Lobby GAY au VATICAN : le Pape jésuite François est-il conspirationniste ?

Beaucoup de rumeurs circulaient sur le motif de la démission surprise du pape Benoît XVI. La plus récurrente était celle de l’existence d’un « lobby gay » au sein même de la Curie romaine. Cela pouvait sembler saugrenu, tiré par les cheveux. Pourtant, cette hypothèse peut être désormais prise au sérieux depuis les récents propos du pape François.

S’ils étaient bien confirmés, ces propos du pape argentin constitueraient un changement de ton au Vatican. Le pape François a reconnu mardi un « courant de corruption » et la présence d’un « lobby gay » au sein de la Curie. Ce serait la première fois qu’un pape aura parlé aussi directement d’un problème si sensible à des hôtes extérieurs. Recevant en audience privée le 6 juin dernier l’équipe dirigeante de la CLAR (Confédération Latinoaméricaine des Religieuses et Religieux), François, aurait glissé, au milieu d’une foule de considérations sur l’état de l’Eglise catholique, et notamment la réforme de la Curie romaine, un propos qui fait l’effet d’une bombe médiatique. Lors d’une rencontre avec des religieux et religieuses latino-américains, le pape François aurait reconnu la difficulté de réformer la curie (gouvernement de l’Eglise). Cette réforme, voulue par « presque tous les cardinaux » lors des réunions préparatoires du dernier conclave, est une entreprise « difficile« , a-t-il reconnu.

Selon une synthèse de cet échange de près d’une heure, rapportée le 11 juin par le site catholique progressiste Reflexión y Liberación, le pape a ajouté: « Dans la curie, il y a des gens saints, vraiment, mais il y a aussi un courant de corruption« . « On parle de ‘lobby gay’, et c’est vrai, il existe », reconnaît-il encore. « Je ne peux pas mener moi la réforme », poursuit-il, reconnaissant être très « désorganisé ». Ce sera le travail, dit-il, de la Commission de huit cardinaux qu’il a nommés et qui doit se réunir pour la première fois de façon officielle à Rome au mois d’octobre.

La corruption règne au Vatican depuis très longtemps, cela ne semble plus surprenant pour personne : luttes de pouvoir, népotisme, clientélisme… La liste est longue ! L’affaire Vatileaks a d’ailleurs permis au grand public d’en savoir un peu plus sur les agissements, pas très catholiques, de nombreux prélats. Mais ce n’est que la face émergée de l’iceberg. Même le pape François, pourtant récemment élu, semble déjà baisser les bras devant l’ampleur de la tâche qui s’annonce…

L’homosexualité au sein de la Curie romaine – sujet particulièrement tabou pour l’Église catholique – est un secret de polichinelle.  Déjà en 2011, un journaliste italien, Carmelo Abbate avait révélé dans son livre, « Sexe au Vatican », que de nombreux prêtes et prélats romains se livraient à de véritables débauches orgiaques dans de nombreux clubs ou saunas gays de la capitale italienne. Selon lui, certaines parties fines se déroulaient au sein même du Vatican, avec vue sur la coupole de la basilique Saint-Pierre. Les témoignages étant anonymes, beaucoup de personnes doutaient de la véracité des faits révélés par le journaliste. On se souvient également de la démission du cardinal Keith O’Brien, archevêque d’Edimbourg et chef de l’Église catholique d’Écosse, peu avant l’ouverture du conclave qui devait élire le pape François. Il avait avoué être coupable « d’actes inappropriés » sur plusieurs de ses prêtres. 

Des médias italiens parlaient déjà de ce lobby. Avant l’élection du pape François, plusieurs journaux italiens avaient évoqué l’existence d’un « lobby gay » qui serait à la fois groupe de pression et victime de chantage de prélats au Vatican. L’existence de ce réseau aurait bouleversé Benoît XVI et contribué à sa décision de démissionner. Mais le Saint-Siège avait démenti avec fermeté ces « médisances, désinformation et calomnies ». Depuis très longtemps, des informations courent sur l’homosexualité de certains religieux, qui auraient des relations dans la plus grande discrétion à l’extérieur du petit Etat.

Selon l’AFP, le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi a expliqué qu’il s’agissait d’un « entretien privé », auquel il n’était pas présent, et sur lequel il « n’avait aucun commentaire à faire » et ne pouvait « porter de jugement ». Une réserve qui cache mal l’embarras du Vatican devant l’inflation des paroles, privées devenues publiques, émanant du pape selon des personnes l’ayant rencontré. La dénonciation du lobby gay a été au centre du pré-Conclave en février dernier. Le journal italien La Repubblica avait publié un dossier sensationnaliste sur ce thème, qui avait entraîné une condamnation très ferme de la Secrétairerie d’Etat puis des propos peu amènes du Père Lombardi, accusant la presse italienne de se faire l’écho de la “calomnie”. Aujourd’hui, le pape semble donner tort à ces collaborateurs.

 Où va l’église universelle avec cette prostitution interne exposée en place publique ? Dénudée, ses habits déchirés, l’Eglise de Rome lave son linge sale en famille…mais cette famille là est mondiale et médiatique ! Le Pape François, successeur de Pierre, serait-il réellement le dernier des Papes ? Votre avis nous intéresse…

InstitutionsLe pape a reconnu la difficulté de la réforme de la Curie romaine, en parlant d’un « courant de corruption » et de l’existence d’un « lobby gay », dans une rencontre récente avec des religieux latino-américains.

 

Décidément, ce pape détonne. Selon l’agence d’informations I.Media, lors d’une rencontre avec des religieux et religieuses latino-américains, le pape François aurait reconnu la difficulté de réformer la curie (gouvernement de l’Eglise). Cette réforme, voulue par « presque tous les cardinaux » lors des réunions préparatoires du dernier conclave, est une entreprise « difficile », a-t-il reconnu le 6 juin dernier selon des propos rapportés par I.Media.

Selon une synthèse de cet échange de près d’une heure, rapportée le 11 juin par le site catholique progressiste Reflexión y Liberación, le pape a ajouté: « Dans la curie, il y a des gens saints, vraiment, mais il y a aussi un courant de corruption ». « On parle de ‘lobby gay’, et c’est vrai, il existe », reconnaît-il encore. « Je ne peux pas mener moi la réforme », poursuit-il, reconnaissant être très « désorganisé ». Ce sera le travail, dit-il, de la Commission de huit cardinaux qu’il a nommés et qui doit se réunir pour la première fois de façon officielle à Rome au mois d’octobre.

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Le pape François parle d’un « lobby gay » au Vatican : ça n’a rien de surprenant

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LE PLUS. Le pape François a reconnu un « courant de corruption » et la présence d’un « lobby gay » au sein de la Curie romaine. Il l’a affirmé le 6 mai en privé à des religieux latino-américains, qui en ont rendu compte sur le site catholique progressiste Reflexión y Liberación. Des révélations explosives qui ne surprennent pas Giuseppe Di Bella.

Édité par Rozenn Le Carboulec

Le pape François au balcon de la basilique Saint-Pierre, le 13 mars 2013 (AP/SIPA).

Le pape François au balcon de la basilique Saint-Pierre, le 13 mars 2013 (SIPA)

 

Beaucoup de rumeurs circulaient sur le motif de la démission surprise du pape Benoît XVI. La plus récurrente était celle de l’existence d’un « lobby gay » au sein même de la Curie romaine. Cela pouvait sembler saugrenu, tiré par les cheveux. Pourtant, cette hypothèse peut être désormais prise au sérieux depuis les récents propos du pape François.

 

Lors d’une rencontre avec des religieux et religieuses d’Amérique latine, il a surpris son auditoire en déclarant : « Dans la curie, il y a des gens saints, vraiment, mais il y a aussi un courant de corruption […] On parle de « lobby gay », et c’est vrai, il existe », tout en ajoutant : « Je ne peux pas mener moi la réforme » en reconnaissant être « désorganisé ». Des révélations explosives qui n’ont pourtant rien de surprenant…

 

Un secret de polichinelle

 

La corruption règne au Vatican depuis très longtemps, cela ne semble plus surprenant pour personne : luttes de pouvoir, népotisme, clientélisme… La liste est longue ! L’affaire Vatileaks a d’ailleurs permis au grand public d’en savoir un peu plus sur les agissements, pas très catholiques, de nombreux prélats. Mais ce n’est que la face émergée de l’iceberg. Même le pape François, pourtant récemment élu, semble déjà baisser les bras devant l’ampleur de la tâche qui s’annonce…

 

L’homosexualité au sein de la Curie romaine – sujet particulièrement tabou pour l’Église catholique – est un secret de polichinelle.

 

Déjà en 2011, un journaliste italien, Carmelo Abbate avait révélé dans son livre, « Sexe au Vatican », que de nombreux prêtes et prélats romains se livraient à de véritables débauches orgiaques dans de nombreux clubs ou saunas gays de la capitale italienne. Selon lui, certaines parties fines se déroulaient au sein même du Vatican, avec vue sur la coupole de la basilique Saint-Pierre. Les témoignages étant anonymes, beaucoup de personnes doutaient de la véracité des faits révélés par le journaliste.

 

On se souvient également de la démission du cardinal Keith O’Brien, archevêque d’Edimbourg et chef de l’Église catholique d’Écosse, peu avant l’ouverture du conclave qui devait élire le pape François. Il avait avoué être coupable « d’actes inappropriés » sur plusieurs de ses prêtres. On a pu voir ainsi quel peut être le résultat désastreux d’une sexualité refoulée.

 

Des millions de fidèles stigmatisés

 

Si le pape François parle de l’existence d’un « lobby gay », le terme n’est pas du tout approprié, plutôt excessif et péjoratif.

 

En prônant l’homophobie institutionnalisée, tout en s’en défendant farouchement, l’Église catholique aura stigmatisé des millions de fidèles qui peinent à trouver leur place en son sein, des millions de fidèles blessés par un double langage qui fait preuve d’une grande hypocrisie.

 

Et parmi ces fidèles se trouvent des membres du clergé qui sont des hommes avant tout, simplement. Des hommes privés de sexualité, qu’elle soit hétérosexuelle ou homosexuelle. Il faut savoir parfois regarder la vérité en face.

 

L’Église catholique n’arrive pas à se débarrasser de ses vieux démons qui reviennent la hanter à un moment crucial pour son avenir. Arrivera-t-elle enfin à en tirer des leçons ? Ce n’est pas certain et ce serait même surprenant. La société qui l’entoure évolue, il serait temps qu’elle en tienne compte. Sinon le trône de Saint-Pierre risquerait de vaciller à nouveau.

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Un lobby gay au Vatican, le Pape y croit

Par Charles Carrasco avec AFP

Publié le 11 juin 2013 à 19h32Mis à jour le 12 juin 2013 à 08h54

La réforme de la Curie, voulue par "presque tous les cardinaux" lors des réunions préparatoires du dernier conclave, est une entreprise "difficile", a affirmé le pape. La réforme de la Curie, voulue par « presque tous les cardinaux » lors des réunions préparatoires du dernier conclave, est une entreprise « difficile », a affirmé le pape. © Reuters

Le pape François aurait parlé de problèmes sensibles de son gouvernement à des hôtes extérieurs.

L’INFO. S’ils étaient bien confirmés, ces propos du pape argentin constitueraient un changement de ton au Vatican. Le pape François a reconnu mardi un « courant de corruption » et la présence d’un « lobby gay » au sein de la Curie. Ce serait la première fois qu’un pape aura parlé aussi directement d’un problème si sensible à des hôtes extérieurs.

Pape: une foule pour son premier Angélus© REUTERS

De la corruption. La réforme de la Curie, voulue par « presque tous les cardinaux » lors des réunions préparatoires du dernier conclave, est une entreprise « difficile », aurait reconnu le pape lors de cette audience accordée le 6 juin aux responsables de la Confédération latino-américaine et des Caraïbes des religieux et religieuses (CLAR).

Selon une synthèse de cet échange de près d’une heure, rapportée le 11 juin par le site catholique progressiste « Reflexión y Liberación » et dévoilé mardi par des médias à Rome, le pape aurait affirmé : « dans la Curie, il y a des gens saints, vraiment, mais il y a aussi un courant de corruption ». Un fléau que le pape Benoît XVI s’était déjà attelé à endiguer.

Au fait, ça veut dire quoi être pape ?© Reuters

Un lobby gay. Mais le pape ne se serait pas arrêté là. « On parle de ‘lobby gay’, et c’est vrai, il existe. Il faut voir ce que nous pouvons faire », aurait-il encore affirmé selon ce compte-rendu. « Je ne peux pas mener moi la réforme », aurait-il poursuivi, reconnaissant être très « désorganisé ». De fait, il y a au Vatican des personnes homosexuelles « mais de là à en déduire l’existence d’un véritable lobby, c’est probablement aller un peu vite en besogne », analyse Frédéric Mounier, spécialiste du Vatican et consultant pour Europe 1. « Dans cette rencontre, le pape a surtout évoqué le scandale de la pauvreté, la chute des vocations, la nécessité d’un retour à la foi. Autant de sujets qu’il aborde régulièrement mais cette fois en public », tempère Frédéric Mounier.

Un groupe de travail en octobre. Ce travail de réforme de la Curie sera celui d’un groupe de huit cardinaux qu’il a nommés et qui doit se réunir pour la première fois de façon officielle à Rome au mois d’octobre.

Des médias italiens parlaient déjà de ce lobby. Avant l’élection du pape François, plusieurs journaux italiens avaient évoqué l’existence d’un « lobby gay » qui serait à la fois groupe de pression et victime de chantage de prélats au Vatican. L’existence de ce réseau aurait bouleversé Benoît XVI et contribué à sa décision de démissionner. Mais le Saint-Siège avait démenti avec fermeté ces « médisances, désinformation et calomnies ». Depuis très longtemps, des informations courent sur l’homosexualité de certains religieux, qui auraient des relations dans la plus grande discrétion à l’extérieur du petit Etat.

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Le pape aurait confirmé l’existence d’un « lobby gay » au Vatican

Jean Mercier
Créé le 11/06/2013 / modifié le 11/06/2013 à 21h02

Un lobby gay au sein du Vatican ? C’est le fantasme par excellence, qui ressurgit à intervalles réguliers, d’autant que l’administration du Saint Siège est très majoritairement masculine, et composé de clercs… Cette fois, c’est le pape lui-même qui l’aurait remis sur le tapis, à la surprise générale.

Recevant en audience privée le 6 juin dernier l’équipe dirigeante de la CLAR (Confédération Latinoaméricaine des Religieuses et Religieux), François, aurait glissé, au milieu d’une foule de considérations sur l’état de l’Eglise catholique, et notamment la réforme de la Curie romaine, un propos qui fait l’effet d’une bombe médiatique.

Voilà ce que le pape aurait dit : “Dans la Curie, il y a des gens saints. Mais aussi, il y a un courant de corruption. C’est vrai aussi qu’il existe. On parle du lobby gay, et c’est vrai, il est ici. Il faut voir ce qu’on peut faire”. La phrase est suivie d’une réaffirmation du pape de mener à bien la réforme de la Curie, à travers les cardinaux qu’il a nommés à cette fin.

L’information a été révélée par le site Reflexion y Liberacion, site dédié à la question de la théologie de la libération, qui publie un long verbatim (en espagnol) des propos du pape pendant l’audience, et manifestement rapportés par l’un ou plusieurs des participants, sans que la chose soit claire. Il n’est pas encore possible de savoir si le pape a bel et bien prononcé ces paroles, et s’il a souhaité explicitement leur diffusion, qui plus est par internet.

Selon l’AFP, le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi a expliqué qu’il s’agissait d’un « entretien privé », auquel il n’était pas présent, et sur lequel il « n’avait aucun commentaire à faire » et ne pouvait « porter de jugement ». Une réserve qui cache mal l’embarras du Vatican devant l’inflation des paroles, privées devenues publiques, émanant du pape selon des personnes l’ayant rencontré. Récemment, un ami du pape a en effet publié une lettre reçue de François, au contenu “inoffensif”, mais dont la divulgation faisait déjà réfléchir sur la capacité du Vatican à maîtriser la communication papale.

L’affaire risque de prendre une forte ampleur. La dénonciation du lobby gay a été au centre du pré-Conclave en février dernier. Le journal italien La Repubblica avait publié un dossier sensationnaliste sur ce thème, qui avait entraîné une condamnation très ferme de la Secrétairerie d’Etat puis des propos peu amènes du Père Lombardi, accusant la presse italienne de se faire l’écho de la “calomnie”. Aujourd’hui, le pape semble donner tort à ces collaborateurs.

Au-delà de la tempête médiatique qui s’annonce, on peut imaginer de forts remous au Vatican. Et deux interrogations clés : le pape peut-il parler en audience de sujets potentiellement explosifs ? Qu’en est-il de la discrétion requise de ses interlocuteurs ?

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