L’OTAN s’étend…la Russie se défend !

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Les ministres de la Défense de l’OTAN se sont réunis mercredi 5 février à Bruxelles afin de consolider l’alliance militaire contre la Russie, augmentant ainsi le risque d’une confrontation militaire directe entre puissances disposant de l’arme nucléaire.

Un article paru dans l’édition dominicale du journal Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), citant des sources de l’OTAN, fait état de plans visant à établir une présence permanente de l’Alliance atlantique en Europe de l’Est. De soi-disant « unités spéciales d’intégration » seront ainsi mises en place en Estonie, en Lituanie, en Lettonie, en Pologne, en Roumanie et en Bulgarie. On projette également de déployer de telles unités à une date ultérieure en Hongrie.  Les troupes au sol de la force d’intervention rapide devraient se composer de quelque 5.000 soldats. L’objectif est de rendre les unités les plus flexibles de cette force d’intervention capables de parvenir à un nouvel endroit en l’espace de 48 heures.

Les simulations nucléaires de l’OTAN montrent que les puissances impérialistes sont prêtes à risquer une guerre nucléaire dans le but de venir à bout de la Russie. La semaine passée, des figures importantes dont l’ancien chef d’Etat soviétique Mikhaïl Gorbatchev, ont averti du danger d’une troisième guerre mondiale si l’OTAN, dirigée par les Etats-Unis, continuait de prendre des mesures agressives contre la Russie.  Gorbatchev avait averti, dans le contexte d’une recrudescence des combats dans l’est de l’Ukraine entre les troupes du régime de Kiev appuyé par l’Occident et les séparatistes pro-russes, qu’une « guerre véritable aboutirait inévitablement à une guerre nucléaire. »

Dimanche, la Süddeutsche Zeitung a cité un expert militaire russe, Yevgeny Buchinsky, qui disait qu’en réaction à une offensive de Kiev contre le Donbass « la Russie serait obligée d’intervenir et puis, pour parler franchement, de prendre Kiev. Alors l’OTAN serait dans une situation difficile. Et alors on serait obligé de commencer une troisième guerre mondiale dont personne ne veut ».

Les puissances impérialistes et leurs mandataires à Kiev intensifient le conflit en dépit de ces avertissements. Lundi, le New York Times a révélé que le gouvernement Obama envisageait l’envoi d’armes létales à Kiev. Le journal a donné une liste de responsables et d’officiers militaires de haut rang, de l’actuel comme de l’ancien gouvernement, qui réclament de telles mesures. L’article du Times a suscité une opposition parmi des secteurs de l’élite européenne. La Süddeutsche Zeitung écrit qu’une décision de Washington d’équiper le régime de Kiev d’armes offensives serait considérée par la Russie comme l’équivalent d’une déclaration de guerre.

secrétaire de l'OtanWashington avait l’intention d’utiliser la réunion du 5 février pour forcer les Etats membres de l’Alliance atlantique à suivre cette trajectoire irresponsable et provocatrice. En début de semaine, Alexander Vershbow, ancien ambassadeur américain en Russie et actuel secrétaire général délégué de l’OTAN, a dit que l’« agression russe » en Ukraine « changeait les règles du jeu de la sécurité européenne. ». Il a insisté sur la nécessité de déployer des troupes de la force d’intervention rapide en Europe de l’Est, d’élargir la portée de l’OTAN à l’Est et d’armer les forces armées ukrainiennes. Faisant référence à l’Ukraine, à la Géorgie et à la Moldavie, toutes d’anciennes républiques soviétiques, il a dit, « Plus elles sont stables et plus nous sommes sûrs. Et donc, aider l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie – à renforcer leurs forces militaires, à réformer leurs institutions et à moderniser leurs économies – n’est pas un acte de générosité, c’est dans notre intérêt stratégique fondamental. » A la fin de son discours, Vershbow a prévenu: « Cette fois-ci, après avoir choisi notre cap, nous devons y adhérer. Nous devons rester unis, nous devons rester fermes et alourdir le prix que la Russie devra payer pour son agression. »

Après la rencontre bilatérale dans laquelle le ministre étasunien de la défense Chuck Hagel a transmis les instructions au secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, s’est tenue une réunion du Groupe de planification nucléaire (auquel participe aussi l’Italie, en violation du Traité de non-prolifération).  On ne sait pas ce qu’il a décidé, puisqu’aucun communiqué n’a été émis. Mais, comme Washington a réaffirmé que l’ « Otan restera une alliance nucléaire », on peut déduire qu’il a été décidé d’accélérer la « modernisation » des forces nucléaires USA déployées en Europe (Italie comprise) et la potentialisation des françaises et britanniques. S’est ensuite réunie la Commission Otan-Géorgie, appréciant la contribution géorgienne aux opérations en Afghanistan et à la « Force de riposte de l’Otan » (viatique pour l’admission désormais certaine de la Géorgie dans l’Alliance).

Après ces prémisses constructives, s’est déroulée la réunion du Conseil Nord Atlantique avec la participation des 28 ministres de la défense, annonçant que l’Otan a décidé de potentialiser ses forces militaires pour conduire « la gamme entière de missions » et « affronter les défis provenant de toutes directions ». Avec une référence particulière à l’Ukraine, où « la violence s’accroît » parce que « la Russie continue à violer les normes internationales en soutenant les séparatistes » et à l’ «extrémisme violent qui est en train de se répandre en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ». Dans cet objectif sera potentialisée la « Force de riposte Otan », en la portant de 13mille à 30mille hommes et en établissant des unités de commandement et de contrôle dans six pays d’Europe orientale. En même temps sera formée une « Force de pointe », composée de 5mille hommes, pouvant être déployée en quelques jours seulement. 

Expansion de l’OTAN depuis 1949 : le choc contre le bloc russe devient inévitable !

La réunion de l’OTAN à Bruxelles accroît le danger de guerre contre la Russie

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Les ministres de la Défense de l’OTAN se sont réunis mercredi 5 février à Bruxelles afin de consolider l’alliance militaire contre la Russie, augmentant ainsi le risque d’une confrontation militaire directe entre puissances disposant de l’arme nucléaire.

Un article paru dans l’édition dominicale du journal Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), citant des sources de l’OTAN, fait état de plans visant à établir une présence permanente de l’Alliance atlantique en Europe de l’Est. De soi-disant « unités spéciales d’intégration » seront ainsi mises en place en Estonie, en Lituanie, en Lettonie, en Pologne, en Roumanie et en Bulgarie. On projette également de déployer de telles unités à une date ultérieure en Hongrie.

Ces unités seront composées de 40 soldats chacune. Elles auront pour tâche de préparer des exercices militaires pour une nouvelle force de réaction rapide de l’OTAN et de coordonner les activités militaires en cas de situation urgente. L’Allemagne, qui prend cette année la direction de cette opération, a l’intention de déployer 25 soldats au total dans ces unités.

Les troupes au sol de la force d’intervention rapide devraient se composer de quelque 5.000 soldats. L’objectif est de rendre les unités les plus flexibles de cette force d’intervention capables de parvenir à un nouvel endroit en l’espace de 48 heures. L’ensemble de la brigade sera entraîné et équipé pour être en mesure de se transporter vers un nouvel emplacement en une semaine. La direction de l’opération sera assurée par rotation annuelle entre les membres de l’OTAN.

Selon la FAZ, les ministres de la Défense de l’OTAN ont déjà décidé de l’équipement à prévoir durant la « phase test » qui devrait durer jusqu’au début de l’an prochain. A partir du mois d’avril, un bataillon de parachutistes allemand viendra compléter les unités américaines stationnées dans les Etats baltes depuis l’an dernier.

Il y a deux semaines, la FAZ avait révélé que les ministres de la Défense de l’OTAN convoqueraient le Groupe des plans nucléaires (NPG) au début de la réunion du 5 février pour discuter « le scénario de menace nucléaire émanant de la Russie ces derniers mois. »

Selon la FAZ, ceci ne sera pas, contrairement aux années précédentes, une réunion de routine. Une analyse de scénarios de menace préparée au quartier général de l’OTAN y sera présentée aux ministres de la Défense. Après quoi, ceux-ci devaient discuter « pour la première fois des conséquences d’une stratégie nucléaire de l’alliance. » Une session de consultation séparée est prévue avec la France qui n’est pas membre du NPG.

Les simulations nucléaires de l’OTAN montrent que les puissances impérialistes sont prêtes à risquer une guerre nucléaire dans le but de venir à bout de la Russie. La semaine passée, des figures importantes dont l’ancien chef d’Etat soviétique Mikhaïl Gorbatchev, ont averti du danger d’une troisième guerre mondiale si l’OTAN, dirigée par les Etats-Unis, continuait de prendre des mesures agressives contre la Russie.

Gorbatchev avait averti, dans le contexte d’une recrudescence des combats dans l’est de l’Ukraine entre les troupes du régime de Kiev appuyé par l’Occident et les séparatistes pro-russes, qu’une « guerre véritable aboutirait inévitablement à une guerre nucléaire. »

Dimanche, la Süddeutsche Zeitung a cité un expert militaire russe, Yevgeny Buchinsky, qui disait qu’en réaction à une offensive de Kiev contre le Donbass « la Russie serait obligée d’intervenir et puis, pour parler franchement, de prendre Kiev. Alors l’OTAN serait dans une situation difficile. Et alors on serait obligé de commencer une troisième guerre mondiale dont personne ne veut ».

Les puissances impérialistes et leurs mandataires à Kiev intensifient le conflit en dépit de ces avertissements. Lundi, le New York Times a révélé que le gouvernement Obama envisageait l’envoi d’armes létales à Kiev. Le journal a donné une liste de responsables et d’officiers militaires de haut rang, de l’actuel comme de l’ancien gouvernement, qui réclament de telles mesures.

L’article du Times a suscité une opposition parmi des secteurs de l’élite européenne. La Süddeutsche Zeitung écrit qu’une décision de Washington d’équiper le régime de Kiev d’armes offensives serait considérée par la Russie comme l’équivalent d’une déclaration de guerre. Lors d’une visite en Hongrie, les responsables russes et la chancelière allemande Angela Merkel s’étaient exprimés contre une telle décision.

Washington avait l’intention d’utiliser la réunion du 5 février pour forcer les Etats membres de l’Alliance atlantique à suivre cette trajectoire irresponsable et provocatrice. En début de semaine, Alexander Vershbow, ancien ambassadeur américain en Russie et actuel secrétaire général délégué de l’OTAN, a dit que l’« agression russe » en Ukraine « changeait les règles du jeu de la sécurité européenne. »

Il a insisté sur la nécessité de déployer des troupes de la force d’intervention rapide en Europe de l’Est, d’élargir la portée de l’OTAN à l’Est et d’armer les forces armées ukrainiennes. Faisant référence à l’Ukraine, à la Géorgie et à la Moldavie, toutes d’anciennes républiques soviétiques, il a dit, « Plus elles sont stables et plus nous sommes sûrs. Et donc, aider l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie – à renforcer leurs forces militaires, à réformer leurs institutions et à moderniser leurs économies – n’est pas un acte de générosité, c’est dans notre intérêt stratégique fondamental. »

Il a ajouté, « l’OTAN y apporte sa contribution. Dans le but d’aider l’Ukraine, nous avons créé cinq fonds d’affectation pour fournir une assistance dans des domaines tels que le commandement et le contrôle, la logistique, la cyberdéfense et la médecine militaire. Nous envoyons des conseillers à Kiev et nous effectuerons des exercices avec les forces armées ukrainiennes. De plus, nous aiderons, d’une façon similaire, la Moldavie et la Géorgie à renforcer leurs capacités de défense et, dans le cas de la Géorgie, nous aidons à préparer son adhésion future à l’alliance. »

A la fin de son discours, Vershbow a prévenu: « Cette fois-ci, après avoir choisi notre cap, nous devons y adhérer. Nous devons rester unis, nous devons rester fermes et alourdir le prix que la Russie devra payer pour son agression. »

Entre-temps, les voix en faveur d’un armement de l’Ukraine se font plus fortes. Au micro de la radio Deutschlandfunk, Michael Gahler (Union chrétienne-démocrate, CDU), porte-parole de la sous-commission sécurité et défense du groupe du Parti populaire-européen au parlement européen, s’est exprimé en faveur d’un envoi d’armes à l’Ukraine

Wolfgang Ischinger, le président de la Conférence de Munich sur la sécurité, qui se tient ce week-end, a parlé dans le même sens. Lors d’une entrevue à la chaîne de télévision ZDF, il s’est déclaré en faveur de l’« annonce d’éventuelles livraisons d’armes » à l’Ukraine. « On a parfois besoin d’exercer une pression pour obtenir la paix, » a-t-il déclaré. S’il a dit que l’Allemagne ne devait pas envoyer d’armes, il a aussi dit pouvoir « s’imaginer que d’autres membres de l’alliance veuillent le faire. »

Le président ukrainien Petro Porochenko s’est rendu le 4 février à Kharkov, près de la frontière russe et proche de la région contestée. Son régime était arrivé au pouvoir il y a près d’un an suite à un coup d’Etat sous direction fasciste, soutenu par les Etats-Unis et l’Allemagne. Il mène depuis une guerre brutale contre la population de l’est de l’Ukraine. Il a dit à cette occasion, « nous aurons besoin d’armes létales et je suis sûr qu’il y aura des envois d’armes étrangères en Ukraine. » Il ajouta: « Je n’ai pas le moindre doute que les Etats-Unis et d’autres partenaires apporteront leur aide en armes létales pour que l’Ukraine puisse se défendre elle-même. »

Porochenko participera à la Conférence de Munich sur la sécurité, aux côtés de vingt autres chefs d’Etat et de soixante ministres de la Défense et des Affaires étrangères. Il devait, jeudi 5 février, rencontrer le secrétaire d’Etat américain, John Kerry à Kiev.

Johannes Stern

Article original, WSWS, paru le 5 février 2015

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Voilà où mène l’Otan extra-large

 

secrétaire de l'Otan

Photo : Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg

Pour les ministres de la Défense de l’Otan, réunis hier à Bruxelles, cela a été « une journée très intense ». Après la rencontre bilatérale dans laquelle le ministre étasunien de la défense Chuck Hagel a transmis les instructions au secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, s’est tenue une réunion du Groupe de planification nucléaire (auquel participe aussi l’Italie, en violation du Traité de non-prolifération).  On ne sait pas ce qu’il a décidé, puisqu’aucun communiqué n’a été émis. Mais, comme Washington a réaffirmé que l’ « Otan restera une alliance nucléaire », on peut déduire qu’il a été décidé d’accélérer la « modernisation » des forces nucléaires USA déployées en Europe (Italie comprise) et la potentialisation des françaises et britanniques. S’est ensuite réunie la Commission Otan-Géorgie, appréciant la contribution géorgienne aux opérations en Afghanistan et à la « Force de riposte de l’Otan » (viatique pour l’admission désormais certaine de la Géorgie dans l’Alliance).

Après ces prémisses constructives, s’est déroulée la réunion du Conseil Nord Atlantique avec la participation des 28 ministres de la défense, annonçant que l’Otan a décidé de potentialiser ses forces militaires pour conduire « la gamme entière de missions » et « affronter les défis provenant de toutes directions ». Avec une référence particulière à l’Ukraine, où « la violence s’accroît » parce que « la Russie continue à violer les normes internationales en soutenant les séparatistes » et à l’ «extrémisme violent qui est en train de se répandre en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ». Dans cet objectif sera potentialisée la « Force de riposte Otan », en la portant de 13mille à 30mille hommes et en établissant des unités de commandement et de contrôle dans six pays d’Europe orientale. En même temps sera formée une « Force de pointe », composée de 5mille hommes, pouvant être déployée en quelques jours seulement.

L’Otan (et avec elle l’Italie) est donc en guerre sur deux fronts, oriental et méridional. Comment a-t-on pu arriver à cette situation ? Après la fin de la guerre froide, les USA se servent de l’Otan pour maintenir leur leadership sur l’Europe occidentale et en même temps conquérir l’orientale. La Yougoslavie ayant été démolie par la guerre, l’Otan s’étend à l’est, en englobant tous les pays de l’ex Pacte de Varsovie, deux de l’ex Yougoslavie  et trois de l’ex URSS. En entrant dans l’Otan, les pays de l’Est se retrouvent plus dépendants de Washington que de Bruxelles. Mais quelque chose grippe le plan de conquête : la Russie se remet en grande partie de la crise, établit des relations économiques croissantes avec l’Ue, en lui fournissant le gros du gaz naturel, et ouvre de nouveaux débouchés commerciaux avec la Chine. Ceci met en danger les intérêts stratégiques étasuniens. C’est là qu’éclate la crise en Ukraine : après avoir pris, par un travail de plusieurs années, le contrôle de positions clé dans les forces armées et entraîné les groupes néo-nazis, l’Otan promeut le putsch de Kiev. Elle oblige ainsi Moscou à se ranger dans la défense des Russes d’Ukraine, en s’exposant à des sanctions des USA et de l’Ue. Et les contre-sanctions russes, qui créent des dommages surtout à l’Ue, facilitent le plan du partenariat transatlantique pour le commerce et les investissements à travers lequel Washington essaie d’accroître l’influence étasunienne sur l’Union européenne.

Simultanément, sous conduite USA, l’Otan étend sa stratégie à l’Afrique du Nord et au Moyen-Orient.  La démolition de la Libye par la guerre, l’opération analogue lancée en Syrie, la relance de la guerre en Irak, l’usage à double tranchant de formations islamistes (soutenues pour abattre les gouvernements pris pour cible, et donc utilisées pour justifier d’autres interventions armées) rentrent dans la stratégie USA/Otan.

Manlio Dinucci


Edition de vendredi 6 février 2015 de il manifesto

http://ilmanifesto.info/la-nato-mobilita-30mila-uomini-al-confine-russo/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Manlio Dinucci est géographe et journaliste. Il a une chronique hebdomadaire “L’art de la guerre” au quotidien italien il manifesto. Parmi ses derniers livres:  Geocommunity (en trois tomes) Ed. Zanichelli 2013; Geolaboratorio, Ed. Zanichelli 2014;Se dici guerra…, Ed. Kappa Vu 2014.

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