Ambassade US à Jérusalem : les dernières déclarations en attendant les premiers actes concrets ?!

Une annonce au sujet de l’ambassade arrive sous peu, selon le porte-parole de Trump. Interrogé par des journalistes sur les projets de déplacement de l’ambassade du président élu, Sean Spicer, répond : « restez connectés »

Le futur porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer sur le plateau de ABC's 'This Week.', le 1er janvier 2017. (Crédit : capture d'écran)Le futur porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer sur le plateau de ABC’s ‘This Week.’, le 1er janvier 2017. (Crédit : capture d’écran)

Interrogé sur les intentions de Trump au sujet de cette mesure, qui marquerait une rupture avec la politique étrangère américaine depuis des décennies, Sean Spicer a déclaré aux journalistes « restez connectés », et qu’il y « aura prochainement une annonce à ce sujet ».

Il y a à peine 24 heures, le président américain Barack Obama a mis en garde son successeur, en lui demandant s’il avait « bien réfléchi » à cette proposition. Il a ajouté que des « actions unilatérales » dans une région aussi instable que le Moyen-Orient peuvent être explosives. Lorsque l’on demande à Obama ce qu’il pense du projet de Trump, à savoir, de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël souverain, il réponds :« les actions que nous entreprenons ont d’énormes conséquences et ramifications. Nous sommes ‘le plus grand gamin du quartier’. » « Je pense que c’est une bonne chose qu’un nouveau président mette à l’épreuve les hypothèses et repense la façon dont nous faisions les choses », a-t-il ajouté. « Mais s’il veut effectuer de grands changements dans la politique, il faut être sûr qu’il a bien réfléchi et compris qu’il y aura des conséquences ».

Les dirigeants arabes et palestiniens ont averti que cette mesure pourrait conduire à des protestations de masse et à de la violence. Un dirigeant palestinien a déclaré que cela « ouvrirait les portes de l’enfer ».

Trump avait promis de déplacer l’ambassade durant son discours à l’AIPAC l’an dernier. Durant la période de transition, il a assuré qu’il tiendrait sa promesse. Le quotidien Israel Hayom a cité Trump dans son édition de jeudi matin. Trump dit « ne pas avoir oublié » l’engagement qu’il a pris en tant que candidat. « Vous savez que je ne suis pas le genre de personne à ne pas tenir mes promesses. »

Spicer a complété ces propos dans sa conférence de presse en disant que « le président a été très clair sur le fait qu’Israël n’a pas été traité avec le respect qui lui est dû. »

Par les passé, d’autres présidents, tels que Bill Clinton ou George W. Bush avaient également fait cette promesse durant les campagnes. Mais ils ne l’on pas mis à exécutions une fois qu’ils étaient aux commandes de la politique extérieure. En 1995, le Congrès a adopté une résolution, menée par l’ancien président de la Chambre des représentants et actuel conseiller de Trump, Newt Gingrich, qui appelait le président à déplacer l’ambassade. Mais chaque président a utilisé la prérogative dont ils disposent pour repousser l’application de cette déclaration. La dérogation actuelle expire en mai 2017.

Tous les présidents, y compris Obama, ont soutenu que le statut de Jérusalem devra être déterminé lors des négociations finales entres les parties, parce qu’Israéliens et Palestiniens la révendique comme leur capitale. Mais Trump a montré qu’il était prêt à mettre fin à cette politique. En décembre, il a nommé son ami de longue date et avocat David Friedman au poste de prochain ambassadeur américain en Israël. Dans la déclaration qui a annoncé sa sélection, Friedman, fervent partisan et mécène d’implantations en Cisjordanie, a affirmé qu’il remplira ses fonctions dans « la capitale éternelle d’Israël, Jérusalem ».

Les médias ont fait savoir que les conseillers de Trump étudient déjà la logistique de relocalisation de l’ambassade. La directrice de campagne et future conseillère à la Maison Blanche Kellyanne Conway a assuré qu’il s’agissait d’une « priorité » pour Trump. Au début du mois, les sénateurs Ted Cruz, Marco Rubio et Dean Heller ont déposé le Jerusalem Embassy and Recognition Act, qui exhorte Trump a reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël et à y installer l’ambassade.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pendant un rassemblement commémorant le 12e anniversaire du décès de Yasser Arafat à Ramallah, en Cisjordanie, le 10 novembre 2016. (Crédit : Abbas Momani/AFP)Cependant, les Palestinien s’opposent fermement à cette idée. Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a déclaré la semaine dernière que déplacer l’ambassade « détruirait les perspectives de progrès politique », et un porte-parole de son parti, le Fatah, avait affirmé que cela « ouvrirait les portes de l’enfer dans la région et le monde entier. »

D’importants diplomates internationaux ont également mis en garde contre le déplacement de l’ambassade. John Kerry, le secrétaire d’Etat américain sortant, a déclaré ce mois-ci que mener à bien ce projet entraînerait une « explosion », et le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a mis en garde dimanche, pendant la conférence de paix pour le Proche Orient organisée à Paris, que cela aurait de « graves conséquences ».

Malgré l’enthousiasme des politiciens israéliens, Yuval Rotem, le directeur général du ministère des Affaires étrangères, a déclaré lundi qu’Israël devait attendre et voir, comme pour beaucoup d’autres déclarations du président élu, parfois contradictoires.

« je suis inquiète des réactions que pourraient avoir de larges parts de l’opinion publique, dans le monde arabe mais aussi en Afrique, en Asie et en partie en Europe, à une initiative qui n’est pas en accord avec le consensus international », a insisté Mogherini, interrogée sur le projet de Trump.

Les 70 pays représentés à la conférence de paix pour le Proche Orient organisée à Paris, le 15 janvier 2017. (Crédit : ministère français des Affaires étrangères)

Elle s’exprimait au lendemain de l’ « utile », selon elle, conférence de Paris, au cours de laquelle quelque 70 pays ont solennellement réitéré leur engagement en faveur de la solution à deux états, israélien et palestinien côte à côte, et averti qu’ils ne reconnaîtraient pas d’actions unilatérales qui menaceraient une solution négociée, en particulier sur la question des frontières ou le statut de Jérusalem. Mogherini a par ailleurs assuré que les ministres des Affaires étrangères avaient affiché leur « profonde unité » au cours de la réunion, en démentant que le Royaume-Uni ait bloqué une déclaration écrite commune sur la conférence de Paris : « Cela ne correspond pas à ce qui s’est passé dans la salle [de réunion]. L’échange que nous avons eu sur cette question était informel », a-t-elle argué.

Londres, « très réservée » sur la conférence de Paris, à laquelle ne participaient ni Israéliens, ni Palestiniens, n’avait pas signé dimanche le communiqué final.

Trump : “je n’ai pas oublié” la promesse de déplacer l’ambassade à Jérusalem

Le président américain élu affirme qu’il ne “brise pas ses promesses” et compte bien déplacer l’ambassade

Le consulat américain de Jérusalem, situé dans le quartier de Talpiot, adjacent au possible emplacement de l'ambassade américaine, en décembre 2016. (Crédit : Raphael Ahren/Times of Israël)

Le consulat américain de Jérusalem, situé dans le quartier de Talpiot, adjacent au possible emplacement de l’ambassade américaine, en décembre 2016. (Crédit : Raphael Ahren/Times of Israël)

Interrogé mardi soir par le quotidien pendant le Chairman’s Global Dinner à Washington, D.C., un évènement pour les diplomates et les membres de la future administration, pour savoir s’il « n’a pas oublié [sa] promesse concernant l’ambassade à Jérusalem, Trump a répondu que « bien sûr je me souviens de ce que j’ai dit sur Jérusalem. »

« Vous savez que je ne suis pas quelqu’un qui ne tient pas ses promesses », a ajouté le président élu. Ses propos ont été publiés jeudi matin par le quotidien.

Mercredi, pendant sa dernière conférence de presse présidentielle, le président Barack Obama a prévenu que des actions unilatérales pouvaient être « explosives », une référence apparente au discours de Trump sur le déplacement de l’ambassade.

Pendant toute la campagne présidentielle, Trump avait juré à plusieurs reprises de déplacer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem. Il avait dit en mars pendant la conférence de l’AIPAC qu’il allait « déplacer l’ambassade américaine dans la capitale éternelle du peuple juif, Jérusalem. »

Donald Trump à Washington, D.C., le 17 janvier 2017. (Crédit : Jim Watson/AFP)

Cependant, après son élection le 8 novembre, le conseiller aux Affaires étrangères de Trump, Walid Phares, avait semblé revenir sur cette promesse.

« Beaucoup de présidents des Etats-Unis se sont engagés à faire cela, et il a lui aussi dit qu’il ferait cela, mais il le fera seulement s’il y a un consensus », avait déclaré Phares, entraînant une certaine confusion. Il avait ensuite précisé qu’il parlait d’un consensus aux Etats-Unis, ce qui restait assez flou, puisqu’il existe un large soutien bipartisan au Congrès à l’égard de cette mesure.

La confusion s’était amplifiée après des entretiens accordés par Trump le week-end dernier au Times britannique et au Bild allemand. Interrogé pour savoir s’il tiendrait sa promesse, il avait répondu : « Eh bien, je ne veux pas à nouveau commenter cela, mais nous verrons ce qu’il se passera. »

Trump ne serait pas le premier président américain à avoir promis de déplacer l’ambassade pendant sa campagne pour ne pas le tenir une fois au pouvoir. Avant les élections présidentielles de 1992, Bill Clinton avait fait la même promesse. Le Congrès avait voté en 1995 à une écrasante majorité le Jerusalem Embassy Act. Depuis, l’application de la loi a été repoussée par trois présidents consécutifs à 35 reprises.

De nombreux conseillers de Trump ont cependant affirmé que le président élu tiendrait sa promesse. Kellyanne Conway, conseillère et directrice de sa campagne, a déclaré pendant le dîner de mardi à Israël Hayom que « nous soutenons évidemment [le déplacement de l’ambassade], je pense que c’est quelque chose nous devons faire rapidement. »

Kellyanne Conway avant une réunion avec le président américain élu Donald Trump, à la Trump Tower de New York, le 10 janvier 2017. (Crédit : Bryan R. Smith/AFP)

Les propos de Conway faisaient écho à ses déclarations précédentes sur le sujet, notamment en décembre, quand elle avait affirmé que déplacer l’ambassade « est une priorité très importante pour ce président élu, Donald Trump ».

David Friedman, choisi par Trump pour être ambassadeur des Etats-Unis en Israël, est également un fervent partisan du déplacement. Il avait déclaré en décembre, à l’annonce de sa nomination, qu’il était impatient de commencer à travailler à « l’ambassade américaine dans la capitale éternelle d’Israël, Jérusalem. »

De nombreux membres de la coalition gouvernementale d’Israël ont salué cette promesse. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait déclaré en décembre que cela serait « génial ».

Cependant, les Palestinien s’opposent fermement à cette idée. Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a déclaré la semaine dernière que déplacer l’ambassade « détruirait les perspectives de progrès politique », et un porte-parole de son parti, le Fatah, avait affirmé que cela « ouvrirait les portes de l’enfer dans la région et le monde entier. »

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pendant un rassemblement commémorant le 12e anniversaire du décès de Yasser Arafat à Ramallah, en Cisjordanie, le 10 novembre 2016. (Crédit : Abbas Momani/AFP)

D’importants diplomates internationaux ont également mis en garde contre le déplacement de l’ambassade. John Kerry, le secrétaire d’Etat américain sortant, a déclaré ce mois-ci que mener à bien ce projet entraînerait une « explosion », et le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a mis en garde dimanche, pendant la conférence de paix pour le Proche Orient organisée à Paris, que cela aurait de « graves conséquences ».

Malgré l’enthousiasme des politiciens israéliens, Yuval Rotem, le directeur général du ministère des Affaires étrangères, a déclaré lundi qu’Israël devait attendre et voir, comme pour beaucoup d’autres déclarations du président élu, parfois contradictoires.

Raphael Ahren a contribué à cet article.

 

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Nikki Haley confirme le projet de transfert de l’ambassade américaine

« Ce n’est pas seulement ce qu’Israël veut, mais c’est aussi ce que ce Congrès a dit qu’il soutiendrait, » a déclaré l’envoyée à l’ONU choisie par Trump

L'ambassade américaine à Tel Aviv. (Crédit : Ori~/Wikimedia Commons/File)

L’ambassade américaine à Tel Aviv. (Crédit : Ori~/Wikimedia Commons/File)

Nikki Haley, jeune gouverneure républicaine de Caroline du Sud depuis 2011, fille d’immigrés indiens et totalement novice en politique étrangère, a été nommée fin novembre pour représenter Washington aux Nations unies, en remplacement de Samantha Power.

Comme pour tous les hauts responsables désignés, sa nomination doit être confirmée par le Sénat et elle était auditionnée mercredi devant sa commission des Affaires étrangères.

Interrogée sur une promesse de campagne du candidat Donald Trump de reconnaître de facto Jérusalem comme capitale d’Israël en déplaçant l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, où Washington a un consulat dans la partie Ouest de la ville, Mme Haley a répondu : « Absolument. Ce n’est pas seulement ce qu’Israël veut, mais c’est aussi ce que ce Congrès a dit qu’il soutiendrait ».

Nikki Haley en 2014 (Crédit : Official South Carolina Governor's Office par Sam Holland)

L’ambassadeur d’Israël à l’ONU Danny Danon a salué la déclaration de Haley.

« Nous remercions l’ambassadrice désignée Haely, une véritable amie d’IsraËl, pour son soutien univoque et sa déclaration claire sur la discrimination contre Israël qui sévit à l’ONU. Nous sommes impatients de travailler avec elle pour réparer ce qui a été honteusement causé par la résolution [2334] adoptée par le Conseil de Sécurité. Nous ouvrirons une nouvelle ère à l’ONU, qui inclura de vraies réformes destinées à mettre fin à l’obsession partiale de l’ONU par Israël. »

L’administration Trump romprait ainsi avec la politique historique des Etats-Unis et de la très grande majorité de la communauté internationale selon laquelle le statut de Jérusalem, également revendiquée par les Palestiniens comme capitale de leur futur Etat, doit se régler par la négociation.

John Kerry, qui quittera vendredi la tête de la diplomatie américaine, avait mis en garde dans un entretien la semaine dernière à la chaîne CBS contre le risque d’une « explosion absolue dans la région » en cas de déménagement de l’ambassade.

Reste que dans des interviews aux journaux britannique et allemand Times et Bild le week-end dernier, M. Trump, avait semblé tenir compte des avertissements internationaux : « Nous verrons ce qui se passe », avait-il dit.

Une des pistes de compromis évoquées par des analystes et des diplomates de l’administration américaine sortante serait de déplacer le bureau de l’ambassadeur américain désigné en Israël David Friedman, très favorable à l’Etat hébreu et aux implantations, de l’ambassade de Tel-Aviv au consulat de Jérusalem-Ouest.

Le statut de Jérusalem est l’une des questions les plus épineuses du conflit israélo-palestinien.

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L’UE met en garde contre un transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem

« Je crois qu’il est très important pour nous tous de nous abstenir d’actions unilatérales », a averti Federica Mogherini

Federica Mogherini, Haute Représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, pendant une conférence de presse à Bucarest, le 7 octobre 2016. (Crédit : Daniel Mihailescu/AFP)

Federica Mogherini, Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, pendant une conférence de presse à Bucarest, le 7 octobre 2016. (Crédit : Daniel Mihailescu/AFP)

« Je crois qu’il est très important pour nous tous de nous abstenir d’actions unilatérales, en particulier celles qui ont des conséquences graves sur de larges secteurs de l’opinion publique dans une bonne partie du monde », a averti Mogherini lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.

Le président élu américain, qui prendra ses fonctions vendredi, a promis pendant sa campagne électorale de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël et de déplacer l’ambassade des États-Unis de Tel Aviv à Jérusalem.

Il romprait ainsi avec la politique de la majorité de la communauté internationale – y compris des Etats-Unis, selon laquelle le statut de Jérusalem, dont la partie orientale est revendiquée par les Palestiniens comme capitale de leur futur Etat, doit se régler par la négociation.

« je suis inquiète des réactions que pourraient avoir de larges parts de l’opinion publique, dans le monde arabe mais aussi en Afrique, en Asie et en partie en Europe, à une initiative qui n’est pas en accord avec le consensus international », a insisté Mogherini, interrogée sur le projet de Trump.

Les 70 pays représentés à la conférence de paix pour le Proche Orient organisée à Paris, le 15 janvier 2017. (Crédit : ministère français des Affaires étrangères)

Elle s’exprimait au lendemain de l’ « utile », selon elle, conférence de Paris, au cours de laquelle quelque 70 pays ont solennellement réitéré leur engagement en faveur de la solution à deux états, israélien et palestinien côte à côte, et averti qu’ils ne reconnaîtraient pas d’actions unilatérales qui menaceraient une solution négociée, en particulier sur la question des frontières ou le statut de Jérusalem.

Mogherini a par ailleurs assuré que les ministres des Affaires étrangères avaient affiché leur « profonde unité » au cours de la réunion, en démentant que le Royaume-Uni ait bloqué une déclaration écrite commune sur la conférence de Paris.

« Cela ne correspond pas à ce qui s’est passé dans la salle [de réunion]. L’échange que nous avons eu sur cette question était informel », a-t-elle argué.

Londres, « très réservée » sur la conférence de Paris, à laquelle ne participaient ni Israéliens, ni Palestiniens, n’avait pas signé dimanche le communiqué final.

« Nous avons des réserves particulières sur une conférence internationale censée faire avancer la paix entre deux parties sans que ces dernières soient présentes, une conférence qui se tient en fait contre la volonté des Israéliens », avait précisé un communiqué du Foreign Office.

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100 Républicains du Congrès demandent à Trump de déplacer l’ambassade à Jérusalem

La pétition a rapidement fait le tour des représentants. Elle appelle le président élu à « prendre rapidement des mesures » pour déplacer l’ambassade dans « la capitale éternelle » d’Israël

Donald Trump et l'avocat David Friedman sortent de l'immeuble fédéral à laz suite d'une apparition devant le Tribunal des Faillites, le jeudi 25 février 2010 à n Camden, New Jersey. (Crédit : Bradley C Bower/Bloomberg News, via Getty Images / JTA)

Donald Trump et l’avocat David Friedman sortent de l’immeuble fédéral à laz suite d’une apparition devant le Tribunal des Faillites, le jeudi 25 février 2010 à n Camden, New Jersey. (Crédit : Bradley C Bower/Bloomberg News, via Getty Images / JTA)

Dans un courrier qui sera adressé au président entrant, et qui fait actuellement le tour des membres républicains du Congrès, Trump est encouragé à « prendre rapidement des mesures pour déplacer notre ambassade à Jérusalem dès qu'[il] accéder[a] au pouvoir », selon une copie du texte.

La lettre, rédigée à l’initiative du représentant républicain de la Floride, Ron DeSantis, a déjà obtenu plus de 100 signatures de la part des Républicains de la Chambre.

« Déplacer l’ambassade renforcera l’alliance entre Israël et les États-Unis. Cela enverra un message au monde entier », affirme la lettre.

Sans mentionner le nom du président Barack Obama, la lettre fustige la décision de son administration qui a laissé voter la résolution anti-implantations au Conseil de Sécurité de l’ONU il y a deux mois.

La résolution de l’ONU appelle tous les pays à « faire une distinction, dans leurs échanges en la matière, entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967 ». Israël craint qu’un tel discours ne conduise à une augmentation des initiatives du mouvement qui prône le boycott et les sanctions contre Israël. Les responsables israéliens ont averti que cela « favorisera la violence ».

Le déplacement de l’ambassade est, selon le courrier des représentants, « d’autant plus urgent, à la lumière de la Résolution 2334 anti-Israël », en évoquant la résolution par sa dénomination officielle.

« La résolution invite à une hostilité diplomatique et à une guerre économique contre Israël. Il est de notre devoir d’agir urgemment pour en limiter les conséquences et réaffirmer notre engagement envers Israël. »

La lettre a été reprise et diffusée par le site Foreign Policy.

Les Palestiniens et la Jordanie ont critiqué cette promesse de déplacement. Le royaume hachémite a affirmé qu’il s’agirait d’une « ligne rouge ».

Des soldats israéliens sur le mont du Temple près de la mosquée Al-Aqsa (Crédit : AFP/AHMAD GHARABLI)

Trump a déjà indiqué que sa présidence marquera une rupture nette avec ses prédécesseurs en ce qui concerne Israël, et a averti les Israéliens que « les choses seront différentes » une fois qu’il sera à la Maison Blanche.

D’autres présidents, notamment Bill Clinton ou George W. Bush, avaient déjà promis de déplacer l’ambassade. Mais ils n’ont pas tenu parole une fois qu’ils ont pris les rênes de la politique étrangère américaine.

Chaque président, y compris Obama, a soutenu que le statut de Jérusalem devra être déterminé dans le cadre des négociations finales entre les concernés. En effet, Israéliens et Palestiniens proclament leur légitimité vis-à-vis de la capitale actuelle d’Israël.

En 1955, le Congrès a adopté une résolution appelant le président à déplacer l’ambassade. Cette résolution, menée par l’ancien Président de la Chambre et actuel proche de Trump, Newt Gingrinch, a été rejetée par les différentes administrations américaines.

Mais le président entrant a annoncé qu’il marquerait une rupture, et ceux qui sont en faveur du déplacement de l’ambassade estiment que la Maison Blanche n’entravera pas la procédure.

Au début du mois, le sénateur du Texas Ted Cruz, le sénateur de Floride Marco Rubio et le sénateur de Nevada Dean Heller, tous Républicains, ont déposé un projet de loi sur l’ambassade et la reconnaissance de Jérusalem, appelant Trump à reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, et à y installer l’ambassade.

En décembre, il a nommé son avocat et ami de longue date, David Friedmann, au poste de prochain ambassadeur américain en Israël.

Dans la déclaration annonçant cette nomination, Friedman, fervent sympathisant d’Israël et mécène d’implantations en Cisjordanie, a affirmé qu’il remplira ses fonctions « à Jérusalem, la capitale éternelle d’Israël ». Certains médias ont annoncé que les conseillers de Trump étudient déjà la logistique du déplacement. La directrice de campagne et future conseillère Kellyanne Conway a même affirmé qu’il s’agissait « d’une priorité » pour Trump.

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Grand mufti : L’ambassade américaine à Jérusalem serait une « agression » contre les musulmans

« Et ils ne se laisseront pas faire en silence », a mis en garde Muhammad Ahmad Hussein

13 janvier 2017, 17:45
Muhammad Ahmad Hussein, mufti de Jérusalem (Crédit : Arbeitsbesuch Israel/Creative Commons)

Muhammad Ahmad Hussein, mufti de Jérusalem (Crédit : Arbeitsbesuch Israel/Creative Commons)

« La promesse de déplacer l’ambassade n’est pas seulement une agression contre les Palestiniens, mais aussi contre tous les Arabes et tous les musulmans, et ils ne se laisseront pas faire en silence », a mis en garde le grand mufti Muhammad Ahmad Hussein dans son prêche de la prière hebdomadaire sur le mont du Temple.

Le grand mufti, en charge des lieux saints musulmans de Jérusalem, y compris la mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam situé sur le mont du Temple, s’exprimait devant 30 000 fidèles, a indiqué la fondation religieuse qui administre le site.

M. Trump a promis pendant sa campagne électorale de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël et de déplacer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.

Il romprait ainsi avec la politique historique des Etats-Unis qui est aussi celle de la très grande majorité de la communauté internationale.

De nombreuses voix se sont élevées contre l’effet que pourrait avoir un tel transfert, le secrétaire d’Etat américain sortant John Kerry parlant du risque d’une « explosion absolue dans la région ».

« Le transfert de l’ambassade violerait les textes et les normes internationales qui reconnaissent Jérusalem comme une ville occupée » par Israël, a dit le grand mufti.

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Imam de l’AP : déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem est une “déclaration de guerre” à l’islam

“En ce qui concerne la religion, la foi, les valeurs, l’éthique, et l’histoire, il ne peut pas y avoir de compromis”, prévient Mahmoud al-Habbash

Le Dr Mahmoud Habbash, juge suprême de la sharia de l'Autorité palestinienne et conseiller du président de l'AP Mahmoud Abbas sur les affaires religieuses et islamiques. (Crédit : autorisation)

Le Dr Mahmoud Habbash, juge suprême de la sharia de l’Autorité palestinienne et conseiller du président de l’AP Mahmoud Abbas sur les affaires religieuses et islamiques. (Crédit : autorisation)

« La nouvelle administration américaine compte transférer son ambassade à Jérusalem. De manière simple, calme et rationnelle, en termes clairs qui n’ont pas besoin d’explication et qui ne sont pas ambigus : une telle mesure, pour chaque musulman, serait une déclaration de guerre à tous les musulmans », a déclaré Habbash vendredi pendant un sermon diffusé sur la chaîne officielle de l’AP, et auquel assistait le président de l’AP, Mahmoud Abbas.

Le discours était traduit par une association israélienne de suivi des médias palestiniens, Palestinian Media Watch (PMW).

Habbash, qui est aussi un proche conseiller d’Abbas, a ajouté que « nous ne sommes les ennemis de personne, et nous ne voulons pas l’être. Nous ne sommes pas des ennemis des Etats-Unis, et nous ne voulons pas l’être. Cependant, quand quelque chose blesse notre foi et notre existence, nous ne pouvons pas rester là à ne rien faire. »

Il a ajouté que « Jérusalem occupée est notre capitale éternelle, la capitale de notre existence et la capitale de notre état. En politique, il peut y avoir des compromis ici et là… En politique, il peut y avoir des négociations. Cependant, en ce qui concerne la religion, la foi, les valeurs, l’éthique, et l’histoire, il ne peut pas y avoir de compromis. »

Trump et son équipe ont déclaré à plusieurs reprises avoir l’intention de déplacer l’ambassade américaine vers la capitale israélienne, entraînant des condamnations généralisées des dirigeants palestiniens, et même une mise en garde du secrétaire d’Etat américain sortant John Kerry.

Vendredi, pendant un entretien accordé à CBS News, Kerry avait déclaré que déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem entraînerait « une explosion, une explosion absolue de la région, pas uniquement en Cisjordanie, et peut-être même en Israël, mais dans toute la région. »

Le gouvernement jordanien avait lui aussi mis en garde contre cette mesure jeudi. Mohamed Momani, ministre jordanien de l’Information, a déclaré que déplacer l’ambassade serait une « ligne rouge » pour la Jordanie, que cela « enflammerait les rues arabes et islamiques », et serait un « cadeau aux extrémistes ».

Vendredi, Abbas avait prévenu Trump de ne pas déplacer l’ambassade.

Il a invité Trump à visiter les territoires palestiniens, mais a également ajouté que « nous vous appelons à ne pas mettre en œuvre votre déclaration […] parce que nous la considérons comme une déclaration agressive, quand vous dites que vous voulez déplacer l’ambassade à Jérusalem. »

Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, pendant son discours devant le 7e congrès du Fatah, réuni à la Mouqataa, le siège de l'Autorité à Ramallah, en Cisjordanie, le 30 novembre 2016. (Crédit : Abbas Momani/AFP)

Les Palestiniens revendiquent Jérusalem Est comme capitale de leur futur état. Une décision américaine de déplacer l’ambassade de Tel Aviv à Jérusalem signalerait que les Etats-Unis acceptent Jérusalem comme la capitale d’Israël. Le statut de Jérusalem est l’un des sujets centraux qui doivent être résolus dans des négociations israélo-palestiniennes sur un état palestinien.

Israël a annexé Jérusalem Est et la Vieille Ville après avoir conquis la zone pendant la guerre de 1967. Le Conseil de sécurité des Nations unies affirmé le mois dernier que cette région était un territoire palestinien occupé, une désignation qui a été rejetée avec colère par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a fustigé la notion que le mont du Temple et le mur Occidental puissent être définis comme ne faisant pas partie d’Israël. Les Etats-Unis se sont abstenus pendant le vote de cette résolution, ce qui lui a permis d’être adoptée, ce qui a fortement irrité Israël, et a été critiqué par Trump.

Le négociateur palestinien Saeb Erekat a déclaré le mois dernier qu’il démissionnerait, que le processus de paix sera terminé pour toujours, que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) reviendrait sur sa reconnaissance d’Israël et que les Etats-Unis seraient forcés par l’opinion publique arabe de fermer leurs ambassades dans tout le monde arabe si l’administration Trump déplaçait son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem.

Kellyanne Conway, la directrice de campagne de Trump, a déclaré le 12 décembre que déplacer l’ambassade était « une très grande priorité de ce président élu, Donald Trump ». Conway avait ajouté qu’il « l’a précisé pendant sa campagne, et en tant que président élu, je l’ai entendu répéter cela plusieurs fois en privé, si ce n’est en public. »

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