Le Premier ministre hongrois souhaiterait aider le Premier ministre israélien et son projet contesté de réforme judiciaire, qui a été comparé aux politiques en Hongrie
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le Premier ministre hongrois Viktor Orban au Hungary-Israel Business Forum à Budapest, en Hongrie, le 19 juillet 2017. (Crédit : Haim Zach / GPO / Flash90)
La Hongrie déplacera son ambassade en Israël à Jérusalem le mois prochain – un semblable geste de soutien au Premier ministre Benjamin Netanyahu de la part de son homologue hongrois Viktor Orban.
Les deux parties ont conclu un accord sur la question ces derniers jours, et les détails ont été discutés lors de pourparlers intensifs entre le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen et le responsable de la diplomatie hongrois, Peter Szijjarto, ont indiqué de hauts responsables du ministère des Affaires étrangères au Times of Israël vendredi.
Cette décision fera de la Hongrie le premier État membre de l’Union européenne à ouvrir une ambassade à Jérusalem, une idée à laquelle le bloc s’oppose en l’absence d’un accord de paix entre Israël et les Palestiniens.
Des responsables du ministère des Affaires étrangères ont confirmé le transfert prévu de l’ambassade, liant cette décision à une volonté d’Orban d’aider Netanyahu, accordant au Premier ministre israélien une réussite diplomatique face à l’instabilité politique alors que son gouvernement tente d’imposer une révision du système judiciaire d’Israël.
Netanyahu a longtemps eu des relations étroites avec Orban, au pouvoir depuis 2010. Leur lien s’est encore resserré depuis le retour de Netanyahu au pouvoir après les élections de novembre, et les deux hommes se sont complimentés l’un l’autre, cherchant à développer les liens bilatéraux et leur propre amitié.
Lors d’une visite en Israël en 2019, Orban avait promis d’établir un bureau commercial avec « statut diplomatique » à Jérusalem, qui a ouvert plusieurs mois plus tard.
« C’est un moment très excitant pour nous car c’est la première mission diplomatique européenne qui ouvrira à Jérusalem en plusieurs décennies, et trois diplomates hongrois seront affectés à ce bureau à des fins commerciales », avait alors déclaré Netanyahu lors de la cérémonie d’ouverture, à laquelle il avait assisté aux côtés de Szijjarto. « C’est important pour le commerce, pour la diplomatie, et cette décision de la Hongrie pourra changer l’attitude de l’Europe envers Jérusalem. »
« Et il y a un espace qui vous attend juste à côté de l’ambassade américaine », avait alors ajouté Netanyahu à l’époque, faisant référence à la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d’Israël et d’y déplacer la mission américaine en 2018. Péter Szijjártó, ministre des Affaires étrangères hongrois, et Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, inaugurent la mission commerciale de la Hongrie dans le centre de Jérusalem, le 19 mars 2019. (Crédit : Amos Ben Gershom / GPO)
Après les États-Unis, plusieurs autres pays ont déplacé leurs ambassades à Jérusalem ou ont annoncé leur intention de le faire.
La Hongrie devrait ainsi être le prochain pays, déménageant son ambassade de Tel Aviv vers la capitale.
Orban est un leader controversé en Europe et dans le reste du monde. Il a suscité des critiques avec ses tentatives visant à réduire l’indépendance du pouvoir judiciaire et des médias en Hongrie, et pour d’autres politiques visant à appuyer son autorité. Il a déjà déclaré vouloir faire de la Hongrie une « démocratie illibérale ».
Budapest a représenté ces dernières années le meilleur partisan de Jérusalem au sein de l’Union européenne, bloquant plusieurs efforts pour émettre des déclarations critiquant des politiques israéliennes. Par exemple, en 2020, la Hongrie a été l’un des seuls pays à ne pas avoir publiquement dénoncé le projet d’Israël – mis de côté par la suite – d’annexer unilatéralement de larges zones de la Cisjordanie.
Récemment, Israël a été comparé à la Hongrie en raison du projet du nouveau gouvernement de Netanyahu visant à limiter le pouvoir de la Cour suprême en Israël, une politique similaire à celles soutenues par Orban au cours de la dernière décennie en Hongrie.
En août 2021, Orban avait déploré dans une interview avec Fox News la défaite électorale de Netanyahu et avait décrit le responsable israélien comme un « bon ami » de la Hongrie. « Quand il était au pouvoir, il a toujours investi beaucoup d’énergie afin de tisser de bonnes relations avec les pays d’Europe centrale », avait-il déclaré.
Après que le bloc de Netanyahu a remporté les élections législatives l’année dernière, Orban a tweeté : « Quelle grande victoire pour Benjamin Netanyahu en Israël ! Ces temps difficiles nécessitent des leaders forts. Content de te revoir ! »
Il avait accompagné son message d’une photo de lui tenant les mémoires de Netanyahu récemment publiés. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban tient un exemplaire des mémoires du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 3 novembre 2022. (Crédit : Viktor Orban/Twitter)
Orban a également été critiqué pour avoir pris pour cible les survivants de la Shoah et le philanthrope George Soros. Survivant de la Shoah né en Hongrie, l’homme est connu pour sa philanthropie en faveur de causes de gauche. Orban l’a décrit comme un « ennemi public » après qu’il aurait soit disant soutenu l’immigration de masse incontrôlée.
Les organisations juives du pays ont condamné la campagne antisémite anti-Soros d’Orban. Malgré des dénonciations généralisées, cette campagne a continué et, en 2018, l’université d’Europe centrale fondée par Soros a été contrainte de déménager de Budapest.
En 2019, le président de Yesh Atid, Yair, Lapid, a déclaré que, s’il était élu Premier ministre, il exigerait que le Premier ministre hongrois s’excuse pour la « campagne antisémite » contre Soros. Lapid n’a pas mis en pratique cette promesse quand il a été Premier ministre lors de la seconde moitié de l’année 2022.
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Netanyahu rencontre le président tchadien avant l’ouverture de l’ambassade
Le Tchad ouvrira sous peu une ambassade en Israël, signe du réchauffement des relations, annoncé dès 2019
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) rencontre le Président tchadien Mahamat Idriss Deby Itno à Jérusalem, le 1er février 2023 (Crédit : Kobi Gideon/GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est entretenu, mercredi, avec le président tchadien Mahamat Idriss Deby Itno, en visite en Israël en prélude à l’ouverture d’une ambassade de ce pays d’Afrique centrale en Israël.
« Nos relations avec un grand pays au cœur de l’Afrique sont extrêmement importantes. Ce sont des relations que nous voulons porter à un autre niveau, vers de nouveaux sommets. Votre visite, ici, en Israël et l’ouverture de l’ambassade en sont l’expression », a déclaré Netanyahu lors de leur rencontre à Jérusalem.
En 2019, lors de son précédent mandat, Netanyahu et l’ex-président Idriss Deby Itno avaient annoncé le rétablissement des relations diplomatiques entre leurs deux pays.
Le Tchad avait en effet rompu ses liens avec Israël en 1972, sous la pression de l’homme fort libyen, Mouammar Kadhafi.
Deby, qui a dirigé la nation à majorité musulmane pendant plus de trente ans, est mort au combat contre les rebelles en 2021.
Son fils lui a succédé à la présidence.
Par le passé, Netanyahu a déjà fait du développement des relations d’Israël en Afrique un axe de sa politique étrangère.
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La normalisation avec le Soudan contribue à élargir le cercle des Accords d’Abraham
Introduction
Suite à de nombreuses tractations, le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen a rencontré le 2 février 2023 à Khartoum, Abdel-Fattah al Burhan, président du Conseil de souveraineté du Soudan, et a scellé avec lui la normalisation diplomatique entre les deux pays. Cette normalisation confirme la participation du Soudan dans les Accords d’Abraham et jette dans la poubelle de l’histoire du conflit israélo-arabe, les fameux « trois Non » de Khartoum : « Non à la reconnaissance d’Israël, Non à la paix, et Non à la négociation. » prononcés lors du Sommet de la Ligue arabe, réuni 40 jours seulement après la Guerre des Six Jours de 1967.
La normalisation est bénéfique pour les deux pays sur plusieurs plans : stratégique, diplomatique et géopolitique et elle consolide les relations bilatérales notamment dans les domaines, de l’agriculture et de la santé. Sur le plan militaire, Israël pourra augmenter considérablement la coopération et renforcer les capacités de collecte et de partage de renseignements, en permettant à l’armée soudanaise de lutter contre le trafic d’armes qui traverse ses ports et ses eaux territoriales.
Des relations normalisées avec Israël aideront non seulement le Soudan dans sa lutte contre la radicalisation, mais aussi l’équilibre des intérêts des superpuissances régionales : l’Égypte et l’Éthiopie.
Israël est particulièrement bien placé pour faciliter les discussions entre les trois parties. Depuis sa renaissance, l’Etat juif a géré les problèmes sécuritaires de l’approvisionnement de l’eau avec ses voisins. La participation du Soudan dans les Accords d’Abraham renforce davantage la place d’Israël dans la région en tant qu’interlocuteur constructif et partenaire digne de confiance.
Le colonialisme, les conflits internes et tribaux, ainsi que les catastrophes naturelles ont fondé chez les Africains une forte volonté de s’engager dans la reconstruction de leur État. Après avoir ignoré et même haï Israël durant plusieurs décennies, ils réalisent enfin que leur politique était contreproductive et à leur détriment. Aujourd’hui, ils cherchent à s’associer à la “nation start-up”. Le Soudan peut donc ouvrir la voie et Israël relever le défi et aider dans tous les domaines pour garantir la sécurité, la santé et à une alimentation abondante et saine pour tous.
Le Soudan se fraye lentement un chemin vers la démocratie suite à une longue instabilité politique. Ses chefs militaires souhaitent vivement tourner la page. Ils ont hissé le drapeau de la coopération et de la réconciliation. Israël encourage dans ce sens et évite que des progressistes, au nom des valeurs occidentales, replongent le Soudan dans le chaos de la guerre civile.
La signature de l’accord de paix entre Israël et le Soudan ouvre des perspectives encourageantes et prospères après les accords d’Abraham signés avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc.
Le gouvernement al-Burhan, qui se trouve dans une phase de transition, a décidé que les bases étaient posées et que le moment est propice pour avancer vers un accord de paix. L’importance de ce développement ne doit pas être négligée ou minimisée. Les avantages bilatéraux pour les deux pays recèlent un énorme potentiel, et les ramifications géostratégiques pour l’ensemble de la région, et au-delà de ses frontières sont considérables.