Des évangeliques par milliers à Jérusalem pour Souccot : Des sionistes chrétiens venus de plus de 90 pays ont envahi les rues de la capitale durant la fête des cabanes
Les visages des badauds qui ont vu passer le cortège de pèlerins chrétiens lors de la fête de Souccot reflétaient la curiosité que peut inspirer un tel élan de sympathie.
« Sous le soleil brûlant, ils sont plusieurs milliers à remonter la rue Betsal’el, en plein cœur de Jérusalem-Ouest, au rythme des tambours et des chants religieux, raconte Le Monde des religions. La foule compacte, composée de délégations venues de plus de 90 pays, est accueillie par les regards parfois curieux, souvent radieux, de familles juives ultra-orthodoxes agglutinées derrières les barrières de sécurité. Drapeau bleu-blanc-rouge au poing, Mireille jubile : « Je suis là pour soutenir Israël et lui dire que… que… la France… » Elle s’interrompt, la gorge nouée, et reprend en sanglots : « Excusez-moi, je suis émue. Que la France l’aime », finit-elle par lâcher en essuyant ses larmes. »
« C’est plus d’une centaine de familles qui nous ont contacté en 2016 ; 72 que nous avons visitées et 65 que nous avons aidées de différentes façons. Nous avons ainsi participé au financement du cadre pour 60 d’entre elles, l’aide allant de 500 € à 2 000 € en fonction des besoins ». Cette initiative c’est l’Opération Exodus, qui dure depuis 22 ans. EbenEzer participe aussi au budget de l’Agence juive pour des programmes précis.
La deuxième mission d’EbenEzer est, d’une autre manière certes, aussi périlleuse : ses membres se rendent dans les différentes communautés de l’Église chrétienne pour expliquer rien de moins que « Dieu a un peuple… et que c’est le peuple juif ».
Dit en langage d’Église : « le peuple juif a une importance particulière dans notre propre tradition, explique Darrieufort la patron de la branche française d’EbenEzer, il suffit de lire les premiers livres de la Bible et les Prophètes pour se rendre compte de l’attachement particulier de Dieu au peuple juif. Nous essayons de communiquer cela, la part d’Israël et du peuple juif dans le cœur de Dieu tel que les textes l’ont révélé ».
Il n’est pas rare que les portes des Églises se ferment lorsque qu’EbenEzer demande la permission de venir parler aux fidèles de la « part du peuple juif » dans l’Église.
« Vous n’êtes pas sans ignorer que depuis la crucifixion de Jésus, explique Darrieufort, une part des chrétiens prônent le « remplacement ».
Ils estiment que les chrétiens sont LE peuple de Dieu dont parlent les premiers livres de la Bible, la Torah ». Cette théorie a un nom : le Verus Israel, et a servi de cadre théorique à de nombreuses persécutions.
« Mais c’est un mensonge, la part qu’Il a réservée à son peuple n’a pas changé ».