Friedman salue la « dévotion » à Israël des chrétiens évangéliques
L’envoyé israélien Ron Dermer explique que les chrétiens évangéliques sont la « colonne vertébrale » du soutien américain à Israël
L’ambassadeur américain en Israël, David Friedman, a déclaré que les Chrétiens évangéliques sont des soutiens plus passionnés d’Israël que beaucoup de Juifs.
S’exprimant auprès du New York Times au sujet de l’implication forte des soutiens chrétiens d’Israël à l’inauguration de lundi à l’ambassade américain de Jérusalem qu’il a présidée, Friedman a dit que les Chrétiens évangéliques « soutiennent Israël avec une plus grande ferveur et dévotion que beaucoup dans la communauté juive ».
Friedman a reconnu qu’il a personnellement invité John Hagee, qui a donné la bénédiction finale à l’événement, et le pasteur Robert Jeffress, qui a prononcé le discours d’ouverture.
Les USA n’avaient pas invité le pasteur contesté à l’inauguration de l’ambassade
Dans l’article publié samedi, Friedman les a qualifiés de « deux des leaders les plus suivis de la communauté évangélique », et il a dit qu’il « voulait honorer la communauté pour avoir été si constructive dans leur contribution au transfert ».
Dans son discours de lundi, Jeffress a salué « le leadership énorme de notre grand président, Donald J. Trump » et a aussi invoqué le « prince de la paix, Jésus notre seigneur ».
Baptiste du sud qui a fortement soutenu Trump lors des derniers mois de la campagne présidentielle de 2016 et était membre de son comité de conseil évangélique, Jeffress a autrefois dit que le peuple juif allait en enfer et a dit qu’Hitler faisait partie du plan de Dieu pour faire rentrer les Juifs en Israël. La critique de son choix pour s’exprimer à la cérémonie était menée par l’ancien candidat à la présidence Mitt Romney, qui a qualifié Jeffress de « bigot religieux ».
Faisant écho à l’éloge de la communauté chrétienne évangélique par son homologue, l’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, Ron Dermer, a dit au journal que les « chrétiens dévoués » étaient devenus la « colonne vertébrale » du soutien américain pour Israël. « Ça doit représenter un bon quart de la population, et c’est peut-être 10, 15, 20 fois la population juive », a déclaré Dermer.
Il a toutefois insisté que le gouvernement israélien était déterminé à maintenir un large soutien bipartite américain et juif américain pour Israël.
« On pourrait dire qu’il y a des changements ici et là, mais évidemment pour nous, c’est important d’avoir un soutien fort qui soit très large et bipartite », a déclaré Dermer. « On ne peut pas faire voler un avion avec une seule aile. »
Yair Lapid, le chef du parti Yesh Atid et rival clef de l’opposition de Netanyahu, a prévenu jeudi que Netanyahu alignait « dangereusement » son gouvernement avec les factions conservatrices évangéliques du parti républicain, et creusait encore plus le fossé avec les Démocrates. « Le fait que le gouvernement s’identifie complètement avec la faction conservatrice évangélique du parti républicain est dangereux », a dit Lapid. Il a ajouté que s’il y avait un président et un Congrès américains démocrates en 2020, cela causerait un « sérieux problème » pour Israël si Netanyahu devait rester au pouvoir. Lapid a dit que le législateur juif démocrate Ted Dutch lui avait dit qu’on l’avait empêché de participer à l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem lundi. Aucun législateur démocrate n’était présent à l’événement.
L’article du New York Times, intitulé « Israël et les Evangéliques : la nouvelle ambassade américain signale une alliance croissante », a dit que le transfert de l’ambassade marquait « la reconnaissance la plus publique de l’importance croissante que le gouvernement Netanyahu accorde maintenant à ses alliés chrétiens conservateurs, même si certains ont été accusés d’avoir prononcé des déclarations antisémites ».
Il a dit que cela représentait « un changement historique et stratégique, s’appuyant sur la base beaucoup plus large de Chrétiens évangéliques, même au risque de détourner des Juifs américains qui pourraient se sentir gênés par le dénigrement de leur foi par certains évangéliques ».
« Le paradoxe est bien connu, a observé le journal. Les croyances de nombreux Chrétiens évangéliques qu’Israël est spécial aux yeux de Dieu – et, pour certains, une marque des prophéties d’apocalypse – ont conduit beaucoup de personnes à un soutien fort de l’état juif tout en insistant que le salut attend seulement ceux qui acceptent Jésus comme leur sauveur ».
En conséquence des liens de plus en plus chauds entre la droite israélienne et la droite chrétienne, une « polarisation » s’accélère – « transformant un soutien pour Israël en une question partisane à Washington ».