Le pape déplore le nombre « toujours croissant » de chrétiens tués : Devant des membres de l’Ordre
équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, le souverain pontife a exprimé ses craintes de voir « effacée » la présence des chrétiens au Moyen-Orient
Le pape François a déploré vendredi le « nombre toujours croissant » de chrétiens tués dans le monde, lors d’une audience avec un ordre laïc dédié à leur soutien en Terre sainte.
Devant des membres de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, le souverain pontife a évoqué « la dramatique situation des chrétiens qui sont persécutés et tués en nombre toujours croissant », cela « face au monde entier qui trop souvent tourne le regard de l’autre côté ».
L’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem compte quelque 30 000 membres actifs dans 40 pays, soutenant des projets éducatifs et humanitaires en Jordanie, en Israël, dans les Territoires palestiniens et à Chypre. L’organisation sous protection du Saint-Siège fournit chaque année des aides ciblées d’environ 15 millions d’euros.
« C’est un beau signal que vos initiatives dans les domaines de la formation et de l’assistance sanitaire soient ouvertes à tous, indépendamment de la communauté d’appartenance et de la religion », a salué le pape. « De cette manière vous contribuez à aplanir le chemin de la connaissance des valeurs chrétiennes, de la promotion du dialogue interreligieux, du respect mutuel et de la compréhension réciproque », qui doit porter à « la paix dans toute la région », a-t-il ajouté.
Des « cavaliers » et « dames » de cet ordre, qui perpétue l’adoubement chevaleresque depuis au moins le Moyen-âge, étaient réunis à Rome pour leur assemblée générale quinquennale.
Présent, l’archevêque Pierbattista Pizzabella, l’administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem, a mis en exergue « la pauvreté » des communautés chrétiennes en Terre sainte (1,5 % de la population), notamment dans les Territoires palestiniens, relevant l’aide financière absolument décisive de l’ordre pour maintenir leur présence et leurs institutions.
« Sans les écoles chrétiennes, les jeunes seraient obligés d’aller dans les écoles musulmanes ou juives », a-t-il expliqué à l’AFP.
« Plus de 60 % des élèves de nos écoles sont musulmans. Nous ne faisons pas de dialogue interreligieux, nous le vivons. Vivre ensemble, interagir dans nos écoles, nos hôpitaux, est essentiel, sinon on vivrait en vase clos », a-t-il en outre souligné.