Bain de sang au Caire, Etat d’urgence et couvre-feu : la Révolution du Nil, acte II

La situation en Egypte, le 14 août. Egypte : les manifestations font 43 morts côté police et 483 morts côté civils…

Selon les uns, c’est un exemple de maintien de l’ordre et de retenue : Lire ICI sur French.China

Selon les autres, c’est un bain de sang : Lire ICI sur Liberation.fr

Quelques heures après le début de l’assaut, les Frères musulmans ont appelé les Egyptiens à « descendre dans la rue contre le massacre » perpétré par le nouveau régime, assurant que l’opération visait à écraser dans le sang toute voix opposée au coup d’Etat militaire. Pour éviter des manifestations hors du Caire, le gouvernement a bloqué l’ensemble des trains du pays. Les grands axes de la capitale égyptienne auraient également été bouclés. Mais de nombreux heurts ont éclaté dans le reste du pays. La communauté copte est particulièrement visée, et des églises ont été brûlées dans plusieurs villes.

ÉTAT D’URGENCE ET COUVRE-FEU DÉCRÉTÉS

La présidence égyptienne a annoncé l’instauration de l’état d’urgence dans tout le pays à compter de 16 heures, et pour une durée minimale d’un mois. Dans un communiqué diffusé par la télévision, elle ordonne par ailleurs à l’armée d’apporter son soutien aux forces du ministère de l’intérieur pour établir la sécurité.

Un couvre-feu a également été décrété, de 19 heures à 6 heures du matin. Ces mesures s’appliquent au Caire et aux provinces de Guizeh, d’Alexandrie, de Beni Sueif, de Minya, d’Assiout, de Sohag, de Beheira, du Nord et du Sud-Sinaï, Suez et Ismailia. Une heure après l’entrée en vigueur de ce couvre-feu, des responsables de la sécurité ont indiqué que le calme était revenu dans l’ensemble du pays.

EL-BARADEI DÉMISSIONNE, LE PREMIER MINISTRE REMERCIE LA POLICE

Le vice-président égyptien, le Prix Nobel de la paix Mohamed El-Baradei, a annoncé avoir présenté sa démission au président par intérim. « Il m’est devenu difficile de continuer à assumer la responsabilité de décisions avec lesquelles je ne suis pas d’accord », écrit-il notamment dans sa lettre au président, Adly Mansour.

Le premier ministre, Hazem Beblawi, a, pour sa part, remercié la police d’avoir « agi avec la plus grande retenue », estimant qu’« aucun Etat qui se respecte n’aurait pu tolérer » l’occupation des deux places par des milliers de manifestants depuis un mois et demi. Il a ensuite justifié ces interventions par la nécessité de « garantir la tenue des élections » et promis qu’il « respectera[it] ses engagements concernant la feuille de route » imposée par l’armée au gouvernement intérimaire, qui promet notamment des élections début 2014.

 Attention  : les vrais acteurs du conflit ne sont pas visibles : CIA, chîtes, sunnites, Hamas depuis Gaza,…, et Israël bien sûr qui doit veiller à ses propres intérêts depuis le Sinaï et les tirs de roquettes sur Eilat. 

Egypte : le Premier ministre salue la « retenue » des forces de sécurité

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Le Premier ministre égyptien par intérim Hazem al-Beblawi a salué mercredi les forces de sécurité qui ont fait preuve de la plus grande « retenue » dans la dispersion des partisans du président déchu Mohamed Morsi.

Néanmoins, « lorsque les protestataires ont tenté de semer le chaos à travers le pays, nous n’avons eu d’autre choix que de prendre des mesures extrêmes », a déclaré M. al-Beblawi, soulignant que le gouvernement a dû s’immiscer dans les protestations pour protéger les citoyens et ramener la stabilité et la sécurité dans les rues.

Il a également annoncé que l’état d’urgence déclaré plus tôt mercredi s’appliquerait à court terme seulement, tout en indiquant que « l’Egypte suit sa feuille de route de transition pour établir un pays démocratique doté de justice sociale ».

Selon le ministère de la Santé, au moins 235 personnes ont été tuées et plus de 2 000 ont été blessées dans des conflits à travers l’Egypte après que la police ait lancé mercredi des opérations pour disperser les pro-Morsi dans les deux points de rassemblement principaux du Caire.

Source: Agence de presse Xinhua
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Egypte : près de 300 morts après le coup de force des autorités

Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters | • Mis à jour le

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Sur le front de la mosquée de Rabiya, au Caire, le 14 août. L'évacuation des campements des pro-Morsi a fait 124 morts.
Sur le front de la mosquée de Rabiya, au Caire, le 14 août. L’évacuation des campements des pro-Morsi a fait 124 morts. | LAURA EL-TANTAWY/VII MENTOR PROGRAM POUR « LE MONDE »

 

La police égyptienne a commencé, très tôt mercredi 14 août, à évacuer de force plusieurs places du Caire occupées depuis six semaines par les partisans du président déchu Mohamed Morsi. L’opération, que le pouvoir ne voulait pas voir se transformer en « bain de sang », a pourtant fait de nombreuses victimes.

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AU MOINS 421 MORTS, LE BILAN ENCORE INCERTAIN

Les bilans restent contradictoires, notamment en raison de l’interdiction faite aux journalistes de pénétrer dans la zone. Le ministère de la santé égyptien fait état d’au moins 464 morts dont 43 policiers dans tout le pays. Mais le bilan est probablement bien plus élevé, un journaliste de l’AFP ayant décompté 124 cadavres sur la seule place Rabaa al-Adawiya, QG des manifestants pro-Morsi au Caire, où le ministère de la santé a fait état de 113 morts.

Les Frères musulmans, qui parlent de « massacre », évoquent de leur côté le chiffre de 2 200 morts et au moins 10 000 blessés. En outre, deux journalistes ont été tués lors de l’évacuation par la police des deux campements des partisans de Mohammed Morsi au Caire. Plusieurs autres ont été arrêtés, certains battus par les forces de sécurité, puis relâchés.

LES DEUX PRINCIPAUX BASTION SOUS CONTRÔLE

Des centaines de partisans de Mohamed Morsi quittaient dans la soirée la place Rabiya Al-Adawiya, un des derniers bastions des manifestants au Caire, sous la surveillance de policiers en armes, selon des images en direct de la télévision publique. La place est désormais « totalement sous contrôle » des autorités, selon un responsable de la sécurité.

La police avait d’abord bouclé plusieurs rues avant de tirer des cartouches de gaz lacrymogène sur la foule pendant que des hélicoptères survolaient la place en diffusant des messages par haut-parleur. Des images de télévision montraient des bulldozers enfoncer des barrières de fortune. Des snipers étaient également placés sur les toits autour de la place, enveloppée de volutes de fumée.

Le ministère de l’intérieur avait affirmé en fin de matinée que la place Nahda, plus petite, était également « totalement sous contrôle ». Environ 200 « manifestants armés » y auraient été arrêtés, dont plusieurs responsables des Frères musulmans.

Des corps carbonisés ont été retrouvés sur la place après la dispersion des manifestants, comme le montre une vidéo publiée par la chaîne El Watan (attention, les images peuvent choquer), réputée proche du pouvoir. Les causes de l’incendie ne sont pas encore connues.

Après avoir été expulsés par la police, des centaines de protestataires ont tenté d’établir un nouveau camp sur la place Moustapha-Mahmoud. Policiers et militaires les en empêchaient en tirant gaz lacrymogènes et balles, comme l’ont constaté l’envoyé spécial du Monde, Serge Michel, et le correspondant du Guardian, Patrick Kingsley.

 

ÉTAT D’URGENCE ET COUVRE-FEU DÉCRÉTÉS

La présidence égyptienne a annoncé l’instauration de l’état d’urgence dans tout le pays à compter de 16 heures, et pour une durée minimale d’un mois. Dans un communiqué diffusé par la télévision, elle ordonne par ailleurs à l’armée d’apporter son soutien aux forces du ministère de l’intérieur pour établir la sécurité.

Un couvre-feu a également été décrété, de 19 heures à 6 heures du matin. Ces mesures s’appliquent au Caire et aux provinces de Guizeh, d’Alexandrie, de Beni Sueif, de Minya, d’Assiout, de Sohag, de Beheira, du Nord et du Sud-Sinaï, Suez et Ismailia. Une heure après l’entrée en vigueur de ce couvre-feu, des responsables de la sécurité ont indiqué que le calme était revenu dans l’ensemble du pays.

EL-BARADEI DÉMISSIONNE, LE PREMIER MINISTRE REMERCIE LA POLICE

Le vice-président égyptien, le Prix Nobel de la paix Mohamed El-Baradei, a annoncé avoir présenté sa démission au président par intérim. « Il m’est devenu difficile de continuer à assumer la responsabilité de décisions avec lesquelles je ne suis pas d’accord », écrit-il notamment dans sa lettre au président, Adly Mansour.

Le premier ministre, Hazem Beblawi, a, pour sa part, remercié la police d’avoir « agi avec la plus grande retenue », estimant qu’« aucun Etat qui se respecte n’aurait pu tolérer » l’occupation des deux places par des milliers de manifestants depuis un mois et demi. Il a ensuite justifié ces interventions par la nécessité de « garantir la tenue des élections » et promis qu’il « respectera[it] ses engagements concernant la feuille de route » imposée par l’armée au gouvernement intérimaire, qui promet notamment des élections début 2014.

CONTAGION DANS LE RESTE DU PAYS

La situation en Egypte, le 14 août.
La situation en Egypte, le 14 août. | Le Monde

 

Quelques heures après le début de l’assaut, les Frères musulmans ont appelé les Egyptiens à « descendre dans la rue contre le massacre » perpétré par le nouveau régime, assurant que l’opération visait à écraser dans le sang toute voix opposée au coup d’Etat militaire.

Pour éviter des manifestations hors du Caire, le gouvernement a bloqué l’ensemble des trains du pays. Les grands axes de la capitale égyptienne auraient également été bouclés. Mais de nombreux heurts ont éclaté dans le reste du pays. La communauté copte est particulièrement visée, et des églises ont été brûlées dans plusieurs villes.

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