Le pape salue l’accord sur le programme nucléaire iranien devant l’Assemblée générale des Nations unies
Au deuxième jour de sa visite à New York, le pape, accueilli par des foules enthousiastes, avait un agenda particulièrement chargé: discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, célébration oecuménique au musée du 11-Septembre, visite d’une école catholique de Harlem, avant un bain de foule à Central Park et une messe en soirée dans l’immense salle de Madison Square Garden, devant quelque 20.000 personnes.
Après son long discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, salué par des applaudissements debout, le leader spirituel de 1,2 milliard de catholiques, s’est rendu dans le sud de Manhattan, se recueillant en silence devant l’un des bassins du mémorial du 11-Septembre, avant une cérémonie oecuménique au coeur du musée souterrain, là même où se trouvaient les tours du World Trade Center dont la destruction a tué quelque 2.700 personnes en 2001. Dans cette étape la plus poignante de son voyage à New York, le pape a plaidé pour la réconciliation, mais aussi pour le respect des différences, lors d’une cérémonie réunissant des représentants de confessions juive, musulmane, sikh, orthodoxe, hindou… « Votre présence ici, leur a-t-il dit, est un signe puissant de nos volontés de partager et de réaffirmer le désir d’être des forces de réconciliation ». Le pape François a ensuite célébré l’espérance et appelé à la solidarité vendredi soir, lors d’une messe à Madison Square Garden à New York à laquelle assistaient quelque 20.000 personnes, certaines émues aux larmes. Certains fidèles avaient patienté des heures pour assister à cette « célébration de l’eucharistie pour la préservation de la paix et de la justice », en raison des mesures draconiennes de sécurité.
« Le pape François s’exprime durant la 70e Assemblée générale des Nations Unies, le 25 septembre 2015 à New York »
Devant l’ONU, le pape salue l’accord sur le programme nucléaire iranien Le pape François a apporté son soutien vendredi à l’accord nucléaire historique scellé entre l’Iran et les grandes puissances sur son programme nucléaire, « preuve de bonne volonté et de droit », lors de son premier discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies. « Le récent accord sur la question nucléaire dans une région sensible de l’Asie et du Moyen Orient est une preuve des possibilités d’une bonne volonté politique et du droit, exercés de façon sincère, patiente et constante. Je forme le voeu que cet accord soit durable et efficace, et qu’il porte les fruits désirés avec la collaboration de toutes les parties impliquées », a dit le pape, sans citer nommément l’Iran.
Le pape a par ailleurs appelé les Etats du monde entier à bâtir un ordre économique mondial juste et à s’attaquer aux causes de l’exclusion et la pollution de la terre.
Le pape s’est rendu juste après dans le sud de Manhattan, au Ground Zero, pour rendre hommage aux victimes des attentats du 11-Septembre, en présence de dignitaires de toutes les religions. François avait été accueilli jeudi soir en star à New York, salué par les cris de joie de milliers de personnes alors qu’il remontait la Ve avenue en papamobile découverte, pour la deuxième étape de son voyage aux Etats-Unis.
Accueilli avec chaleur dans le Palais de verre par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, ce pape populaire de 78 ans a été interrompu à plusiers reprises par des applaudissements nourris, et a eu droit à une standing ovation des délégués à la fin de son long discours prononcé en espagnol. Tout au long de son discours, le pape argentin a dénoncé courtoisement mais fermement les discours sans effet et les résolutions qui ne prennent pas en compte les réalités des gens, insistant sur « les incontestables limites naturelles éthiques » aux droits individuels. Le pape François a demandé des « accords fondamentaux » à la prochaine conférence de Paris pour le climat, insistant beaucoup sur ses priorités pour la sauvegarde de la « maison commune », qu’il avait exposées dans son encyclique « Laudato si' » (Loué sois-tu »). François, quatrième pape à se rendre à l’ONU après Paul VI, Jean Paul II (deux fois) et Benoît XVI, estime qu’il « existe un véritable droit de l’environnement » qui doit être mieux reconnu: « la crise écologique peut mettre en péril l’existence même de l’humanité ». « Dans toutes les religions, l’environnement est un droit fondamental », a-t-il fait remarquer dans cet hémicycle multireligieux. Le pape argentin a dénoncé « la guerre assumée et faiblement combattue » du narcotrafic, un « conflit, qui en silence, provoque la mort de millions de personnes » et qui corrompt jusqu’à « la vie religieuse et artistique ».
(avec AFP)