Tensions ISRAËL -USA autour du « pogrom » de Huwara (Naplouse)

Huwara : Washington demande à Netanyahu de condamner les propos de Smotrich

Le Département d’État a estimé que l’appel « odieux » à l’anéantissement de la ville palestinienne incitera d’autres personnes à la violence

Des soldats israéliens se tenant à côté d’un bâtiment palestinien endommagé dans la ville de Huwara, près de la ville de Naplouse, en Cisjordanie, le 27 février 2023. (Crédit : AP/Ohad Zwigenberg)

Les États-Unis ont déclaré mercredi que l’appel du ministre des Finances Bezalel Smotrich à « anéantir » la ville palestinienne de Huwara « équivaut à une incitation à la violence » et ont exhorté le Premier ministre Benjamin Netanyahu à désavouer les commentaires de son principal partenaire de coalition, le dernier membre de son cabinet à être aux prises avec Washington.

« Ces commentaires étaient irresponsables. Ils étaient répugnants. Ils étaient dégoûtants », a déclaré le porte-parole du Département d’État américain, Ned Price, lorsqu’il a été interrogé sur les commentaires de Smotrich lors d’une conférence de presse. « Tout comme nous condamnons l’incitation palestinienne à la violence, nous condamnons ces remarques provocatrices qui constituent également une incitation à la violence. »

Plus tôt dans la journée, Smotrich avait déclaré lors d’un débat d’experts « qu’il pense que la ville de Huwara devait être anéantie. Je pense que l’État d’Israël doit le faire ».

Ces commentaires sont intervenus au milieu d’une vague de choc et d’horreur en Israël et à l’étranger après que des centaines de résidents d’implantations ont saccagé la ville palestinienne de Huwara et les villages environnants dimanche soir, mettant le feu à des dizaines de bâtiments et de véhicules, pour se venger d’une fusillade terroriste au cours de laquelle deux jeunes frères israéliens traversant la ville en voiture avaient été tués quelques heures plus tôt. Un Palestinien a été tué et des centaines d’autres ont été blessés lors de ce déchaînement, que le général en chef d’Israël en Cisjordanie a qualifié de « pogrom ».

La condamnation américaine témoigne d’une nouvelle escalade de la frustration de Washington à l’égard d’Israël, quelques jours après que l’administration Biden eut exprimé son indignation face à ces émeutes meurtrières, et appelé Israël à poursuivre les auteurs et à indemniser les dizaines de Palestiniens dont les biens ont été détruits.

« Nous appelons le Premier ministre Netanyahu et d’autres hauts responsables israéliens à rejeter et désavouer publiquement et clairement ces commentaires », a ajouté Price mercredi. À la fin de la journée, aucun membre du cabinet israélien ne l’avait encore fait.

Smotrich a fait ces commentaires moins de deux semaines avant de se rendre aux États-Unis pour prendre la parole à la conférence annuelle Israel Bonds, qui se tiendra du 12 au 14 mars à Washington. Le bureau de Smotrich n’a pas encore confirmé sa présence, mais une source au fait de la question avait confirmé au Times of Israel le mois dernier que la conférence était bien prévue.

Un fonctionnaire américain a déclaré lundi qu’aucune rencontre officielle entre Smotrich et Biden n’était prévue à ce jour. Le mois dernier, le département du Trésor n’avait pas répondu à une question visant à savoir si ses fonctionnaires allaient rencontrer Smotrich, qui a un long passif de remarques à l’encontre des Arabes, des Palestiniens, de la communauté LGBTQ et des Juifs dits « laïcs ».

Interrogé par CNN pour savoir s’il condamnerait les commentaires de Smotrich à la suite de l’appel lancé par Price aux « hauts responsables israéliens pour qu’ils rejettent et désavouent publiquement et clairement ces commentaires », l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Michael Herzog, a répondu que « nonobstant le fait qu’Israël a été soumis à une récente vague d’horribles attentats terroristes contre ses civils, ce n’est absolument pas révélateur de la politique israélienne et c’est contraire à nos valeurs de répondre en anéantissant des villages de civils ». Des soldats israéliens se tenant à côté d’un bâtiment palestinien endommagé dans la ville de Huwara, près de la ville de Naplouse, en Cisjordanie, le 27 février 2023. (Crédit : AP/Ohad Zwigenberg)

Les remarques sur Huwara, faites lors d’une conférence organisée par le quotidien économique The Marker mercredi, sont intervenues après qu’on a demandé à Smotrich pourquoi il avait « liké » un virulent tweet du maire adjoint du Conseil régional de Samarie, Davidi Ben Zion, qui appelait « à anéantir le village de Huwara aujourd’hui » dimanche soir. Smotrich avait répondu « parce que je pense que la ville de Huwara doit être anéantie. Je pense que l’État d’Israël doit le faire ».

« Je pense que c’est l’État d’Israël qui devrait l’anéantir, et non, Dieu nous en préserve, des civils », avait-il tenu à préciser. « Nous ne devrions pas être entraînés dans une anarchie où des civils se font justice eux-mêmes ».

Smotrich, qui dirige le parti d’extrême-droite HaTzionout HaDatit, est ministre délégué au sein du ministère de la Défense, en charge de l’organe qui autorise la construction d’implantations et la démolition de maisons palestiniennes dans une grande partie de la Cisjordanie, y compris de grandes parties de Huwara.

Alors que les condamnations affluaient, Smotrich a publié une déclaration indiquant que les médias tentaient de « déformer ses propos ».

« S’ils avaient repris l’intégralité de mes propos, vous auriez entendu que j’ai parlé de la façon dont Huwara est une ville hostile qui est devenue un avant-poste terroriste d’où sont lancés chaque jour des attaques terroristes de jets de pierres et de tirs contre des Juifs. Mais qu’il est interdit, de quelque manière que ce soit, de tenter de faire justice soi-même. »

« J’ai dit que je soutenais une réponse excessive de Tsahal et des forces de sécurité à chaque acte de terrorisme. Pour chaque pierre, la fermeture des magasins du quartier ; pour chaque bombe, les arrestations et l’expulsion des familles des terroristes ; pour chaque cellule terroriste, la fermeture et l’imposition d’un prix douloureux jusqu’à ce que les terroristes et leurs partisans réalisent que… le terrorisme ne paie pas. » Des Palestiniens passant devant une voiture incendiée dans la ville de Huwara, en Cisjordanie, le 27 février 2023. (Crédit : Ronaldo Schemidt/AFP)

Il semble avoir supprimé le tweet de clarification, mais plus tard dans la journée, il a tenu à apporter une précision. « Pour qu’il n’y ait pas de doute, je ne veux pas raser la ville de Huwara, mais plutôt agir de manière ciblée contre les terroristes et les partisans du terrorisme qui y vivent et leur faire payer un lourd tribut afin de rétablir la sécurité des résidents [juifs] de la région. »

Les résidents d’implantations et les Palestiniens empruntent la route principale de Huwara, qui se trouve juste au sud de Naplouse, ce qui en fait un point de tension fréquent.

Smotrich est maintenant le troisième membre du cabinet relativement récent de Netanyahu à s’opposer à l’administration du président américain Joe Biden, emboîtant le pas au ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et au ministre des Affaires de la Diaspora Amichaï Chikli.

En novembre, Price avait qualifié « d’odieux » un événement commémoratif en l’honneur du rabbin extrémiste Meïr Kahane, auquel Ben Gvir avait assisté peu avant de prêter serment en tant que ministre.

Quelques jours après l’entrée en fonction du nouveau gouvernement, Ben Gvir s’était rendu sur le mont du Temple pour y effectuer une visite qui, selon l’ambassadeur américain Tom Nides, visait à « semer le trouble », étant donné le soutien de longue date du ministre en faveur d’un bouleversement du statu quo sur ce lieu saint ultra-sensible afin de permettre la prière juive. Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, s’exprimant lors d’une conférence de presse au département d’État, à Washington, le 10 mars 2022. (Crédit : Manuel Balce Ceneta/Pool/AFP)

La semaine dernière, Chikli s’est exprimé sur la chaîne publique israélienne Kan et a demandé à Nides de « s’occuper de ses affaires » après que l’envoyé a exhorté Israël à « mettre un frein » à ses projets de réforme du système judiciaire. L’ambassadeur a répondu mardi que les États-Unis allaient continuer à se mêler des affaires d’Israël, faisant ostensiblement référence au soutien sécuritaire, politique et diplomatique que Washington apporte à Jérusalem depuis des dizaines d’années.

Ces dissensions ont ajouté de la pression aux tensions déjà existantes entre Jérusalem et Washington sur les différences de politique à l’égard des Palestiniens, l’approbation par Israël d’une expansion sans précédent des implantations en Cisjordanie suscitant des condamnations répétées de l’administration Biden.

Dans ce contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et Israël, le site d’information Axios a rapporté que le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer et le président du Conseil de sécurité nationale Tzahi Hanegbi doivent se rendre à Washington la semaine prochaine pour rencontrer le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, le secrétaire d’État Antony Blinken et d’autres hauts responsables américains afin de discuter de la coordination contre l’Iran. Les responsables israéliens voudront sans doute axer les discussions sur la quête nucléaire de Téhéran, mais les États-Unis ont souvent profité de ces rencontres pour aborder la question palestinienne.

Un responsable américain a déclaré mardi au Times of Israel que le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, se rendra en Israël la semaine prochaine.

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Israël implose : Quelqu’un, au Likud, aura-t-il le cran de défier Netanyahu ?

L’agitation nationale suscitée par la refonte judiciaire du Premier ministre est maintenant exacerbée par la montée du terrorisme palestinien et de l’extrémisme des résidents d’implantation. Et pourtant toute la faction du Likud reste silencieuse

Des policiers israéliens arrêtent un manifestant lors d’une manifestation contre la refonte controversée de la justice par le gouvernement à Tel Aviv le 1er mars 2023. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

La surprise, ce n’est pas l’effilochage du leadership réel et moral du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Non, la surprise, c’est la rapidité à laquelle il survient. Cela ne fait que deux mois que la coalition – formée du Likud de Netanyahu et de ses partenaires d’extrême-droite, de droite et ultra-orthodoxes – est au pouvoir.

Alors même que les forces de sécurité cherchent à lutter contre une recrudescence ignoble des attentats terroristes palestiniens meurtriers – 14 Israéliens ont été tués au cours du dernier mois – leur combat pour protéger des vies israéliennes est compliqué, et non pas soutenu, par les membres du gouvernement appartenant au mouvement suprématiste juif, notamment par des ministres ayant hérité de manière sidérante de postes de pouvoir de premier plan et par des députés extrémistes qui encouragent les violences des partisans justiciers du mouvement pro-implantation.

Mais quand on accorde à Bezalel Smotrich, ultra-nationaliste, anti-arabe, homophobe, un rôle déterminant au sein d’un gouvernement – en lui accordant notamment du pouvoir sur les dossiers relatifs aux implantations – il n’est guère surprenant que certains des criminels les plus extrémistes du mouvement pro-implantation puissent croire que leur heure soit enfin arrivée. Et c’est clairement ce qu’ils croient aujourd’hui ; c’est ce qu’ils croyaient en saccageant tout le secteur de Huwara, c’est ce qu’ils croyaient lorsqu’ils ont incendié des habitations palestiniennes quelques heures après la mort de deux Israéliens, deux jeunes frères, dans un attentat terroriste commis en Cisjordanie par un Palestinien, dimanche. Smotrich avait antérieurement « liké » un tweet écrit par un responsable pro-implantation de premier plan qui avait appelé à « anéantir le village de Huwara aujourd’hui ».

Le général chargé de la zone, Yehuda Fuchs – une personnalité qui est tout sauf insensée – a assumé, hier soir, la responsabilité de l’incapacité de l’armée à prévenir les meurtres de Hallel et de Yagel Yaniv, mais aussi la responsabilité d’avoir sous-estimé « l’ampleur et la force » des représailles des résidents d’implantation. « Nous n’étions pas prêts pour un pogrom de cette ampleur – des dizaines de personnes qui avaient des substances inflammables et les moyens de les exploiter, qui se sont rendues à 20 endroits différents, voire plus… et qui ont mis le feu, au hasard, aux voitures et aux habitations », a-t-il expliqué. « Ici, il ne s’agit pas de gens qui sont venus se faire justice eux-mêmes », a-t-il dit clairement, « parce que les gens qui respectent la loi ne terrorisent pas une population ». Le chef du commandement central de l’armée, le général Yehuda Fuchs, pendant un entretien télévisé, le 28 février 2023. (Capture d’écran : Douzième chaîne; Used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

Mais quand on offre sur un plateau d’argent à Itamar Ben Gvir, provocateur anti-arabe notoire qui a été souvent condamné par la justice, plus de pouvoir qu’à n’importe quel autre ministre de la police avant lui, en lui donnant notamment la responsabilité des unités de la police des frontières qui sont déployées en Cisjordanie, le résultat surréaliste mais prévisible en est le spectacle de troupes qui cherchent à évacuer d’un avant-poste illégal des extrémistes du mouvement pro-implantation, le même avant-poste que Ben Gvir, leur ministre, leur supérieur, encourage en même temps à occuper – comme c’est arrivé à Evyatar, dimanche et lundi. Une conséquence supplémentaire en est que les forces de sécurité, débordées, ne sont plus en capacité de mener le combat impératif contre le terrorisme palestinien.

Depuis deux mois que la coalition de droite dure de Netanyahu est au pouvoir, Israël court un danger « d’embrasement », pour reprendre les propos drastiques – et appropriés – du président Isaac Herzog dans le cadre du conflit féroce qui est entraîné par le projet de « réforme » judiciaire, soutenu par Netanyahu. Un projet qui, s’il est légiféré comme le prévoit actuellement la coalition, accordera d’ici quelques semaines à la majorité au pouvoir le contrôle complet de la Haute-cour et rendra potentiellement plus précaires les droits et les libertés civiles les plus basiques – qu’il s’agisse des libertés religieuses, de la liberté d’expression ou du droit de vote – en les laissant sans protection face aux abus et aux caprices d’une coalition politique au pouvoir. Des manifestants contre la refonte judiciaire du gouvernement, habillés en « servantes », sur la place Dizengoff, à Tel Aviv, le 25 février 2023. (Crédit : Zohar Tal)

Ce que l’ancien procureur-général de Netanyahu, Avichai Mandelblit, a décrit hier soir comme le programme d’un « changement de régime » – un programme qui, a-t-il dit, mettra le point final à une forme démocratique et libérale de gouvernement dans le pays – et ce que l’ex-Premier ministre Ehud Barak a qualifié samedi « d’assassinat de la déclaration d’Indépendance qui transformera Israël en dictature » a entraîné des semaines de manifestations, des mouvement de grève dans le secteur hi-tech, les protestations paniquées des directeurs de banque, habituellement optimistes, et les lettres de mise en garde violentes de la part de toutes les catégories de la population, des vétérans de l’armée en allant jusqu’aux professeurs de droit.

Il y a aujourd’hui l’un des mouvements de protestation les plus perturbants et les plus vifs jusqu’à présent, avec des affrontements qui ne cessent d’empirer au moment même où j’écris ces lignes et alors que la coalition avance des éléments supplémentaires de ses réformes à la Knesset. Des Israéliens affrontant la police lors d’une manifestation contre la refonte judiciaire prévue par le gouvernement israélien, à Tel Aviv, le 1er mars 2023. (Crédit : Erik Marmor/Flash90)

Aujourd’hui, ces clivages bruts dans le pays sont exacerbés par les troubles intérieurs plus familiers qui portent sur la manière d’appréhender au mieux la question palestinienne, le terrorisme, les implantations, les territoires – pour le plus grand plaisir des ennemis d’Israël et au désespoir croissant de ses plus importants alliés, ainsi que d’une grande partie des Juifs de la diaspora.

Netanyahu a rejeté l’appel de Herzog à mettre en pause la campagne législative coup de poing qui est en cours à la Knesset, le temps de négociations attentives avec l’opposition en vue de mener à bien une réforme judiciaire consensuelle. Cela fait longtemps qu’il a perdu la capacité – et même le désir apparent – de servir de figure d’union au sein de la société israélienne, mais sa destruction persistante de son propre héritage sécuritaire et économique et son abandon de toute revendication de leadership moral sont à attribuer à sa conscience profonde que cette coalition incendiaire, dont tous les membres ont leurs propres raisons de prôner la démolition d’un système judiciaire indépendant, est le seul moyen pour lui de se maintenir au pouvoir. Capture d’écran de la vidéo des forces de sécurité évacuant l’avant-poste illégal d’Evyatar, le 27 février 2023. (Crédit : Twitter. Utilisé conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur).

Et – ce qui restera une salissure durable sur leur image – plusieurs membres déterminants de son parti du Likud, des personnalités qui savent pertinemment combien des Smotrich ou des Ben Gvir peuvent être dangereux et qui perçoivent très clairement les mensonges proférés par la coalition concernant la « réforme judiciaire », se refusent à le défier.

Même des ministres qui ont un intérêt direct à conserver une Haute-cour crédible – citons le ministre de la Défense Yoav Gallant ou le ministre de l’Agriculture Avi Dichter, ancien responsable du Shin Bet – ont fait le choix de ne pas mettre en relief les avertissements qui ont été résumés par l’ancien chef du ministère des Affaires étrangères Alon Ushpiz, la semaine dernière, qui soulignait que jusqu’à présent, Israël avait pu s’appuyer sur le bouclier d’un système judiciaire indépendant pour protéger le pays et les soldats de l’attention de la Cour internationale de Justice et autres tribunaux et fora mondiaux.

En vertu des normes de lâcheté qui caractérisent la faction du Likud à la Knesset, la reconnaissance, par le ministre de l’Économie Nir Barkat, multimillionnaire du secteur hi-tech à qui le milieu financier n’est pas étranger, du fait qu’il a bien entendu les prédictions des experts qui annoncent que « l’économie israélienne va s’écraser », pourrait même constituer un véritable acte d’héroïsme patriotique.

Il pourrait ne falloir que quelques députés du Likud – dont l’attention personnelle a pu être très certainement retenue par des sondages qui révèlent un soutien décroissant à la fois pour la refonte judiciaire et pour la coalition – des députés qui exprimeraient leur soutien à l’appel au dialogue de Herzog, et qui laisseraient entendre qu’ils seraient prêts à ne pas voter pour ces changements imposés au rouleau compresseur – il pourrait ne falloir que quelques-uns pour obliger Netanyahu à réexaminer les choses. Mais alors que le Premier ministre s’est montré prêt à répondre aux demandes spectaculaires de ses partenaires d’extrême-droite et ultra-orthodoxes, ses propres loyalistes au sein du Likud, qui est de loin le plus grand parti de la coalition, ont jusqu’à présent accepté avec docilité leur rôle marginal au sein de leur propre gouvernement. Vue aérienne d’une casse automobile où des voitures ont été incendiées par des partisans du mouvement pro-implantation dans la ville palestinienne de Huwara, près de Naplouse, en Cisjordanie, le 27 février 2023. (Crédit : Ronaldo Schemidt/AFP)

Avec cette obéissance silencieuse, la prise de pouvoir absolue de leur leader et la démagogie de certains de leurs collègues ministériels, il revient à un redoutable général Fuchs, condamnant le comportement « scandaleux » des partisans extrémistes du mouvement pro-implantation à Huwara, de pleurer la disparition « des valeurs avec lesquelles j’ai grandi, des valeurs de l’État d’Israël et des valeurs du Judaïsme telles que je les perçois ». Et de rappeler au public qui le regarde « qu’Israël est un État démocratique » lorsqu’il a expliqué c’était l’armée, et non des justiciers auto-proclamés, qui était en charge de la sécurité.

Mais ces voix ne s’élèveront pas très longtemps. A moins que dans l’entourage de Netanyahu, des personnes en qui l’électorat a placé sa confiance aient le cran – et l’engagement sioniste – de se dresser face à lui et face aux pyromanes qu’il a exaltés.

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Les violences à Huwara ont été un « pogrom », déplore un éminent général

Yehuda Fuchs a dénoncé le « terrorisme » des extrémistes juifs et averti que de futurs affrontements pourraient entraîner des victimes israéliennes

Des résidents d’implantations regardant des voitures et des maisons qu’ils ont incendiées dans la ville de Huwara, en Cisjordanie, le 26 février 2023. (Crédit : Twitter)

Le général israélien en charge des soldats en Cisjordanie a indiqué mardi que les résidents d’implantation qui ont saccagé une ville palestinienne en Cisjordanie, dimanche soir, ont mené un « pogrom » qui a pris par surprise les militaires.

Le chef du commandement central de Tsahal, le général de division Yehuda Fuchs, a aussi fait savoir aux médias israéliens qu’il s’inquiétait de ce que les affrontements entre les soldats et les résidents d’implantation n’entraînent la mort d’Israéliens et il a accusé les Juifs extrémistes « de propager le terrorisme ».

Fuchs a indiqué que les troupes étaient prêtes, dimanche soir, à faire face à des troubles à petite échelle, suite à l’attentat terroriste meurtrier palestinien qui avait eu lieu à Naplouse, dans la journée, dans lequel deux jeunes frères israéliens avaient été tués, s’attendant à des manifestations des partisans du mouvement pro-implantation aux carrefours et à des jets de pierres en direction des voitures palestiniennes.

Mais ce sont des centaines de personnes qui sont venues saccager Huwara et d’autres villes voisines, faisant un mort du côté palestinien et plusieurs blessés graves, incendiant habitations et voitures et tuant des moutons. Deux jours plus tard, il n’y a pas eu de placement en détention des auteurs de ces violences.

« Ce qui est arrivé à Huwara est un pogrom mené par des délinquants qui ont violé la loi », a dit Fuchs dans un entretien diffusé sur la Douzième chaîne. « Nous n’étions pas prêts pour un pogrom de cette ampleur – des dizaines de personnes qui avaient des substances inflammables et les moyens de les exploiter, qui se sont rendues à 20 endroits différents, voire plus ; qui ont affronté des soldats et des commandants de la police au carrefour et qui ont mis le feu, au hasard, aux voitures et aux habitations. »

« Nous n’étions pas préparés pour un nombre si élevé de personnes, pour la manière dont elles sont arrivées, pour l’ampleur de leurs actes, pour la force de la violence qui a été utilisée et pour la planification qu’ils avaient mis en place », a-t-il ajouté. Le chef du commandement central de l’armée, le général Yehuda Fuchs, pendant un entretien télévisé, le 28 février 2023. (Capture d’écran : Douzième chaîne; Used in accordance with Clause 27a of the Copyright Law)

Tout en assumant la responsabilité de l’incapacité de l’armée à endiguer le terrorisme palestinien, il a vivement critiqué les actions des résidents d’implantation.

« Ici, il ne s’agit pas de gens qui sont venus se faire justice eux-mêmes » – comme de nombreuses personnalités du gouvernement ont pu le dire – « parce que les gens qui respectent la loi ne terrorisent pas une population et ne jettent pas des pierres sur les personnes au hasard », a-t-il dit.

Il a noté que des heurts entre les partisans du mouvement pro-implantation et les soldats, lundi soir, auraient pu être meurtriers et il redoute un incident futur qui, selon lui, pourrait entraîner de graves effusions de sang.

« La nuit dernière, nous avons presque eu des victimes dans un incident de tir ami dans lequel des soldats de l’armée ont ouvert le feu [quand ils se sont sentis menacés par un groupe de résidents d’implantation extrémistes] », a-t-il ajouté.

Fuchs a aussi fait remarquer que la coordination sécuritaire avec l’Autorité palestinienne (AP) était gelée pour le moment, comme Ramallah l’a annoncé. Des soldats israéliens parlant avec des résidents d’implantations dans la ville de Huwara, près de Naplouse, en Cisjordanie, le 27 février 2023. (Crédit : Ronaldo Schemidt/AFP)

Par ailleurs, un reportage diffusé mardi soir sur une chaîne de télévision israélienne a fait savoir que les incidents de violences commises par les partisans du mouvement pro-implantation ont été multipliés par deux depuis que le nouveau gouvernement a pris ses fonctions à la fin du mois de décembre et que les services de sécurité du Shin Bet mettaient en garde les dirigeants du mouvement pro-implantation et les rabbins contre de nouvelles violences et autres actions hors-la-loi, tentant ainsi d’empêcher que la situation ne devienne hors de contrôle.

Selon la Douzième chaîne, il y a eu, au cours des deux derniers mois, 190 incidents de violences nationalistes commises par des extrémistes juifs, soit deux fois le nombre qui avait été enregistré l’année dernière, à la même période.

La chaîne a ajouté qu’il y avait des tensions au sein du gouvernement concernant la réponse à apporter à une vague de terrorisme palestinien qui a fait 14 morts du côté israélien au cours des dernières semaines. Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, pendant une commission de la Défense et des Affaires étrangères à la Knesset, le parlement israélien de Jérusalem, le 15 février 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le reportage a indiqué que plusieurs ministres réclamaient des actions plus agressives malgré le mois du Ramadan qui se profile à l’horizon et qui, ces dernières années, est devenu une période particulière de tensions et de violences.

Trois ministres – qui n’ont pas été identifiés – ont déclaré que la promesse faite par Israël aux États-Unis, à la Jordanie et aux Palestiniens lors d’un sommet qui a eu lieu au début de la semaine à Aqaba – l’État juif s’est ainsi engagé à ne plus avancer de nouvelles constructions dans les implantations pendant plusieurs mois – était « inacceptable ».

La chaîne a ajouté que le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir — membre d’extrême-droite du cabinet qui réclame une opération antiterroriste à grande échelle en Cisjordanie et à Jérusalem-Est – a eu lundi un entretien « très tendu » avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, se plaignant d’avoir été laissé de côté lors de discussions sécuritaires très importantes et déplorant le manque d’influence qui lui est accordé malgré le poste qu’il occupe.

La Douzième chaîne a indiqué que Netanyahu avait promis à Ben Gvir qu’il serait plus intégré dans les discussions à l’avenir.

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Des Israéliens saccagent Huwara après un attentat meurtrier ; un Palestinien tué

Des voitures et des maisons ont été incendiées là où 2 Israéliens ont été tués par un Palestinien ; Netanyahu et Herzog exhortent les Israéliens à ne pas faire justice eux-mêmes

Une foule de résidents d’implantations regardant les voitures et les maisons qu’ils ont incendiées dans la ville de Huwara, en Cisjordanie, le 26 février 2023. (Autorisation)

Des dizaines d’Israéliens ont participé à des émeutes dans la ville de Huwara, en Cisjordanie, dimanche soir, et auraient mis le feu à des propriétés palestiniennes, quelques heures après que deux jeunes frères israéliens ont été abattus dans une attaque terroriste.

Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne (AP) a déclaré qu’un homme avait été tué par des tirs israéliens au cours des émeutes dans la ville de Zatara, au sud de Huwara et près de l’implantation de Kfar Tapuach. Selon le service de secours du Croissant-Rouge palestinien, deux autres personnes ont été blessées par balle, une troisième a été poignardée et une quatrième a été frappée avec une barre de fer. Quelque 95 autres personnes ont été prises en charge pour avoir inhalé des gaz lacrymogènes.

Une source militaire a déclaré que les troupes israéliennes n’étaient pas impliquées dans la fusillade qui a tué Sameh Aqtash, 37 ans. Les responsables de la police des frontières n’ont pas fait de commentaire immédiat, et on ne sait toujours pas s’il a été abattu par des Israéliens.

Les médias palestiniens ont publié des images de maisons et de voitures en feu qui avaient été incendiées par des résidents d’implantations déchaînés après le meurtre de Hallel et Yagel Yaniv dans une attaque terroriste palestinienne plus tôt dans la journée. Le tireur de cette attaque est toujours recherché.

Selon les médias palestiniens, une trentaine de maisons et de voitures ont été incendiées. Les photos et les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent de vastes incendies dans toute la ville de Huwara – une ville située juste au sud de Naplouse.

Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que ses équipes médicales avaient soigné 390 personnes blessées lors des affrontements avec les résidents d’implantations, et que trois ambulances avaient été attaquées.

Des agents de la police des frontières auraient tenté de disperser les Israéliens à l’aide de gaz lacrymogènes. Les médias israéliens ont indiqué après minuit que les émeutes avaient été largement réprimées et que les résidents d’implantations s’étaient dispersés après plusieurs heures. Six personnes auraient été arrêtées.

L’armée israélienne a déclaré que « les violentes émeutes qui ont éclaté en plusieurs endroits » en Cisjordanie étaient « gérées » par les troupes et les policiers, sans mentionner l’identité des personnes impliquées.

Le service de secours du Magen David Adom a déclaré que ses personnels soignaient deux jeunes de 16 ans souffrant d’inhalation de gaz lacrymogène à la jonction d’Yitzhar, située à proximité.

Les manifestants ont déclaré qu’ils exigeaient que les forces de sécurité israéliennes s’occupent des « nids de terroristes » dans la région.

Ce saccage a suscité la colère de l’AP, de l’Union européenne (UE), des États-Unis et de nombreux Israéliens.

Plus tôt dimanche, peu après la fusillade meurtrière, au moins trois maisons de la ville ont été incendiées par des Israéliens, et un Palestinien a été poignardé, selon le groupe de défense des droits Yesh Din.

Le chef adjoint du conseil régional de Samarie, Davidi Ben Zion, a appelé à ce que Huwara, une ville de quelque 7 000 habitants dans le nord de la Cisjordanie, soit « anéantie » en riposte à l’attaque.

« Ici, à Huwara, le sang de nos enfants a coulé sur la route… Huwara doit être anéantie aujourd’hui. Assez parlé de la construction et du renforcement des implantations. La dissuasion qui a été perdue doit revenir maintenant, il n’y a pas de place pour la pitié », a-t-il déclaré dans un message sur Twitter.

Le tweet de Ben Zion a été liké par le ministre de la Défense Bezalel Smotrich, qui a ensuite publié un message exhortant les Israéliens à ne pas faire justice eux-mêmes et à « créer une anarchie dangereuse qui pourrait devenir incontrôlable et coûter des vies. »

« La douleur est grande, mais croyez-moi, nous travaillons dur pour apporter une véritable solution au terrorisme. Depuis l’attentat, nous ne nous occupons que de cela. Élaborons la riposte et laissons Tsahal gagner », a ajouté Smotrich.

Selon le groupe de gauche Yesh Din, la municipalité de Huwara a déclaré que les résidents d’implantations avaient effectivement « détruit le village », ajoutant que « c’était d’une violence brutale comme on n’en avait pas vu dans le village depuis des années. Les militaires n’ont rien fait pour empêcher les résidents d’implantations de faire ce qu’ils voulaient. C’est un pogrom parrainé par l’armée et le gouvernement d’Israël. »

Dimanche soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a publié une déclaration déplorant la mort des deux frères israéliens, tout en appelant les Israéliens à s’abstenir de toute attaque de vengeance.

« Tsahal et les forces de sécurité sont actuellement à la recherche du meurtrier », a déclaré Netanyahu. « Nous le trouverons, nous l’attraperons et nous le traduirons en justice. »

« Je vous demande, alors que le sang bouillonne et que les vents sont forts – de ne pas faire justice vous-même », a-t-il ajouté. « Je vous demande de laisser l’armée israélienne et les forces de sécurité faire leur travail. »

Le président Isaac Herzog a émis des remarques similaires. « Se faire justice soi-même, faire des émeutes et commettre des violences contre des innocents – ce n’est pas notre façon de faire, et je condamne ceci avec force », a-t-il déclaré dans un communiqué.

« Nous devons permettre à Tsahal, à la police et aux forces de sécurité d’appréhender le méprisable terroriste et de rétablir l’ordre immédiatement », a ajouté Herzog.

Toujours en réponse à l’attaque, des centaines de résidents d’implantations ont fait irruption dans l’avant-poste illégal Evyatar récemment évacué et ont juré de repeupler la zone.

Des résidents d’implantations avaient quitté cette communauté située au sommet d’une colline du nord de la Cisjordanie dans le cadre d’un accord conclu avec le précédent gouvernement en 2021, qui prévoyait une évacuation pacifique. En échange le gouvernement acceptait de laisser en place les maisons illégales qu’ils avaient érigées pendant la réalisation d’une étude du terrain.

« Nous avons un grand vide dans nos cœurs »

Dimanche après-midi, la police a relevé son niveau d’alerte et l’armée a renforcé ses effectifs pour tenter de capturer le tireur qui a perpétré l’attaque sur une artère routière utilisée à la fois par les Israéliens et les Palestiniens et qui traverse Huwara.

Esti Yaniv, la mère de Hallel et Yagel Yaniv, a déclaré que rien ne pourrait combler le vide dans son cœur.

« Nous avons reçu une énorme gifle de la part de Dieu », a déclaré Esti Yaniv lors d’un appel avec les jeunes de l’implantation de Har Bracha, où vivaient les victimes.

Esti et son mari Shalom Yaniv sont les coordinateurs de la jeunesse de l’implantation.

« Nous essayons de faire ressortir les bonnes choses, la gentillesse, le fait que nous avons eu un Shabbat en famille, de bonnes conversations avec les enfants », a-t-elle déclaré.

« Nous avons un trou béant dans nos cœurs », a poursuivi Yaniv. « Rien ne comblera ce trou, ni la construction [d’implantations], ni une manifestation – rien ».

La famille a fait don des cornées des victimes à des fins de transplantation, les frères étant tous deux titulaires d’une carte de donneur d’organes Adi.

Leurs funérailles auront lieu lundi au mont Herzl à Jérusalem. Les frères Hillel (à gauche) et Yagel Yaniv, qui ont été tués lors d’une attaque terroriste dans la ville de Huwara, en Cisjordanie, le 26 février 2023. (Autorisation)

L’armée israélienne a déclaré que le tireur palestinien avait ouvert le feu à bout portant sur la voiture des Yaniv sur la route 60, puis avait fui les lieux, apparemment à pied.

Les images de l’attaque montrent la voiture des victimes criblée de balles. Les troupes présentes sur les lieux ont trouvé 12 douilles de neuf millimètres, ce qui indique que l’agresseur a utilisé un pistolet ou une mitraillette de fortune.

Une première enquête sur la fusillade a suggéré que le tireur a profité d’un embouteillage pour perpétrer son attaque.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a ordonné à Tsahal d’intensifier ses opérations en Cisjordanie, « dans le but d’étendre les opérations de défense dans les implantations et sur les routes », a déclaré son bureau dans un communiqué après avoir tenu une évaluation avec les hauts responsables de la défense.

« Gallant a ordonné aux forces de sécurité de concentrer les efforts opérationnels et de renseignement pour capturer les terroristes, tout en prenant toute mesure nécessaire, y compris des actions offensives pour empêcher de nouvelles attaques », ajoute le communiqué.

Après une évaluation ultérieure tenue avec des responsables de la sécurité, Gallant a ordonné de « relever le niveau d’alerte également dans la région de Jérusalem et [la région] entourant Gaza », a déclaré son bureau.

Le chef des armées Herzi Halevi a inspecté les lieux de l’attaque dimanche soir et a ordonné le déploiement de deux bataillons d’infanterie supplémentaires pour renforcer les forces dans la région.

Le 202e bataillon de parachutistes était déjà en cours de déploiement dimanche soir, et le 435e bataillon de la brigade Givati devait être déployé lundi.

« Dans le cadre de l’expansion des activités de sécurité dans la ville de Naplouse, il a été décidé de renforcer les contrôles de sécurité sur les routes menant à l’intérieur et à l’extérieur de la ville », a déclaré l’armée. Le chef d’état-major de Tsahal, Herzi Halevi, se rend sur les lieux d’une fusillade dans la ville de Huwara, en Cisjordanie, le 25 février 2023. (Crédit : armée israélienne)

Le chef de la police israélienne, Kobi Shabtai, a déclaré que les forces de sécurité travailleraient sans relâche pour capturer le terroriste. « Je fais confiance au Shin Bet et aux services de renseignement de Tsahal, qui sauront comment atteindre le terroriste », a déclaré Shabtai dans un communiqué.

« Nous sommes dans une situation très délicate et cela exige que nous soyons tous en alerte opérationnelle », a-t-il ajouté, précisant que « la police israélienne entre en alerte maximale afin d’être au plus haut niveau de préparation pour l’opération. »

Huwara est depuis longtemps un lieu sensible car c’est l’une des seules villes palestiniennes que les Israéliens traversent régulièrement pour se rendre dans les implantations du nord de la Cisjordanie.

Plusieurs automobilistes israéliens ont été la cible de tirs sur la route 60 à Huwara. Il est prévu de construire une route de contournement pour que les résidents d’implantations n’aient pas à traverser la ville palestinienne, mais les travaux de construction sont au point mort. Les forces de sécurité israéliennes sécurisent la scène d’une fusillade à Huwara, en Cisjordanie, près de Naplouse, le 26 février 2023. (Crédit : Nasser Ishtayeh/Flash90)

Ces derniers mois, des hommes armés palestiniens ont visé à plusieurs reprises des postes militaires, des troupes opérant le long de la barrière de sécurité en Cisjordanie, des implantations israéliennes et des civils sur les routes.

Les tensions entre Israël et les Palestiniens sont élevées depuis un an, les forces de défense israéliennes menant des raids quasi quotidiens en Cisjordanie dans le cadre d’une offensive anti-terroriste suite à une série d’attentats terroristes palestiniens meurtriers.

Ces dernières semaines, une succession d’attaques terroristes palestiniennes à Jérusalem a fait 11 morts et plusieurs blessés graves.

Plus de 60 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’année, la plupart lors d’attaques ou d’affrontements avec les forces de sécurité, mais certains étaient des civils non impliqués et d’autres ont été tués dans des circonstances qui font l’objet d’une enquête.

On a également constaté une augmentation des attaques d’Israéliens contre des Palestiniens en réponse aux récentes attaques terroristes. Samedi, des israéliens ont incendié un certain nombre de voitures appartenant à des Palestiniens dans le village de Burin, près de Naplouse.

L’attaque de dimanche est survenue alors que des responsables israéliens et palestiniens se réunissaient en Jordanie pour tenter de rétablir le calme en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.