Le contrôleur de l’État a fustigé le KKL et craint une activité criminelle : Le rapport rédigé met en évidence le peu de supervision exercée par l’État et d’apparents conflits d’intérêts
Le rapport explosif de mercredi est le premier rapport du contrôleur de l’État sur le JNF/KKL. Ce rapport s’intéresse à de possibles conflits d’intérêts et au peu de supervision de l’une des branches opérationnelles de l’organisation, l’Administration d’aménagement des terres.
À l’époque, l’organisation était dirigée par Efi Stenzler, et coprésidée par Eli Aflalo.
Des opérations sous examen
Le rapport a mis en évidence deux opérations du JNF/KKL qui nécessitent une enquête.
La première opération consiste en un octroi inapproprié de fonds à l’École d’Ingénierie et de Design Shenkar à Ramat Gan, destinés à mettre sur pied un programme d’ingénierie, d’industrie et de management, dont le coût s’élèverait à 2,2 millions de shekels. Le JNF/KKL a annoncé qu’il contribuerait à hauteur d’un million de shekels par le biais d’un donateur privé mais les documents à ce sujet semblent indiquer que les fonds provenaient directement du JNF/KKL.
Le rapport indique que des enquêtes sur l’incident ont mené à des conclusions contradictoires de la part des responsables, et à une éventuelle tentative de falsification.
La seconde possibilité de criminalité a trait à une série de nominations au sein de l’organisation qui pourraient relever du conflit d’intérêts, notamment la nomination de Zeev Neuman en tant que directeur du conseil, chargé de la collecte de fonds.
Il a été impliqué dans la réalisation d’un projet dans le nord de la ville d’Akko, tout en étant adjoint au maire de la ville.
Le rapport indique qu’à la demande de Shapira, « au regard des divergences importantes qui ont fait surface sur la façon dont est gérée [l’Administration de l’aménagement des terres], il est urgent d’intensifier la supervision gouvernementale au sein des autres opérations [du JNF/KKL]. »
Sans surveillance
La rapport accuse également le gouvernement de ne pas avoir assumé son rôle de superviseur, comme conclu dans l’accord de 1961 avec le JNF/KKL. À cette époque le rôle de gestion des terres du JNF/KKL avait été transféré à la nouvelle Autorité des terres. Ce transfert a permis au JNF/KKL, en collaboration avec l’Administration de l’aménagement des terres, de se concentrer sur ce que le rapport décrit comme sa « tâche centrale », à savoir, l’aménagement des terres qu’il gère.
Dans le cadre de l’accord de 1961, un ministère devait être nommé pour s’assurer de sa mise en application, mais personne n’a jamais été nommé à ce poste, indique le rapport.
De plus, la commission conjointe, qui rassemblait l’État et le JNF/KKL et qui a été établie dans le cadre de l’accord de superviser l’Administration d’aménagement des terres ne s’est pas réunie depuis les années 1970.
La commission conjointe était chargée de s’assurer que les projets de développement de l’Administration de l’aménagement des terres se fassent en accord avec ceux des ministères impliqués, notamment les ministères de l’Agriculture, du Tourisme, et du Développement de la Galilée et du Néguev.
Dimanche, la commission des Lois à la Knesset débattra d’une loi proposée par le député Micky Levi (Yesh Atid) pour davantage de transparence au sein du JNF/KKL.
Dans un communiqué mercredi, Levi a affirmé « le temps est venu d’ouvrir la boite noire dans laquelle le Fonds national juif [JNF/KKL] opère et de révéler les postes de dépenses de son budget ».
Levi a également déclaré qu’il estimait que d’imposer au JNF/KKL l’adoption d’une conduite plus transparente serait un premier pas vers la nationalisation.