La Cardinal Patriarche d’Antioche et de l’Orient met en garde : »Des forces obscures oeuvrent à désarticuler les Etats et les institutions… »

Pose photo libano-française devant la grotte, dans la cour intérieure du siège patriarcal, hier. Photo Émile EidLe patriarche prend une fois de plus ses distances à l’égard d’un « printemps arabe » dont le masque démocratique cache de plus en plus mal la grimace totalitaire. Le patriarche a couronné hier deux messages musclés prononcés en fin de semaine, à Bkerké, par un troisième, émis au cours de la traditionnelle messe du lundi de Pâques « aux intentions de la France, de l’État et du peuple français ». L’office a été célébré en présence de l’ambassadeur Patrice Paoli et du personnel diplomatique de l’ambassade de France, et suivi d’un déjeuner.

Des propos tenus au cours de l’homélie, on retiendra surtout ceux dans lesquels le chef de l’Église maronite met en garde contre « des forces obscures qui œuvrent à désarticuler les États » du monde arabe et « à y semer la discorde, au nom de la démocratie ». Ainsi, le patriarche prend une fois de plus ses distances à l’égard d’un « printemps arabe » dont le masque démocratique cache de plus en plus mal la grimace totalitaire et l’exode des chrétiens qu’il provoque, indirectement et directement.

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Le message de Pâques Dimanche, dans un message pascal aux Libanais et aux chrétiens en particulier, le patriarche Raï s’était fait le porte-parole d’une indignation générale face à ce que la classe politique libanaise dans son ensemble fait subir à la population.

Bechara Boutros Rahi (ou al Rahi ou Raï), en arabe : بشارة بطرس الراعي, né à Himlaya au Liban le 25 février 1940, est le 77e patriarche maronite d’Antioche et de tout l’Orient depuis mars 2011. Evêque titulaire de Césarée de Philippe, évêque auxiliaire d’Antioche le 12 juillet 1986…il est nommé évêque de Byblos.À 71 ans, il a été élu patriarche des Maronites le 15 mars 2011, après avoir obtenu plus des deux tiers des voix des 39 évêques. Il est consacré comme le nouveau patriarche maronite le 25 mars 2011, à Bkerké, siège du patriarcat maronite catholique.Le 24 novembre 2012, le pape Benoît XVI préside son cinquième consistoire ordinaire public et élève Bechara Boutros Rahi au collège des cardinaux.

Les maronites sont des chrétiens orientaux rattachés à Rome et obéissant au Vatican. Ils représentent la majorité des chrétiens au Liban. L’Eglise maronite compte quelque 3 millions de fidèles dont les deux tiers habitent dans la diaspora. L’Eglise maronite compte 23 diocèses et deux vicariats au Liban, et dans d’autres régions du monde : Jordanie, Israël, Palestine, Egypte, Syrie, et Chypre, mais aussi Argentine, Brésil, Mexique, Etats-Unis, Canada, et Australie. Elle tire son origine de saint Maron et de son couvent, qui se trouve en Syrie, dans l’antique Apamée. Une petite communauté monastique s’y installa au Ve siècle, avant de partir pour les montagnes libanaises, sous la pression de l’hérésie des « monophysites » qui ne reconnaissaient pas dans la personne du Christ, en même temps que sa nature divine sa nature humaine. L’Eglise Maronite a scellé son union avec Rome en 1182. Sa formation n’a donc pas son origine dans une opposition avec l’Eglise orthodoxe.

« Nous préparons actuellement une rencontre de l’ensemble des Patriarches orthodoxes et catholiques du Moyen-Orient afin de promouvoir l’unité entre les chrétiens et d’affronter ensemble les problèmes et les souffrances que nous nous trouvons à partager en ce difficile moment historique ». C’est ce qu’annonce à l’Agence Fides S.B. le Cardinal Bechara Boutros Rai, Patriarche d’Antioche des Maronites, actuellement à Rome en vue du Conclave. Le sommet avec les Patriarches moyen-orientaux constituera un moment important dans le réseau de contacts œcuméniques qui ont vu la participation au cours de ces derniers mois du Chef de l’Eglise maronite, créé Cardinal par S.S. Benoît XVI lors du Consistoire du 24 novembre 2012. Au début du même mois, le Patriarche d’Antioche des Maronite avait participé à l’intronisation du nouveau Patriarche copte orthodoxe, Tawadros II. Le 10 février dernier, il a été le seul Patriarche présent à l’intronisation du nouveau Patriarche grec orthodoxe d’Antioche, Jean X Yazigi, qui a eu lieu à Damas.

Liban

Raï met en garde : Des forces  obscures œuvrent à désarticuler  les États et les institutions …

02/04/2013
Pose photo libano-française devant la grotte, dans la cour intérieure du siège patriarcal, hier. Photo Émile Eid Pose photo libano-française devant la grotte, dans la cour intérieure du siège patriarcal, hier. Photo Émile Eid
Le patriarche prend une fois de plus ses distances à l’égard d’un « printemps arabe » dont le masque démocratique cache de plus en plus mal la grimace totalitaire.

Le patriarche a couronné hier deux messages musclés prononcés en fin de semaine, à Bkerké, par un troisième, émis au cours de la traditionnelle messe du lundi de Pâques « aux intentions de la France, de l’État et du peuple français ». L’office a été célébré en présence de l’ambassadeur Patrice Paoli et du personnel diplomatique de l’ambassade de France, et suivi d’un déjeuner.

Des propos tenus au cours de l’homélie, puis du toast prononcé à cette occasion, on retiendra surtout ceux dans lesquels le chef de l’Église maronite met en garde contre « des forces obscures qui œuvrent à désarticuler les États » du monde arabe et « à y semer la discorde, au nom de la démocratie ». Ainsi, le patriarche prend une fois de plus ses distances à l’égard d’un « printemps arabe » dont le masque démocratique cache de plus en plus mal la grimace totalitaire et l’exode des chrétiens qu’il provoque, indirectement et directement.

Voici des extraits des deux allocutions prononcées par le patriarche à cette occasion :

« Les événements inquiétants et douloureux qui nous menacent nous invitent, Français et Libanais, à multiplier nos efforts au service de la paix (…) la France des Lumières ne sera pas indifférente (…) face à la montée du radicalisme et du fondamentalisme et à la prolifération d’un obscurantisme fort des contradictions politiques et des pesanteurs régionales et internationales. » « Les chrétiens d’Orient se sentent de plus en plus délaissés dans leur passion de rester sur leurs terres ancestrales et de continuer d’y promouvoir les valeurs chrétiennes et culturelles et celles de la modernité (…) » « Des forces obscures œuvrent à désarticuler les États et les institutions, et à tenter inlassablement d’allumer la “fitna” entre les différentes confessions jusque-là coexistant paisiblement, et, quelle ironie, au nom de la démocratie et du printemps arabe. » « Nous ne pourrons conjurer leurs méfaits calamiteux que par la certitude de la foi pascale du triomphe définitif de la Vie sur la Mort, et par la clairvoyance des pays amis et des hommes de bonne volonté. Cette foi nous pousse à rencontrer le Christ Sauveur, et à Le rechercher dans le visage de nos frères et sœurs, en nous mettant au service des plus faibles, des pauvres, des malades, des déplacés et des délaissés, comme les étrangers réfugiés parmi nous, les personnes âgées, les jeunes, les enfants et les opprimés de tous bords. »
Au déjeuner Par ailleurs, fort des énoncés de la charte de saint Louis, roi de France, du 24 mai 1250, et la lettre de Georges Clemenceau, en date du 10 novembre 1919, adressée toutes les deux au patriarche maronite, le cardinal Raï a affirmé que « le premier document parle de la nation maronite, le second parle du Liban. Le dénominateur commun est le patriarcat maronite ». Cela veut dire que les maronites et le Liban sont devenus deux synonymes. Qui dit maronites dit Liban. C’est pourquoi, l’on dit que « les maronites sont pour le Liban et non le Liban pour les maronites ». L’amitié franco-maronite est par le fait même franco-libanaise. Toute collaboration entre la France et les maronites est toujours en faveur du Liban. Elle nous incite à promouvoir les causes communes :

a) Favoriser la convivialité islamo-chrétienne, la connivence entre les cultures, les libertés individuelles et collectives, le pluralisme qui est source de richesse, et ne semble pas unanimement partagé. Les valeurs qui traduisent la démocratie sont œuvres des chrétiens et s’avèrent une nécessité, pour les pays du Moyen-Orient. La montée du fondamentalisme islamique menace les musulmans, qui sont modérés dans leur majorité, de passer au fondamentalisme, si les chrétiens perdent leur présence effective et leur influence bénéfique sur les sociétés arabes.

b) Appuyer auprès des instances internationales la reconnaissance et l’instauration de la neutralité juridique, positive et effective du Liban, qui lui permet d’être un lieu de rencontre et de dialogue des cultures et des religions, et d’être promoteur de paix, de justice et d’entente entre les peuples dans sa région.

c) Œuvrer pour mettre fin à la violence et à la guerre en Syrie, et inviter les partis en conflit à la table de négociations, en vue d’une solution juste, équitable et durable. Le Liban subit les lourdes conséquences de la guerre en Syrie, sur les plans politique, économique, sécuritaire et social. Le nombre des déplacés et refugiés syriens avec tous leurs problèmes sur le territoire libanais s’approche à un million. Il faut absolument les redistribuer aux pays voisins de la Syrie selon la capacité de chacun, et solliciter de l’Union européenne les aides financières et matérielles pour eux.
Le message de Pâques Dimanche, dans un message pascal aux Libanais et aux chrétiens en particulier, le patriarche Raï s’était fait le porte-parole d’une indignation générale face à ce que la classe politique libanaise dans son ensemble fait subir à la population.

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ASIE/LIBAN – Selon S.B. le Cardinal Rai, un sommet entre les Patriarches orthodoxes et catholiques du Moyen-Orient est en préparation

Rome (Agence Fides) – « Nous préparons actuellement une rencontre de l’ensemble des Patriarches orthodoxes et catholiques du Moyen-Orient afin de promouvoir l’unité entre les chrétiens et d’affronter ensemble les problèmes et les souffrances que nous nous trouvons à partager en ce difficile moment historique ». C’est ce qu’annonce à l’Agence Fides S.B. le Cardinal Bechara Boutros Rai, Patriarche d’Antioche des Maronites, actuellement à Rome en vue du Conclave. Le sommet avec les Patriarches moyen-orientaux constituera un moment important dans le réseau de contacts œcuméniques qui ont vu la participation au cours de ces derniers mois du Chef de l’Eglise maronite, créé Cardinal par S.S. Benoît XVI lors du Consistoire du 24 novembre 2012. Au début du même mois, le Patriarche d’Antioche des Maronite avait participé à l’intronisation du nouveau Patriarche copte orthodoxe, Tawadros II. Le 10 février dernier, il a été le seul Patriarche présent à l’intronisation du nouveau Patriarche grec orthodoxe d’Antioche, Jean X Yazigi, qui a eu lieu à Damas. Ces jours prochains, il aurait dû participer au début du ministère du nouvel archevêque de Canterbury, Justin Welby, un événement auquel il a dû renoncer du fait de la préparation du Conclave. Par ailleurs, il compte prochainement répondre à l’invitation qui lui a été faite de visiter le Mont Athos. « Les possibilités de revenir à une unité complète– explique le Cardinal Rai à Fides – sont étudiées à haut niveau. Entre temps, nous pouvons vivre la communion sur le plan concret de l’annonce évangélique et du partage des initiatives sociales, caritatives et culturelles. Il s’agit d’un oecuménisme concret, sans longs discours. C’est l’oecuménisme que de nombreux baptisés vivent déjà dans leur quotidien ». S.B. le Cardinal Rai a récemment rencontré également le Patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomé I°, et l’Archevêque orthodoxe d’Athènes, Hieronymos. Du 26 février au 1er mars, avant de se rendre à Rome en vue du Conclave, le Patriarche d’Antioche des Maronites a visité la capitale russe à l’invitation du Patriarche de Moscou, Kirill. Au cours de son séjour en Russie, le Chef de l’Eglise maronite a eu de longs entretiens avec le Patriarche et le Métropolite Hilarion, responsable du Département du Patriarcat de Moscou pour les relations extérieures, à propos des conditions actuelles des chrétiens au Moyen-Orient. Le Cardinal a également rencontré à Moscou le Président de la Douma, Sergej Naryshkin, et un certain nombre de ses collaborateurs, manifestant son appréciation s’agissant de la position de la Russie, privilégiant un dialogue entre le régime et l’opposition syrienne, en ce qui concerne le conflit en cours en Syrie. (GV) (Agence Fides 06/03/2013)

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