Trump, en recevant ABBAS à la maison blanche, a été très clair : il veut un accord de paix et fera tout ce qui est en son pouvoir pour le négocier, mais il ne l’imposera pas. Abbas n’aurait pas pu être plus ravi.
Le président américain qui n’a pas donné carte blanche aux implantations, qui n’a pas – pour le moment – déplacé son ambassade à Jérusalem, a une fois de plus déçu le Premier ministre Benjamin Netanyahu : il n’aurait pas pu être plus doux à l’égard d’Abbas. L’accueil du président américain, dont on attendait davantage de sévérité de sa part à l’égard des Palestiniens, comparé à son prédécesseur Barack Obama, aurait difficilement pu être plus chaleureux, courtois et bienveillant.
Netanyahu maintient que le gouvernement que dirige Abbas incite à la violence et à l’hostilité à l’encontre d’Israël, et par voie de conséquence, encourage la violence et le terrorisme. Le Premier ministre est excédé par le fait qu’Abbas subvient financièrement aux besoins des terroristes et de leur familles en leur versant des salaires, récompensant ainsi les attentats perpétrés contre Israël. Pour faire simple, Netanyahu considère qu’Abbas fait partie intégrante du problème, et qu’il représente un obstacle à la paix.
Trump, de son côté, a été clair sur le fait qu’il considère Abbas comme un élément central et viable de la solution. Il a félicité Abbas pour sa signature des accords d’Oslo sur la pelouse de la Maison Blanche il y a 24 ans, et a rappelé que son invité était signataire de ce premier accord et qu’il espérait que le président de l’AP serait, au moment venu, en mesure de signer un accord final et permanent.
Attendu en Israël le 22 mai, le premier voyage du président à l’étranger pourrait aussi comprendre Bethléem. Il se rendra ensuite au Vatican pour y rencontrer le Pape
L’itinéraire de Trump à l’occasion de sa prochaine tournée révèle sa tentative de coalition en faveur de la paix, de l’antiterrorisme et sur la question iranienne : Le président commencera son voyage en Arabie saoudite, pour évoquer la lutte contre l’extrémisme islamique et chercher des conditions pour une avancée de la question palestinienne, puis il viendra en Israël, ce qui souligne sa différence avec Obama.
La logique de cet arrêt à Riyad avant Jérusalem, ont indiqué plusieurs experts du Moyen Orient au Times of Israël jeudi, est triple : elle suggère une tentative de construire une coalition anti-iranienne, d’établir des partenariats dans le monde musulman contre le terrorisme, et de favoriser les conditions régionales qui pourraient permettre une reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens. En faisant d’Israël une étape essentielle de son premier voyage, il montre de manière très claire qu’il sera différent d’Obama – qui reste peu populaire auprès des Saoudiens comme des Israéliens suite à l’accord sur le nucléaire avec l’Iran qui aura fait date et, en Israël, pour son refus à la fin de son mandat d’opposer son veto à une résolution anti-implantation devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
De manière frappante, la première incursion de Trump à l’étranger l’amènera également au Vatican où il rencontrera le pape François, ce qui signifie qu’il visitera les centres spirituels de l’islam, du judaïsme et du catholicisme.
Riedel pense que les rencontres avec les délégations saoudiennes porteront à 90 % sur la menace iranienne. Mais les Saoudiens, poursuit Riedel, pourraient également utiliser ce temps passé avec Trump pour souligner l’importance, de leur point de vue, de ne pas relocaliser l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem.
Le moment choisi pour la visite de Trump au sein de l’Etat juif – les 22 et 23 mai, juste avant Yom Yeroushalaim, lorsque Israël fêtera le 50e anniversaire de la réunification de sa capitale – a fait naître des spéculations affirmant qu’il utiliserait cette occasion pour annoncer le déplacement de l’ambassade. Le vice-président Mike Pence a répété au début de la semaine que l’idée était toujours prise en considération, même si elle reste dure à envisager au vu de l’approche chaleureuse réservée par Trump à Abbas mercredi. Pour le président de l’Autorité palestinienne, qui a encore répété lors d’une conférence conjointe aux côtés du président américain qu’il cherchait à établir un état palestinien dont Jérusalem Est serait la capitale, une annonce faite par Trump d’une relocalisation de son ambassade serait appréhendée – et c’est le moins qu’on puisse dire – comme un acte de mauvaise foi.
Des membres de l’équipe de préparation du voyage du président américain, qui étaient en Israël ces derniers jours, ont indiqué que ce dernier souhaite prononcer le discours principal de sa visite au sein de l’état juif sur le site emblématique de la forteresse de Massada, a annoncé la Deuxième chaîne.
Pendant une conférence de presse, Trump a déclaré qu’il « commencera [son voyage à l’étranger] avec une réunion véritablement historique en Arabie saoudite avec des leaders de tout le monde arabe », notant que « l’Arabie saoudite est la tutrice des deux lieux les plus saints de l’islam. » Utilisant un langage visiblement conciliant, il a ajouté : « C’est là que nous commencerons à construire une nouvelle fondation de coopération et de soutien avec nos alliés musulmans pour combattre l’extrémisme, le terrorisme et la violence et pour adopter un avenir plus juste et porteur d’espoir pour les jeunes musulmans dans leurs pays. »
Mercredi, Trump a reçu Abbas à Washington lors d’une réunion durant laquelle il a a affirmé croire en ses capacités à négocier un accord de paix israélo-palestinien. « On va le réaliser. On va travailler tellement dur pour le réaliser. Cela fait longtemps déjà mais on va travailler avec diligence et je pense qu’il y a une très, très bonne chance », a dit Trump au cours d’une conférence de presse conjointe à la Maison blanche. Le président, qui parle d’un accord de paix au Moyen Orient comme de « l’accord ultime », a indiqué qu’il souhaitait tenir le rôle – quel que soit sa nature – qui serait nécessaire pour finaliser cet accord convoité mais jusqu’à présent hors d’atteinte.
Le moment choisi pour la visite de Trump – qui coïncide avec Yom Yeroushalayim, lorsque Israël fêtera le 50e anniversaire de la réunification de la ville après la guerre des Six Jours de 1967 – a suscité certaines spéculations, selon lesquelles il pourrait utiliser ce séjour de quarante-huit heures pour faire une annonce majeure concernant la ville.
Le républicain Ron DeSantis, représentant de Floride, a publiquement laissé entendre la semaine dernière que Trump pourrait annoncer la relocalisation de l’ambassade depuis Tel Aviv à Jérusalem lors de son passage en Israël. « Quel meilleur moment pourrait-il y avoir pour annoncer la relocalisation de l’ambassade américaine à Jérusalem que lorsque vous-même, vous vous y trouvez, célébrant aux côtés de nos amis israéliens cet anniversaire si important de la libération de Jérusalem ? » a-t-il demandé.
Au cours de sa campagne, Trump a promis plusieurs fois de déménager l’ambassade, mais il a semblé faire marche arrière depuis qu’il a pris ses fonctions. DeSantis, qui est président de la sous-commission de la Sécurité nationale, supervise l’ensemble des ambassades américaines partout dans le monde. Il s’est rendu en Israël au début de l’année pour trouver un possible site pour la relocalisation de l’ambassade. DeSantis n’est pas le seul allié de Trump à affirmer que la question n’est pas enterrée. Le vice-président Mike Pence a indiqué aux responsables juifs américains mardi que Trump réfléchit encore à ce déménagement. « Le président des Etats-Unis, au moment où nous sommes en train de parler, envisage sérieusement la relocalisation de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem », a-t-il dit.
Trump devra prendre une décision importante à ce sujet. Le Congrès a adopté une loi en 1995 décidant de la relocalisation de l’ambassade à Jérusalem, mais donnant la possibilité au président de créer des dispenses de six mois pour des raisons sécuritaires. Depuis, chaque président – Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton – ont signé ce report tous les six mois. La dernière dispense, signée au mois de décembre par Obama, expire à la fin du mois de mai. Trump sera alors dans l’obligation de la signer encore ou de tenir sa promesse de campagne.
Analyse Le président américain, qui a salué Abbas pour sa lutte contre le terrorisme, n’a pas fait mention des critiques que le gouvernement Netanyahu aurait voulu entendre
L’accueil de Trump à Abbas était si chaleureux qu’il aurait tout aussi bien pu s’agir d’un dirigeant israélien
Avec courtoisie, le président américain assure qu’il considère le président de l’AP comme une partie de la solution, et non du problème
L’accueil du président américain, dont on attendait davantage de sévérité de sa part à l’égard des Palestiniens, comparé à son prédécesseur Barack Obama, aurait difficilement pu être plus chaleureux, courtois et bienveillant.
Le président américain qui n’a pas donné carte blanche aux implantations, qui n’a pas – pour le moment – déplacé son ambassade à Jérusalem, a une fois de plus déçu le Premier ministre Benjamin Netanyahu : il n’aurait pas pu être plus doux à l’égard d’Abbas.
Netanyahu maintient que le gouvernement que dirige Abbas incite à la violence et à l’hostilité à l’encontre d’Israël, et par voie de conséquence, encourage la violence et le terrorisme. Le Premier ministre est excédé par le fait qu’Abbas subvient financièrement aux besoins des terroristes et de leur familles en leur versant des salaires, récompensant ainsi les attentats perpétrés contre Israël. Pour faire simple, Netanyahu considère qu’Abbas fait partie intégrante du problème, et qu’il représente un obstacle à la paix.
Trump, de son côté, a été clair sur le fait qu’il considère Abbas comme un élément central et viable de la solution.
Il a félicité Abbas pour sa signature des accords d’Oslo sur la pelouse de la Maison Blanche il y a 24 ans, et a rappelé que son invité était signataire de ce premier accord et qu’il espérait que le président de l’AP serait, au moment venu, en mesure de signer un accord final et permanent.
En plaçant Abbas du bon côté de la lutte anti-terrorisme, Trump a souligné qu’Abbas s’était élevé contre le terrorisme, et il s’est réjoui de la relation « incroyable » et « merveilleuse » que les forces de sécurité d’Abbas entretiennent avec leurs homologues israéliennes.
Il a bien évidemment spécifié qu’il n’y aurait « pas de paix durable » à moins que les Palestiniens ne parlent d’une seule voix contre la violence et la haine. Mais c’est là que le bât blesse : aucune accusation directe n’a été prononcée à l’encontre d’Abbas.
Il a parlé du désir de découvrir le potentiel économique du peuple palestinien.
Il a salué les « grands » dirigeants israéliens, y compris Netanyahu, puis a immédiatement parlé des « grands » représentants palestiniens.
Il a même parlé de ce qu’il décrit comme la contribution des Palestiniens au bien-être américain, notamment des partenariats existants en matière de sécurité régionale et de lutte anti-terrorisme.
Trump a été très clair : il veut un accord de paix et fera tout ce qui est en son pouvoir pour le négocier, mais il ne l’imposera pas. Abbas n’aurait pas pu être plus ravi.
Vous pouvez être sûrs que beaucoup de choses se sont passées en coulisses à propos du contenu du quart d’heure de discours de Trump aux côtés d’Abbas. Vous pouvez être sûrs qu’Israël aurait voulu que le président américain soulève certains points. L’ambassadeur israélien aux États-Unis, Ron Dermer, étroitement en contact avec les grands noms de l’administration, a probablement fait partie de ces tribulations. Mais, sur les messages que Netanyahu aurait voulu voir véhiculés, peu de ces messages, voire aucun, n’auront été mentionnés.
À quel point l’accueil du président américain était-il chaleureux et bienveillant ? Au point que, si vous ne regardiez pas, et que vous ne saviez pas que le président de l’Autorité palestinienne se tenait à ses côtés, vous auriez pu croire que Trump, s’adressant si gentiment à son invité, accueillait un chef d’État israélien.
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Analyse Il visitera les centres spirituels de l’islam, du judaïsme et du catholicisme
L’itinéraire de Trump révèle sa tentative de coalition en faveur de la paix, de l’antiterrorisme et sur la question iranienne
Le président commencera son voyage en Arabie saoudite, pour évoquer la lutte contre l’extrémisme islamique et chercher des conditions pour une avancée de la question palestinienne, puis il viendra en Israël, ce qui souligne sa différence avec Obama
WASHINGTON — Alors que le président américain Donald Trump va effectuer son premier déplacement à l’étranger en Arabie saoudite puis en Israël à la fin du mois, il semble avoir adopté une approche similaire – et pourtant vraiment différente – de celle de son prédécesseur.
« C’est ironique en un sens », a déclaré jeudi au Times of Israel Bruce Riedel, directeur du projet de renseignement à l’Institut Brookings, peu de temps après que le président a annoncé l’itinéraire de son premier voyage à l’étranger. « Il suit maintenant les pas de Barack Obama, qui, lui aussi, avait choisi l’Arabie saoudite comme premier arrêt au Moyen Orient. »
Au printemps 2009, Obama avait visité Riyad puis s’était rendu au Caire pour y prononcer un discours majeur dans lequel il avait tenté d’améliorer les relations entretenues par les Etats-Unis avec le monde musulman. La différence spectaculaire entre ce séjour passé et celui d’aujourd’hui, c’est toutefois que Trump ne manquera pas de s’arrêter en Israël.
Tandis que les rumeurs portant sur un déplacement en Israël ont commencé à circuler la semaine dernière, les caractéristiques et l’ordre des destinations – qui ont été annoncées de manière formelle vingt-quatre heures après l’entretien du président avec le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas — offrent des indications sur l’approche du processus de paix par Trump, une approche qu’il a pu développer lors de ses discussions avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et Abbas ces dernières semaines, à l’aube de sa présidence.
« Nous savions qu’il allait probablement se rendre en Israël et en Arabie saoudite depuis quelques semaines maintenant », explique Simon Henderson, spécialiste de la politique saoudienne à l’Institut de Washington, qui étudie les politiques du Proche Orient. « Ce qui est fascinant pourtant, c’est que l’Arabie saoudite sera l’étape numéro un, ce qui donne donc à cette visite, quasiment par inadvertance, une signification presque historique. »
Trump a vivement courtisé les Saoudiens depuis qu’il a pris le pouvoir. Un grand nombre des membres de son cabinet – dont le secrétaire d’Etat à la Défense James Mattis — ont rencontré des responsables saoudiens.
La logique de cet arrêt à Riyad avant Jérusalem, ont indiqué plusieurs experts du Moyen Orient au Times of Israël jeudi, est triple : elle suggère une tentative de construire une coalition anti-iranienne, d’établir des partenariats dans le monde musulman contre le terrorisme, et de favoriser les conditions régionales qui pourraient permettre une reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens.
En faisant d’Israël une étape essentielle de son premier voyage, il montre de manière très claire qu’il sera différent d’Obama – qui reste peu populaire auprès des Saoudiens comme des Israéliens suite à l’accord sur le nucléaire avec l’Iran qui aura fait date et, en Israël, pour son refus à la fin de son mandat d’opposer son veto à une résolution anti-implantation devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
Trump veut clairement « établir un fort contraste entre son administration et celle de son prédécesseur », commente Aaron David Miller, ancien négociateur de la paix au Moyen Orient des présidents des deux partis américains.
« Cela vient accentuer cette image de l’ancien président se rendant au Caire et offrant un important discours de transformation tout en ne s’arrêtant pas en Israël, ce qui aura préparé la voie – de manière justifiée ou non – à toute cette vaisselle cassée qui a semblé caractériser les relations américano-israéliennes », ajoute-t-il.
De manière frappante, la première incursion de Trump à l’étranger l’amènera également au Vatican où il rencontrera le pape François, ce qui signifie qu’il visitera les centres spirituels de l’islam, du judaïsme et du catholicisme.
Riedel pense que les rencontres avec les délégations saoudiennes porteront à 90 % sur la menace iranienne. Mais les Saoudiens, poursuit Riedel, pourraient également utiliser ce temps passé avec Trump pour souligner l’importance, de leur point de vue, de ne pas relocaliser l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem.
Le moment choisi pour la visite de Trump au sein de l’Etat juif – les 22 et 23 mai, juste avant Yom Yeroushalaim, lorsque Israël fêtera le 50e anniversaire de la réunification de sa capitale – a fait naître des spéculations affirmant qu’il utiliserait cette occasion pour annoncer le déplacement de l’ambassade.
Le vice-président Mike Pence a répété au début de la semaine que l’idée était toujours prise en considération, même si elle reste dure à envisager au vu de l’approche chaleureuse réservée par Trump à Abbas mercredi.
Pour le président de l’Autorité palestinienne, qui a encore répété lors d’une conférence conjointe aux côtés du président américain qu’il cherchait à établir un état palestinien dont Jérusalem Est serait la capitale, une annonce faite par Trump d’une relocalisation de son ambassade serait appréhendée – et c’est le moins qu’on puisse dire – comme un acte de mauvaise foi.
La Maison Blanche a également indiqué mardi que Trump rencontrerait Abbas une deuxième fois ce mois-ci au cours de son prochain voyage. Malgré tout, ce geste ne serait guère susceptible d’atténuer le goût amer d’un déplacement de l’ambassade.
En Arabie saoudite, Trump cherchera également quelque chose de concret à apporter à Netanyahu, qu’il pourra peut-être utiliser comme concession pour qu’Israël avance dans le processus de paix, selon Henderson.
Trump va « probablement dire : ‘Je serai en Israël après. Que voulez-vous que je leur dise ?’ », dit Henderson.
« Si on lui répond une platitude, comme ‘dites-leur que nous les reconnaîtrons s’ils reviennent aux frontières de 1967’, j’espère que le président saura dire :’c’est votre ligne de base. Donnez-moi un élément plus concret. J’essaie de faire une percée ici’ », ajoute Henderson.
« Cela va les mettre dans l’embarras, ajoute-t-il. Parce que eux, bien sûr, ne veulent pas reconnaître Israël mais pourraient bien se retrouver poussés dans cette direction. »
Les Israéliens ont répondu à la confirmation officielle du voyage avec optimisme. Le vice-ministre en charge de la Diplomatie publique, Michael Oren, a indiqué que l’annonce par Trump de ses rencontres avec les leaders du monde musulman en Arabie Saoudite était une « excellente » nouvelle.
« Cela concorde avec les intérêts d’Israël », a déclaré Oren au Times of Israël. « C’est dans notre intérêt d’avoir un président américain respecté dans tout le monde arabe et engagé à mener le monde arabe vers la paix entre Israéliens et Palestiniens. »
Même si certains musulmans considèrent que Trump est islamophobe, ses politiques ne visent pas tous les musulmans mais plutôt les extrémistes islamiques, a expliqué Oren, ancien ambassadeur israélien aux Etats-Unis.
Trump a simplement tenté de mettre ce point en exergue jeudi, en annonçant qu’il commencerait son déplacement « par une réunion véritablement historique en Arabie saoudite avec les chefs de tout le monde arabe » et qu’il pourrait « amorcer la construction de nouvelles fondations de coopération et de soutien avec nos alliés musulmans pour battre l’extrémisme, le terrorisme et la violence et pour adopter un avenir plus juste et porteur d’espoir pour les jeunes musulmans dans leurs pays. »
Le politicien de Koulanou a aussi salué la rencontre attendue entre Trump et Abbas, qui devrait avoir lieu à Bethléem.
« Nous accueillons avec satisfaction tous les efforts livrés par le président pour faire revenir les Palestiniens à la table des négociations sans conditions préalables, ainsi que pour mobiliser le soutien du monde arabe à appuyer ce processus, a poursuivi Oren. Cela fait longtemps que nous attendons de voir Abbas revenir à la table des négociations, il ne l’a pas fait. L’objectif reste le même : la reconnaissance mutuelle, la sécurité mutuelle. »
Mais Miller n’est pas convaincu que les Israéliens restent, le temps passant, satisfaits de l’approche choisie par Trump pour la paix, malgré la nature de ce voyage qui reflète le désir du président d’adopter l’approche dite « de l’extérieur » que Netanyahu lui-même prône depuis des années.
« Ils l’apprécieront jusqu’à ce Trump leur demande quelque chose », estime-t-il.
L’ancien responsable du département d’Etat explique qu’il ne serait pas surpris si ces rencontres à venir avaient pour objectif de préparer le terrain à un autre sommet sur le conflit israélo-palestinien au cours duquel des demandes clés seraient soumises aux parties.
« L’approche depuis l’extérieur devrait finalement s’incarner dans une rencontre concrète – une formule dans le genre d’un Madrid 2 – où manifestement vous auriez Israël qui s’engagerait auprès des ministres et chefs d’état arabes les plus importants, dit Miller. Ce que les Israéliens devraient alors devoir payer est une autre affaire. »
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Trump supprime un tweet disant que c’était un “honneur” d’accueillir Abbas
La publication a été supprimée treize heures après sa parution initiale, selon Propublica, qui retrace les tweets supprimés par le président américain
Le tweet, qui comprenait également une vidéo de la rencontre entre les deux leaders, a disparu jeudi, treize heures après avoir sa première publication, selon ProPublica, qui trace les tweets supprimés par le président.
Un post similaire figurant sur la page officielle de Trump sur Facebook n’a toutefois pas été supprimé.
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Trump : j’irai en Israël après avoir rencontré les leaders musulmans en Arabie Saoudite
Attendu en Israël le 22 mai, le premier voyage du président à l’étranger pourrait aussi comprendre Bethléem. Il se rendra ensuite au Vatican pour y rencontrer le Pape
« Mon premier voyage à l’étranger en tant que président des Etats-Unis m’amènera en Arabie Saoudite puis en Israël, puis dans un lieu que mes cardinaux aiment beaucoup, Rome », a indiqué Trump aux journalistes.
Un communiqué de la Maison Blanche a indiqué que cette visite en Israël avait pour objectif de « renforcer davantage le partenariat entre les Etats-Unis et Israël ». Indiquant que Trump rencontrerait à cette occasion le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Reuven Rivlin, le communiqué a expliqué que « les responsables débattront d’une série de problèmes régionaux, dont la nécessité de contrer les menaces posées par l’Iran et ses mandataires, et par l’EI et d’autres groupes terroristes. Ils discuteront également des moyens à mettre en place pour faire avancer une paix réelle et durable entre Israéliens et Palestiniens. »
Trump a également accepté une invitation à rencontrer le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a indiqué le communiqué, « pour évoquer les moyens de faire avancer la paix entre les Israéliens et les Palestiniens ainsi que les efforts visant à libérer le potentiel de l’économie palestinienne ». Le lieu de la rencontre n’a pas été précisé.
Il n’a pas l’intention d’aller à Ramallah, a annoncé la Deuxième chaîne, mais désire plutôt se rendre à Bethléem. Sa rencontre avec Abbas serait la deuxième en moins d’un mois.
Trump va ajouter ces trois étapes à une visite déjà annoncée aux sommets de l’OTAN et du G7 à Bruxelles et en Sicile à la fin du mois.
Trump devrait se trouver en Israël le 22 et le 23 mai.
Des membres de l’équipe de préparation du voyage du président américain, qui étaient en Israël ces derniers jours, ont indiqué que ce dernier souhaite prononcer le discours principal de sa visite au sein de l’état juif sur le site emblématique de la forteresse de Massada, a annoncé la Deuxième chaîne.
Pendant une conférence de presse, Trump a déclaré qu’il « commencera [son voyage à l’étranger] avec une réunion véritablement historique en Arabie saoudite avec des leaders de tout le monde arabe », notant que « l’Arabie saoudite est la tutrice des deux lieux les plus saints de l’islam. »
Utilisant un langage visiblement conciliant, il a ajouté : « C’est là que nous commencerons à construire une nouvelle fondation de coopération et de soutien avec nos alliés musulmans pour combattre l’extrémisme, le terrorisme et la violence et pour adopter un avenir plus juste et porteur d’espoir pour les jeunes musulmans dans leurs pays. »
Le Pape François recevra Trump au Vatican le 24 mai, a annoncé le Vatican.
Mercredi, Trump a reçu Abbas à Washington lors d’une réunion durant laquelle il a a affirmé croire en ses capacités à négocier un accord de paix israélo-palestinien.
« On va le réaliser. On va travailler tellement dur pour le réaliser. Cela fait longtemps déjà mais on va travailler avec diligence et je pense qu’il y a une très, très bonne chance », a dit Trump au cours d’une conférence de presse conjointe à la Maison blanche.
Le président, qui parle d’un accord de paix au Moyen Orient comme de « l’accord ultime », a indiqué qu’il souhaitait tenir le rôle – quel que soit sa nature – qui serait nécessaire pour finaliser cet accord convoité mais jusqu’à présent hors d’atteinte.
Abbas, dans des commentaires publiés sur Wafa, l’agence de presse officielle de l’Autorité palestinienne, a exprimé sa « profonde reconnaissance » envers Trump après « une discussion constructive et approfondie qui a incarné le début prometteur de la paix sous l’administration Trump ».
Dans une interview accordée jeudi matin à la télévision officielle de l’AP, Abbas a indiqué que Trump était « enthousiaste » et qu’il « a une vision politique ».
« Nous avons évoqué de nombreux domaines différents dont la manière dont nous allons commencer rapidement à résoudre le problème palestinien. Le président américain s’est montré intéressé et enthousiaste. Il a une vision politique et nous allons nous joindre à lui avec l’espoir que cela mènera à cette solution », a dit Abbas.
Abbas a ajouté qu’après sa rencontre avec Trump à la Maison Blanche, les équipes américaine et palestinienne resteront en contact pour coordonner les relations bilatérales et les questions relatives aux négociations de paix.
Le dirigeant palestinien a aussi précisé qu’il avait invité Trump à visiter Bethléem lors des prochaines vacances de Noël. « Si Dieu le veut, il aura l’opportunité de nous rendre visite en Terre sainte », a-t-il déclaré.
Le moment choisi pour la visite de Trump – qui coïncide avec Yom Yeroushalayim, lorsque Israël fêtera le 50e anniversaire de la réunification de la ville après la guerre des Six Jours de 1967 – a suscité certaines spéculations, selon lesquelles il pourrait utiliser ce séjour de quarante-huit heures pour faire une annonce majeure concernant la ville.
Le républicain Ron DeSantis, représentant de Floride, a publiquement laissé entendre la semaine dernière que Trump pourrait annoncer la relocalisation de l’ambassade depuis Tel Aviv à Jérusalem lors de son passage en Israël.
« Quel meilleur moment pourrait-il y avoir pour annoncer la relocalisation de l’ambassade américaine à Jérusalem que lorsque vous-même, vous vous y trouvez, célébrant aux côtés de nos amis israéliens cet anniversaire si important de la libération de Jérusalem ? » a-t-il demandé.
Au cours de sa campagne, Trump a promis plusieurs fois de déménager l’ambassade, mais il a semblé faire marche arrière depuis qu’il a pris ses fonctions.
DeSantis, qui est président de la sous-commission de la Sécurité nationale, supervise l’ensemble des ambassades américaines partout dans le monde. Il s’est rendu en Israël au début de l’année pour trouver un possible site pour la relocalisation de l’ambassade.
DeSantis n’est pas le seul allié de Trump à affirmer que la question n’est pas enterrée.
Le vice-président Mike Pence a indiqué aux responsables juifs américains mardi que Trump réfléchit encore à ce déménagement.
« Le président des Etats-Unis, au moment où nous sommes en train de parler, envisage sérieusement la relocalisation de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem », a-t-il dit.
Trump devra prendre une décision importante à ce sujet.
Le Congrès a adopté une loi en 1995 décidant de la relocalisation de l’ambassade à Jérusalem, mais donnant la possibilité au président de créer des dispenses de six mois pour des raisons sécuritaires.
Depuis, chaque président – Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton – ont signé ce report tous les six mois.
La dernière dispense, signée au mois de décembre par Obama, expire à la fin du mois de mai. Trump sera alors dans l’obligation de la signer encore ou de tenir sa promesse de campagne.
L’AFP a contribué à cet article.