« La Russie est loin d’être mêlée à un conflit à grande échelle. Nous ne le voulons pas et nous n’avons pas l’intention de l’être. Mais naturellement, nous devons toujours nous tenir prêts à repousser toute agression contre la Russie. Les partenaires de la Russie doivent comprendre qu’il vaudrait mieux qu’ils ne nous cherchent pas d’histoires. Dieu merci, je ne pense pas que quiconque ait l‘intention de déclencher un conflit de grande échelle avec la Russie. Je souhaite vous rappeller que la Russie est l’une des plus grandes puissances nucléaires. »
Cette déclaration, c’est celle que le président russe Vladimir Poutine a faite lors d’une visite à un camp de jeunes, près de Moscou. Il leur a expliqué que la prise de contrôle de la Crimée avait été ordonnée pour protéger la population à majorité russophone de la violence du gouvernement ukrainien, et que les combats permanents des séparatistes pro-russes en Ukraine orientale étaient dus au refus de négocier de Kiev.
Poutine semblait très à l’aise et il a répondu aux questions des élèves au sujet de la démographie et de l’histoire. Mais il s’est assombri en évoquant le conflit Ukrainien, et il a accusé les Etats-Unis et l’Europe d’avoir organisé la destitution «inconstitutionnelle» de l’ancien président soutenu par Moscou, Viktor Ianoukovitch, en faveur d’un gouvernement pro-européen. Il a expliqué que l’Ukraine de l’Est n’avait pas accepté cette destitution et qu’elle était maintenant soumise à des « forces militaires brutes », des avions, des chars et de l’artillerie du gouvernement ukrainien.
« S’il s’agit là de valeurs européennes contemporaines, alors je suis déçu au plus haut point ». Le dirigeant russe a comparé l’opération militaire actuelle de l’Ukraine avec le siège nazi de Leningrad pendant la Seconde Guerre mondiale.
Une autre déclaration de Poutine se rapporte aux Etats-Unis : « Est-ce que vous vous souvenez de la blague +Quoi que fassent les Russes, ils finissent toujours avec une Kalachnikov+? J’ai l’impression que quoi que les Américains touchent, ils finissent toujours par la Libye ou l’Irak. »
Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que l’Organisation des Nations Unies était encore un instrument efficace, Poutine a répondu: « L’organisation perdra son but si elle se limite à être un instrument au service des intérêts de politique étrangère d’un seul pays, ici, les Etats-Unis et ses alliés. Dans ce cas, elle n’est plus nécessaire. »