UKRAINE : un point de situation après le sommet de l’OTAN et le cessez-le feu

L’OTAN a tenu un sommet sur l’UkraineLe 5 septembre, la position des États membres, et surtout des pays voisins de la Russie, a été au centre de l’attention des participants au sommet de l’OTAN. Moscou a été l’objet de critiques acerbes de la part de presque tous les 28 membres de l’OTAN à cause de son incursion au Sud-Est de l’Ukraine et de l’annexion de la Crimée à la Russie.

Le document le plus attendu du sommet, qui s’est déroulé au pays de Galles, était la Déclaration finale dans laquelle l’OTAN a décidé de mettre en place des forces de réaction rapide en réponse à la « menace russe ». Le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen a précisé aux journalistes que ces forces devaient être recrutées sur la base d’une rotation des troupes des États membres de l’Alliance. Rasmussen a décrit les forces de réaction rapide comme un mélange de troupes régulières et de forces spéciales pouvant « facilement se déplacer tout en étant capables de combattre vigoureusement ». Les actions des forces terrestres seront, si nécessaire, soutenues par voies aériennes et maritimes. Rasmussen a refusé de préciser à combien s’élèveront les effectifs de ces forces de réaction rapide, mais selon une source de RBTH, elles seront composées d’environ 4 mille hommes. Elles pourront être déployées dans n’importe quel pays de l’Alliance en 48 heures. Pour l’OTAN, ces forces permettront de « contrer les possibles plans de la Russie visant à déstabiliser les pays baltes ».

Selon le représentant permanent de la Russie auprès de l’OTAN Alexandre Grouchko, la nouvelle politique de l’Alliance pourrait sensiblement affaiblir la sécurité régionale et mondiale. De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov estime que ce n’est pas une coïncidence si juste après les contacts entre les présidents russe et ukrainien à Minsk et les démarches de Vladimir Poutine proposant une initiative de paix en sept points, des voix se sont élevées à Kiev sur la nécessité d’abandonner le statut de neutralité et de débuter les démarches d’adhésion à l’OTAN. « Certains partenaires occidentaux, dont malheureusement l’acteur le plus influent, les États-Unis, souhaitent que l’OTAN l’emporte et que Washington dicte à tous sa volonté », a récemment indiqué Lavrov à Moscou. « Cette conception d’exclusivité proclamée à plusieurs reprises par le président américain Barack Obama du haut de ses tribunes n’apportera rien de positif ».

Existe-il une limite qui, une fois franchie, pousserait les deux camps à passer de la guerre des sanctions à la guerre des armes ? Les mots prononcés à l’unisson par le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le président ukrainien Petro Porochenko se distinguent néanmoins. Ils estiment, en effet, que l’on s’approche du point de non-retour. Et c’est à Moscou d’arrêter si elle ne veut pas atteindre ce point. Ces déclarations reflètent non seulement la confrontation en Ukraine, mais aussi la pensée politique générale qui domine aujourd’hui en Occident.

Ukraine : le conflit risque de dégénérer en massacre en EuropeLe conflit ukrainien peut dégénérer en massacre à l’échelle européenne, a déclaré dans une interview à la radio russe RSN le premier président de l’Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev. « Il faut arrêter ce processus. Il faut exiger l’arrêt du conflit et (le lancement, ndlr) des négociations. Si d’autres Etats sont touchés par ce conflit, il se jouera à plus grande échelle, et tout le monde s’y impliquera, nous risquons de déboucher sur un affreux massacre en Europe. Or, il faut le prévenir », a déclaré l’homme politique. Le conflit interne que connaît l’Ukraine ne doit pas devenir international, considère M.Gorbatchev. « Si notre pays s’y entraîne, un tel incendie pourrait se déclarer que nul ne saura le maîtriser. .. »  a-t-il souligné.

Au cours d’une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité, le représentant permanent du Royaume-Uni à l’ONU, Mark Lyall Grant, a affirmé que la présence de troupes russes en Ukraine constituait « une violation de la souveraineté du pays et allait à l’encontre du droit international ». Selon Sir Lyall Grant, Londres possède « des preuves irréfutables sur la participation régulière de militaires russes aux combats en Ukraine ». « La Russie ne peut continuer à faire semblant de ne pas être un acteur direct du conflit », affirme Lyall Grant, qui ajoute par ailleurs que Moscou a fourni aux républiques autoproclamées « un nombre considérable d’armes lourdes, notamment des chars, des véhicules de transport de troupes BTR et de l’artillerie ». Selon la représentante des États-Unis à l’ONU, Samantha Power, du matériel militaire russe se trouve actuellement à Novoazovsk. « Au regard des derniers agissements russes, la principale question que nous devons nous poser n’est pas de savoir ce qu’il faut dire à la Russie, mais ce qu’il faut faire pour qu’elle nous entende » a affirmé M.Power. Par ailleurs, l’OTAN a diffusé jeudi des images satellites qui confirmeraient la présence de pièces d’artillerie russes en Ukraine.Crash du vol MH17 : il y aura un avant et un après

La Russie, de son côté, a rejeté catégoriquement toutes les accusations à son encontre qui, selon elle, ne sont rien de plus que des provocations récurrentes. Le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vitali Tchourkine, a posé une question aux États-Unis pour savoir « que font les dizaines de conseillers américains présents dans le bâtiment du Conseil de sécurité et de défense ukrainien ». Il a par ailleurs demandé comment les « derniers systèmes d’armement américains » s’étaient retrouvés chez les forces ukrainiennes et « combien de mercenaires, travaillant soi-disant pour des entreprises de sécurité , combattent à des milliers de kilomètres de chez eux ».

Les Etats-Unis, la France, l’Italie, la Pologne et la Norvège livreront des armes à l’Ukraine, a annoncé dimanche le conseiller du président ukrainien, Iouri Loutsenko. « Nous sommes parvenus à des ententes sur l’envoi de conseillers militaires occidentaux et d’armes modernes avec les Etats-Unis, la France, l’Italie, la Pologne et la Norvège lors du sommet de l’Otan » au pays de Galles, a indiqué M.Loutsenko sur Facebook. Ukraine: Washington, Paris, Rome, Varsovie et Oslo livreront des armesLe président ukrainien Piotr Porochenko a déclaré à Newport (pays de Galles) que l’Alliance adopterait une déclaration sur l’envoi d’aide militaire et technique à Kiev. Il a plus tard déclaré à la chaîne de télévision BBC que plusieurs pays membres de l’Alliance avait promis d’envoyer des armes de haute précision à l’Ukraine sans pour autant fournir d’autres détails.

Le président du comité international de la Douma (chambre basse du parlement russe), Alexeï Pouchkov a exprimé sa préoccupation face à l’intention des pays membres de l’Otan d’accorder une aide militaire à Kiev.

 

L’OTAN a tenu un sommet sur l’Ukraine

6 septembre, 2014 Iouri Paniev, Newport, pour RBTH
Le 5 septembre, la position des États membres, et surtout des pays voisins de la Russie, a été au centre de l’attention des participants au sommet de l’OTAN. Moscou a été l’objet de critiques acerbes de la part de presque tous les 28 membres de l’OTAN à cause de sa prétendue incursion au Sud-Est de l’Ukraine et de l’annexion de la Crimée à la Russie.
L’OTAN a tenu un sommet sur l’Ukraine
Crédit : Reuters

Le document le plus attendu du sommet, qui s’est déroulé au pays de Galles, était la Déclaration finale dans laquelle l’OTAN a décidé de mettre en place des forces de réaction rapide en réponse à la « menace russe ».

Le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen a précisé aux journalistes que ces forces devaient être recrutées sur la base d’une rotation des troupes des États membres de l’Alliance. Rasmussen a décrit les forces de réaction rapide comme un mélange de troupes régulières et de forces spéciales pouvant « facilement se déplacer tout en étant capables de combattre vigoureusement ». Les actions des forces terrestres seront, si nécessaire, soutenues par voies aériennes et maritimes.

Rasmussen a refusé de préciser à combien s’élèveront les effectifs de ces forces de réaction rapide, mais selon une source de RBTH, elles seront composées d’environ 4 mille hommes. Elles pourront être déployées dans n’importe quel pays de l’Alliance en 48 heures. Pour l’OTAN, ces forces permettront de « contrer les possibles plans de la Russie visant à déstabiliser les pays baltes ».

Rappelons que depuis le tout début de la crise en Ukraine, les pays baltes et d’autres États d’Europe de l’Est ont exigé de l’Alliance de prendre sans tarder des mesures pour garantir leur sécurité. Cependant, les autres membres de l’OTAN, et plus particulièrement l’Allemagne, ont préféré ne pas mettre en péril l’Acte fondateur OTAN-Russie de 1997, selon lequel l’Alliance s’engage à ne pas déployer à titre permanent un grand nombre de troupes en Europe de l’Est. La décision prise au pays de Galles sur la rotation des effectifs des forces de réaction rapide permettra de ne pas enfreindre cet accord, même si dans les faits, les forces de l’Alliance pourront constamment rapidement se trouver près des frontières de la Russie.

Dans le même temps, sept pays de l’OTAN (le Royaume-Uni, le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie) ont signé jeudi dernier un accord sur la création d’une « mission unie », des forces de réaction rapide en miniature. L’initiateur de ce détachement est Londres. Cette mission unique sera censée non seulement mener des opérations militaires afin de défendre ses alliés, mais aussi travailler dans les zones de catastrophes naturelles et de crises humanitaires. Cette nouvelle formation comptera des troupes terrestres, maritimes et aériennes. « Cet accord porte seulement sur des intentions. Des négociations doivent être menées durant l’automne sur le siège de la mission unie, sa structure et ses effectifs, ainsi que sur l’apport de chaque pays », a précisé une source à RBTH.

Moscou considère les décisions de l’OTAN comme dangereuses

Selon le représentant permanent de la Russie auprès de l’OTAN Alexandre Grouchko, la nouvelle politique de l’Alliance pourrait sensiblement affaiblir la sécurité régionale et mondiale. Il a souligné à l’antenne de la chaîne de télévision Euronews que l’OTAN lançait des exercices militaires contre la Russie sans aucun fondement, tout en éloignant la possibilité de partenariat avec Moscou sur les questions où l’OTAN ne peut pas agir efficacement sans la collaboration d’acteurs étrangers, dont la Russie. Grouchko explique les agissements de l’Alliance par ses phobies, soulignant qu’il était impossible de trouver des solutions en déployant des chars et des contingents militaires supplémentaires.

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov estime que ce n’est pas une coïncidence si juste après les contacts entre les présidents russe et ukrainien à Minsk et les démarches de Vladimir Poutine proposant une initiative de paix en sept points, des voix se sont élevées à Kiev sur la nécessité d’abandonner le statut de neutralité et de débuter les démarches d’adhésion à l’OTAN.

« Certains partenaires occidentaux, dont malheureusement l’acteur le plus influent, les États-Unis, souhaitent que l’OTAN l’emporte et que Washington dicte à tous sa volonté », a récemment indiqué Lavrov à Moscou. « Cette conception d’exclusivité proclamée à plusieurs reprises par le président américain Barack Obama du haut de ses tribunes n’apportera rien de positif ».

L’Ukraine sera aidée par les armes

Effectivement, les participants au sommet ont promis à Petro Porochenko, présent à la réunion de la Commission OTAN-Ukraine, une aide militaire. Le président ukrainien a ajouté que les principaux accords avec une série de pays de l’OTAN concernent des livraisons militaires « létales et non-létales », dont des armes de haute précision. Porochenko n’a pas souhaité préciser quels pays et quelles armes seront fournies à l’Ukraine.

La question de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est apparemment restée entre parenthèses lors du sommet au Pays de Galles. Devant Rasmussen, Porochenko a déclaré que le temps n’était pas encore venu : l’Ukraine doit d’abord mener les réformes nécessaires pour intégrer l’Alliance. « Lorsque le pays répondra à tous les critères d’adhésion, le peuple ukrainien décidera quand et de quelle manière se déroulera son intégration », a-t-il ainsi précisé.

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Russie-Ukraine :
vers un « point de non-retour » ?

3 septembre, 2014 Fedor Loukianov, pour RBTH
Selon Fiodor Loukianov, le conflit ukrainien a provoqué une confrontation directe des intérêts de la Russie et de l’Occident. Existe-il une limite qui, une fois franchie, pousserait les deux camps à passer de la guerre des sanctions à la guerre des armes ?

 

La politique mondiale actuelle a débuté il y a vingt-cinq ans par l’affirmation selon laquelle nous avons connu la « fin de l’histoire ». Cette métaphore maladroite a depuis longtemps été rejetée par son auteur lui-même, l’Américain Francis Fukuyama, qui a reconnu que sa vision de l’époque était erronée. Mais dans la réalité, cette représentation a défini les actions des États-Unis et d’autres puissances après la chute de l’URSS et du bloc socialiste. Cela signifiait dans la pratique que la diplomatie dans son aspect habituel (la recherche de solutions acceptables pour tous les partis) n’était plus nécessaire. On ne parle plus de compromis mais de décision « juste » basée sur les valeurs et visions de l’Occident qui ont démontré durant l’opposition avec l’Union soviétique leur justesse politique, historique, morale, économique, etc.

Cette approche était évidemment loin d’être partagée par tout le monde, et il a fallu utiliser la force pour la mettre en œuvre. Cette force n’a pas toujours été militaire – même si ce fut aussi le cas –, mais constamment politique et économique, ainsi qu’informationnelle. Et même si les résultats sont devenus avec le temps de moins en moins convaincants, cela ne s’est presque pas reflété sur l’idéologie.

Le conflit en Ukraine a provoqué une collision frontale des intérêts de la Russie et de l’Occident. Les antagonismes se sont renforcés depuis longtemps ; il suffit de se rappeler du désaccord important sur la Syrie. Les positions n’ont toutefois jamais été à ce point divisées. La méthode excluant toute négociation sérieuse avec les partenaires et imposant d’accepter les conditions occidentales pour régler un problème ne fonctionne pas lorsque le camp opposé est une puissance du calibre de la Russie. Le Kremlin ne cèdera pas à la pression de ces principes et aux sanctions prises à son encontre, auxquelles il est capable de donner une réponse forte.

Avec l’expression « point de non-retour », l’Ouest veut probablement parler du moment après lequel toute discussion ou accord des intérêts est impossible avant d’opter pour les représailles. Il n’y a cependant jamais vraiment eu de négociations sérieuses sur la question ukrainienne, si on considère la volonté de trouver un compromis entre les partis et pas l’acceptation par l’un des conditions de l’autre. Quant aux représailles, il s’agit là d’un autre paradoxe de la politique international post Guerre froide : la dévalorisation des mots et concepts. L’année passée, le terme de « ligne rouge » utilisé par Barack Obama pour désigner Bachar el-Assad en était le parfait symbole. On a lancé à Damas des ultimatums sans compter les appliquer. Et une fois venu le temps de mettre ces menaces à l’œuvre, personne n’en avait la volonté car l’absurdité des actions militaires était évidente.

 

Il existe un exemple encore plus clair : l’OTAN. L’alliance a accueilli de nouveaux membres et leur a donné des garanties de sécurité en leur affirmant ouvertement qu’il ne faudrait jamais les utiliser. Le paradoxe de l’OTAN depuis 1991 est que sa conservation même et son élargissement ne cessent d’accroître les craintes de ses opposants (non seulement de la Russie, mais aussi de la Chine), alors que le bloc se distancie psychologiquement de sa volonté d’entrer dans de grands conflits. Les assurances de l’OTAN selon lesquelles l’Alliance n’est pas destinée à des conflits militaires traditionnels n’ont pas été prises en compte par ceux qu’elles visaient. En revanche, elles ont été crues par les États membres eux-mêmes qu’il est maintenant difficile de faire reculer. La fragilité intérieure est ainsi renforcée car l’Europe centrale et orientale ne fait simplement pas confiance aux alliés, craignant qu’ils ne tiennent pas leurs promesses en cas de crise.

Comment donc comprendre le « point de non-retour » sorti de la bouche de Barroso ? Ou la rupture des liens entre l’Union européenne et la Russie ? Cette situation est objectivement impossible. Et personne n’est prêt à tenter le diable. Évidemment, l’entonnoir des sanctions aspire et la spirale des réponses s’emballe. La logique des représailles élimine progressivement toute évaluation rationnelle, qu’elle soit économique ou politique. Il ne peut néanmoins pas y avoir de « non-retour », tout comme la « fin de l’histoire » n’existe pas.

Tout le monde s’accorde à dire que le conflit ukrainien n’aura pas d’issue militaire. Mais malheureusement, la composante de la force est une partie inhérente à ce genre de confrontations pour finalement se mettre autour de la table pour des négociations sérieuses après avoir épuisé toutes les possibilités militaires. Il n’existe pas de « non-retour » car la politique internationale n’est pas une partie d’échecs dans laquelle on peut prendre et gagner : il s’agit d’un processus sans fin de recherche d’équilibre. Ce dernier échappe toujours, mais son ambition est capable d’amener le calme ne serait-ce que pour une période.

Fedor Loukianov, président du Présidium du Conseil pour la politique de sécurité et de défense

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Ukraine : le conflit risque de dégénérer en massacre en Europe

31 août, 2014 RSN
Le conflit ukrainien peut dégénérer en massacre à l’échelle européenne, a déclaré dans une interview à la radio russe RSN le premier président de l’Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev.
Ukraine : le conflit risque de dégénérer en massacre en Europe
Le conflit interne que connaît l’Ukraine ne doit pas devenir international, considère Mikhaïl Gorbatchev. Crédit : Reuters

« Il faut arrêter ce processus. Il faut exiger l’arrêt du conflit et (le lancement, ndlr) des négociations. Si d’autres Etats sont touchés par ce conflit, il se jouera à plus grande échelle, et tout le monde s’y impliquera, nous risquons de déboucher sur un affreux massacre en Europe. Or, il faut le prévenir », a déclaré l’homme politique.

Le conflit interne que connaît l’Ukraine ne doit pas devenir international, considère M.Gorbatchev. « Si notre pays s’y entraîne, un tel incendie pourrait se déclarer que nul ne saura le maîtriser. Les hommes politiques ont raison de rester fidèles à leur position », a-t-il souligné.

C’est l’ONU, l’UE et les parties en conflit qui devraient jouer un rôle pivot dans son règlement, considère M.Gorbatchev. « Notre proposition consistait à ouvrir des couloirs (humanitaires, ndlr) et à faire sortir les gens de ces chaudières », a-t-il rappelé.

« Mais, non. Certains sont assis dans leurs bureaux commodes et y font des réflexions. Pendant ce temps, que se passe-t-il avec ces gens, femmes et enfants ? On pilonne des hôpitaux et des écoles. Rien que les bilans officiels parlent de 2.000 victimes, et combien de personnes ont été blessées ? », a résumé Mikhaïl Gorbatchev.

Source : RSN

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La Russie nie son implication dans le conflit ukrainien, l’Occident parle d’une « invasion directe »

30 août, 2014 Nikolaï Litovkine, RBTH
Le président ukrainien, Petro Porochenko, a parlé d’une véritable intrusion de la Russie dans son pays. Les Occidentaux ne se pressent pourtant pas de livrer des armes à Kiev, et se limitent à des sanctions contre la Russie. Selon les experts, M.Porochenko n’aurait pas d’autre alternative sinon celle de justifier les revers de l’armée ukrainienne dans sa guerre contre les insurgés par le soutien qu’apporte Moscou à ces derniers.
Petro Porochenko (au centre) a affirmé le 28 août que la Russie avait bien envoyé des troupes en Ukraine. Crédit : Reuters

Après la perte par Kiev de la ville portuaire de Novoazovsk, le président ukrainien, Petro Porochenko, a affirmé le 28 août que la Russie avait bien envoyé des troupes en Ukraine. Le représentant permanent de l’Ukraine auprès de l’Union européenne, Constantin Eliseev, a prié les pays occidentaux de fournir une « vaste aide militaire et technique » à Kiev. Cependant, les dirigeants américains et européens ont déclaré qu’ils n’avaient pas l’intention pour l’instant d’aller au-delà des sanctions politiques contre la Russie.

Au regard de la situation politique actuelle, l’implication active des États-Unis et de l’Union européenne dans le conflit ukrainien serait dans l’intérêt de Kiev. Immédiatement après la déclaration du président ukrainien annonçant l’intervention de militaires russes dans le conflit, le chef de la diplomatie ukrainienne, Pavlo Klimkin, a affirmé sur sa page Twitter vouloir « mobiliser tout le monde ».

Des défis politiques internes

Selon certains politologues russes, l’une des raisons des déclarations de M.Porochenko serait les derniers revers de l’armée ukrainienne contre les fédéralistes. Les autorités officielles ayant perdu le contrôle de la ville côtière de Novoazovsk, l’existence du « facteur extérieur » permet aux dirigeants du pays de ne pas être tenu responsables de cette défaite.

« Le président, en tant que chef suprême, répond des succès et des échecs militaires devant ses concitoyens, et la responsabilité de ces événements repose sur ses épaules. De plus, l’Ukraine se trouvant dans une situation économique très difficile, et étant donné le soutien politique de l’Occident, le président s’efforce d’accélérer le redressement et le renflouage de l’économie ukrainienne », a affirmé à RBTH le politologue russe Fedor Loukianov.

 

La pression politique sur le président ukrainien s’est également accentuée du côté de l’opposition. Ainsi, Ioulia Timochenko, avant même la déclaration de Petro Porochenko sur l’incursion des troupes russes, a déclaré que « Moscou était entré en guerre contre l’Ukraine » et que le président ukrainien devait décréter la loi martiale à Donetsk et à Lougansk, ainsi qu’y établir « son grand quartier général ».

« Le président doit prendre entre ses mains tous les leviers de commande pour assurer la défense de l’Ukraine » a lancé Timochenko après avoir exigé la tenue d’une session extraordinaire de la Rada (parlement ukrainien) chargée de « lancer un appel aux gouvernements et aux peuples du monde entier pour l’envoi aux Ukrainiens d’une véritable aide militaire ».

Après ce genre de déclarations de la part de ses principaux concurrents en politique intérieure, M.Porochenko devait réagir promptement, estime Fiodor Loukianov.

« Vu la situation actuelle du pays, qui traverse une période de guerre, une telle lutte interne n’est pas très appropriée, quoique la politique ukrainienne ne se soit jamais distinguée par la pureté de ses moeurs et coutumes », estime M.Loukianov.

Dans un entretien avec RBTH, l’expert militaire ukrainien Igor Levtchenko a souligné que M.Porochenko avait choisi de diffuser des thèses connues de tous pour expliquer ses revers dans les combats contre les insurgés. « Le président s’est fait le porte-voix d’un fait déjà avéré : les défaites à l’Est sont dues aux incursions russes. Nos troupes qui bloquent Donetsk au sud ont reçu un coup sérieux sur leurs arrières. De fait, l’attaque de Mariupol, et la création d’une nouvelle tête de pont pour la République populaire de Donetsk, sont une réalité. Les forces armées ukrainiennes, suivant l’évolution de la situation, sont maintenant uniquement sur la défensive. Kiev a absolument besoin de l’aide militaire de la part des pays occidentaux. Le seul problème, c’est que les États-Unis et les pays de l’UE peuvent envoyer des armes mais non leurs propres troupes », affirme l’expert.

La position des grandes puissances

Au cours d’une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité, le représentant permanent du Royaume-Uni à l’ONU, Mark Lyall Grant, a affirmé que la présence de troupes russes en Ukraine constituait « une violation de la souveraineté du pays et allait à l’encontre du droit international ».

Selon Sir Lyall Grant, Londres possède « des preuves irréfutables sur la participation régulière de militaires russes aux combats en Ukraine ».

« La Russie ne peut continuer à faire semblant de ne pas être un acteur direct du conflit », affirme Lyall Grant, qui ajoute par ailleurs que Moscou a fourni aux républiques autoproclamées « un nombre considérable d’armes lourdes, notamment des chars, des véhicules de transport de troupes BTR et de l’artillerie ».

Selon la représentante des États-Unis à l’ONU, Samantha Power, du matériel militaire russe se trouve actuellement à Novoazovsk.

« Au regard des derniers agissements russes, la principale question que nous devons nous poser n’est pas de savoir ce qu’il faut dire à la Russie, mais ce qu’il faut faire pour qu’elle nous entende » a affirmé M.Power.

Par ailleurs, l’OTAN a diffusé jeudi des images satellites qui confirmeraient la présence de pièces d’artillerie russes en Ukraine.

La Russie, de son côté, a rejeté catégoriquement toutes les accusations à son encontre qui, selon elle, ne sont rien de plus que des provocations récurrentes. Le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vitali Tchourkine, a posé une question aux États-Unis pour savoir « que font les dizaines de conseillers américains présents dans le bâtiment du Conseil de sécurité et de défense ukrainien ». Il a par ailleurs demandé comment les « derniers systèmes d’armement américains » s’étaient retrouvés chez les forces ukrainiennes et « combien de mercenaires, travaillant soi-disant pour des entreprises de sécurité , combattent à des milliers de kilomètres de chez eux ».

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Crash du vol MH17 : il y aura un avant et un après

22 juillet, 2014 Nikolaï Litovkine, Marina Starodoubtseva, RBTH
La tragédie du Boeing 777, qui a coûté la vie à 298 passagers, a profondément bouleversé le jeu politique autour de l’Ukraine. Nous avons demandé aux meilleurs experts russes d’évaluer les inflexions de la situation politique après les événements du 17 juillet et la façon dont se développeront désormais les relations entre la Russie, les Etats-Unis et l’Union européenne.
Crash du vol MH17 : il y aura un avant et un après
Crédit : Reuters

Sergueï Karaganov, politologue, doyen de la faculté d’économie et de politique mondiales à l’Université nationale de recherche « École des hautes études en sciences économiques »

« Le développement futur des relations internationales dépend des résultats de l’enquête sur le crash du Boeing. Si l’enquête prouve que les insurgés sont responsables du crash, alors l’Europe considérera que la Russie est indirectement impliquée et cela laissera un arrière-goût désagréable. S’il s’avère que la Russie est impliquée plus qu’indirectement, les relations se dégraderont non seulement au niveau culturel, mais aussi au niveau politique. Pour le moment, nous ne parvenons pas à désigner les coupables. Comme on dit, quand la guerre est en cours, les « cygnes noirs » (surnom des catastrophes imprévues) arrivent inévitablement. Le crash du Boeing en est la preuve.

Les sanctions imposées par l’Occident ont déjà partiellement ralenti le développement de la Russie. Pourtant, elles sapent la base des relations économiques internationales. Les Etats-Unis et leurs alliés ont introduit une arme dangereuse pour eux-mêmes : le système de Bretton Woods, sur lequel se base le soft power de la Russie, des Etats-Unis et de l’Europe. Les sanctions ciblées accélèreront la transition du système international actuel vers le système sur lequel il était bâti auparavant. Le président Obama espère que la Russie enverra ses troupes sur le territoire ukrainien. Nous nous rappelons bien que c’est l’opération en Afghanistan qui a contribué à l’effondrement de l’Union soviétique ».

Alexandre Konovalov, directeur de l’Institut des études stratégiques

« Le crash du Boing 777 est une journée noire pour la politique extérieure russe. Si auparavant, le conflit en Ukraine n’était pas l’épicentre de l’attention européenne, la situation a désormais radicalement changé. Bruxelles suivra bien plus facilement la voie des sanctions américaines. Que cela soit justifié vis-à-vis de la Russie ou pas.

 

Bien sûr, on pourrait assister à la découverte sensationnelle que l’avion a été abattu par une unité de défense aérienne ukrainienne dans le cadre d’une opération planifiée. Mais c’est peu probable. Pour quelle raison l’armée ukrainienne abattrait-elle un avion civil ?

Les relations avec l’Ukraine, naguère fraternelles, ont été sapées davantage. Kiev et Moscou n’ont rechigné sur rien pour tout gâcher juste après la réunification de la Russie et de la Crimée. Dans un avenir proche, la collaboration militaro-industrielle sera réduite. Les moteurs des hélicoptères russes sont fabriqués, entre autres par le groupe ukrainien Motor Sich à Zaporojie. Les moteurs diesel pour les navires sont fabriqués à Nikolaïev. Bien sûr, Moscou optera pour la substitution des importations, mais tout cela prendra du temps. L’Ukraine est perdue pour la Russie, et pour longtemps ».

Andreï Piontkovski, politologue, professeur de l’Académie internationale des processus et technologies d’information

« Les relations entre la Russie et l’Occident, mais aussi entre la Russie et le monde entier, se dégradent rapidement. L’Australie et la Malaisie, qui ont perdu des citoyens dans la catastrophe aérienne tragique, sont persuadés que la Russie est responsable, au moins indirectement, de l’accident à cause des spéculations dans la presse.

Ces derniers jours, le président Poutine tente désespérément de faire baisser la tension, c’est flagrant dans son discours dans la nuit du dimanche. Le discours visait surtout les Etats-Unis et le président Obama qui amorce les actions de l’Occident.

Le principal problème qui inquiète Poutine, ce sont les sanctions économiques. Si avant l’Europe résistait à la pression américaine, désormais Obama pourra obtenir la coopération de Bruxelles en matière de sanctions plus facilement ».

Sergueï Mikheïev, directeur du Centre de conjoncture politique

« En gros, avant les Européens lambda ne se souciaient pas beaucoup de l’Ukraine. Désormais, la situation est entrée dans le domaine des intérêts européens immédiats. Les Etats-Unis essaient de convaincre Bruxelles qu’il faut radicalement détériorer les relations avec la Russie. Certains les soutiennent, d’autres demandent avec grande prudence d’attendre les faits et les preuves de l’implication des insurgés et de la Russie dans l’acte terroriste.

Le gouvernement ukrainien actuel tente de conduire la situation vers une étape émotionnelle et irrationnelle. Elle a annoncé son souhait de voir les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk reconnues comme des organisations terroristes, ce qui permettrait rapidement de tracer, dans l’esprit des Européens lambda, un parallèle avec Al-Qaïda et la situation en Afghanistan. Et, in fine, de les convaincre d’impliquer une coalition occidentale dans la situation en Ukraine.

Comment la Russie évaluera-t-elle cette situation ? Il faut comprendre que les USA et l’Europe ne sont pas le monde entier. Certes, ce sont les acteurs les plus forts et nos relations avec eux sont importantes pour nous, mais il faut également regarder autour. Il faut prouver à tous ceux qui sont disposés ou pas à nous écouter quelle est la situation véritable. Il faut défendre avec fermeté notre position sur le Boeing.

La plupart des pays européens n’ont pas intérêt à suivre les Américains. Il n’est pas dans leur intérêt que la Russie passe pour responsable, même indirectement, dans cette tragédie. Malgré le drame de la situation, nombreux sont ceux qui ont tout à gagner à ce que l’histoire du Boeing reste un mystère. Il n’y a pas de preuves d’une implication directe de la Russie, ni d’une implication directe de l’Ukraine ». 

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Ukraine: Washington, Paris, Rome, Varsovie et Oslo livreront des armes

Dossier: Renforcement de la présence de l’Otan en Europe

Ukraine: Washington, Paris, Rome, Varsovie et Oslo livreront des armes

15:50 07/09/2014
KIEV, 7 septembre – RIA Novosti
  Les Etats-Unis, la France, l’Italie, la Pologne et la Norvège livreront des armes à l’Ukraine, a annoncé dimanche le conseiller du président ukrainien, Iouri Loutsenko.

« Nous sommes parvenus à des ententes sur l’envoi de conseillers militaires occidentaux et d’armes modernes avec les Etats-Unis, la France, l’Italie, la Pologne et la Norvège lors du sommet de l’Otan » au pays de Galles, a indiqué M.Loutsenko sur Facebook.

Le président ukrainien Piotr Porochenko a déclaré à Newport (pays de Galles) que l’Alliance adopterait une déclaration sur l’envoi d’aide militaire et technique à Kiev. Il a plus tard déclaré à la chaîne de télévision BBC que plusieurs pays membres de l’Alliance avait promis d’envoyer des armes de haute précision à l’Ukraine sans pour autant fournir d’autres détails.

Le président du comité international de la Douma (chambre basse du parlement russe), Alexeï Pouchkov a exprimé sa préoccupation face à l’intention des pays membres de l’Otan d’accorder une aide militaire à Kiev.

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MOSCOU, 4 septembre – RIA Novosti

L’Otan apportera une aide militaire à l’Ukraine, a annoncé jeudi le président ukrainien Piotr Porochenko en marge du sommet de l’Alliance atlantique au pays de Galles.

Le président ukrainien a fait savoir que l’Otan adopterait une déclaration prévoyant l’octroi d’une aide militaire et technique à Kiev dans le contexte de « l’agression russe ».

« Dans sa déclaration, l’Otan va appuyer des mesures bilatérales de la part de ses pays membres en vue d’une assistance militaro-technique à l’Ukraine. C’est exactement ce que nous espérions », a indiqué M. Porochenko cité par l’AFP.

Plus tôt jeudi, le président ukrainien a déclaré qu’il ordonnerait un cessez-le-feu en Ukraine à partir de 11h00 UTC vendredi. Il espère également qu’un plan de paix par étapes sera signé lors de la rencontre du groupe de contact sur l’Ukraine à Minsk.

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La signature d’un protocole sur le cessez-le-feu en Ukraine par Kiev et les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk est une victoire politique du président russe Vladimir Poutine, ont rapporté samedi des médias occidentaux.

Selon le journal USA Today qui cite Toby Gati, ex-conseillère de Bill Clinton pour la Russie, l’Ukraine et les Etats eurasiatiques, « Poutine a clairement montré que la présence des Etats-Unis ou de l’Otan dans cette partie du monde ne serait pas acceptée et que les règles fondamentales seront déterminées par la Russie ». « Ce n’est pas le problème qu’il permettra à l’Ukraine de régler elle-même ou avec le concours de l’Occident », a ajouté Mme Gati.

D’après USA Today, l’accord sur le cessez-le-feu affaiblit le contrôle de Kiev dans la région et l’empêche de former une union militaire et économique avec l’Occident.

Le journal allemand Tagesspiegel a publié un article intitulé « Vladimir Poutine a gagné ». Selon l’auteur de l’article, Claudia von Salzen, « la Russie a gagné la guerre pour l’Ukraine de l’Est. Les dirigeants de Kiev perdent le contrôle réel de l’est de l’Ukraine » et M.Poutine a montré à l’Occident que les sanctions n’auraient aucun effet sur lui.

Les représentants de Kiev et des républiques autoproclamées de Lougansk  et de Donetsk ont signé vendredi à Minsk le protocole de cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine dans le cadre d’une réunion du groupe de contact tripartite pour le règlement de la crise ukrainienne.

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