déclaré le ministre de la Défense Sergueï Choïgouz, dans un contexte de tensions avec l’Occident au sujet de l’Ukraine. Quelque 150 000 militaires, 880 chars, plus de 120 hélicoptères, 90 avions et 80 navires de la marine sont mobilisés. Les manœuvres impliquent les centres de commandement des forces de défense aériennes et spatiales russes, des parachutistes, l’aviation à long rayon d’action et certaines troupes du centre de la Russie.

Le président des Etats-Unis Barack Obama a déclaré que la Russie avait violé la souveraineté de l’Ukraine et a appelé Vladimir Poutine à changer de politique. « Les agissements de la Russie en Ukraine constituent une violation du droit international et de la souveraineté de l’Ukraine. La Russie est du mauvais côté de l’histoire. L’Ukraine doit elle-même décider de son sort », a déclaré M. Obama à propos de la situation autour de l’Ukraine. Le président des Etats-Unis estime que la politique de la Russie lui coûtera cher et que le moment est venu pour Vladimir Poutine de se demander si la Russie doit poursuivre ses intérêts par la voie de la diplomatie ou par le biais du recours à la force.

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Quand des photos symboliques circulent, il est souvent intéressant de regarder là où les photographes ne s’attardent pas et d’élargir ou rapprocher le champ focal pour saisir les détails qui parlent plus que les mots.

Au centre de la place de l’indépendance s’élève la colonne de l’indépendance de 61 m, c’est le monument le plus élevé du pays. On trouve à son sommet la statue de la déesse païenne Bereginya-Oranta, protectrice de la maison et de la famille. Vêtue du costume national ukrainien et tendant vers le ciel une branche de viorne, symbole de l’Ukraine. On peut la considérer comme la déesse de l’esprit slave et une représentation de la déesse mère protectrice, car Bereginya pourrait venir de  berehty (ukrainien) ou berech’ (russe) qui signifie protection. Ainsi une place en feu sous la déesse protectrice de l’esprit slave cela laisse songeur, surtout si on place l’archange Michaël symbole de la victoire sur Satan face à la déesse…

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