NdlR : nous rappelons à la Ministre que l’école est obligatoire et gratuite pour tous. Lequel de ces 2 principes va l’emporter ?
Agnès Buzyn prévient que les enfants non vaccinés « ne rentreront pas à l’école »
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, à la Maison de la sante à Chalus, en Haute-Vienne, le 13 octobre 2017 – Pascal Lachenaud-AF
Si les parents qui refusent la vaccination ne seront pas condamnés, leurs enfants ne pourront en revanche pas être scolarisés. La ministre des Solidarités et de la santé a confirmé dimanche au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro que les enfants qui n’auraient pas reçu les onze vaccins obligatoires à partir du 1er janvier 2018 « ne rentreront pas à l’école ou en crèche », qu’il s’agisse d’établissements public ou privé.
« C’est suffisant comme sanction »
« Il me semble que c’est suffisant comme sanction, a reconnu Agnès Buzyn. Il n’y a pas besoin de rajouter une sanction pénale ou financière. »
Elle a rappelé que la sanction « ne sert à rien » et a de nouveau indiqué y être opposée. « Je veux une prise de conscience collective, nous ne sommes pas au rendez-vous d’un sujet de santé majeur. »
La ministre, qui avait proposé dans un premier temps une clause d’exemption avant de faire marche arrière, a tenu à indiquer que certains pays avaient quant à eux mis en place des sanctions et que d’autres, comme les États-Unis, « où les vaccins ne sont soi-disant pas obligatoires », interdisaient l’entrée à l’école des enfants non vaccinés.
Selon elle, il s’agit d’un problème de santé publique. « Il ne faut pas qu’ils exposent les autres enfants, notamment les enfants malades qui ne peuvent pas se vacciner ou qui ont été traités pour un cancer, à des virus. »
« Je voudrais rassurer les Français, aujourd’hui il y a huit enfants sur dix qui font ces onze vaccins du calendrier vaccinal (…) Mon objectif est de passer à neuf enfants sur dix pour éviter les épidémies, ce sont les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé pour tous les pays du monde, ce n’est pas une lubie d’Agnès Buzyn », a-t-elle indiqué.
La ministre de la Santé avait déjà déclaré fin septembre sur BFMTV qu’un enfant non vacciné pourrait se retourner contre ses parents, et donc entamer une action en justice, si cette absence de vaccination avait entraîné un handicap.
Les onze nouveaux vaccins obligatoires -qui ne font pas l’unanimité, un Français sur deux y est opposé– concerneront les enfants nés à partir du 1er janvier 2018. Agnès Buzyn avait déjà annoncé fin septembre sur son compte Twitter l’obligation du respect du « calendrier vaccinal » pour la scolarisation des plus petits.
Ce qui peut soulever de nouvelles interrogations puisque certains enfants entrent en crèche dès l’âge de 2 mois. Le site service-public précise en effet qu’un enfant peut entrer en crèche « entre 2 mois et 3 ans » s’il est « en règle au regard des vaccinations obligatoires (sauf contre-indications attestée par la présentation d’un certificat médical) ».
Selon l’Institut Pasteur, la première injection contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite (les trois vaccins dits DTP), mais aussi la coqueluche, l’hépatite B, le pneumocoque et les infections invasives à Haemophilus influenzae -qui dont partie des onze vaccins obligatoires- est recommandé à 2 mois et le méningocoque C à 5 mois. Quant à la rougeole, la rubéole et les oreillons -rendus également obligatoires- ils sont préconisés à l’âge de 12 mois.