« Quand il ouvrit le troisième sceau, j’entendis le troisième être vivant qui disait : Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main. Et j’entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait : Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d’orge pour un denier. »
La flambée des prix des céréales ravive la peur d’une crise alimentaire mondiale : les prix des céréales et du soja ont flambé, ils ont bondi de près de 30% depuis le mois de juin.
Les cours des matières premières agricoles flambent. La sécheresse qui frappe les Etats-Unis et d’autres régions productrices de céréales est responsable de la situation désastreuse. Cette évolution faisant craindre un risque de crise alimentaire mondiale, le Forum de réaction rapide, une instance issue du G20, envisagerait une réunion début septembre. L’explosion d’une telle crise à l’échelle du globe aurait des conséquences terribles pour les pays du Sud. Des Etats structurellement déficitaires comme les pays du Maghreb ou même l’Égypte pourraient pâtir sérieusement d’une crise.
Le 30 juillet, la Banque mondiale a mis en garde contre les « conséquences néfastes » de la flambée actuelle des cours pour les populations pauvres, même si, pour le moment, les stocks de riz restent relativement positifs (c’est l’augmentation des prix du riz qui avait provoqué les émeutes de la faim en 2008). « La hausse des prix ne va pas se répercuter seulement sur le pain et les produits transformés mais également sur l’alimentation animale et, en bout de chaîne, sur le prix de la viande », prévient-elle.
Du côté de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les appréhensions sont plus fortes. Elle affirme craindre une réelle crise alimentaire pour la fin de l’année si rien n’est fait. José Graziano da Silva, le directeur général de la FAO, demande ainsi fermement aux États-Unis de suspendre leur législation imposant des quotas de bioéthanol dans les carburants, produits à base de maïs ou de colza. La production de bioéthanol dévore en effet 40% de la production américaine de maïs.
Dans un entretien accordé à un journal autrichien ce 14 août, le président du groupe suisse d’agroalimentaire Nestlé, Peter Brabeck est catastrophé. Il évoque la politique visant à réserver des surfaces de production de plus en plus grandes pour les biocarburants au détriment de cultures vivrières, aux Etats-Unis notamment. « Il y a de forts groupes de pression et des subventions élevées, donc je m’attends à une crise de l’alimentation et de la faim encore plus grave qu’en 2008 », affirme-t-il, sans appel. L’enjeu est gigantesque pour le Nord s’il veut éviter une crise qui affaiblirait encore un peu plus les plus pauvres.
PARIS (Reuters) – Les prix agricoles resteront élevés et volatiles au cours de la prochaine décennie, prévient dans un entretien au Monde le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
La pire sécheresse depuis un demi-siècle aux Etats-Unis et de mauvaises récoltes dans la région de la mer Noire ont eu pour conséquence une hausse des cours du maïs, du blé et du soja. Le prix du riz n’a pour l’instant pas été touché.
Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont déjà conseillé aux Etats de se préparer à une éventuelle poursuite de la hausse des prix alimentaires au cours des prochains mois mais ils ne prévoient pas de crise comparable à celle de 2007-2008.
« Toutes les projections de la FAO aboutissent à la conclusion que les prix agricoles vont rester élevés et connaître une grande volatilité dans les dix années à venir », dit le Brésilien José Graziano da Silva dans un entretien au Monde daté de mardi.
« Pour y faire face, nous recommandons la constitution de stocks nationaux de produits alimentaires de base », ajoute-t-il, recommandant la création, dans chaque pays, de stocks couvrant « entre une semaine et un mois » de besoins alimentaires.
La France et les Etats-Unis se sont récemment déclarés prêts à réunir le Forum de réaction rapide du G20 en cas de dégradation sur les marchés des céréales et du soja.
Paris, Washington et Mexico doivent tenir une conférence téléphonique fin août sur ce dossier au niveau de leurs hauts fonctionnaires. Ils décideront alors s’il convient de réunir ce forum.
« Nous discutons actuellement de l’opportunité de convoquer le Forum de réaction rapide », confirme le directeur de la FAO dans son entretien au Monde. « La première convocation de ce Forum ne devra pas être interprétée comme un signe d’affolement, mais comme la volonté d’assurer une meilleure coordination », ajoute-t-il.
La FAO a établi une liste de 50 pays en situation « d’insécurité alimentaire », dit José Graziano da Silva.
« Malgré l’augmentation des prix agricoles qui renchérit le coût (de l’aide alimentaire), il est extrêmement important de maintenir cette aide alimentaire, faute de quoi les pays bénéficiaires risqueraient de connaître des troubles sérieux », estime-t-il.
Chine Labbé, édité par Patrick Vignal
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La sécheresse fait flamber les prix alimentaires
LE MONDE | • Mis à jour le
Par Laurence Girard
La flambée actuelle des prix des céréales ravive le spectre d’une nouvelle crise alimentaire. « Il est possible que se développe une situation comparable à celle de 2007-2008 », a déclaré Abdolreza Abbassian, économiste à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Même s’il s’agit d’abord pour cette institution de mettre en garde les gouvernements et de les inciter à ne pas prendre de mesures susceptibles d’aggraver la situation, l’évocation de la crise alimentaire de 2007-2008 agite les mémoires.
Tout le monde a en tête la brutale envolée des cours du blé, puis de l’ensemble des céréales, dont le prix avait quasiment doublé sur la période. Et face à l’enchérissement des denrées de première nécessité, les violentes émeutes de la faim qui, de Dakar à Mexico, en passant par Le Caire, s’étaient déclenchées comme une traînée de poudre.
Toutefois, comme l’affirme José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, dans une tribune publiée, vendredi 10 août, dans le quotidien britannique Financial Times : « Bien que la situation soit précaire, ce n’est pas encore la crise. » Le riz a ainsi bénéficié de bonnes récoltes. Son prix n’est pas entré dans la spirale inflationniste des prix alimentaires mondiaux. Selon l’indice de la FAO publié jeudi et établi sur un panier de denrées regroupant céréales, sucre, huiles, viande et produits laitiers, ils ont bondi de 6 % en juillet.
Une véritable inflexion puisque l’indice était en repli depuis trois mois. Mais aussi un changement dans le scénario établi par la FAO, qui envisageait une tendance baissière sur les mois d’été. L’organisation s’empresse toutefois de rappeler que l’indice actuel, proche de 213 points, est de 10 % inférieur au pic de 238 points atteint en février 2011. Un record qui avait coïncidé avec les soulèvements du « printemps arabe ». Toute hausse des prix alimentaires touche d’abord les pays les plus pauvres, dépendants des importations.
LE PRIX DES CÉRÉALES SE RAPPROCHE DU RECORD DE 2008
Cette envolée de juillet est directement corrélée à la flambée des cours des céréales, même si le sucre a, lui aussi, contribué à cette tendance inflationniste. Sur un mois, la FAO estime que l’indice du prix des céréales dans le monde a bondi de 17 % pour atteindre 260 points. Il se rapproche du record absolu de 274 points, atteint en 2008.
Depuis mi-juin, la fièvre s’est emparée des Bourses des matières agricoles : le prix du maïs explose en raison de la sécheresse historique qui frappe les Etats-Unis, premier producteur et exportateur mondial de la céréale. En juillet, la température moyenne sur le territoire américain a été de 25,3 °C, un niveau jamais atteint depuis 1936 : 63 % du pays est touché. Même si, début août, des pluies sont tombées sur le Middle West, principale zone céréalière, il est trop tard pour sauver les pieds de maïs grillés.
Le ministère de l’agriculture américain (USDA) a revu à la baisse, vendredi, ses prévisions de production de la céréale. Il table désormais sur une récolte de 273 millions de tonnes, en recul de 13 % par rapport à 2011. « En mai, l’USDA anticipait une récolte record de 375 millions de tonnes », souligne Cédric Weber, analyste chez Offre et demande agricole.
L’explosion du cours du maïs a entraîné celui du blé – les éleveurs pourraient être tentés d’en consommer plus pour l’alimentation animale. A cela s’est ajoutée une autre inquiétude, liée à la sécheresse qui sévit sur les bords de la mer Noire. Les prévisions de production de blé en Russie, en Ukraine et au Kazakhstan ont été revues à la baisse, réduisant d’autant le potentiel d’exportation. En Russie, où les récoltes ont diminué de 25 %, la part exportée pourrait passer de 27 millions à 12 millions de tonnes entre 2011 et 2012.
Sur ce marché, les bonnes nouvelles viennent paradoxalement des Etats-Unis, là encore premier exportateur mondial : la production de blé devrait être supérieure aux prévisions, avec 61 millions de tonnes ; et de l’Europe, où les prévisions restent quasi stables, à 132 millions de tonnes.
Le cours du soja, lui aussi affecté par la sécheresse américaine, tutoie des sommets et a battu son record de cotation à la bourse de Chicago. L’USDA anticipe une baisse de la production aux Etats-Unis de 12 % par rapport à 2011. Mais les pluies tardives pourraient encore avoir un effet bénéfique sur les cultures.
UN RENDEMENT DIGNE DE L’OR POUR LE MAÏS
Les progressions de plus de 50 % des cours du blé et du maïs à la Bourse de Chicago depuis juin, tout comme les records battus par le soja, satisfont les investisseurs financiers qui misent sur les matières premières agricoles. Selon une étude de la Deutsche Bank, le maïs leur a offert, a égalité avec l’or, le meilleur rendement sur les cinq dernières années. Ces investisseurs, capables de réagir à la moindre publication d’indice ou à chaque anticipation météorologique, contribuent à la volatilité des marchés et amplifient les variations.
Dans ce contexte, la baisse de la demande de céréales permettrait de calmer le jeu. Dans sa tribune, M. Graziano da Silva exhorte le gouvernement américain à réduire sa production de bioéthanol à partir du maïs, réclamant « une suspension immédiate et temporaire de la législation américaine » qui impose des quotas de biocarburant produit à partir de la céréale. A cause de mesures incitatives, la production d’éthanol absorbe près 40 % des récoltes de maïs outre-Atlantique.
La sécheresse actuelle amène à relancer le débat sur l’utilisation des céréales comme nourriture, alimentation animale et carburant. Cette question divise les politiques américains, selon qu’ils représentent des Etats comme le Texas, où l’élevage est la priorité, ou l’Iowa, où les céréaliers donnent le ton. « En période électorale, il est difficile pour les Etats-Unis de modifier leur politique de soutien aux biocarburants, car c’est une filière économique importante », estime Michel Portier, directeur de la société de conseil Agritel.
M. Graziano da Silva met aussi en garde les Etats qui pourraient être enclins à limiter leurs exportations. La Russie avait enflammé le marché du blé en 2010 en fermant ses frontières.
Tous les regards se tournent désormais vers l’hémisphère sud où l’Australie est aussi touchée par la sécheresse. Quant à l’Argentine et au Brésil, respectivement deuxième et troisième exportateurs mondiaux de maïs, ils effectuent leurs semis à l’automne. La hausse des cours pourrait les inciter à planter davantage.
Laurence Girard
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Le G20 prêt à agir contre la flambée des prix alimentaires?
latribune.fr | 13/08/2012, 08:25 – 253 mots
Face à la flambée des prix alimentaires dans le monde, le G20 préparerait une réponse. Une réunion des vingt premières puissances économiques du monde en septembre ou en octobre pour discuter de cette situation serait en préparation, indique le Financial Times.
Réunion de crise
Il s’agirait d’une première réunion de crise du Forum de réaction rapide, un nouveau mécanisme créé pour améliorer la réactivité des décisions au niveau international. Cette rencontre s’intègrerait en outre au Système d’information sur les marchés agricoles (Amis), une initiative soutenue par la France en 2011. Le nouveau gouvernement à quant à lui appelé fin juin le G20 à agir contre la volatilité des prix alimentaire.
Mais le représentant du G20 cité par le « FT » se veut rassurant. Selon lui cette rencontre n’est pas un signe de panique, mais une tentative d’éviter les politiques qui ont suivi la crise de 2007-2008. Les restrictions aux exportations et l’accumilation de stocks sont soupçonnés d’avoir alors amplifié la crise alimentaire qui a provoqué des émeutes dans une vingtaine de pays.
Le bio-éthanol en cause?
Il se peut par ailleurs que l’Onu évoque le cas du bio-éthanol à l’occasion de cette rencontre du G20. Le Forum économique mondial (FAO), l’un des organes onusien, s’est alarmé récemment de cette crise mondiale et demandé à Washington de réviser sa legislation qui impose des quotas de bio-éthanol. Cette suspension permettrait de réduire la tension sur les marchés et reporterait les activités agricoles sur l’alimentation.
Les prix du maïs, du soja et et du blé ont bondit de près de 30% depuis le mois de juin.
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La flambée des prix des céréales ravive la peur d’une crise alimentaire mondiale
Les cours des matières premières agricoles flambent. La sécheresse qui frappe les Etats-Unis et d’autres régions productrices de céréales est responsable de la situation désastreuse. Cette évolution faisant craindre un risque de crise alimentaire mondiale, le Forum de réaction rapide, une instance issue du G20, envisagerait une réunion début septembre. L’explosion d’une telle crise à l’échelle du globe aurait des conséquences terribles pour les pays du Sud.
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Les Etats-Unis et la région de la mer Noire – la Russie, le Kazakhstan et l’Ukraine principalement – sont frappés par une sécheresse sans précédent. Outre-Atlantique, il s’agit de la plus grave situation climatique depuis un quart de siècle, qui touche aujourd’hui 48 Etats. Résultats, les prix des céréales et du soja ont flambé, ils ont bondi de près de 30% depuis le mois de juin.
Il y a à peine deux mois, les agriculteurs américains s’attendaient pourtant à une récolte record, les surfaces semées en maïs étant au plus haut depuis 75 ans. Aujourd’hui, le constat est terrifiant : la situation n’a pas été aussi dramatique depuis un quart de siècle. Les zones agricoles du Midwest, qui produisent les trois-quarts du maïs et du soja américains, connaissent une sécheresse classée « extrême ou exceptionnelle ». Plus de la moitié des Etats-Unis est désormais considérée comme « zone sinistrée ». En juillet, la température moyenne aux Etats-Unis a atteint un niveau record depuis 1936, soit 25,3°C.
La Russie, fournisseur du quart des exportations mondiales de blé, devrait pour sa part produire 6 millions de tonnes de moins qu’estimé en juin dernier et 13 millions de tonnes de moins que lors de la moisson précédente. Vendredi 10 août, avant la publication du rapport du Département américain de l’Agriculture (USDA) sur l’offre et la demande américaine et mondiale, les prix du maïs ont touché un nouveau sommet. Une fois le document diffusé, l’angoisse d’un marasme alimentaire a explosé. Le rapport affirme qu’un sixième de la récolte de maïs des Etats-Unis a été « perdu » ou du moins retranché des estimations de récolte d’un mois sur l’autre. Les craintes d’une crise alimentaire mondiale comparable à celle de 2007-2008 sont désormais concrètes.
A l’époque, de violentes émeutes de la faim avaient soulevé les populations du Sud à cause de la hausse des denrées de première nécessité (pain…) due à une augmentation spectaculaire des prix des céréales.
Paris et Washington prêts à agir
Face à cette situation dangereuse, Paris et Washington sont en état d’alerte. Ils rappellent les engagements pris lors du G20 en matière agricole, en particulier la nécessité de ne pas prendre de mesures susceptibles d’amplifier les déséquilibres entre l’offre et la demande, comme des embargos à l’exportation que pourraient décider certains pays.
Lundi 13 août, constatant l’ampleur de la menace, les deux Etats se sont dits prêts à activer le Forum de réaction rapide du G20 si les marchés venaient encore à chuter. Ce serait une première. La France préside actuellement Amis, le système d’information sur les marchés agricoles, basé à Rome et auquel est rattaché le Forum de réaction rapide mis en place en 2011 par le G20. Les Etats-Unis reprendront cette présidence en octobre. Hormis les pays du G20, neuf institutions internationales ainsi que huit pays ayant un rôle plus ou moins important sur les marchés céréaliers – l’Espagne, la Thaïlande, le Vietnam, les Philippines, le Kazakhstan, le Nigeria, l’Ukraine et l’Egypte – participent au système Amis.
Le Forum de réaction rapide a pour mission de prévenir et de répondre aux crises sur les marchés agricoles. Il est composé de responsables des politiques agricoles des principaux pays producteurs, exportateurs et importateurs.
L’ampleur de la mission est énorme : afin d’obtenir une vue globale des marchés, une harmonisation des statistiques données par les différents acteurs est essentielle. Or, de nombreux pays maintiennent l’opacité sur leurs stocks.
Des conséquences qui pourraient être désastreuses
Cette flambée des prix des céréales fait craindre des conséquences désastreuses pour les pays du Sud. Des Etats structurellement déficitaires comme les pays du Maghreb ou même l’Égypte pourraient pâtir sérieusement d’une crise.
Le 30 juillet, la Banque mondiale a mis en garde contre les « conséquences néfastes » de la flambée actuelle des cours pour les populations pauvres, même si, pour le moment, les stocks de riz restent relativement positifs (c’est l’augmentation des prix du riz qui avait provoqué les émeutes de la faim en 2008). « La hausse des prix ne va pas se répercuter seulement sur le pain et les produits transformés mais également sur l’alimentation animale et, en bout de chaîne, sur le prix de la viande », prévient-elle.
Du côté de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les appréhensions sont plus fortes. Elle affirme craindre une réelle crise alimentaire pour la fin de l’année si rien n’est fait.
Dans un rapport publié jeudi 9 août, l’agence de l’ONU affirme qu’après trois mois consécutifs de baisse, les prix alimentaires mondiaux ont grimpé de 6% en juillet par rapport à juin. En ce qui concerne les céréales, l’indice des prix « maison » atteint en moyenne 260 points et ne se trouve plus qu’à 14 points de son record absolu d’avril 2008.
José Graziano da Silva, le directeur général de la FAO, demande ainsi fermement aux États-Unis de suspendre leur législation imposant des quotas de bioéthanol dans les carburants, produits à base de maïs ou de colza. La production de bioéthanol dévore en effet 40% de la production américaine de maïs. Sur ce point, la France, la Chine et une vingtaine d’autres pays suivent la demande de la FAO.
Dans un entretien accordé à un journal autrichien ce 14 août, le président du groupe suisse d’agroalimentaire Nestlé, Peter Brabeck est catastrophé. Il évoque la politique visant à réserver des surfaces de production de plus en plus grandes pour les biocarburants au détriment de cultures vivrières, aux Etats-Unis notamment. « Il y a de forts groupes de pression et des subventions élevées, donc je m’attends à une crise de l’alimentation et de la faim encore plus grave qu’en 2008 », affirme-t-il, sans appel.
L’enjeu est gigantesque pour le Nord s’il veut éviter une crise qui affaiblirait encore un peu plus les plus pauvres.