Le Mont du Temple freine la normalisation avec les alliés arabes d’Israël

Comment la présence de Ben Gvir sur le mont du Temple a coûté à Netanyahu

Les problèmes de Netanyahu ont commencé moins d’une semaine après son retour au poste de Premier ministre, lorsque le ministre d’extrême droite de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir – qui a longtemps demandé la fin du fragile statu quo sur le mont du Temple pour y autoriser la prière juive – s’est rendu sur place, dans ce lieu saint qui est vénéré par les musulmans qui l’appellent leur Noble sanctuaire et qui est aussi considéré comme le lieu le plus important du judaïsme.

Ses 13 minutes de visite sur le site ont déclenché un torrent de condamnations internationales, y compris de la part des États-Unis, le plus proche allié d’Israël, et de l’un de ses nouveaux alliés, les Émirats arabes unis.

Abou Dhabi a dénoncé la « prise d’assaut de l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa » par Ben Gvir, exigeant la fin de « ces violations graves et de ces actes de provocation ».

Les EAU ont également soutenu une demande qui a conduit à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, ce qui n’a fait qu’aggraver la polémique sur le plan international.

Netanyahu, qui était en pourparlers pour se rendre aux EAU la semaine suivante, avait insisté sur le fait qu’Israël était déterminé à préserver le statu quo sur le mont du Temple, mais les Émiratis ont reporté son déplacement, invoquant des problèmes de calendrier. Le diplomate du Moyen-Orient qui s’est entretenu avec le Times of Israel a confirmé que les agissements de Ben Gvir étaient bien à l’origine du report de la visite.

« Une décision a été prise pour ralentir les engagement publics », a sobrement déclaré le diplomate, bien que quelques semaines auparavant, l’ambassadeur des EAU en Israël ait été photographié en train de saluer Ben Gvir lors d’un événement organisé par l’ambassade émiratie. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur le mont du Temple, le 3 janvier 2023. (Crédit : Minhelet Har Habayit)

L’ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, a de son côté pris la parole au nom de l’administration Biden, qualifiant la visite du ministre de la Sécurité nationale sur le mont du Temple « d’inacceptable » dans une déclaration faite peu après le départ de Ben Gvir du lieu saint.

« Nous n’étions pas favorables à cette visite, compte tenu du contexte », a ultérieurement déclaré Nides au Times of Israel.

Ce n’est un secret pour personne : depuis son retour au pouvoir le 29 décembre dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a pour objectif de conclure un accord de normalisation avec l’Arabie saoudite.

Même en formant un gouvernement avec certains des partis les plus à droite de toute l’histoire d’Israël, le chef du Likud a conclu des accords de coalition de nature à, espère-t-il, lui assurer une marge de manœuvre et un droit de veto suffisants pour nouer une relation avec les Saoudiens – des Saoudiens résolument favorables aux Palestiniens.

Mais pour décrocher ce « Graal » – l’accord de normalisation – il faudra également s’appuyer sur le soutien et l’aide de Washington. Comme intermédiaire bien sûr, mais avec une administration américaine qui devra de surcroît impliquer ces technologies militaires qu’elle rechigne de plus en plus à vendre au régime du Golfe.

En outre, Netanyahu devra cultiver et renforcer les relations avec les pays partenaires des accords d’Abraham afin de maintenir la tendance à la normalisation.

Conscient que la route vers Riyad passe par Washington et Abou Dhabi, Netanyahu a fait en sorte d’obtenir des invitations à se rendre dans ces deux capitales aux premiers jours de son (sixième) mandat.

Les États-Unis et les Émirats arabes unis étaient sans doute désireux de partir du bon pied avec le nouveau gouvernement, mais cette bonne volonté a semblé se dissiper rapidement, au fur et à mesure que les partenaires les plus à droite de la coalition, et non Netanyahu lui-même, semblent, de manière croissante, dicter le ton de la politique mise en œuvre par le gouvernement au-delà de la Ligne verte.

Compte tenu de ces développements, un responsable américain et un diplomate du Moyen-Orient ont déclaré mercredi au Times of Israel que les projets de déplacements de Netanyahu avaient été mis en stand-by.

Ces deux sources ont déclaré que les USA et les Émirats attendaient de voir ce qui allait se passer dans la région pendant le Ramadan, qui commence fin mars, préférant laisser passer le temps avant de dérouler le tapis rouge au Premier ministre israélien dont le gouvernement a pris des mesures à Jérusalem-Est et en Cisjordanie qui, selon eux, attisent les tensions avec les Palestiniens, en plus de promouvoir des politiques indigestes pour sa propre population. Le leader de l’opposition Benjamin Netanyahu rencontre le ministre des Affaires étrangères des EAU Abdullah bin Zayed à Tel Aviv, le 16 septembre 2022. (Capture d’écran : Benjamin Netanyahu/Twitter)

Au-delà du sabordage des projets de déplacement de Netanyahu, les mesures prises par le nouveau gouvernement ont également brisé l’élan du Forum du Néguev, conçu pour s’appuyer sur les accords d’Abraham et pour faire progresser des projets régionaux dans plusieurs domaines.

Le Maroc devait accueillir la deuxième réunion ministérielle du forum, le mois prochain, mais Rabat tarde à fixer la date de la conférence, ont révélé le responsable américain et le diplomate du Moyen-Orient.

« Netanyahu dit que c’est lui qui dirige les choses, mais la perception qu’en ont les capitales étrangères est qu’il n’a pas de contrôle sur ce qui se passe, ce qui rend encore plus difficile le dialogue avec Israël en ce moment », a expliqué le diplomate du Moyen-Orient, s’exprimant sous couvert d’anonymat.

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La semaine dernière, l’ambassadeur de Jordanie a décidé spontanément de monter sur le Mont du Temple avec toute son équipe, ainsi qu’une délégation de diplomates de l’Union européenne, tout s’est bien passé sans aucune entrave. D’autre part, malgré la déclaration  du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir autorisant les Juifs a monté  sur le Mont du Temple , il y a encore des arrestations juives  par la police. Comme mentionné, le Mont du Temple est une partie inséparable du peuple juif, c’est le lieu le plus sacré pour le peuple d’Israël , le lieu où le Premier et Deuxième Temple ont été construits et prochainement le Troisième Temple sera construit, lieu de prières pour le peuple d’Israël et les Nations.A quand le droit des Juifs de prier sur le Mont du Temple deviendra-t-il légitime aux yeux du monde entier et sera sans entrave? 
 
____________...En 2022, 48 230 Juifs israéliens et 289 604 touristes sont montés sur le Mont du Temple. Et vous ?