Munich interdit les étoiles jaunes lors des manifestations anti-confinement : Après que des groupes juifs allemands ont exprimé leurs inquiétudes, la ville infligera une amende à ceux qui utilisent ce symbole lié au nazisme et à la Shoah
BERLIN (JTA) – L’Allemagne a connu plusieurs protestations dans les villes du pays contre le confinement strict lié au coronavirus. Dans certains cas, les manifestants arboraient des étoiles jaunes censées ressembler à celles que les nazis ont imposées aux Juifs pendant la Shoah.
Ces étoiles ont souvent été accompagnées des formules « non vacciné » ou « la vaccination vous libérera », une regrettable façon de jouer sur le slogan affiché dans plusieurs camps de concentration nazis, comme Auschwitz. Les dirigeants et responsables juifs ont exprimé leur inquiétude face à cette rhétorique.
La ville de Munich a pris des mesures dimanche, interdisant le port d’étoiles jaunes lors des manifestations. Ceux qui bafouent le règlement s’exposent à une amende, selon la chaîne publique bavaroise, bien que le montant de l’amende n’ait pas été communiqué.
L’Allemagne n’oblige pas les citoyens à se faire vacciner, mais l’année dernière – à la suite d’une épidémie de rougeole – elle a interdit aux enfants et aux enseignants d’aller à l’école s’ils n’avaient pas été vaccinés ou s’ils n’étaient pas naturellement immunisés. Le fait de ne pas fréquenter l’école est passible d’une amende, ce qui a indirectement incité à la vaccination.
Le gouvernement a réitéré que, si un vaccin contre le coronavirus était développé, les citoyens pourraient choisir de se faire vacciner.
À l’instar de Munich, un homme politique de l’ancien État est-allemand de Saxe-Anhalt propose une mesure de répression similaire. Rüdiger Erben, du parti social-démocrate, a qualifié dimanche ceux qui font une telle propagande d’ »antisémites des plus répugnants ».
Les théories du complot antisémites attribuant la responsabilité du coronavirus aux Juifs ont gagné en popularité chez les extrêmes en Allemagne. Le pays a récemment fait état d’un chiffre record de crimes antisémites depuis 2001.
Beit Shemesh: Certains Haredim portent l’étoile jaune contre les restrictions
Certains opposants aux directives gouvernementales contre le COVID-19 comparent la fermeture des synagogues et yeshivas aux persécutions sous les régimes totalitaires
Des centaines de résidents extrémistes ultra-orthodoxes de Beit Shemesh ont manifesté contre les restrictions imposées dans un contexte de crise du coronavirus et qui ont entraîné la fermeture des synagogues et des yeshivas. Certains arboraient une étoile de David jaune.
Des images et des photos qui ont été partagées sur les réseaux sociaux ont montré plusieurs protestataires portant ces étoiles, qui devaient être obligatoirement portées par les Juifs lors des persécutions anti-juives durant la Shoah. D’autres ont comparé le gouvernement israélien à l’ex-Union soviétique.
La police a dispersé de nombreuses personnes rassemblées dans le quartier Heftziba de la ville où les habitants bloquaient une artère de circulation principale, en utilisant des moyens de dispersion d’émeutes. Plusieurs manifestants ont été arrêtés, selon les médias en hébreu.
Ce n’est pas la première fois depuis le début de la pandémie que certains Haredim radicaux comparent l’action des autorités israéliennes aux persécutions de Juifs par les nazis. Des images de manifestations similaires avaient montré, le mois dernier, les protestataires porter l’étoile jaune et des uniformes rayés de camp de concentration, qualifiant les agents de police de « nazis ».
Il y a eu plusieurs rassemblements, parfois violents, dans les communautés haredim suite aux restrictions visant à lutter contre le coronavirus et qui ont imposé la fermeture des synagogues, des écoles et des yeshivas, ainsi que l’interdiction des mynian [NdT : le quorum de dix personnes nécessaire à la récitation de certains passages de la prière et à la lecture de la Torah]. Il y a eu également une vive colère après le confinement total de Bnei Brak, une ville à majorité ultra-orthodoxe, et de certains quartiers de Jérusalem, excessivement touchés par le virus.
La police a également été accusée d’usage excessif de la force.
La vidéo d’un agent de police poussant un haredi au sol à Mea Shearim, à Jérusalem, a commencé à circuler dans plusieurs groupes WhatsApp ultra-orthodoxes dans la journée de mardi avec la légende : « Ce n’est pas Auschwitz, c’est Mea Shearim. »
Les forces de l’ordre ont fait savoir qu’elles enquêtaient sur l’incident.
La semaine dernière, le gouvernement a allégé certaines des restrictions qui avaient été imposées.
Selon les nouvelles directives, les habitants de Jérusalem et de Bnei Brak seront dorénavant soumis aux mêmes restrictions que le reste du pays. Ils sont autorisés à rester dans un périmètre de cent mètres autour de leurs habitations à moins d’aller faire des achats alimentaires et autres produits de première nécessité ou d’aller au travail.
Les prières en plein air réunissant 19 personnes maximum sont autorisées. Les fidèles doivent conserver une distance de deux mètres entre eux et doivent porter des masques.
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Les Israéliens ont aussi le droit de s’éloigner de 500 mètres maximum de leurs habitations ou de leurs lieux de travail pour aller prier. Les hommes ont la permission de se rendre dans les bains rituels sous certaines conditions.
Néanmoins, les synagogues et les yeshivas, qui se sont avérées être des sources d’infections majeures au début de la crise, sont toujours fermées.
Lundi soir, il y avait à Beit Shemesh – dont plus de 50 % des 120 000 résidents environ sont ultra-orthodoxes – 319 cas confirmés de coronavirus. Seuls Bnei Brak, Tel Aviv et Elad ont un nombre plus élevé de malades atteints par le COVID-19. Beit Shemesh a connu une hausse de 14,7 % de ses cas confirmés au cours des trois derniers jours et une augmentation de 51,2 % la semaine dernière.
La question semble diviser également les responsables haredim qui ont largement suivi les restrictions gouvernementales.
A LIRE : Un élu LR compare le confinement des séniors aux victimes juives du nazisme
Le rabbin Chaim Kanievsky, qui est incontestablement le chef spirituel le plus éminent de la communauté ultra-orthodoxe lituanienne à Bnei Brak avec des centaines de milliers de disciples, a signé un courrier, lundi, envoyé au journal haredi Yeted Neeman, affilié au parti Yahadout HaTorah, réclamant la réouverture des salles d’études des yeshivas, selon un reportage diffusé mardi par la Douzième chaîne.
Toutefois, sous la direction du rabbin Gershon Edelstein, qui est co-directeur de la yeshiva Ponevezh Yeshiva et qui est également un leader communautaire important de Bnei Brak, le journal a fait le choix de ne pas publier la lettre, a fait savoir le reportage qui a évoqué une « initiative sans précédent » dans le monde ultra-orthodoxe.
Le mois dernier, Kanievsky avait initialement défié les appels gouvernementaux à faire fermer les yeshivas, ne changeant d’avis qu’après deux semaines fatidiques.
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Un élu LR compare le confinement des séniors aux victimes juives du nazisme
Ladislas Poniatowski, responsable politique de droite, a supprimé son message peu après le début de la polémique
Dans un tweet depuis supprimé, publié la semaine dernière, le sénateur de l’Eure Ladislas Poniatowski (Les Républicains) a comparé le confinement imposé aux personnes âgées dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de coronavirus aux victimes des persécutions antisémites des nazis durant la Seconde Guerre mondiale.
« La décision de Macron de prolonger de 3 mois ou de 6 mois le confinement des personnes de + de 65 ans ou de + de 70 ans est une véritable honte ! Ça a une odeur nauséabonde », a écrit le sénateur, accompagnant son message d’une photo montrant une personne âgée juive portant l’étoile jaune, symbole que les Juifs devaient obligatoirement portées en raison des lois antisémites durant la Seconde Guerre mondiale.
Le responsable politique de droite a supprimé son message peu après le début de la polémique. Il l’a remplacé par un autre, écrivant : « Macron a annoncé la mise en quarantaine prolongée des aînés. Sans préciser si cela frapperait les + de 65 ans ou + de 70 ans ! Mais a-t-il le droit ? Est-ce constitutionnel ? »
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Pour dénoncer une initiative des Pays-Bas, un élu utilise une étoile jaune…
Arnoud van Doorn a publié une photo du symbole que les Juifs devaient porter pendant la Shoah, avec les mots « corona app », à la veille de Yom HaShoah
AMSTERDAM (JTA) — A la veille de Yom HaShoah, un responsable politique néerlandais de confession musulmane a tweeté une photo d’une étoile jaune pour protester contre un projet de suivi des porteurs du Covid-19.
Arnoud van Doorn, membre du conseil municipal de La Haye, a publié cette photo lundi, date anniversaire de la naissance d’Adolf Hitler. En Israël, Yom HaShoah est le jour de deuil pour les victimes de la Shoah. Également observé par de nombreux Juifs dans le monde entier, Yom HaShoah a commencé lundi soir et se prolonge jusqu’à mardi soir.
En 2018, il avait tweeté une prière à Allah pour « exterminer les sionistes » et déclaré que le jeûne de Yom Kippour n’aiderait pas les Juifs à expier les péchés d’Israël. Son Parti de l’unité affirme sur son site web qu’il s’efforce de « promouvoir les intérêts de la communauté islamiste ».
Son tweet de lundi montrait une étoile jaune, comme celle que les nazis ont fait porter aux Juifs pendant la Shoah, avec la mention »corona app ». Une légende accompagne la photo : « Pas d’application corona obligatoire », en référence à un test effectué par le gouvernement néerlandais d’une application pour smartphone qui permettrait aux autorités de surveiller les déplacements et les interactions des personnes, y compris celles qui sont porteuses ou susceptibles d’être porteuses du virus, afin de freiner sa propagation.
Tom de Nooijer, membre du conseil municipal d’Oldebroek, une ville située à une soixantaine de kilomètres à l’est d’Amsterdam a vivement critiqué le tweet.
« Enlève cette étoile, Arnoud. Tu n’as aucun droit d’y faire référence », a écrit Tom de Nooijer, qui représente le parti chrétien SGP pro-israélien.