Les enseignants non-vaccinés s’insurgent contre une mise en congé sans solde
Ils menacent de poursuites judiciaires ; Mise en garde de Yaffa Ben David, cheffe du syndicat enseignant ; 7 hôpitaux seront partiellement en grève
Les enseignants non-vaccinés ont menacé de porter plainte s’il leur est interdit de donner des cours et qu’ils sont placés en congé sans solde dès le début de l’année scolaire, le mois prochain.
Selon le plan de réouverture des établissements scolaires qui a été préparé par le gouvernement en vue de la rentrée qui aura lieu le 1er septembre, les professeurs devront présenter le pass vert pour accéder aux écoles. Ce pass est délivré aux personnes vaccinées, guéries ou en capacité de présenter des résultats négatifs d’un test de dépistage effectué dans les 72 heures précédentes.
Mais Ran Erez, président de l’Association des enseignants, a menacé de faire appel à la Haute-cour si le système devait être appliqué parmi les professeurs.
« Nous nous tournerons vers la Haute cour si les professeurs non-vaccinés et non-testés en sont réduits à rester chez eux sans toucher de salaire », a déclaré Erez au micro de la radio militaire, mardi. « Si cela s’applique à tout le secteur public – pas de problème. Mais nous ne coopérerons pas si le pass vert n’est nécessaire que pour les enseignants ».
Erez a ajouté qu’il avait donné pour instruction au responsable juridique de son association de préparer une plainte à soumettre sur le sujet devant la Haute cour.
Yaffa Ben David, à la tête du syndicat national des enseignants, a dit que mettre en œuvre un tel système sur les professeurs aurait des effets négatifs majeurs. Un Israélien se fait administrer une piqûre de rappel dans un centre de vaccination de la caisse Maccabi, le 1er août 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
« Nous sommes favorables au vaccin et nous soutenons l’idée que les professeurs non-vaccinés se fassent dépister », a déclaré Ben David au micro de la radio militaire, mardi. « Mais nous avons un manque énorme de professeurs. Et qui remplacera un prof vacciné, qui est obligé de rester chez lui ? »
Selon les estimations faites par les ministères de la Santé et de l’Éducation, environ 37 000 enseignants et employés du secteur de l’éducation n’ont pas encore été vaccinés. Le ministère de la Justice a expliqué que les personnels non-immunisés et refusant de se faire dépister à la COVID-19 toutes les 72 heures seraient placés en congé sans solde, selon la station de radio publique Kan.
Kan a ajouté que le ministère de l’Éducation cherchait actuellement des professeurs remplaçants qui pourraient intervenir dans les classes quand il serait interdit à un enseignant de venir en cours en raison de son statut vaccinal.
De nombreuses écoles et éducateurs ont salué l’instauration du pass vert. La secrétaire-générale du Syndicat des enseignants, Yaffa Ben-David, lors d’une commission de l’Éducation,de la culture et des sports au parlement israélien, le 5 août 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Tzivka Peleg, à la tête du réseau OLT qui regroupe près de 250 écoles dans tout l’État juif, a fait savoir que l’ORT respecterait strictement les directives.
« J’ai l’intention de mettre dès jeudi en congé sans solde tous les enseignants non-vaccinés », a dit Peleg à la radio militaire. « J’ai lu tous les statuts juridiques et ils le permettent. Si nous sommes poursuivis aux Prud’hommes, alors on verra ce qu’on fera. On ne peut pas permettre une telle situation d’anarchie, où chacun ferait ce qu’il a envie de faire ».
Nachman Ash, directeur-général du ministère de la Santé, a déclaré mardi que si la rentrée scolaire était bien fixée au 1er septembre, il ne pouvait pas garantir que cette date serait respectée.
« Nous espérons que les écoles rouvriront le 1er septembre », a dit Ash lors d’une intervention devant la Fédération des Autorités locales de Jérusalem. « Nous ne pouvons rien promettre. Nous sommes prêts pour cette rentrée et nous sommes déterminés. Toutefois, s’il y a beaucoup de cas et que les élèves doivent être placés en quatorzaine en permanence, cela ne présente aucun intérêt. »
Du côté hospitalier, le mécontentement se fait aussi sentir parmi les établissements.
Sept hôpitaux publics ont en effet annoncé une grève partielle à partir de mercredi, pour protester contre l’échec du gouvernement à augmenter le financement dans le cadre de la pandémie de COVID-19, a rapporté la Douzième chaîne.
Les hôpitaux – Shaare Zedek et Hadassah de Jérusalem, Mayanei Yeshua de Bnei Brak, Laniado de Netanya et trois hôpitaux de Nazareth – disent qu’ils n’effectueront des opérations chirurgicales vitales qu’à partir de mercredi et n’accepteront pas de nouveaux patients du service de secours du Magen David Adom.
Les établissements médicaux accusent les autorités de ne pas être à la hauteur de leurs engagements budgétaires et affirment ne pas avoir les fonds pour prodiguer des soins adéquats.