« L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement “une politique”, au sens le plus large du mot, nationale et internationale ». (Pierre Mendès France, le 18 janvier 1957, discours à l’Assemblée nationale à propos du traité de Rome instituant le “Marché commun”)
Mario DRAGHI est devenu l’Empereur de l’Europe en une seule journée : en rachetant toutes les dettes des pays endettés (les PIIGS), il prend la main sur les politiques dites d’austérité ou de relance.
« Le vrai point important, nous y insistons, c’est la prise de pouvoir de Draghi. Le patron de la BCE a décidé que l’heure était venue d’occuper une place vide. Draghi a pour objectif de faire évoluer la BCE vers la FED américaine. Il veut autant de latitude que Bernanke, avoir la possibilité d’être le sauveur de derniers recours. Mais il y a quelque chose de plus que Bernanke n’a pas, il a la possibilité de prendre le pouvoir politique. Draghi et ses complices de la BCE ont compris qu’ils avaient, face à un ensemble européen hétéroclite et discordant, une carte à jouer… »
Super MARIO : un Messie ?
Oui, selon El Païs. « En annonçant que la BCE va racheter de la dette des Etats en difficulté, Mario Draghi compense une fois de plus l’inaction des dirigeants européens. Et il incarne, une fois encore, celui qui change les règles du jeu : exactement ce dont on avait besoin… », se réjouit El País.
Oui vu d’Italie. Il Sole 24 Ore, qui milite depuis longtemps pour une intervention comme celle de la BCE du 6 septembre, ne tarit pas d’éloges envers son président. Mario Draghi “a prouvé qu’il a le courage d’être indépendent” et de tenir sa promesse de faire “tout ce qui est nécessaire pour sauvegarder l’euro”.
Non…L’ALLEMAGNE n’est pas spécialement satisfaite et va bientôt le faire savoir : on les comprend, ce sont eux qui vont financer le rachat des dettes et le pouvoir d’achat artificiel des pays du Sud. L’ALLEMAGNE va réagir, c’est sûr : le début des grandes manoeuvres pour la nouvelle Europe ?
- “La boîte de Pandore a été définitivement ouverte au profit des pays criblés de dettes”, se lamente le quotidien Münchener Merkur.
- Il a “rompu avec un principe d’airain de la politique monétaire allemande”, souligne le journal conservateur Die Welt. “Les Bourses jubilent, pour l’Allemagne c’est le cauchemar qui commence”, ajoute-t-il, agitant le spectre de l’inflation et évoquant “la mort de la Banque centrale allemande”, seule contre ce projet.
- “D’abord il y a eu l’interdiction inscrite dans les traités de renflouer un pays membre qui a été transgressée, maintenant c’est l’interdiction à la BCE de financer la dette d’un Etat”, déplore le Frankfurter Allgemeine Zeitung.
- La BCE “ouvre les vannes à liquidités au détriment des contribuables allemands (…) Le silence insoutenable de la chancelière face à ce scandale pourrait avoir des conséquences considérables sur les élections (notamment législatives) de 2013″, pronostique le Rhein-Neckar Zeitung.
Vu d’Italie
Le courage de Mario Draghi
Il Sole 24 Ore, qui milite depuis longtemps pour une intervention comme celle de la BCE du 6 septembre, ne tarit pas d’éloges envers son président.
Mario Draghi “a prouvé qu’il a le courage d’être indépendent” et de tenir sa promesse de faire “tout ce qui est nécessaire pour sauvegarder l’euro”.
Le grand technicien de Francfort a fait son devoir, en faisant preuve d’indépendance et de courage politique, une vertu qui, en ces temps d’élections à répétition, n’est pas courante en Europe. Draghi n’a pas hésité à défier l’opposition ouverte de la Bundesbank et, pire, de l’opinion publique allemande. […] Non seulement il a mis une rustine sur trois ans d’erreurs de mauvaise politique européenne qui a brisé l’euro, l’entraînant au bord du gouffre. Mais il a posé un nouveau jalon pour donner à la monnaie unique une structure plus solide et lui offrir un avenir stable, cohérent et crédible.
“La parole passe maintenant aux gouvernements”, écrit le quotidien économique : nombreux sont ceux qui craignent que le filet de sécurité de la BCE ne les pousse au laxisme. Mais la conditionnalité de la demande d’intervention du Fonds européen de stabilité financèire pourrait au contraire “stimuler la mise en place de réformes et d’ajustements accélérés des comptes publics et éviter une mise sous tutelle européenne impossible à vendre à l’opinion publique”.
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Le seul homme d’Etat, c’est Draghi
Le Monde Paris
Le 6 septembre, le président de la Banque centrale européenne devrait annoncer que son institution va tenter de résoudre la crise de la zone euro en achetant de la dette espagnole et italienne. Mais si cette décision est contestée en Allemagne, elle a le mérite de tracer une voie pour l’avenir de l’Europe, estime Le Monde.
Cette semaine, le président de la BCE devrait mettre fin au débat sur le rachat des obligations d’Etat en dévoilant la feuille de route de la banque centrale européenne. Dans son bras de fer avec la Bundesbank, Mario Draghi met toute son autorité pour sauver la monnaie unique. Et se distingue ainsi par sa ferveur.
Sur le front de l’euro, la rentrée a un nom, un seul : Mario Draghi. L’homme ne se départira pas, soyons-en sûrs, de cet élégant sourire en coin ni d’une courtoisie qui sont sa manière d’afficher calme et sérénité par gros temps. Mais l’avenir de la monnaie unique est plus que jamais entre les mains du président de la Banque centrale européenne (BCE). C’est plutôt rassurant : cet Italien est un vrai européen – et, par les temps qui courent, l’espèce est rare, très rare, chez les dirigeants des pays de l’Union.
M. Draghi a indiqué la semaine dernière à l’hebdomadaire allemand Die Zeit qu’il était prêt à prendre “des mesures exceptionnelles” pour sauver l’euro. En clair, la BCE va relancer un programme d’achat de bons du Trésor pour soulager les deux grands pays de l’UE qui ont le plus de mal à se financer sur le marché : l’Espagne et l’Italie.
Il a raison. Madrid et Rome ont pris des décisions courageuses pour traiter au fond certaines des pathologies les affectant. Les Italiens et les Espagnols payent durement ces drastiques programmes d’assainissement budgétaire et de réformes de structure. Mais les marchés financiers n’en n’ont cure. Ils continuent à réclamer des taux exorbitants pour acheter les obligations publiques de ces deux pays.
Cela mine la zone euro. La pénalité ainsi imposée à deux des plus grandes économies des 17 ajoute à la déprime ambiante en Europe – cette toile de fond de chômage massif et de croissance anémique. Compte tenu des efforts conduits dans ces deux pays, le différentiel de taux observé sur leur dette et sur celle de l’Allemagne est irrationnel. Il est sans fondement macroéconomique sérieux. Enfin, ce différentiel est la négation même d’une monnaie unique.
Les puristes de la Bundesbank
Les marchés n’ont confiance que dans la BCE. En laissant percer ses intentions, Mario Draghi a sauvé l’été : les taux se sont détendus sur la dette espagnole et, surtout, italienne. M. Draghi devait préciser son plan d’intervention ce jeudi. Peut-être attendra-t-il une semaine de plus, le temps de connaître la décision que doit rendre le 12 la Cour constitutionnelle allemande. Celle-ci se prononce sur la conformité du fonds de secours financier des 17 – le Mécanisme européen de stabilité – à la Loi fondamentale allemande.
M. Draghi a le soutien de la chancelière Angela Merkel et du président François Hollande, que l’été a un peu rapprochés. Les puristes de la Bundesbank sont les seuls à rechigner et à pointer les risques d’inflation. Mais s’ils n’ont rien à proposer pour empêcher l’Espagne et l’Italie de sombrer, qu’ils se taisent !
M. Draghi impose une stricte conditionnalité aux interventions de la BCE. Les Etats doivent poursuivre les réformes. Parce qu’il les sauve, les gouvernants des 17 doivent à l’Italien de mener à bien la réfection de l’architecture de l’euro. Il s’agit, pêle-mêle, de boucler le Pacte budgétaire et d’aller vers une union bancaire. Il ne faudrait pas qu’on dise un jour que le seul homme d’Etat de la zone aura été le patron de la BCE !
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Draghi empereur d’Europe (B. Bertez)
“Nous avons en son temps décortiqué l’action de Draghi et ses déclarations lors de l’ouverture des Jeux Olympiques. Nous avons immédiatement compris que quelque chose d’important se passait et que cela était « game changer ». La preuve, notre titre très fort, qui détonnait avec les commentaires de la presse MSM, laquelle, dans un premier temps, a considéré que Draghi bluffait.
Les marchés, hésitants pendant quelques jours, nous ont, par la suite, donné raison, les propos et réactions des politiciens sont ensuite venus valider l’ensemble.
Le vrai point important, nous y insistons, c’est la prise de pouvoir de Draghi. Le patron de la BCE a décidé que l’heure était venue d’occuper une place vide.
Draghi a pour objectif de faire évoluer la BCE vers la FED américaine. Il veut autant de latitude que Bernanke, avoir la possibilité d’être le sauveur de derniers recours.
Mais il y a quelque chose de plus que Bernanke n’a pas, il a la possibilité de prendre le pouvoir politique.
Draghi et ses complices de la BCE ont compris qu’ils avaient, face à un ensemble européen hétéroclite et discordant, une carte à jouer.
Cette carte est celle que la BCE a joué avec l’Italie. En cessant d’acheter sur le marché secondaire les bonds italiens, elle a réussi à chasser Berlusconi. Avec l’aide des bien pensants pas très démocrates, il faut le dire.
Cela lui a donné des idées. Si la BCE se donne la maîtrise des achats de bonds souverains des pestiférés, puis des autres, pourquoi pas, sur le marché secondaire, alors elle peut faire la pluie et le beau temps, dicter ses conditions, dire qui lui plait, qui ne lui plait pas.
La BCE, si on lui donne ces droits, aura plus de pouvoir que Merkel. Cette dernière a bien essayé de dicter sa loi aux pays du sud, mais ils ont retourné le chantage et ont menacé de l’apocalypse. Merkel n’avait pas les moyens de persuasion que va avoir Draghi, la possibilité de manœuvrer avec doigté, de souffler le froid et le chaud.
Merkel n’avait ni le gros bâton de Draghi, ni sa grosse carotte. Ses moyens étaient limités en souplesse et en montants. Remarquez que nous ne disons pas, en intelligence, car nous ne considérons pas que Draghi est intelligent , il est simplement malin, rusé. Il a le vice et le machiavélisme du Pouvoir.
Par ailleurs, il y a des gens qui trouvent que la dictature de la BCE et de sa bande ne sera pas suffisante, ils veulent en plus leur donner le droit de contrôler et commander le système bancaire. Donner le droit de contrôler le système bancaire aux complices des banquiers!
Autant donner la clef de la bergerie aux loups.
Des indiscrétions récentes du député européen Jean Paul Gauzès suggèrent que Draghi va dans un premier temps mettre son pied dans l’entrebâillement de la porte, comme un représentant de commerce, et ne proposer que des achats de bonds sur des maturités courtes, c’est malin.
D’une part, cela va désamorcer les critiques de ceux qui disent c’est un financement monétaire des gouvernements, cela va jeter le doute.
D’autre part , cela va affaiblir les pestiférés. Le soutien n’étant que court, ils vont être encore plus dépendants, plus soumis, plus conciliants et obéissants. Seuls des achats sur des maturités longues donnent aux pays une véritable marge de manœuvre. Sinon, c’est la précarité. Imaginez votre liberté face à un banquier qui peut vous couper les vivres tous les mois.
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Selon des fuites émanant de parlementaires européens ayant assisté à un discours de Mario Draghi lundi, les achats ne concerneraient donc que des obligations dont l’échéance serait inférieure à trois ans. Pour Asoka Wöhrmann,responsable des investissements chez DWS, cette stratégie permettrait à la BCE de renforcer sa position face aux dirigeants politiques. «Une obligation à dix ans s’étale sur deux législations dans la plupart des pays, explique-t-il, ce qui rend moins contraignant les engagements pris par les gouvernements.»
En prêtant à court terme, la BCE donnerait un peu d’air aux Etats tout en maintenant une pression pour qu’ils réduisent leur dette publique. «Cela permettrait également à la BCE de mettre fin à son programme rapidement, en cas de non-respect des exigences», poursuit Asoka Wöhrmann. Et justement, Mario Draghi tient à ce que l’aide accordée soit assortie de conditions préalables telles que la mise en place de réformes budgétaires et structurelles.
L’espoir d’une intervention ciblée de la Banque centrale européenne (BCE) a fait chuter les taux d’emprunt de court terme des pays les plus vulnérables de la zone euro, une aubaine passagère pour ces Etats mais qui ne règle pas sur le fond leurs problèmes financiers. Le mouvement est spectaculaire: le taux à échéance 2 ans de l’Espagne chutait mardi à 3%, alors qu’il était encore au-dessus de 7% fin juillet. De son côté, le taux de même échéance de l’Italie était à 2%, contre 5% il y a un peu plus d’un mois. Ce recul est tout aussi marqué pour les échéances les plus courtes (plusieurs mois) et s’étend même à des pays comme la Grèce, l’Irlande et le Portugal. Le problème pour ces pays est qu’ils sont en proportion très endettés à plus long terme, en moyenne à 7 ans pour l’Espagne et 8 ans pour l’Italie.
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Avec Draghi aux commandes, les gouvernements n’ont qu’à bien se tenir. S’ils acceptent le plan de l’homme de l’Internationale de la Banque, alors là, l’expression « la peur du Mur de l’Argent » aura un sens.
La grave erreur de ceux qui sont contre cet abandon du pouvoir politique à la Banque est de ne pas oser déconstruire, démonter le mythe de l’impossibilité du break up, le mythe de l’impossibilité de défaire l’euro.
Ils se laissent promener, intoxiquer. Le break up de l’euro est possible sans catastrophe. Pas sans douleur certes, mais la douleur de court terme est certainement préférable à ce qui nous attend dans le long terme. Réfléchissez à tous les mensonges accumulés depuis le début de la crise, à toutes les affirmations qui se sont trouvées démenties”.
Bruno Bertez, le 6 septembre 2012
N.B. C’est fait, Draghi a donc annoncé un QE “illimité” de la BCE pour les obligations souveraines à maturité courte (3 ans maximum). Au grand dam de Jens Weidmann mais pour la plus grande joie (pour le moment…) des marchés ! OD.
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La zone euro attend avec inquiétude une décision de la justice allemande :
Le destin de la monnaie unique européenne est entre les mains de la Cour constitutionnelle allemande qui rendra le 12 septembre une décision susceptible de bloquer le sauvetage de la zone euro.
Les huit juges de l’institution de Karlsruhe (sud-ouest) rendront une décision préliminaire à 8H00 GMT et diront si le président allemand, Joachim Gauck, peut signer les textes de loi qui dotent la zone euro de nouveaux outils contre la crise.
Très respectée des Allemands, la Cour examine depuis le 10 juillet six plaintes visant à bloquer la ratification du mécanisme européen de stabilité (MES) et du pacte budgétaire, émanant en particulier des députés du parti de gauche radicale Die Linke, d’un élu conservateur et d’une association de citoyens.
Lundi, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a affiché sa confiance, se disant « sûr » que la haute juridiction « ne bloquera pas ces traités du pacte budgétaire et du pacte de stabilité européen ».
« Je crois que nous avons oeuvré avec beaucoup de prudence pour que tel soit le cas, je n’entrevois donc aucun problème avec la Constitution allemande », a ajouté le ministre, lors d’une conférence à Strasbourg.
Pour la plupart des analystes, il fait peu de doutes que le tribunal donnera son aval à ces mesures.
Les plaignants font grief au MES, qui doit à terme devenir un mécanisme de sauvetage permanent avec une force de frappe de 500 milliards d’euros, de violer la Loi fondamentale allemande en forçant le pays à tirer un trait sur sa souveraineté budgétaire.
Ils reprochent aussi à ce dispositif d’exposer les finances de l’Allemagne, premier contributeur des plans d’aide, à un risque illimité en cas de défaut d’un pays membre.
D’un point de vue constitutionnel, le pacte budgétaire, qui contraint les Etats européens à la discipline budgétaire, « ne pose pas de problème. Pour le MES, la question est de savoir jusqu’à quel point il est possible de prendre les décisions qui obligent financièrement l’Allemagne sans l’aval du parlement. (…) Je doute que la Cour constitutionnelle invalide le MES », affirme à l’AFP Matthias Ruffert, chercheur en droit à l’Université d’Iéna (est).
De son côté, le Parlement allemand a déjà ratifié ce mécanisme ainsi que le pacte budgétaire avec une majorité des deux tiers, lors d’une session extraordinaire mi-juillet.
Le MES doit à terme remplacer le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Il est jugé indispensable par beaucoup d’économistes au cas où l’un des poids lourds de la zone euro, tels l’Italie ou l’Espagne, ferait appel à l’aide européenne.
C’est tout particulièrement l’Espagne qui préoccupait les esprits ces derniers jours, après un appel à l’aide de plusieurs milliards d’euros de la Catalogne (nord-est), suivi lundi par l’Andalousie.
Depuis deux ans, le juge suprême allemand, soucieux de préserver les droits du parlement en matière de politique européenne, s’est déjà prononcé plusieurs fois sur le mécanisme d’aide, demandant systématiquement le renforcement de l’implication des députés allemands.
C’est justement ce qui inquiète Paris, qui juge la décision de Karlsruhe « cruciale ». « Le risque n’est pas tant qu’elle le retoque, mais qu’elle étende encore le champ du contrôle parlementaire, ce qui rendrait les choses peu opérationnelles », commentait une source proche du gouvernement français.
Jörg Asmussen, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), s’est tout de même inquiété d’un éventuel rejet par la Cour, soulignant qu’il manquerait alors un « instrument de résolution de crise important ».
Les analystes se préparaient à tous les cas de figure.
« Nous pensons que la Cour ratifiera le MES et le pacte budgétaire », a déclaré à l’AFP Marie Diron, économiste chez Ernst & Young.
Une décision contraire « n’entraînerait probablement pas un effondrement de l’euro », mais « la volatilité sur les marchés financiers repartirait à la hausse, mettant fin à la récente période de calme qui a permis un lent retour de la confiance en zone euro », selon elle.
Cela se traduirait par « des répercussions majeures sur les marchés financiers », ont affirmé les analystes de Morgan Stanley, évaluant à 40% les chances que la Cour invalide le dispositif.
Un tel scénario pourrait contraindre à « des mesures exceptionnelles, et notamment un référendum » sur l’euro en Allemagne, qui ouvrirait un nouveau chapitre d’incertitudes, estimait Mattias Kumm, spécialiste des questions constitutionnelles pour l’université Humboldt de Berlin.
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