ISRAËL, les USA & le Moyen-Orient : rumeurs et bruits de paix au Bahreïn

Yossi Cohen : Israël a une « occasion unique » de parvenir à une entente régionale
Le chef du Mossad a déclaré que l’opposition commune à l’Iran et à l’Etat islamique et les liens avec Moscou et Washington sont des dénominateurs communs aux pays du Moyen-Orient
Le directeur du Mossad Yossi Cohen lors d'une conférence à l'université de Tel Aviv, le 24 juin, 2019. (Crédit : Flash90)

Le directeur du Mossad Yossi Cohen lors d’une conférence à l’université de Tel Aviv, le 24 juin, 2019. (Crédit : Flash90)

Le chef des services du renseignement du Mossad a déclaré dimanche que l’Etat hébreu avait une fenêtre probablement unique de conclure un accord de paix régionale à la lumière de leur opposition commune à l’Iran et aux groupes terroristes islamistes, et de l’amélioration des liens avec les Etats-Unis et la Russie.

« Nous avons créé un groupe de travail qui est dédié à la politique étrangère sur le terrain et à la stratégie qui est destiné à faire avancer [la paix] avec les divers outils à la disposition du Mossad », a déclaré Yossi Cohen.

Selon le chef du Mossad, cette opportunité émane du fait qu’Israël partage un intérêt avec les pays de la région dans la lutte contre l’Iran et les groupes terroristes islamistes, comme l’Etat islamique, et jouit de relations étroites avec la Maison Blanche et le Kremlin.

« Cela crée une fenêtre d’opportunité qui est peut-être unique », a-t-il dit.

Cohen a déclaré que bien qu’Israël n’ait de traité de paix officiel qu’avec l’Egypte et la Jordanie, elle a de nombreux « accords » officieux avec d’autres nations « pragmatiques » du Moyen-Orient qui « reconnaissent l’Etat d’Israël comme un fait établi et coopèrent avec nous avec un respect mutuel et des intérêts communs.

Le chef du Mossad n’a mentionné nommément aucun pays, mais les relations entre Israël et plusieurs Etats du Golfe sont en voie d’amélioration, notamment avec Bahreïn, les Emirats arabes unie et l’Arabie saoudite.

Cohen a expliqué que ces pays cherchent des solutions « justes et réalistes » au conflit régional, en référence aux efforts menés par les Etats-Unis pour négocier un accord entre les Israéliens et les Palestiniens.

L’Iran « incendie » le Moyen-Orient

Dans son discours, Cohen a accusé le gouvernement iranien d’être à l’origine de plusieurs frappes sur des pétroliers et des plateformes pétrolières dans le Golfe ces derniers mois, et d’une attaque contre l’ambassade bahreïnie à Bagdad la semaine dernière.

« Je peux vous assurer, selon nos sources et les meilleures sources occidentales, que l’Iran est derrière les récentes attaques dans le Golfe. Elles ont été approuvées par les dirigeants iraniens et perpétrées, en grande partie par les Gardiens de la révolution islamique et leurs alliés », a-t-il dit.

L’Iran a été accusé par les Etats-Unis et les autres pays du Golfe d’être directement ou indirectement responsable du sabotage de quatre navires, dont trois pétroliers, au large des Emirats arabes unis le 13 mai, puis le 12 juin d’attaques contre d’autres bateaux-citernes en mer d’Oman. Ces attaques seraient une réaction au sommet sur le volet économique du plan de paix américain organisé la semaine dernière à Bahreïn.

« Bien qu’il s’agisse de différents types de cibles à deux endroits différents, il s’agit de la même campagne d’une même origine », a affirmé Cohen.

Il a accusé Téhéran de tenter « d’incendier » le Moyen-Orient.

Le chef du Mossad a prévenu que l’Iran étendait sa gamme d’activités et a établi une cellule composée de 300 personnes en Afrique dans ce but. Cohen a également souligné que l’Iran a été accusé d’avoir mené et planifié plusieurs attaques terroristes en Europe ces dernières années.

Semblant faire référence aux frappes attribuées à Israël sur les cibles iraniennes en Syrie lundi, le chef du Mossad a assuré que l’Etat hébreu ne cherchait pas à entrer en guerre avec son voisin.

« Mais nous ne pouvons accepter que la Syrie deviennent une base d’entraînement pour les forces iraniennes, ou les forces que [Téhéran] contrôle contre nous. Nous ne pouvons pas accepter que la Syrie devienne une base logistique pour le transfert d’armes pour le Hezbollah et le Liban. Israël a pris des mesures ces quatre dernières années, publiquement et clandestinement, et seule une fraction de ces mesures a été médiatisée, afin de stopper l’enracinement et les lignes de productions de missiles de précision », a-t-il dit.

« Grâce à ces efforts, je pense que les Iraniens arriveront à la conclusion que pour eux, le jeu n’en vaut pas la chandelle. »

Selon Cohen, l’Iran et son allié, le Hezbollah en Syrie, ont commencé à éloigner leurs forces de la frontière avec Israël, afin d’éviter de nouvelles frappes par l’armée israélienne.

« L’Iran et le Hezbollah essayent de déplacer leurs bases vers le nord de la Syrie, une région qu’ils croient – à tort – que nous aurons du mal à atteindre. De plus, ils établissent des bases et des usines de missiles de précision en Irak à l’est, au Liban et à l’ouest », a-t-il dit.

Depuis des années, Israël a averti que l’Iran et le Hezbollah tentaient d’établir des usines au Liban pour produire des missiles de précision, ce qui représenterait une menace encore plus grande pour Israël que les missiles moins sophistiqués qui composent actuellement l’arsenal du groupe terroriste chiite libanais.

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Israël a rétabli ses liens avec Oman, annonce le directeur du Mossad

Le rétablissement des liens entre les deux pays est « la partie visible d’un effort bien plus large, qui reste secret », selon Yossi Cohen

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (à droite), salue le ministre des Affaires étrangères d'Oman, Yusuf bin Alawi bin Abdullah, en marge d'une conférence régionale sur le Moyen Orient à Varsovie, le 13 février 2018. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, (à droite), salue le ministre des Affaires étrangères d’Oman, Yusuf bin Alawi bin Abdullah, en marge d’une conférence régionale sur le Moyen Orient à Varsovie, le 13 février 2018. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

Israël a rétabli des « relations officielles » avec le sultanat d’Oman, médiateur discret dans plusieurs crises régionales, a annoncé lundi le chef des services secrets israéliens, le Mossad.

« Tout récemment, le rétablissement de relations officielles avec Oman a été annoncé ainsi que la mise en place d’un bureau de représentation du ministère (israélien) des Affaires étrangères dans ce pays », a déclaré Yossi Cohen, lors d’une conférence à Herzliya, près de Tel-Aviv.

Dans les années 1990, Israël et Oman avaient ouvert chacun un bureau de représentation commerciale avant que le sultanat ne décide de les fermer en 2000, dans le sillage de la deuxième Intifada palestinienne.

Cette annonce intervient quelques jours après une conférence à Bahreïn sur le volet économique d’un plan américain censé ouvrir la voie à un règlement du conflit israélo-palestinien.

L’Autorité palestinienne a boycotté cette rencontre, accusant Washington de partialité pro-Israël. Israël n’a pas dépêché de représentant officiel, mais fait sans précédent, des chercheurs et des journalistes israéliens, invités par la Maison Blanche, y côtoyaient, dans les grandes salles, des officiels des pays du Golfe.

Des représentants du sultanat d’Oman étaient également présents.

Jeudi, le chef de la diplomatie bahreïnie a déclaré que l’Etat hébreu faisait partie de « l’héritage de cette région historiquement » et que « le peuple juif a une place parmi nous », des déclarations inédites.

A lire : Bahreïn au « ToI » : Israël est là pour rester, et nous voulons la paix avec lui

« Opportunité sans précédent »

Des experts du Moyen-Orient estiment que les pays arabes du Golfe sont encouragés par Washington à faire cause commune avec Israël en raison d’une hostilité partagée pour l’Iran.

Le climat actuel crée « une opportunité sans précédent, peut-être même la première de l’histoire du Moyen-Orient, pour atteindre une entente régionale qui pourrait mener à un accord de paix global », a affirmé M. Cohen.

« Nous n’avons pas encore de traité de paix avec (tous les pays de la région) mais il y a déjà une mise en commun de nos intérêts, une vaste coopération et des canaux ouverts pour communiquer », a assuré M. Cohen.

Outre l’Egypte et la Jordanie, les seuls pays arabes ayant signé un traité de paix avec Israël, d’autres pays arabes ont rejoint « les Etats de la paix, certains de manière inédite », a-t-il dit.

En octobre, le sultan Qabous d’Oman avait reçu à Mascate le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Huit mois plus tôt, Youssef ben Alaoui ben Abdallah, ministre omanais responsable des Affaires étrangères, avait été l’un des rares responsables arabes à se rendre sur le mont du Temple.

Et le 26 juin, Oman a annoncé son intention d’ouvrir une ambassade dans les Territoires palestiniens, une initiative considérée avec prudence par les responsables palestiniens, craignant qu’elle ne serve de couvert à une future reconnaissance d’Israël.

Selon un communiqué de la diplomatie israélienne publié lundi, le ministre Israel Katz a assisté à Abou Dhabi à une conférence de l’ONU sur le changement climatique, au cours de laquelle il a rencontré le secrétaire général de l’organisation, Antonio Guterres, et un « haut responsable des Emirats arabes unis ».

« Je continuerai à travailler avec le Premier ministre (israélien) Benjamin Netanyahu pour faire progresser la politique de normalisation » des liens entre Israël et les pays arabes, a déclaré M. Katz sur Facebook.

Les Emirats n’ont pas de relations diplomatiques officielles avec l’Etat hébreu, mais la ministre israélienne de la Culture Miri Regev s’est rendue dans ce pays du Golfe en octobre.

Les pays arabes ont historiquement fait du règlement de la question palestinienne la condition d’une normalisation avec Israël. Cependant, après des décennies d’hostilité, les signes d’un rapprochement se sont succédé ces derniers mois.

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Bahreïn et les Emirats critiquent l’attaque du Hezbollah contre Israël

Bahreïn et les Emirats arabes unis ont critiqué dimanche soir l’attaque menée quelques heures plus tôt par le groupe terroriste Hezbollah dans le nord d’Israël, accusant notamment l’Etat libanais de passivité face aux agissements de la puissante formation chiite……Détails…….

« L’agression d’un Etat contre un autre est interdite par le droit international », a affirmé sur Twitter le ministre bahreïni des Affaires étrangères, Khaled ben Ahmed al-Khalifa.
Il a accusé l’Etat libanais de suivre tel un « spectateur les batailles qui se déroulent à ses frontières et qui exposent son peuple au danger ».
L’Etat libanais fait ainsi preuve d’un « grand relâchement face à ses responsabilités », a-t-il encore dit.
D’autre part, le ministère a appelé les citoyens bahreïnis à quitter le Liban « immédiatement », a rapporté l’agence officielle BNA.
Formation armée et acteur politique majeur au Liban, le Hezbollah est un allié de l’Iran, dont Bahreïn et d’autres pays du Golfe dénoncent l’influence grandissante dans la région.
Le ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, a lui aussi réagi dans le même sens à propos de l’escalade à la frontière libano-israélienne déclenchée dimanche par une opération du Hezbollah.
« La décision de faire la guerre, la paix ou la stabilité doit être une décision de l’Etat », a-t-il affirmé sur Twitter.
Le Hezbollah avait affirmé en milieu d’après-midi avoir « détruit » un « véhicule militaire » de l’armée israélienne à proximité de la frontière dans le nord d’Israël.

Source I24News

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EAU : Israël Katz évoque l’Iran et la sécurité avec un responsable à Abu Dhabi

En visite dans l’Etat du Golfe pour une conférence environnementale de l’ONU, le ministre des Affaires étrangères a prôné un rapprochement des liens entre Israël et les Emirats

Le ministre des Affaires étrangères Israel Katz au centre de la grande mosquée Sheikh Zayed à Abu Dhabi (Autorisation : Bureau de Katz)

Le ministre des Affaires étrangères Israel Katz au centre de la grande mosquée Sheikh Zayed à Abu Dhabi (Autorisation : Bureau de Katz)

Le ministre des Affaires étrangères Israel Katz a fait une visite qui n’avait pas été annoncée aux Emirats arabes unis cette semaine, où il a participé à Abu Dhabi à une conférence environnementale organisée par l’ONU et évoqué « la menace iranienne » avec un responsable des EAU, a fait savoir son bureau.

Ce voyage a fait de Katz le dernier d’une série de responsables israéliens de haut-niveau à se rendre aux Emirats et survient après une conférence organisée par les Etats-Unis au Bahreïn voisin, où des Israéliens ont rencontré ouvertement des officiels du Golfe.

Lors de la Rencontre sur le climat d’Abu Dhabi, qui s’est achevée lundi, Katz s’est entretenu avec un « haut-responsable émirati » dont l’identité n’a pas été révélée pour évoquer « les questions régionales et les relations entre les pays », selon un communiqué émis par le bureau du ministre des Affaires étrangères.

Cet entretien s’est intéressé à « la nécessité de s’attaquer à la menace iranienne liée à la question du nucléaire, au développement de missiles, au soutien apporté par l’Iran au terrorisme dans la région et à la violence employée par l’Iran à l’encontre des intérêts régionaux », a continué le communiqué.

Les deux hommes ont également parlé de coopération et de renforcement des liens, en particulier dans les secteurs des hautes technologies, de l’énergie, de l’agriculture et de l’eau.

Le communiqué a ajouté que Katz avait également présenté son initiative de « Voies pour la paix », une proposition visant à relier le réseau ferroviaire israélien, à travers la Jordanie, à l’Arabie saoudite et autres Etats du Golfe, ouvrant ainsi les pays aux déplacements et au commerce tout en offrant aux Etats arabes un accès aux ports israéliens sur la mer Méditerranée.

Katz avait présenté ce plan durant une conférence à Oman, un autre pays qui n’entretient pas officiellement de relations avec l’Etat juif, l’année dernière. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’était rendu lui-même à Oman et rencontré le dirigeant du pays au mois d’octobre, soit un mois avant l’arrivée de Katz.

Le ministre des Affaires étrangères a indiqué que son séjour à Abu Dhabi marquait une « avancée significative » dans les liens entre Israël et les pays du Moyen-Orient.

Il a aussi promis de prôner « la normalisation [recherchée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu] à travers la politique forte que nous menons, que ce soit dans les domaines de la Défense, des renseignements ou dans les affaires civiles ».

Katz a aussi rencontré le secrétaire-général de l’ONU Antonio Guterres à l’occasion du sommet sur le climat. Il a évoqué avec lui l’inquiétude de l’Etat juif concernant les civils et les dépouilles des soldats tombés au combat encore détenus par le groupe terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.

Sa visite aux Emirats arabes unis est la troisième faite par un responsable israélien depuis le mois d’octobre.

Au cours de son mandat, Netanyahu a œuvré à développer des liens avec les Etats du Golfe qui, comme Israël, considèrent l’Iran comme une menace majeure. Les seuls pays arabes avec lesquels l’Etat juif entretient des relations officielles sont l’Egypte et la Jordanie.

Ce voyage survient également alors que d’autres signes laissent augurer un dégel graduel des liens entre Israël et les Etats arabes, comme avec la conférence qui a été organisée la semaine dernière au Bahreïn par les Etats-Unis qui y ont exposé le volet économique de leur plan de paix.

Si aucun responsable israélien n’avait été convié au sommet, un certain nombre de journalistes israéliens étaient présents et le ministre des Affaires étrangères du pays a expliqué au Times of Israel que l’existence d’Israël était un fait et que le Bahreïn souhaiterait faire la paix avec le pays.

Selon un reportage paru dans le New Yorker , l’année dernière, Israël maintient une relation clandestine mais très étroite avec les EAU depuis deux décennies, avec des liens se concentrant particulièrement sur le partage de renseignements et la coopération sécuritaire – et notamment les accords potentiels d’armement.

L’Etat juif avait ouvert officiellement en 1996 des « bureaux commerciaux » à Oman et au Qatar (qui ont fermé depuis leurs portes) mais il n’a jamais eu de relations formelles avec les Emirats.

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Avec le lancement du sommet du Bahreïn, un agenda chargé mais peu d’attentes

Tony Blair, Steve Mnuchin et Jared Kushner interviendront à Manama, ainsi que des technocrates et des hommes d’affaires – mais le nom des absents devrait être tout aussi parlant

Des Palestiniens marchent sur une pancarte arborant les photos du prince héritier d'Abu Dhabi Sheikh Mohammed bin Zayed, du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, du roi du Bahreïn Hamad al-Khalifa, du sultan d'Oman  Sultan Qaboos à Muscat, du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, du président américain Donald Trump et de son gendre et conseiller Jared Kushner, au cours d'une manifestation contre la conférence économique organisée au Bahreïn par les Etats-Unis, le 24 juin 2019 à Gaza (Crédit : MOHAMMED ABED / AFP)

Des Palestiniens marchent sur une pancarte arborant les photos du prince héritier d’Abu Dhabi Sheikh Mohammed bin Zayed, du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, du roi du Bahreïn Hamad al-Khalifa, du sultan d’Oman Sultan Qaboos à Muscat, du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, du président américain Donald Trump et de son gendre et conseiller Jared Kushner, au cours d’une manifestation contre la conférence économique organisée au Bahreïn par les Etats-Unis, le 24 juin 2019 à Gaza (Crédit : MOHAMMED ABED / AFP)

MANAMA, Bahreïn – Avec, dans l’ombre, les critiques âpres émanant des Palestiniens et un certain scepticisme affiché par d’autres, l’administration Trump va donner le coup d’envoi de son initiative de paix israélo-palestinienne mardi à Manama – espérant lever des milliards de dollars pour soutenir la vision d’une économie palestinienne prospère en cas de conclusion d’un accord de paix.

Les Etats-Unis n’ont obtenu qu’un soutien peu enthousiaste de la part de leurs partenaires traditionnels de paix au Moyen-Orient alors que va s’ouvrir la conférence intitulée « De la prospérité à la paix » au sein de la minuscule capitale bahreïnie, sur fond de tensions croissantes avec l’Iran qui pourraient provoquer un conflit régional.

Si Blair s’est profondément impliqué dans les aspects socio-économiques du conflit israélo-palestinien depuis fort longtemps, Infantino et Lagarde ne se sont, pour leur part, jamais particulièrement distingués dans les affaires régionales.

L’événement comprendra également une présentation effectuée par le gendre et haut-conseiller de Trump, Jared Kushner, et par le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin.

Certains des intervenants les plus connus qui prendront la parole à la conférence sont issus de la communauté des affaires, comme Stephen Schwarzman, directeur-général du Blackstone Group, et Dina Powell, directrice de Goldman Sachs, qui ont d’ores et déjà travaillé avec l’administration Trump dans le passé.

Powell en particulier a été profondément impliquée dans les toutes premières négociations menées par Kushner entre Israéliens et Palestiniens avant de partir pour rejoindre le secteur privé.

Mais il y a quelque chose de peut-être plus éloquent encore que le nom de ceux qui se trouveront à l’ordre du jour à Manama : C’est le nom de ceux qui n’y figurent précisément pas.

Un seul intervenant palestinien est mentionné. Aucun Israélien ne figure au programme et seuls quelques représentants des Etats arabes ayant décidé d’envoyer une délégation au Bahreïn monteront à la tribune de salle de conférence où aura lieu le sommet.

Sur le programme de la session de travail, aucune mention non plus d’Israël et de la Palestine et seulement quatre références au nom « Palestiniens ».

L’une de ces références figure dans la description du seul participant palestinien qui prendra la parole lors de la rencontre, un homme d’affaires de Cisjordanie qui travaille avec les habitants d’implantation israéliens et qui est considéré avec suspicion par une grande partie de sa communauté.

Les critiques notent également que le programme de l’atelier – qui fait sept pages – ne contient aucune discussion portant sur le moyen de résoudre les querelles politiques au cœur du conflit.

Un document de 40 pages soulignant un plan de 50 milliards de dollars dont l’objectif est de redonner un élan à l’économie palestinienne a été raillé par certains qui y ont vu des propositions utopiques, ou rabâchant de vieilles idées.

Un commentateur l’a comparé à une brochure immobilière.

« Je ne pense pas qu’ils réalisent la difficulté de l’entreprise », déclare Dave Harden, ancien directeur de mission pour l’Agence américaine de développement international (USAID) en Cisjordanie et à Gaza. « Même s’il y a des fonds, la mise en oeuvre est un défi immense ».

Les Palestiniens ont d’ores et déjà rejeté le plan, disant qu’il était une tentative de les acheter, et ils boycottent la conférence.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pour sa part, a indiqué dimanche que son gouvernement de transition donnerait une chance au sommet. Quelques heures auparavant, néanmoins, l’un de ses ministres, Tzachi Hanegbi, avait dédaigné l’idée d’une liaison terrestre entre Gaza et la Cisjordanie, la qualifiant « d’inappropriée ».

L’administration Trump a reconnu que ses propositions économiques ambitieuses dépendent de l’acceptation d’un plan politique, dont les lignes ne seront pas révélées avant l’automne.

« Difficile de savoir si quelque chose va sortir de cet ordre du jour », estime Shibley Telhami, experte du Moyen-Orient et professeure à l’université du Maryland, au sein de l’institut Sadate pour la paix et le développement.

En passant aux affaires

Alors que pourront donc attendre de ce sommet de quarante-huit heures les personnes qui y seront présentes et celles et ceux qui la suivront via une retransmission en direct sur YouTube ?

Le sommet doit commencer, mardi soir, par un bref discours de Kushner, suivi d’une discussion appelée « le temps est venu : Construire une coalition pour la prospérité au Moyen-Orient ».

Schwarzman, qui a dirigé pendant une courte période le forum de politique d’entreprise de Trump – qui n’existe plus aujourd’hui – et l’homme d’affaires émirati Mohamed Alabbar évoqueront la manière dont le secteur privé pourra « accompagner une nouvelle ère de prospérité », selon le programme de la conférence.

Mercredi matin, il y aura un panel réunissant Lagarde – qui a rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu l’année dernière à Munich – le ministre d’Etat saoudien des Affaires économiques et du développement Mohammed Al-Sheikh et l’homme d’affaires nigérian Tony Elumelu.

Un second groupe, réunissant des personnalités des affaires des Etats-Unis, du Bahreïn, de la Turquie et du Royaume-Uni se consacreront aux moyens, pour la Cisjordanie et Gaza, de créer une « renaissance économique. »

Selon les organisateurs de l’atelier, cette renaissance ne va pas seulement « nécessiter des engagements financiers mais également un cadre politique pro-croissance et favorable pour inciter aux investissements ».

Plus tard dans la matinée, Infantino et le réalisateur de film Fernando Sulichin, basé aux Etats-Unis, évoqueront la manière dont le sport et l’industrie du divertissement pourront « dynamiser le voyage vers la prospérité économique ».

« Une industrie florissante du sport et des loisirs ne créerait pas seulement des opportunités d’emploi de haute qualité pour la population de la région mais elle présenterait également des bénéfices tangentiels et d’ampleur, avec notamment la promotion de la créativité et d’un mode de vie sain », dit le document de la conférence.

D’autres panels seront organisés entre des hommes d’affaires et des experts venus de divers pays, notamment des Emirats arabes unis et d’Inde. Powell débattra de l’émancipation des femmes avec l’entrepreneuse égyptienne Reem Fawzy et la diplomate américaine Josette Sheeran.

Après une pause-déjeuner d’une heure, le président de la Banque mondiale, David Malpass, présenté comme un « expert du développement », aux côtés du directeur-général d’AT&T, Randall Stephenson, discuteront de stratégies visant à « renforcer les institutions publiques, les processus gouvernementaux et l’environnement juridique et régulatoire » dans la région.

Ashraf Jabari, un homme d’affaires de Hébron — et l’un des quelques Palestiniens qui n’a pas boycotté l’événement – sera interrogé sur les moyens à mettre en oeuvre pour développer un environnement commercial local prospère.

Jabari est décrit dans le programme comme le président du Palestinian Business Network, ignorant son rôle de co-président de la Chambre de commerce de Judée et Samarie, un groupe pro-implantations qui prône une coopération plus étroite entre Israéliens et Palestiniens en Cisjordanie.

Plusieurs autres hommes d’affaires palestiniens devraient participer, selon l’homme d’affaire américano-israélien Charles Tawil, à la tête de la délégation, qui n’a toutefois pas souhaité révéler leurs identités en raison « d’inquiétudes en termes de sécurité »

Lundi, un autre homme d’affaires palestinien qui avait confirmé de prime abord sa présence s’est retiré après avoir vu la liste des autres participants, qui sont tous liés à Jabari, selon Tawil.

« Cela ne me fait pas honneur de me trouver à leurs côtés », a estimé Mohammed Massad, 54 ans, un homme né à Jénine qui travaille dans le développement agricole et qui vit à Haïfa depuis 22 ans. Il a refusé de détailler son positionnement.

La conférence s’achèvera par une discussion entre Blair – reconnu comme un ami fervent d’Israël et qui est également un soutien convaincu de la solution à deux Etats – et Kushner, qui, jusqu’à présent, s’est retenu d’appeler à la création d’un Etat palestinien.

« Afin d’ouvrir la voir vers une prospérité économique durable pour la Cisjordanie, pour Gaza et la région, les parties prenantes devront s’attacher aux expériences précieuses des responsables internationaux à même de saisir au plus près les réalités de la région », dit le programme.

« Ce n’est qu’en tirant les leçons apprises ailleurs dans le monde que la Cisjordanie, Gaza et la région seront en mesure de construire une plateforme de croissance et de développement économiques forte », ajoute-t-il.

Lors du panel final, les ministres des Finances s’entretiendront avec Mnuchin.

Néanmoins, l’absence d’autres noms à l’ordre du jour souligne le profond scepticisme sur la conférence qui s’exprime en coulisses, et même parmi les plus grands alliés des Américains du le Golfe qui ont refusé d’envoyer des représentants autres que des ministres de bas niveau ou des adjoints.

La plupart d’entre eux ont lancé une mise en garde, avertissant qu’ils ne soutiendraient pas un plan de paix qui ne serait pas accepté par les Palestiniens.

L’Egypte et la Jordanie, qui sont les seuls alliés de l’Etat juif dans la région, ont également minimisé la conférence et tenté d’expliquer leur participation comme étant simplement à titre d’information. Leur absence dans les panels confirment ce positionnement.

« Nous avons le droit d’évaluer et d’examiner », a dit le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry dans une interview accordée à Russia Today dans la journée de lundi, défendant la présence du pays à la conférence, une initiative très impopulaire dans les rues du Caire. « Mais », a-t-il ajouté, « la décision finale en reviendra à l’Autorité palestinienne ».

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A Bahreïn, Kushner exhorte les Palestiniens à saisir « l’occasion du siècle »

Donnant le coup d’envoi du sommet de Manama, le gendre de Trump a assuré que le progrès économique est un prérequis pour la paix, que Washington n’a pas abandonné les Palestiniens

Jared Kushner, conseiller du président américain Donald Trump pendant son discours au sommet "Paix et Prospérité" à Manama,le 25 juin 2019. (Crédit : YouTube)

Jared Kushner, conseiller du président américain Donald Trump pendant son discours au sommet « Paix et Prospérité » à Manama,le 25 juin 2019. (Crédit : YouTube)

MANAMA, Bahreïn — Donnant le coup d’envoi de la conférence internationale pour la paix à Bahreïn mardi, Jared Kushner, conseiller et gendre du président américain Donald Trump, a affirmé que sa vision d’un règlement au Proche-Orient est « l’occasion du siècle » pour les Palestiniens, soulignant que le plan économique qu’il propose est une « condition préalable » à la paix.

« Accepter une voie de développement économique est une condition préalable afin de parvenir à régler ce problème politique auparavant insoluble », a affirmé Jared Kushner.

Kushner a assuré que les négociations politiques suivraient, mais a demandé à son auditoire de se focaliser sur le potentiel économique de la région durant ce sommet.

« Imaginez un centre commercial et touristique animé à Gaza et en Cisjordanie, où des commerces internationaux prospèrent », a-t-il dit.

Kushner a accepté les critiques sur les intentions du président Donald Trump, qui a pris une position résolument pro-israélienne, notamment en reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël.

Mais il a ajouté que les Palestiniens avaient été défavorisés lors des précédentes tractations de paix.

« Mon message direct au peuple palestinien est que (…) le président Trump et l’Amérique ne vous ont pas abandonnés », a-t-il encore dit.

Il a rejeté la description moqueuse de son plan de paix comme « l’accord du siècle », mais a estimé qu’il s’agissait davantage de « l’occasion du siècle, si les dirigeants ont le courage de l’entreprendre ».

Kushner a dit qu’il espérait que les parties présentes pourraient « se réunir et utiliser [cette conférence] pour changer le cours de l’histoire dans la région ».

Intitulé « De la paix à la prospérité », le volet économique du plan fait miroiter 50 milliards de dollars d’investissements internationaux dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans.

« Pendant trop longtemps, le peuple palestinien a été coincé dans un cadre inefficace par le passé », a déclaré Kushner, criquant « l’intelligence conventionnelle » sur les négociations de paix.

« Rencontre après rencontre, conférence après conférence, j’ai entendu le même disque rayé sur la négativité et sur l’impossibilité de progresser », a-t-il dit.

Et les Palestiniens étaient laissés pour compte, a-t-il souligné.

Il a précisé que son objectif était de « faire repenser [aux participants] les défis de manière novatrice ».

La conférence dans le petit Etat du Golfe a été organisée sur fond de critiques et de doutes sur son potentiel succès.

Certains ministres des Finances arabes, directeurs d’organisations financières internationales, directeurs de business du secteurs privés et investisseurs d’une dizaine de pays étaient présents. Au moins cinq rabbins étaient également présents : les rabbins Marvin Hier et Abraham Cooper, du Centre Simon Wiesenthal ; le rabbin Marc Schneier, conseiller aux affaires interconfessionnels du roi de Bahreïn; le rabbin montréalais Mayer Gniwisch, propriétaire d’un fonds d’investissement qui injecte des fonds en Israël, et un rabbin qui a souhaité rester anonyme.

Mais les délégations israéliennes et palestiniennes ont brillé par leur absence, et de nombreuses autres délégations n’étaient pas emmenées par des ministres haut-placés.

Les Palestiniens ont dès le départ rejeté cette initiative, estimant qu’elle ne proposait pas d’indépendance à terme. Les responsables américains affirment que le volet politique du plan, qui portera sur les questions les plus épineuses, sera révélé à l’automne.

Seul un homme d’affaires palestinien, Ashraf Jabari, a participé à l’évènement. Il était accompagné de quelques autres Palestiniens, qui n’ont pas souhaité être interviewés, mais ont déclaré qu’ils soutenaient Jabari et sa décision de ne pas boycotter l’évènement.

Sans proposition sur les frontières, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens, les Palestiniens estiment que ce plan économique est dénué de sens et ont organisé des manifestations contre le sommet.

Les Palestiniens à Gaza ont appelé à une grève générale et les magasins et institutions publiques étaient fermées pour protester contre cette rencontre. Des manifestants en Cisjordanie ont transporté un cercueil sur lequel était inscrit « Atelier de Bahreïn » et des panneaux clamant que « l’Accord du siècle est voué à l’échec ».

En plus de l’opposition des bénéficiaires de la proposition, le plan a été vivement critiqué par d’anciens diplomates et autres personnes autrefois impliquées dans les efforts de paix. Ils l’ont jugé peu réaliste et imprécis sur l’origine du financement.

Trump, Kushner et le secrétaire d’Etat américain au Trésor Steven Mnuchin affirment que cette nouvelle approche est précisément nécessaire parce que toutes les initiatives précédentes ont échoué. Ils ont souligné que les directeurs du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale seront présents et prendront la parole lors dur sommet, ainsi que le directeur de la FIFA, et les gérants de grands fonds d’investissements.

Et pourtant, l’enthousiasme a été tempéré par le refus de l’administration Trump de soutenir la création d’un Etat palestinien en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est, la « solution à deux Etats » qui a longtemps était considérée par la communauté internationale comme la seule voie vers une paix durable.

Les Palestiniens ont rompu les liens avec la Maison Blanche après que Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017. L’équipe de Trump pour le Moyen-Orient a récemment signalé qu’elle accepterait l’annexion israélienne de certaines parties de la Cisjordanie, ce qui a éveillé les soupçons des Palestiniens.

Même les délégations arabes présentes à Bahreïn ont associé leur participation à des assurances de leur soutien à un éventuel état palestinien.

L’Arabie saoudite, qui a envoyé à Manama son ministre des Finances, a dit soutenir « tous les efforts internationaux destinés à parvenir à la prospérité dans la région ». Mais elle s’est également prononcé en faveur d’une paix « totale et juste » et réitéré son soutien à l’établissement d’un Etat palestinien basé sur les frontières d’avant la guerre des Six jours.

« Le Royaume réitère sa position ferme à l’égard de la cause palestinienne en accord avec l’Initiative de paix arabe, qui appelait à la création d’un Etat palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale », a déclaré le gouvernement saoudien dans un communiqué.

Le Qatari Ali Sharif al Emadi était le seul ministre des Finances à part Mnuchin, à prendre part à l’atelier. Son arrivée à Bahreïn a été remarquable, parce que les relations entre Manama et Doha sont tendues depuis un certain temps.

La Jordanie et l’Egypte, les deux seules nations arabes ayant signé un accord de paix avec Israël, ont envoyé à Manama des fonctionnaires et ont assuré qu’il exigeaient toujours la création d’un état palestinien.

Le Maroc participe également à l’atelier de Bahreïn, mais le ministère des Affaires étrangères a précisé que la délégation était emmenée par un membre du ministère des Finances. Dans un communiqué, le Maroc a réaffirmé la « position inchangée du Royaume du Maroc en faveur d’une solution à deux Etats, qui vivent côte-à-côte dans la paix et la stabilité ».

Bahreïn, qui entretient de solides relations avec les Saoudiens, a été critiqué pour son rôle dans l’organisation de la conférence et a vivement limité le nombre de journalistes autorisés à couvrir l’événement, affirmant que son seul objectif était d’aider « ses frères palestiniens ».

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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Israël félicite le chef de la diplomatie bahreïni et espère resserrer les liens

En remerciement, le ministre israélien des Affaires étrangères va inviter des journalistes du Bahreïn à visiter Israël, car le « contact direct est la clef pour la paix »

Le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn Khalid bin Ahmed Al Khalifa s'entretient avec le Times of Israël en marge de l'atelier de Paix et de Prospérité à Manama, au Bahreïn, le 26 juin 2019. (Courtesy)

Le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn Khalid bin Ahmed Al Khalifa s’entretient avec le Times of Israël en marge de l’atelier de Paix et de Prospérité à Manama, au Bahreïn, le 26 juin 2019. (Courtesy)

Jérusalem a salué jeudi les remarques formulées par le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn aux journalistes israéliens qui a exprimé son espoir d’établir des liens avec Israël. L’Etat juif a dit qu’il inviterait des journalistes du Bahreïn en guise de remerciement.

Dans des interviews avec le Times of Israël et avec des chaînes israéliennes de télévision en marge de l’atelier de travail mené par les Etats-Unis dans la capitale du Bahreïn de Manama, Khalid bin Ahmed Al Khalifa a déclaré qu’Israël faisait partie du Moyen-Orient et qu’il espérait la paix avec l’Etat juif.

« Nous nous félicitions de la décision du ministre des Affaires étrangères du Bahreïn Sheikh Khalid Al Khalifa de partager ouvertement ses opinions avec les médias israéliens », a déclaré le ministère dans un communiqué. « Les commentaires positifs qui ont été exprimés dans l’entretien sont très encourageants et offrent un espoir d’établir des relations bilatérales plus étroites et un futur pacifique pour notre région. »

« Je serai ravi d’accueillir une délégation de journalistes de Bahreïn et de leur montrer Israël », a déclaré Nahshon. « Le contact direct est la clef pour la paix ».

Mercredi, Khalifa a fermement soutenu le droit d’Israël à exister dans la première série d’interviews officielles avec des médias israéliens et avec pour toile de fond l’atelier de Paix pour la Prospérité à Manama.

« Israël est un pays dans la région… et il est ici pour rester, bien sûr », a-t-il dit au Times of Israël.

« A qui avons-nous offert la paix [avec] l’Initiative [arabe] de paix ? Nous avons l’avons offerte à un état qui s’appelle l’Etat d’Israël, dans la région. Nous ne l’avons pas offert à une île lointaine ou un pays éloigné », a continué Khalifa, en référence au cadre de paix soutenu par les Saoudiens.

« Nous l’avons offert à Israël. Donc nous pensons qu’Israël est un pays qui va rester, et nous voulons de meilleures relations avec lui, nous voulons la paix avec lui. »

Khalifa a dit que d’autres pays arabes soutenaient le droit d’Israël à exister même s’ils ne l’exprimaient pas publiquement, dans des commentaires qui ont été critiqués par le groupe terroriste du Hamas.

Khalifa, âgé de 59 ans, a dit qu’il aimerait visiter Israël dans le futur – « un jour, quand tout est ouvert et pacifique » – mais il est resté évasif quant à la normalisation des liens avec Jérusalem en l’absence d’un accord de paix.

« Nous ne voulons pas mettre la charrue avant les bœufs. Construisons la paix, nous construisons une atmosphère maintenant, avec la prospérité économique », a-t-il déclaré.

Les commentaires de Khalifa ont mis en évidence la reconnaissance d’Israël dans le Golfe, où une opposition commune à l’Iran a conduit au développement de relations secrètes entre Jérusalem et plusieurs régimes sunnites modérés. L’année dernière, la ministre des Sports Miri Regev a rendu une visite officielle à Abu Dhabi, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a été accueilli à Oman.

Christian Buck, un officiel du ministère allemand des Affaires étrangères, qui a participé au sommet, a tweeté que cela « me rend heureux de voir des participants arabes et israéliens être assis l’uns à côté des autres… et d’entendre le ministre des Affaires étrangères sheikh Khaled bin Ahmed Al Khalifa dire qu’il veut de meilleures relations et la paix avec Israël ».

Même si la conférence a été rejetée par les Palestiniens et critiquée par d’autres, Jared Kushner, le conseiller de la Maison Blanche, a salué l’atelier de travail de paix au Bahreïn comme une « réussite énorme », alors qu’il a de nouveau un appelé les Palestiniens à réfléchir au plan de stimulation économique à hauteur de 50 milliards de dollars de Washington.

Kushner, le gendre du président américain Donald Trump, a orchestré la conférence de deux jours, où des dirigeants économiques ont écouté les détails d’un plan américain qui promet de relancer l’économie palestinienne à l’arrêt.

La proposition – qui vise à créer un million de nouveaux emplois en 10 ans, à faire chuter le chômage et à améliorer le niveau de vie en Cisjordanie, à Gaza et à travers le Moyen-Orient – a été rejetée par les Palestiniens parce qu’elle n’inclut pas un cadre de travail pour résoudre leur conflit avec Israël.

Des officiels américains ont dit que la dimension politique du plan traitant les questions épineuses de longue date ne sera peut-être pas présentée avant l’automne.

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Syrie, Irak, Liban : la lutte d’Israël contre l’Iran et ses alliés

La confrontation indirecte entre Israël et l’Iran, jusque-là limitée au conflit syrien, menace de déborder sur deux autres fronts

Les forces de sécurité libanaises près du site du crash d'un drone israélien présumé dans un bastion du Hezbollah libanais, dans la banlieue sud de Beyrouth au Liban, le 25 août 2019. (Crédit : AP/Bilal Hussein)

Les forces de sécurité libanaises près du site du crash d’un drone israélien présumé dans un bastion du Hezbollah libanais, dans la banlieue sud de Beyrouth au Liban, le 25 août 2019. (Crédit : AP/Bilal Hussein)

Frappes israéliennes en Syrie, mais aussi accusations d’attaques au drone au Liban et en Irak : la confrontation indirecte entre Israël et l’Iran, jusque-là limitée au conflit syrien, menace de déborder sur deux autres fronts.

Que s’est-il passé ?

L’armée israélienne a annoncé dimanche avoir mené la veille une frappe dans le village syrien d’Aqraba, situé au sud de Damas, afin de prévenir une attaque de drone orchestrée par l’Iran depuis la Syrie, selon elle.

Puis, dans un troisième incident, le Hachd al-Chaabi, une puissante force paramilitaire irakienne elle aussi favorable à l’Iran et à Damas, a accusé Israël d’avoir mené une attaque de drones ayant tué l’un de ses combattants en Irak, près de la frontière syrienne.

L’armée israélienne a refusé de commenter les allégations en provenance du Liban et d’Irak.

Qu’est-ce qui a changé ?

L’Iran est l’ennemi juré d’Israël, qui craint de voir la République islamique se doter de l’arme nucléaire.

Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, l’armée israélienne a mené des centaines de frappes sur le sol syrien contre des cibles qu’elle dit être de l’Iran et du Hezbollah, deux alliés du régime de Bachar al-Assad.

Israël ne reconnaît pas souvent la paternité de ces frappes comme elle l’a fait dimanche.

L’Etat hébreu avait affirmé avoir abattu en février 2018 un drone iranien ayant pénétré son espace aérien. Mais c’est la première fois que l’Etat hébreu accuse l’Iran d’avoir préparé une attaque au drone armé depuis la Syrie.

Pourquoi l’Irak ?

Selon de nombreux analystes israéliens, l’Iran semble avoir transféré certaines de ses activités vers l’Irak afin de se prémunir contre les frappes israéliennes en Syrie.

« Tout pays qui permet que son territoire serve à des agressions contre Israël devra en subir les conséquences », a prévenu récemment le Premier ministre Benjamin Netanyahu suggérant ainsi que son pays pouvait mener des attaques ailleurs qu’en Syrie.

Pour Yaakov Amidror, du centre d’analyse du Jerusalem Institute for strategy and security, « l’Irak, en tant que pays souverain, doit prendre en considération qu’il est devenu une rampe de lancement pour l’Iran ».

« Vous ne pouvez pas faire partie de la stratégie de l’Iran, de ses infrastructures et rester hors-jeu. Si vous en faites partie, vous en faites partie », avance-t-il.

Y-a-t-il risque d’escalade ?

A ce stade, selon Amos Yadlin, un ancien chef du renseignement militaire israélien, le risque de représailles pour Israël est de voir des soldats de l’allié américain pris pour cibles en Irak.

Amos Yadlin, former director of military intelligence, Jan 2012. (photo credit: Gideon Markowicz/FLASH90)

Le chef du Hezbollah a, lui, promis une réaction. « Je dis à l’armée israélienne aux frontières. Dès cette nuit, préparez-vous, et attendez-nous un jour, deux, trois, quatre », a martelé Hassan Nasrallah.

La dernière guerre entre Israël et le mouvement chiite à l’été 2006 a fait, en 33 jours, 1.200 morts côté libanais et 160 côté israélien.

 

 

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Bahrein : les frappes « israéliennes » contre l’Iran sont de la légitime défense

Khalid bin Ahmed Al Khalifa a déclaré que la République islamique avait initié une guerre et que les frappes contre ses milices étaient de la légitime défense

Le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn Khalid bin Ahmed Al Khalifa s'entretient avec le Times of Israël en marge de l'atelier de Paix et de Prospérité à Manama, au Bahreïn, le 26 juin 2019. (Courtesy)

Le ministre des Affaires étrangères du Bahreïn Khalid bin Ahmed Al Khalifa s’entretient avec le Times of Israël en marge de l’atelier de Paix et de Prospérité à Manama, au Bahreïn, le 26 juin 2019. (Courtesy)

Le ministère des Affaires étrangères bahreini a semblé soutenir Israël lundi après des frappes israéliennes ciblant des installations de milices iraniennes ou pro-Iran en Irak, en Syrie et au Liban ces derniers jours.

« L’Iran est celui qui a déclaré une guerre contre nous, avec son Corps des Gardiens de la Révolution, son parti libanais [du Hezbollah], sa coalition Hachd al-Chaabi, sa branche houthie au Yémen, et autres », a déclaré Khalid bin Ahmed Al Khalifa sur Twitter.

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