Tir de missile balistique : les États-Unis annoncent de nouvelles sanctions face « à l’attitude provocante de l’Iran »
Aux États-Unis, le département du Trésor a annoncé de nouvelles sanctions contre l’Iran, touchant treize individus et douze « entités », basées pour la plupart en Chine, aux Émirats arabes unis et au Liban. Ces sanctions font suite à un tir de missile balistique, effectué par l’Iran dimanche dernier.
Ces mesures, a-t-on expliqué de source autorisée à Washington, ne sont que la première étape de la réponse que les États-Unis entendent apporter face « à l’attitude provocante de l’Iran ».
Changement de ton majeur envers Téhéran
Le président Donald Trump, qui a pris ses fonctions il y a deux semaines, a déclaré jeudi que « rien n’était exclu » à propos de l’Iran, un changement de ton majeur envers Téhéran par rapport à l’administration démocrate de Barack Obama. Dans son communiqué, le Trésor souligne que ces nouvelles sanctions ne contreviennent pas à l’accord sur le nucléaire conclu en juillet 2015 entre l’Iran et les grandes puissances. Donald Trump a vivement critiqué cet accord. Parmi les personnes visées par les nouvelles sanctions, figure l’homme d’affaires iranien Abdollah Asgharzadeh. Le Trésor l’identifie comme proche du groupe industriel Shahid Hemmat, filiale selon Washington d’un organisme iranien chargé du programme de missiles balistiques.
Trump : « L’iran joue avec le feu, je ne serai pas aussi gentil qu’Obama »
Après avoir déjà mis en garde l’Iran suite à son essai de missiles et avoir reçu une réponse particulièrement froide du guide suprême iranien, le président américain Donald Trump a affirmé qu’il ne serait pas aussi conciliant que son prédécesseur. Le président américain, Donald Trump, a indiqué vendredi dans un Tweet que « l’Iran joue avec le feu », selon son compte Twitter officiel.
« L’Iran joue avec le feu. Ils n’apprécient pas combien le président Obama a été « bon » avec eux. Pas moi! », peut-on lire sur les réseaux sociaux.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a affirmé pour sa part « ne pas être touché » par les menaces de Trump et a laissé entendre que l’Iran ne « comptait que sur lui-même ». Ce Tweet survient au lendemain d’une « mise en garde » de la Maison Blanche à la suite d’un test de missile balistique, l’administration Trump envisageant de prendre de nouvelles sanctions contre Téhéran.
Des mesures de rétorsion contre des personnes ou des entités liées au programme iranien de missiles balistiques seraient la première traduction du durcissement annoncé par Washington face à la République islamique. Le président républicain a pris un ton belliqueux contre la puissance chiite: « Rien n’est exclu », a-t-il répondu à la presse à propos d’une action militaire. Téhéran a de son côté dénoncé des menaces « sans fondement, répétitives et provocatrices ». La Maison Blanche avait dénoncé mercredi « le comportement déstabilisateur » de l’Iran, stigmatisant en particulier le tir de missile balistique « provocateur » mené par Téhéran.
Mardi, Mohammad Javad Zarif avait appelé les Etats-Unis à ne pas chercher de « prétexte » pour créer de « nouvelles tensions » entre les deux pays, après le décret du président Donald Trump interdisant aux citoyens iraniens et ceux de six autres pays musulmans de se rendre aux Etats-Unis pendant une durée de trois mois.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a quant à lui souhaité « le renouvellement des sanctions contre l’Iran » après le test de missile balistique menée par la République islamique.
L’Iran aurait aussi testé un missile à capacité nucléaire : Le tir a été signalé par Die Welt et serait apparemment le premier tir du missile Soumar, qui serait capable d’atteindre Israël
Selon un article publié dans le quotidien allemand Die Welt, le test de lancement du missile Soumar a été le premier lancement du missile depuis son apparition en mars 2015.
L’article a été publié un jour après qu’un fonctionnaire de haut rang de la Maison Blanche a déclaré que l’Iran avait été « mis en garde » suite au lancement d’un missile balistique dimanche, ce qui est contraire à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le Soumar, qui a une portée allant jusqu’à 3 000 kilomètres, a volé 600 kilomètres pour son premier voyage, selon l’article du journal allemand. La roquette est censée être un missile de croisière russe KH-55, capable d’atteindre Israël depuis l’Iran et elle a l’avantage de pouvoir être lancée depuis des navires, des avions et des sous-marins.
Les missiles ne sont pas couverts par la résolution 2231 de l’ONU, qui a été adoptée peu de temps après que l’accord nucléaire avec l’Iran a été signé en juillet 2015 et demande à Téhéran « de ne pas entreprendre une activité liée à des missiles balistiques conçus pour lancer des armes nucléaires en utilisant cette technologie de missiles balistiques ».
Qualifiant le test de « violations fragrantes » de la résolution du conseil de Sécurité de l’ONU, Netanyahu a exigé lundi le rétablissement des sanctions contre l’Iran et a déclaré qu’il discuterait avec le président américain Donald Trump d’une réévaluation du « entière de l’accord nucléaire qui a échoué » que l’administration Obama et que les pays P5 + 1 ont négocié et signé avec l’Iran en 2015.
Mercredi, le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Michael Flynn, a publié mercredi une mise en garde sévère et ambigue contre l’Iran, qui a testé des missiles balistiques capables de transporter des ogives nucléaires. Lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, Flynn a lu une déclaration affirmant que les Etats-Unis « donnaient officiellement un avertissement à l’Iran ». Lorsqu’on lui a demandé plus de précision, l’attaché de presse de la Maison Blanche, Sean Spicer, n’a pas donné d’explications détaillées mais il a déclaré aux journalistes que les Etats-Unis voulaient envoyer le message à Téhéran qu’il ne pourrait pas s’adonner à ce genre d’activités sans s’attendre à une réponse américaine.
Trump avait promis lors de sa campagne électorale « de supprimer l’accord désastreux » et de « forcer les Iraniens à revenir à la table de négociation pour négocier un bien meilleur accord ». Cependant, dimanche, il a déclaré à Ryad qu’il « appliquerait vigoureusement » l’accord. (NdlR : double discours incompréhensible….)