Les Samaritains – fils d’Ephraïm et Manassé – fêtent Shavouot, ce dimanche, loin de la Loi orale des rabbins !

Fidèles samaritains au sommet du mont Garizim, près de Naplouse, en Cisjordanie, pour célébrer Shavouot, le 4 juin 2017. (Crédit : Jaafar Ashtiyeh/AFP)Au sommet de leur mont saint, les Samaritains fêtent Shavouot : La minuscule communauté se rend en pèlerinage sur le mont Garizim de Cisjordanie pour fêter pendant 7 jours le don de la Torah

 La minuscule communauté des Samaritains en Israël et en Cisjordanie s’est réunie dimanche pour la fête biblique de Shavouot, qui célèbre le jour où Moïse aurait reçu la Torah sur le mont Sinaï.

Rejetant les traditions rabbiniques de la loi orale, les Samaritains, qui sont environ 750, prennent leurs coutumes religieuses directement dans leur version de la Torah.

Mais, alors que les Juifs ont célébré Shavouot mercredi dernier, les Samaritains ont marqué la fête, comme toujours, dimanche. Cette différence provient du verset du Lévitique qui indique que « depuis le lendemain du Shabbat […], vous compterez sept semaines entières. Vous compterez cinquante jours jusqu’au lendemain du septième Shabbat » (Lévitique, 23:15-16).

Le judaïsme rabbinique interprète « le lendemain du Shabbat » comme le lendemain du premier jour de Pessah. Cependant, les Samaritains considèrent que cela veut littéralement dire Shabbat, et commencent donc à compter leurs sept semaines le samedi de Pessah. Par conséquent, Shavouot a toujours lieu un dimanche.

Contrairement aux Juifs, les Samaritains fêtent Shavouot pendant une semaine, et la considère comme l’une des trois fêtes de pèlerinage. Les fidèles se rassemblent tous sur le mont Garizim, près de Naplouse, en Cisjordanie, qu’ils pensent être le site choisi par Dieu plutôt que Jérusalem. A cet endroit, les couches des anciens temples samaritains détruits et reconstruits au fil des millénaires existent toujours aujourd’hui.

Les Samaritaines font en général remonter leur origine aux tribus bibliques de Manassé et Ephraïm, les fils de Joseph. Ils ont défié les conquêtes impériales et se sont accrochés à leur terre quand la grande majorité de la population du Royaume Nord d’Israël était exilée en Assyrie, le nord de l’Irak actuel, par le roi Sargon II en 722 avant l’ère commune.Fidèles samaritains au sommet du mont Garizim, près de Naplouse, en Cisjordanie, pour célébrer Shavouot, le 4 juin 2017. (Crédit : Jaafar Ashtiyeh/AFP)

Fidèles samaritains au sommet du mont Garizim, près de Naplouse, en Cisjordanie, pour célébrer Shavouot, le 4 juin 2017. (Crédit : Jaafar Ashtiyeh/AFP)

Quand les Juifs exilés sont revenus à Jérusalem depuis Babylone au sixième siècle avant notre ère et ont construit le deuxième Temple, ils ont refusé de reconnaître les Samaritains comme leurs coreligionnaires.

Alors que près d’un million de personnes vivaient dans le royaume samaritain pendant l’époque romaine, ils ne sont plus que 750 au monde aujourd’hui. La moitié d’entre eux vivent dans le village samaritain du mont Garizim, et l’autre moitié dans la ville israélienne de Holon.

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