Elections israéliennes : changement de posture de Gantz qui exclut les arabes

NdlR : Gantz exclut dorénavant une coalition avec la liste unie des arabes- dont il n’a plus besoin – , depuis le récent ralliement de Liebermann… et donc des russes !

Aux médias, Gantz jure que la Liste arabe unie ne sera pas dans sa coalition : le chef de Kakhol lavan dit non à un gouvernement d’union avec Netanyahu ; souhaite « clarifier certains points » du plan Trump ; et se félicite de ses discussions avec Liberman

Le dirigeant de Kakhol lavan, Benny Gantz, donne une interview à la télévision, le 15 février 2020. (Capture d'écran / Douzième chaîne)

Le dirigeant de Kakhol lavan, Benny Gantz, donne une interview à la télévision, le 15 février 2020. (Capture d’écran / Douzième chaîne)

Seize jours avant les élections, le dirigeant du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, a donné samedi de multiples interviews dans lesquelles il a répété son vœu de ne pas inviter la Liste arabe unie à rejoindre une coalition après les élections, affirmant qu’il n’aurait pas besoin du soutien de l’alliance politique à prédominance arabe : « Je ne me joindrai pas à la Liste arabe unie et je n’ai pas besoin de leur soutien », a déclaré M. Gantz à la Douzième chaîne d’information. « J’ai entendu [Avigdor] Liberman ce matin dire qu’il allait se joindre au Parti travailliste et à Meretz et qu’il allait se joindre à nous. Nous n’avons aucun accord avec Liberman. Nous avons eu de grandes négociations avec lui avant la dissolution de la précédente Knesset. Nous avons obtenu des avancées sans précédent dans le cadre de notre entente sur la religion et l’État. »

Sans le soutien de la Liste arabe unie, il est peu probable que Gantz ait suffisamment de députés derrière lui pour obtenir le feu vert après le vote du 2 mars prochain. Il espère renverser le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont les sondages ont montré qu’il continue à diriger un bloc de députés de droite et religieux plus important que le bloc d’opposition que Gantz peut rassembler sans la Liste arabe unie. Odeh a également exclu de rejoindre tout gouvernement incluant le député faucon Avigdor Liberman et son parti Yisrael Beytenu.

Samedi, Liberman a déclaré qu’il était prêt à rejoindre une coalition dirigée par Gantz et que le parti de gauche Meretz « n’existait plus » comme entité propre maintenant qu’il avait fusionné avec le Parti travailliste et Gesher. « Cela rend les choses beaucoup plus faciles », a-t-il dit.

Gantz, qui n’a pas répondu aux questions des médias depuis le 25 janvier, a détaillé les discussions avec Yisrael Beytenu de Liberman dans une interview sur le site d’information Ynet, en disant que les négociations avaient été très positives : « Nous voulons le transport pendant le Shabbat aux bons endroits, le mariage civil, une section [égalitaire] au mur Occidental et l’annulation de la loi sur les commerces de proximité », a déclaré Gantz, en référence aux questions religieuses que Liberman a mises en avant dans sa campagne.

Gantz a déclaré à la Treizième chaîne d’information qu’il allait former une coalition avec une majorité juive ou un gouvernement d’union avec le Likud, mais sans Netanyahu à la tête du parti :  « Il va être jugé », a-t-il déclaré à la Douzième chaîne, faisant référence aux poursuites judiciaires engagées contre le Premier ministre, dans le cadre desquelles il sera accusé de fraude, de corruption et de pots-de-vin. « Imaginez qu’alors qu’il se prépare pour le procès avec une batterie d’avocats sur des questions importantes de son point de vue personnel, et que le chef de cabinet veut ensuite tenir une discussion très urgente la nuit sur une question de sécurité ?

Gantz a également déclaré que s’il entendait mettre en œuvre le plan de paix de l’administration Trump s’il était élu lors du prochain vote national, il s’efforcerait de « clarifier certaines questions ».

Mardi, Gantz s’est prononcé contre les dispositions de l’accord de la Maison Blanche qui suggéraient que les villes arabes israéliennes pourraient faire partie d’un futur Etat palestinien.

Les commentaires de Gantz sont venus après une déclaration d’Odeh, mardi, selon laquelle il ne soutiendra pas Gantz en tant que Premier ministre à moins qu’il n’ait fait une déclaration claire excluant publiquement des éléments du plan de paix américain, à savoir le transfert de certaines villes arabes israéliennes à un État palestinien et l’extension de la souveraineté israélienne à la vallée du Jourdain et à d’autres régions de Cisjordanie.

Quelques heures plus tard, Gantz a déclaré qu’il s’opposait à la première problématique mais n’a pas commenté la seconde.

« Je veux retirer cette question de la table des négociations et déclarer qu’aucun citoyen israélien, juif ou arabe ne sera contraint d’aller dans un autre pays », a déclaré M. Gantz.

Après la présentation du plan par le président américain Donald Trump à la Maison Blanche le 28 janvier, Gantz a déclaré qu’il soumettrait la proposition à l’approbation de la Knesset s’il était élu Premier ministre. Netanyahu a lui adopté la proposition, tandis que les Palestiniens l’ont entièrement rejetée.

Le plan permet à Israël d’étendre sa souveraineté à la vallée du Jourdain et à ses implantations en Cisjordanie – des zones que les Palestiniens réclament pour un futur État. Une autre proposition controversée consiste à redessiner les frontières d’Israël pour que de multiples villes arabes de la zone dite du Triangle soient incluses dans un futur État palestinien.

Gantz : la Liste arabe unie ne fera pas partie du gouvernement que je formerai

Ayman Odeh avait déclaré qu’il ne soutiendrait pas le chef de Kakhol lavan comme Premier ministre s’il ne rejetait pas clairement deux aspects clés du plan Trump

Le président de Kakhol lavan, Benny Gantz, s'adressant à la presse à Ramat Gan, le 25 janvier 2020. (Elad Malka/Kakhol lavan)

Le président de Kakhol lavan, Benny Gantz, s’adressant à la presse à Ramat Gan, le 25 janvier 2020. (Elad Malka/Kakhol lavan)

Le président de l’alliance de centre-gauche Kakhol lavan a déclaré mardi lors d’une visite des communautés arabes israéliennes au nord d’Israël, qu’il n’intégrera pas la Liste arabe unie à son éventuel gouvernement et qu’il œuvrera pour faire appliquer le plan de paix du président américain Donald Trump.

Affirmant qu’Israël « ne peut pas tolérer le soutien au terrorisme ni s’abstenir de le condamner », Gantz a souligné qu’il n’avait « pas peur de parler aux partis politiques légitimes, mais que la Liste arabe unie ne fera pas partie d’un gouvernement que je formerai ».

« Mes divergences avec ses dirigeants sur les questions de sécurité et les questions nationales sont importantes, difficiles et irréconciliables », a-t-il dit.

« J’ai l’intention de faire appliquer le plan de paix du président Trump, en accord avec les éléments de la région, et de le voir comme un jalon important », a-t-il ajouté.

Il s’est exprimé après qu’Ayman Odeh, chef de la Liste arabe unie, a déclaré plus tôt dans la journée qu’il ne soutiendrait pas le député Benny Gantz comme Premier ministre après les prochaines élections, à moins que le chef du parti Kakhol lavan ne rejette clairement deux aspects clés du plan de paix de l’administration Trump.

Le député Ayman Odeh avait déclaré à la radio de l’armée qu’il souhaitait que Gantz exclue publiquement l’application de la souveraineté israélienne à la vallée du Jourdain et à d’autres régions de Cisjordanie. En outre, il doit rejeter une clause du plan qui verrait certaines villes arabes israéliennes et leurs habitants faire partie d’un futur État palestinien, demande le candidat de la Liste arabe unie.

Tout en soutenant le plan Trump, Gantz a souligné qu’il était opposé à l’idée que certaines villes arabes israéliennes soient intégrées à la Palestine.

« Je veux que cette question soit retirée des discussions, et j’affirme qu’aucun Israélien, juif ou arabe, ne sera forcé à intégrer un autre pays », a-t-il assuré.

Le leader de l’alliance politique à majorité arabe du pays a déclaré mardi qu’il ne soutiendra pas le député Benny Gantz comme Premier ministre après les prochaines élections, à moins que le chef du parti Kakhol lavan ne fasse une déclaration claire rejetant deux aspects clés du plan de paix de l’administration Trump.

Le député Ayman Odeh a déclaré à la radio de l’armée qu’il souhaitait que Gantz exclue publiquement l’application de la souveraineté israélienne à la vallée du Jourdain et à d’autres régions de Cisjordanie. En outre, il doit rejeter une clause du plan qui verrait certaines villes arabes israéliennes et leurs habitants faire partie d’un futur État palestinien, a déclaré M. Odeh.

Après les élections, le président de l’Etat sollicite les recommandations des députés quant à la personne chargée de former un gouvernement. Le chef du parti qui obtient le soutien de la plupart des législateurs est le premier à être choisi.

Sans le soutien de la Liste arabe unie, il est peu probable que Gantz ait suffisamment de députés derrière lui pour obtenir le feu vert après les prochaines élections du 2 mars. Gantz espère déloger le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont les sondages ont montré qu’il continue de diriger un bloc de députés de droite et religieux plus important que le bloc d’opposition que Gantz peut rassembler sans la Liste arabe unie, une alliance de quatre partis à majorité arabe.

Sur la base des positions de Gantz au cours des deux dernières semaines, Odeh a déclaré : « il n’y a aucune chance que nous le recommandions ou le soutenions ».

Après la présentation de son plan de paix par le président américain Donald Trump à la Maison Blanche le 28 janvier, Gantz a déclaré qu’il soumettrait la proposition à l’approbation de la Knesset s’il était élu Premier ministre. Netanyahu a également approuvé la proposition, tandis que les Palestiniens l’ont rejetée entièrement.

Le plan permet à Israël d’étendre sa souveraineté à la vallée du Jourdain et à ses implantations en Judée-Samarie (Cisjordanie) – des zones que les Palestiniens réclament pour un futur État. Une autre proposition controversée consiste à redessiner les frontières d’Israël pour voir de multiples villes arabes de la zone dite du Triangle incluses dans la future Palestine.

Alors que la Liste arabe unie, à la suite des élections précédentes en septembre, a recommandé à Rivlin que Gantz négocie une coalition, Odeh a déclaré mardi que « il n’y a aucune chance que nous le soutenions à nouveau ou que nous le recommandions s’il ne se prononce pas contre ce plan [Trump] ».

Odeh a également exclu de rejoindre tout gouvernement incluant le député faucon Avigdor Liberman et son parti Yisrael Beytenu.

« Nous n’avons rien en commun avec Liberman », a-t-il déclaré. « Nous sommes aussi loin que possible de lui. Il n’y a aucune chance que nous soutenions un gouvernement qui inclut Liberman. »

Odeh a prédit que son parti augmenterait sa représentation à la Knesset de ses 13 sièges actuels à 15 ou 16, lui donnant assez de poids pour aider Gantz à obtenir une majorité de centre-gauche de 61 sièges sans avoir besoin d’Yisrael Beytenu ou d’un député du bloc de Netanyahu.

Il a cité un sondage de la Treizième chaîne de télévision de la semaine dernière, qui plaçait Kakhol lavan en tête avec 35 sièges, le parti Likud de Netanyahu en deuxième position avec 33 sièges et la Liste arabe unie en troisième position avec 14 sièges.

Les résultats ont donné 59 sièges à Kakhol lavan dans un bloc de centre-gauche qui inclut la Liste arabe unie, soit deux de moins que la majorité à la Knesset (120 sièges).

Le Likud et les partis religieux, qui ont constitué un bloc uni après les élections de septembre, passeraient de 55 à 53 sièges.

Les résultats du sondage permettent à Liberman, avec huit sièges, de conserver son rôle de faiseur de rois, dans la mesure où coincés entre les blocs de la Knesset, ni Gantz ni Netanyahu ne disposent d’une majorité nette sans lui, ce qui laisse probablement présager une nouvelle impasse politique.

La semaine dernière, le journal Haaretz a rapporté que l’idée d’inclure les villes arabes israéliennes du Triangle dans le futur État palestinien avait été proposée à Washington par Netanyahu.

Selon le rapport, les responsables israéliens et américains impliqués dans les contacts concernant la proposition ont déclaré que M. Netanyahu a présenté l’idée comme une compensation territoriale aux Palestiniens pour l’annexion des implantations israéliennes dans le cadre du plan.

Le Triangle est une zone au sud-est de Haïfa, près de la ville palestinienne de Jénine en Cisjordanie, qui comprend 14 villes et villages où vivent plus de 260 000 Arabes israéliens. Les habitants de ces zones ont protesté contre l’idée qu’ils pourraient un jour être reconsidérés comme vivant dans un nouvel État palestinien.

Les prochaines élections sont les troisièmes en moins d’un an, après que les deux premières ont échoué à former un gouvernement, une première dans l’histoire d’Israël.

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