ALLEMAGNE : appel au port de la Kippa !

Felix Klein, le premier envoyé spécial du gouvernement allemand envers la communauté juive, à une manifestation de « Berlin porte une kippa », le 25 avril 2018 (Crédit : BMI)

Allemagne : appel au port de la kippa avant une manifestation contre Israël. 

Le commissaire chargé de l’antisémitisme a expliqué que sa recommandation de ne plus porter la kippa en Allemagne « est à prendre comme un signal d’alarme »

« J’appelle tous les citoyens de Berlin et de toute l’Allemagne à porter la kippa samedi prochain, si de nouvelles attaques intolérables visent Israël et les Juifs à l’occasion de la journée al-Quds à Berlin », a indiqué au groupe de presse régionale Funke Felix Klein, commissaire du gouvernement allemand chargé de l’antisémitisme.

« Ma déclaration selon laquelle je ne pouvais plus recommander aux Juifs de porter la kippa en Allemagne partout et tout le temps est à prendre comme un signal d’alarme », s’est justifié M. Klein.

Il a justifié sa sortie par l’augmentation des actes criminels à caractère antisémite de quelque 20 % en Allemagne l’an passé.

En réaction à sa mise en garde, Bild, le quotidien le plus lu d’Allemagne, a proposé dans son édition de lundi une kippa à découper pour combattre l’antisémitisme.

Recrudescence de l’antisémitisme

Bild a appelé ses lecteurs à être « solidaires avec (leurs) voisins juifs », à « construire (leur) propre kippa en quatre étapes simples et à hisser le drapeau contre l’antisémitisme »

Les lecteurs peuvent découper la kippa, sur laquelle figure une étoile de David, en une du quotidien.

L’an dernier, deux autres quotidiens, TAZ et le Tagesspiegel, avaient déjà proposé à leur lecteurs de découper un patron de kippa.

Cette initiative avait pour but de dénoncer une attaque antisémite qui avait particulièrement choqué à Berlin, quand un Israélien portant la kippa avait été frappé à coups de ceinture par un Syrien.

L’appel désormais à porter la kippa samedi est lié à la journée mondiale d’Al-Quds.

Cette dernière a été instaurée en 1979 par l’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique en Iran, pour remettre en question la souveraineté israélienne à Jérusalem et apporter un soutien aux Palestiniens. Cette marche est souvent le théâtre à Berlin de débordements antisémites.

Les pouvoirs publics allemands s’inquiètent depuis des mois d’une recrudescence de l’antisémitisme venu à la fois de l’extrême droite mais aussi importé par des migrants venus de pays hostiles à Israël, comme les Syriens, Irakiens ou Afghans arrivés en masse dans le pays en 2015 et 2016.

Les dernières statistiques du ministère de l’Intérieur ont toutefois montré que les auteurs de délits à caractère antisémite étaient à une écrasante majorité (90 %) issus des milieux de l’extrême droite.

Malgré des décennies de repentance pour la Shoah, l’Allemagne ne fait pas exception en Europe où, à l’instar de la France, les attaques contre les juifs se sont répandues.

Le 18 mai, dans la région de Hanovre, des inconnus ont allumé un incendie devant la porte d’un couple juif de personnes âgées et le mot « juif » a été peint en rouge sur leur maison. Une manifestation en soutien aux victimes s’est tenue lundi dans la ville.

 

 

Allemagne : une kippa à découper dans Bild pour combattre l’antisémitisme

Le conseil central des Juifs d’Allemagne a déjà plus d’une fois mis en garde contre le port de la calotte

La Une du quotidien allemand "Bild" du 27 mai 2019, avec une kippa à découper et invitant les lecteurs à porter la calotte juive en signe de protestation contre les attaques antisémites. (Twitter)

La Une du quotidien allemand « Bild » du 27 mai 2019, avec une kippa à découper et invitant les lecteurs à porter la calotte juive en signe de protestation contre les attaques antisémites. (Twitter)

Bild, le quotidien le plus lu d’Allemagne, propose dans son édition de lundi une kippa à découper pour combattre l’antisémitisme, dans un pays en proie à une montée des attaques anti-juives.

Le commissaire du gouvernement allemand chargé de l’antisémitisme, Felix Klein, avait mis en garde samedi contre le port de la kippa en Allemagne.

Plusieurs voix se sont cependant élevées, en Allemagne ou en Israël, pour contester cet appel et estimer que les juifs devaient assumer leur appartenance religieuse.

« Si ne serait-ce qu’une seule personne, ne peut pas porter de kippa sans se sentir en danger, la seule réponse à avoir est que nous portions tous la kippa », avait tweeté Julian Reichelt, rédacteur-en-chef de Bild. « La kippa appartient à l’Allemagne. C’est pourquoi, il y aura une kippa à découper demain en Une. »

Reichelt avait tweeté une photo de la maquette de l’édition de lundi matin, qui comprend un éditorial et une calotte stylisée avec une étoile de David, appelée kippa en hébreu.

« En fait, nous devons être reconnaissants que la vie juive en Allemagne soit à nouveau prospère », indique l’éditorial de Reichelt lundi matin, qui ajoute que « nous devons nous défendre ce qui peut être considéré comme un miracle historique et un cadeau à notre pays ».

Il a qualifié la position de Klein de « choquante ».

Bild prend parti dans ce débat en appelant ses lecteurs à être « solidaires avec (leurs) voisins juifs », à « construire (leur) propre kippa en quatre étapes simples et à hisser le drapeau contre l’antisémitisme ».

Les lecteurs peuvent découper la kippa, sur laquelle figure une étoile de David, en Une du quotidien.

L’an dernier, deux autres quotidiens, la TAZ et le Tagesspiegel, avaient déjà proposé à leur lecteurs de découper un patron de kippa qu’ils avaient publié en Une.

Cette initiative avait pour but de dénoncer une attaque antisémite survenue quelques jours avant et qui avait particulièrement choqué à Berlin, quand un Israélien portant la kippa avait été frappé à coups de ceinture par un Syrien dans le quartier huppé de Prenzlauer Berg. La victime avait pu filmer une partie de la scène et l’avait postée sur internet.

Les pouvoirs politiques allemands se sont inquiétés d’un antisémitisme importé par des migrants venus de pays hostiles à Israël et aux juifs, comme les Syriens, Irakiens ou Afghans arrivés en masse dans le pays en 2015 et 2016.

Les dernières statistiques du ministère de l’Intérieur ont toutefois montré que les auteurs de délits à caractère antisémite étaient à une écrasante majorité (90 %) issus des milieux de l’extrême droite.

Malgré des décennies de repentance pour la Shoah, l’Allemagne ne fait pas exception en Europe où, à l’instar de la France, les attaques contre les juifs se sont répandues.

Les actes criminels à caractère antisémite ont augmenté de quelque 20 % en Allemagne l’an passé, selon le ministère de l’Intérieur.

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