Dans un rapport, le FMI s’inquiète de l’endettement des Etats européens et propose donc une taxe de 10% sur l’épargne des ménages pour y remédier !
Un tout petit paragraphe à la toute fin d’un document de 49 pages, dans un rapport du FMI. Le genre de document que l’on commence justement à lire par la fin. Un paragraphe en forme de proposition: et si l’on créait un prélèvement une fois pour toute sur le capital? L’endettement des Etats avancés est tel qu’on n’a pas le choix. Une taxe sur l’épargne privée a l’avantage de ne pas perturber le système.
Mais pour cela il faut deux conditions. Que personne ne puisse y échapper et être absolument certain qu’elle ne sera prélevée qu’une seule fois. Le rapport évoque les travaux de plusieurs économistes basés sur des exemples historiques où l’hypothèse a été envisagée pour désendetter des Etats. Puis, il conclut si l’on veut revenir à des niveaux d’endettement d’avant la crise et compte tenu des calculs concernant 15 pays de la zone euro, qu’il conviendrait de mettre en place une imposition de 10% sur tous les ménages disposant d’une épargne positive.
Une telle solution de la dernière chance pourrait-elle arriver en France? Pour Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, « en théorie c’est possible, mais notre rôle est de faire en sorte que cela n’arrive jamais », disait-il au printemps dernier. Il est vrai que les pouvoirs publics ont plutôt pour mission de rassurer les épargnants, surtout en période de crise. Au printemps dernier, Chypre a ponctionné 47,5% sur les dépôts de plus de 100.000 euros afin de se voir accorder un plan d’aide international.
Le phénomène s’est déjà produit en Europe. Confrontée à une grave crise financière en 1992, l’Italie voyait sa dette publique frôler les 120%. Le gouvernement a choisi une solution de choc, en faisant du désendettement sa priorité afin de rentrer in extremis dans les critères de Maastricht. Le socialiste Giuliana Amato a fixé le taux de 0,6% sur l’ensemble des dépôts italiens positifs. À l’arrivée quelque 15 milliards d’euros sont arrivés ainsi dans les caisses de l’Etat.
QUI VA PAYER ? Ceux qui n’ont pas d’épargne ? NON ! Ceux qui en ont beaucoup ? NON car elle est placée et planquée ! Donc TOUS les autres…!!!
Petit calcul : Taux de rémunération du livret A = 1,25% moins surtaxe de désendettement spéciale de 10%, ça fait une rémunération NEGATIVE de 8,75% !!! Parfum de révolution…
Le FMI préconise une taxe sur l’épargne des ménages
Dans un rapport, le FMI s’inquiète de l’endettement des Etats européens et propose donc une taxe de 10% sur l’épargne des ménages pour y remédier !
Il y a évidemment un point d’interrogation, mais aussi un raisonnement charpenté. L’endettement des Etats avancés est tel qu’on n’a pas le choix. Une taxe sur l’épargne privée a l’avantage de ne pas perturber le système. Certains diront même qu’elle est juste.
Taxe prélevée une seule fois
Mais pour cela il faut deux conditions. Que personne ne puisse y échapper et être absolument certain qu’elle ne sera prélevée qu’une seule fois.
Le rapport évoque les travaux de plusieurs économistes basés sur des exemples historiques où l’hypothèse a été envisagée pour désendetter des Etats.
Puis, il conclut si l’on veut revenir à des niveaux d’endettement d’avant la crise et compte tenu des calculs concernant 15 pays de la zone euro, qu’il conviendrait de mettre en place une imposition de 10% sur tous les ménages disposant d’une épargne positive.
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Le FMI propose de taxer l’épargne privée pour solder les dettes nationales
Le HuffPost | Par Grégory Raymond
Publication: 10/10/2013 11h38 CEST | Mis à jour: 10/10/2013 15h37 CEST
ÉCONOMIE – Rendez-vous compte. Et si l’État choisissait du jour au lendemain de vous prélever 10% sur votre épargne? Un dixième de ce qui est inscrit sur votre relevé bancaire annuel. L’idée fait sens pour le FMI, qui y voit une bonne alternative à la résolution de la crise de la dette. Avec une ponction de cet ordre, les pays « avancés » (Europe, Etats-Unis, Japon) pourraient retrouver le niveau de dette qu’ils présentaient avant 2007. En France, ça représenterait la somme de 700 milliards d’euros à prélever.
Le Fonds monétaire international n’avance rien de concret dans son rapport annuel des finances publiques. L’institution se permet seulement de poser la question, en prenant toutes les pincettes qu’il convient sur ce genre de sujet. Et si l’on réglait une fois pour toute le problème de la dette, avec la promesse que l’on ne recommencerait jamais? Le FMI n’impose rien: il ouvre le débat.
En théorie, le principe ne manquerait pas « d’égalité ». En effet, les riches et les plus modestes seraient prélevés selon le même ratio, à condition qu’ils aient une épargne positive. Les plus fortunés contribueraient donc plus à la cure d’amaigrissement de la dette, si l’on parle en valeur absolue. De plus, une telle taxe a l’avantage de ne pas bouleverser le système.
Le phénomène s’est déjà produit en Europe. Confrontée à une grave crise financière en 1992, l’Italie voyait sa dette publique frôler les 120%. Le gouvernement a choisi une solution de choc, en faisant du désendettement sa priorité afin de rentrer in extremis dans les critères de Maastricht. Le socialiste Giuliana Amato a fixé le taux de 0,6% sur l’ensemble des dépôts italiens positifs. À l’arrivée quelque 15 milliards d’euros sont arrivés ainsi dans les caisses de l’Etat.
« Il y a eu un travail d’explication en amont. La mesure n’était pas considérée comme confiscatoire, mais comme un effort collectif nécessaire pour assainir les finances du pays », analysait le cabinet Weave dans Le Monde en mars dernier. Pourtant, « le traumatisme a été tel qu’aucun politicien ne s’y est risqué une seconde fois », expliquait Galileo Global Advisors à la même époque dans Challenges.
« En théorie, c’est possible » (Banque de France)
Une telle solution de la dernière chance pourrait-elle arriver en France? Pour Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, « en théorie c’est possible, mais notre rôle est de faire en sorte que cela n’arrive jamais », disait-il au printemps dernier. Il est vrai que les pouvoirs publics ont plutôt pour mission de rassurer les épargnants, surtout en période de crise.
Au printemps dernier, Chypre a ponctionné 47,5% sur les dépôts de plus de 100.000 euros afin de se voir accorder un plan d’aide international. Un cas exceptionnel, dû notamment à la présence massive de capitaux russes dans les banques, mais aussi à un secteur bancaire disproportionné. Ce plan préserve donc le patrimoine des petits épargnants, dans la lignée de la garantie des dépôts bancaires qui garantit les dépôts en dessous de 100.000 euros au sein de l’Union européenne.
Cependant, même si la garantie des dépôts bancaires semble finalement respectée, sa mise en question a créé une inquiétude durable chez les épargnants. Ainsi, 41% des Français interrogés au printemps par l’Ifop estimaient que leurs dépôts pourraient être taxés en cas de crise.
Les risques d’une telle décision
Forcément, la difficulté d’une telle exécution serait d’éviter les fuites de capitaux. Les citoyens devraient avoir l’assurance que personne ne puisse y échapper. De plus, l’Etat devrait recueillir suffisamment de confiance pour que la ponction n’ait lieu qu’une fois. Un manquement de l’Etat dans l’une de ces assurances pourrait avoir des conséquences sociales lourdes.
En Espagne, l’Etat a imposé une taxe de 0,2% sur le montant des dépôts. A la différence des cas italiens ou chypriotes cités plus hauts, ce sont les établissements et non les épargnants qui ont été touchés. En ne frappant pas les épargnants directement, cette taxe a évité un phénomène de panique. Dans le même temps, les frais bancaires ont subitement augmenté. Cherchez le lien…
Pour JP Morgan, s’exprimant sur le cas espagnol dans La Tribune, « cette taxe pénalise l’épargne en période d’austérité ». Il y aurait donc un risque de sorties de capitaux évident ». Du reste, pour JP Morgan, cette « incertitude » n’est jamais « la bienvenue » et conduit à « accélérer les retraits aux guichets ». Derrière ce phénomène, le « bank run » (ruée des épargnants aux guichets), plus grande terreur du secteur bancaire.
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